Le vrai problème de l'introduction en Bourse, ce n'est pas vraiment celui de la rentabilité de l'investissement pour l'actionnaire - enfin, à moins que je ne me soit trompé de site et que l'on soit sur
www.jaimelecac40.com.
Le vrai problème, donc, est que ce sont les actionnaires qui deviennent propriétaires, et que le but de la structure va être de dégager des bénéfices (qu'elle y arrive ou pas). Ce qui devait être
un moyen de développement sportif (lever des fonds pour acheter de meilleurs joueurs et construire de meilleures infrastructures) va devenir
une fin : gagner plus d'argent, et si possible en s'isolant au maximum du risque sportif.
On le voit bien avec les sources de la contribution précédente : non seulement les différents auteurs ne questionnent pas les résultats sportifs (la question n'est pas : est-ce que l'on gagne plus de matches lorsqu'on est en Bourse, mais est-ce qu'il est rentable d'investir dans un club de foot), mais de plus on voit que les deux clubs les plus rentables (Real et MU) ne sont pas ceux qui ont les meilleurs résultats.
On est dans un fonctionnement capitaliste dur : ce n'est pas la finalité première de l'entreprise qui importe, mais sa capacité à générer du profit - on se rappelle des propos de Le Lay expliquant que le but de TF1 était de vendre du temps de cerveau humain disponible - pas de réaliser les meilleurs programmes télé possibles.
On pourrait espérer que l'un rejoigne l'autre, et que cette recherche de profit impose la recherche des meilleurs résultats sportifs. Malheureusement, ce n'est pas du tout une condition sine qua non. L'exemple de Marseille (un des clubs les plus diffusés, et un des plus gros vendeurs de maillots de France - donc potentiellement un des plus attirants pour les sponsors, eux mêmes source de profit) est frappant, de même que celui d'Anna Kournikova, une des tenniswoman les plus riches - sans pratiquement avoir gagné un match.
Les clubs vont aller chercher une rentabilité basée sur leur notoriété (droits commerciaux et droits de diffusion), notoriété qui n'a pas besoin d'être basée sur des critères purement sportifs : la claque à Gallardo à la mi-temps, les affaires judiciaires de l'actionnaire font autant pour la renommée du club que les buts marqués : combien se vendrait la minute de pub d'un OM/PSG s'il était diffusé sur TF1, même si les deux clubs étaient en bas du classement ?
Bienvenue dans le foot-spectacle, bienvenue dans le catch, bienvenue en Bourse...