Cyrs a écrit :Je suis tout à fait d'accord.
Simplement, la prévention pour les maladies génétiques n'a pas lieu d'être... C'est en ça que je m'étonnes que, d'un point de vue "prévention", le Sidaction n'est une fenêtre plus grande sur les médias. 
+1 , la prévention fait partie intégrante des politiques de santé publique, c'est à l'état de faire son job. On le voit sur certaines choses plus que sur d'autres qui ne sont pas nécessairement des maladies (contraception avec le planning familial, violences envers les femmes, enfance en danger etc...).
Usual a écrit :Je suis presque d'accord 
Mais ce n'est tant l'omniprésence du Téléthon qui me chiffonne, mais plutôt le fait qu'on demande aux gens de donner de l'argent, alors que c'est l'Etat qui est sensé le faire.
oui et non... Il y a un truc en France qu'on appelle les associations et l'Etat via un accord républicain travaille avec les associations. Le principe est que là où l'état n'est pas ou ne peut pas y être alors il conclue une convention avec une (ou plusieurs) associations. Cette convention est pour résumer un "don" financier de l'état à l'association qui en contre partie agit suivant les accords écrits dans cette même convention. Les Restau du Coeur, Emmaüs, et autres asso issues du 115 en sont de bons exemples.
D'un côté je trouve cela anormal que l'Etat se désengage mais de l'autre il s'appuie sur la puissance énorme des associations et de leur réseau. Un truc aussi à prendre en compte est que les personnes en souffrance sont plus facilement réceptrices d'aides de personnes comme vous et moi que d'une aide étatisée.
En revanche, là où je suis moins indécis c'est sur l'argent versé par l'état. Je ne comprends pas que des associations type Téléthon et Sidaction (pour ne citer que celles ci) ne soient pas financées à 100% par l'Etat. A ça, on rétorquera que l'état ne peut financer tout le monde; certes, mais la santé publique n'est qu'une simple question de choix à faire donc.... On le fait pour les luttes contre le Cancer, Alzheimer alors bon.... bref...hein
Mazargues a écrit :Bah laissez tomber je dois être un gros naze du genre à faire échelles dans le malheur...
Si juste la cause du sida pouvait bénéficier du même élan de générosité ce serait bien, parce que les besoins sont là aussi énormes je pense.
+1 pour la dernière partie mais -1 pour la première partie ;) Tu n'es pas un gros naze de faire des échelles dans le malheur : c'est notre nature à tous de le faire, de le tenter tout du moins. Mais prenons un exemple : deux couples, un avec un enfant et l'autre dont la femme est enceinte; banal quoi. Le père du second couple est séropositif (dont l'"état" peut devenir dramatique). L'enfant unique du premier couple est atteint de maladie génétique. D'un côté nous avons une famille qui va être détruite par la maladie du père (si celui ci meurt l'enfant qui n'est pas né ne connaîtra jamais son père) et de l'autre une famille bouffée par les douleurs de voir leur unique enfant (et sans doute le seul?) atteint d'une saloperie.
Mais par chance nous possédons une arme redoutable, la guérison. Or cette arme ne peut fonctionner qu'une fois. Qui choisit on, qui prend on pour être guéri? qui mérite plus que l'autre de vivre "normalement"?
Tu vois le truc? Ca c'est ce qu'on vit au quotidien, mais la santé publique (vue du ministère) c'est différent. Dans ce cadre, la DGS doit faire des choix : allouer plus dans tel domaine cette année aux dépends des autres. Moralement c'est difficile, mais l'argent n'est pas extensible, d'où l'idée bien naturelle ma foi, de tenter de définir des priorités.... L'état ne pouvant non plus décider seul fait appel à la société civile (nous) pour définir ces "priorités", d'où le recours aux associations et aux dons...la boucle est bouclée. Pour moi c'est un sujet moral et de société difficile, et non tu n'es pas naze de penser créer des échelles de la douleur...