Voilà, exactement ce qui me rend malade et dont j'ai fait part dans mon post "je pète les plombs contre les journalistes" y'a quelques jours.
Les mecs ne font même plus semblant de protester.
Pour en revenir aux USA, peu importe que les démocrates ne soient pas assez à gauche pour nous les français qui aimont donner des leçons au reste du monde quand nous ne sommes même pas capables d'élaborer un programme commun.
Tu critiques la bipolarisation et je te comprends. Mais si tu me permets un peu de te parler des choses sur lesquelles je "travaille", je te répondrai que le PS s'est enfin rendu compte qu'il ne pourrait jamais retourner au pouvoir s'il restait influencé et complexé sur sa gauche (comme c'est le cas depuis 50 ans). Aujourd'hui le constat est simple :
1/ Le PS a compris que le PC était mort et enterré (je parle du Parti, pas des idéaux ;) ... quoi que cela pourrait se discuter, ou alors faudrait-il dire que les idées communistes françaises d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec la doctrine)
2/ Le Bad Godesberg a eu lieu et n'a pas dit son nom. C'était en 1983, et plus personne au PS, même Mélenchon, ne fait semblant de croire encore à une rupture économique et sociale.
3/ L'extrême gauche française étant ce qu'elle est, quoi qu'on puisse espérer de Besancenot de le voir un jour accepter l'élaboration d'un programme commun avec le PS (hé oui !), les socialistes ont compris qu'il ne fallait pas trop espérer de ce côté-là pour le moment.
Résultat, le PS en a conclu que le seul moyen de gagner une élection présidentielle était de devenir un parti hégémonique à gauche. Et je ne vois pas d'autre alternative en l'état actuel des choses.
Par ailleurs, les alliances sont revues vers le centre. Ce qui complique la tâche socialiste, ce sont les tergiversations incompréhensibles de Bayrou. Le Modem restant profondément de droite dans son électorat (sauf à Paris, par exemple...), le PS est un peu piégé.
La solution proposée par Royal, bien qu'elle a été moquée, d'une grande alliance des altermondialistes au Modem, est en train d'être reprise par Delanoé, et de la plupart des nouvelles têtes du PS.
Pas un parti unique, mais des alliances en vue des élections de 2012 sur le thème "tous unis pour sauver nos idéaux républicains face à la droite sarkozyste". Un peu ce qui a été le mot d'ordre des différents partis de gauche pour le second tour des présidentielles.
Dernier point, non négligeable : les éléphants du PS sont morts. Quoi qu'on en dise à la radio, TV, etc, ils sont enfin enterrés. Je ne dis pas que ceux qui émergent sont meilleurs, mais enfin, le constat est là. La défaite aura au moins servie à ça.
D'ailleurs, on s'arrache souvent les cheveux, moi le premier, quand on entend les socialistes se tirer dans les pattes. Le sport national du PS. Oui mais tous sont d'accord au moins sur une chose. Il leur faut un tueur, quelqu'un qui prenne le parti, le façonne à sa manière, lui imprime une idéologie et une ligne de conduite et n'en démorde pas. Une fois ce leader en place, l'opposition véritable à Sarkozy pourra commencer.
Et au PS, bien que ça fasse mal au fondement à pas mal de monde, ce leader existe déjà, du moins dans l'attitude : c'est Ségo. Et à mon avis, ils vont avoir du mal à faire sans elle. Elle est déterminée, et c'est une vraie tueuse politique. Qui plus est elle a l'avantage d'avoir avec elle tous les intellectuels de la nouvelle gauche.
Bref, voilà en quelques mots la situation du PS aujourd'hui. Maintenant, retour aux choses sérieuses, et donc, clitoridiennes.
