(13-01-2012, 14:33)Miki a écrit : [ -> ] (13-01-2012, 14:14)TheStrokes a écrit : [ -> ]Forcément Bayrou ne parle que des inconvénients du retour au Franc et pas du tout des bénéfices.
Mouaif, j'aimerais bien qu'on me les explique "les bénéfices". Peut-être, à court-terme, donner un coup de pouce aux exportations... Sauf qu'on souffre de la désindustrialisation (contrairement aux Allemands, faut dire que leurs principales entreprises n'ont pas délocalisé à tout va comme les nôtres. C'est pour ça que quand je lis qu'il faut soutenir la production française en achetant français, OK, mais revenez en France, après on en rediscutera), et que ça ne s'arrangera pas d'un claquement de doigts.
Je ne sais pas, mais rien que quitter l'Euro, ça signifierait une énorme perte de confiance de nos partenaires européens, qui ne se gêneraient pas pour nous faire payer à prix fort d'avoir sabordé le navire. Pourquoi les Allemands n'envisagent pas une seconde de revenir au Mark alors que ça leur bénéficierait clairement à court/moyen terme. C'est vraiment du populisme bas de gamme.
Et le pire, c'est que ça a l'air de marcher.
Les Allemands ont un peu moins délocalisé car cela fait 20 ans que les salaires n'augmentent pas chez eux. Cela dit, ils ont quand même bien délocalisé les activités de transformation primaire dans les nouveaux pays entrants de l'Europe de l'Est....
D'accord achetez français ne veut rien dire. Toyota ou Coca Cola produisent maintenant plus en France que PSA. Mais le label que le gouvernement souhaite mettre en place, il me semble que c'est plus sur le lieux de production car la nationalité des entreprises multinationales....
Pourquoi les Allemands ne veulent pas retourner au Mark? La BCE fonctionne sur le modèle de l'ancienne Bundesbank donc ça leur change pas grand chose de ce point de vu là. Sinon, l'Allemagne est tout simplement le pays qui bénéficie le plus de la zone Euro. Je l'ai déjà expliqué ici, il me semble, mais je te le refais

L'Allemagne comme les pays nordiques étaient avant la mise en place de l'Euro des pays traditionnellement jouissant d'excédent commerciaux. Dans un système monétaire classique ou chacun a sa monnaie (Franc, Pesetas, Lire, Mark, etc.) un pays qui a un excédent commercial voit sa monnaie s'appréciait par rapport aux autres puisqu'on demande plus de sa monnaie pour importer les produits. Quand ta monnaie s'apprécie, c'est plus compliqué d'exporter car imaginons, une parité 1M=4F, avec les excédents allemands, cela passerait (toujours imaginons) à 1M=6F, un produit qui coûtait 100M donc 400F pour un Français qui l'achète en importation va coûter 600F. Dans ces cas là, il coûte peut être moins cher d'acheter le même produit en France.
Dans la zone Euro, les changes étant fixes, les pays excédentaires, principalement l'Allemagne, qui réalise 70% de ses excédents commerciaux dans la zone euro, a des excédent et il n'y a aucune compensation et rééquilibrage de la monnaie vis-à-vis de la France, de l'Espagne ou de l'Italie.
Dans ses conditions, je comprends les dirigeants Allemands, il faudrait être dingue pour vouloir revenir au Mark. En revanche pour ce qui est de la France, de l'Espagne ou de l'Italie....
Pour les bénéfices, d'une sortie de l'Euro, je t'invite à lire
ceci
Après, on parle souvent de populisme ou de démagogie, pour les gens qui veulent sortir de l'Euro mais il y'a des réalités économiques. La démagogie n'est-elle pas de vendre la zone Euro alors qu'une zone monétaire avec des caractéristiques différentes, cela ne peut pas marcher, dans l'histoire ça n'a jamais marché, les pays excédentaires se sont toujours enrichis aux dépens des autres et la zone a éclaté (notamment en Amérique latine). Une des rares zone monétaire commune qui a marché, c'est la réunification allemande mais au prix de transferts budgétaires permanents entre l'Allemagne de l'Ouest et celle de 'Est. Et comme tu l'as vu pour l'épisode Grec, l'Allemagne ne paiera pas pour les autres. Donc qu'on le veuille ou non, le retour au France est une réalité puisque dans les conditions actuelles, la zone Euro ne peut qu'éclater. En attendant, l'Allemagne et les pays excédentaires continuent de se gaver sur ses "pays partenaires".