Kr1Deg1 a écrit :Et sinon, pas mal le bilan du sauveur de la France...
Le droit au logement opposable, inapplicable! Les réformes où l'on brasse des sommes folles pour faire avaler une réformette! La politique étrangére feat Kouchner! Le bling-bling vs la désacralisation de la fonction présidentielle! Sa vie privée dont tout le monde se carre mais qui permet d'endormir la plébe! La disparition de nombreux tribunaux dans des régions déjà bien isolées! Les franchises médicales, la TVA sociale, les déficits et les impératifs de Bruxelles, le cadeau fiscal d'entrée de jeu alors que la faillite guette, paraît-il!
Bref ça fait caguer les phacochéres tous ces excréments...
Oyez Oyez,
Sonnez rolex et trompettes, en cette triste période de pluviôse, rien ne
pourra arrêter l'optimisme béat du mini-54%.
Entre une coupette de champagne, la main sur le fessier d'une dame de
pouvoir, légitimé par une majorité minoritaire, notre omniprésident ne
recule devant aucune dépense pour assurer à la France le train de vie
qu'elle mérite. Les contrats pleuvent, à grands coups de milliards, on
vend, on brade à qui en veut quelques centrales nucléaires, saupoudrées
d'une pincée d'hypocrisie, quelques avions de chasse en parlant traités
de paix, des lignes de trains en échange d'une balle dans la nuque en moins.
Ethique, n'est-ce pas. Mais, ma bonne dame, mon bon monsieur, on en a
besoin, parce que si on ne leur vend pas, ce seront d'autres qui s'en
chargeront, et il ne nous restera plus qu'une croissance à moins de 2%
pour pleurer. C'est vital ça la croissance, ça sonne bien le midi à 13h
dans les chaumières, c'est du lourd, de l'argument de destruction
massive, sans dommages collatéraux, c'est imparable. Les amalgames
médiatiques sont tellement nombreux qu'on ne fait même plus attention
aux mots, un antilibéral devient un ennemi de la liberté quand un adepte
de la décroissance devient un terroriste économique, le lecteur de
code-barres entre les dents pour dépouiller le sac à main de la ménagère.
Drôle d'époque réellement, la classe moyenne tente de sauver le peu
qu'elle a en se persuadant qu'elle a réussi sa vie parce qu'elle a
réussi dans la vie quand l'élite économique n'a même plus à se pencher
pour ramasser les subsides. Les autres, ceux d'en bas, de vraiment tout
en bas, ils n'ont que leur bouche pour gueuler. Les échos de ceux qui
souffrent sont rares, la saison 20 de l'émission à succès des Restos du
coeur n'en finit pas de battre des records, une sorte de popstar
hivernal, entré dans la plus pure tradition de noël dans l'inconscient
collectif.
C'est d'ailleurs à ça que ressemble cette douce France aujourd'hui, une
masse molle à l'encéphalogramme plat, un énorme amât d'inconscience
collective, le Panurgisme appliqué à grande échelle. Les quelques voix
qui s'élèvent de temps en temps sont brocardées, puis baillonées et
lynchées médiatiquement, les autres s'abstiennent, serrant les fesses,
suivant d'un regard hâgard les sondages d'opinion.
Mais l'opinion, on se la fait soi-même, on ne l'accepte pas telle
qu'elle. C'est la seule once d'espoir dans ce matin chagrin de 2008, les
quelques autodidactes de la pensée qui arrivent encore à mettre en
action quelques activités neuronales pour penser par eux-même. Il y a
tellement d'incohérences et d'abus qu'on peut s'imaginer dans un décor
de série B, une mauvaise blague politique où on multiplie les coups
d'éclats pour cacher au plus grand nombre l'avenir qu'on leur prépare.