hermeister a écrit :
le problème de la bulle des matières premières, elle est plus proche d'exploser qu'autre chose, la crise a déjà commencé dans ce secteur, elle attend juste le signale pour se dégonfler rapidement, mais avant il faut attirer les gogos, qui paieront les frais à l'instar de l'immobilier, et le plus cynique sont que les gogos sont également ceux là même qui paient déjà la facture de l'immo, mais enthousiasmés qu'ils sont par les gains futurs, que représentent l'envolée des prix de manières irrationnelles en comparaison au coût de production, ils oublient l'amère expérience précédente.
Sur les matières premières, comme sur l'immo, tout n'est pas que pure spéculation. En réalité, s'il est vrai que la spéculation a affecté de manière croissante le prix du pétrole, il y a eu aussi dans la flambée récente des causes fondamentales liées par exemple au déséquilibre entre l'offre insuffisante et la demande toujours soutenue grâce aux pays émergents, ou à la reconstitution des stocks pétroliers américains, moins rapide que prévue.
Au premier semestre, les baisses successives de taux directeur par la FED, ont fait reculer de façon surréaliste le dollar face à l’euro, ce qui, conjugué aux pertes enregistrées par les fonds d’investissement (et les Hedge Funds...spéculatifs par nature) sur leurs positions actions (entres autres) ont transformé le pétrole en valeur refuge pour d'énormes capitaux à la recherche de nouvelles sources de rendements.
Dans ce contexte, la stratégie la plus prudente aurait alors été de se tourner vers les obligations d’Etat, ou vers l’or, valeur refuge par excellence. Mais à un moment donné, ces deux classes d'actifs n'ont pas véritablement joué leur rôle pour des raisons différentes liées, par exemple, à leur surévaluation ou aux tensions inflationnistes du moment.
Le pétrole s'est alors naturellement 'transformé' en placement refuge et a fait l’objet de spéculations sur les marchés à terme. Produit stratégique par excellence, c'est un rôle pour lequel il n’est pas habitué étant de consommation courante au même titre que certaines matières premières.
Quant aux récents éternuements orientant le baril à la baisse, ils trouvent leur explications, à la fois dans la récession qui se profile aux Etats-Unis (et aux inquiétudes qu'elle engendre sur le recul de la demande de produits raffinés émanant des pays industrialisés) - aussi bien que dans la faillite de Lehman, énorme acteur sur les marchés pétroliers, ou aux incertitudes qui planent (plus que jamais aujourd'hui d'ailleurs) sur les autres banques d'investissement comme Morgan Stanley ou Goldman Sachs qui se disputent la première place parmi les banques opérants sur ce marché.
Mais cette tendance de court terme ne doit pas faire oublier les perspectives de moyen terme, toujours orientées à la hausse. Il paraît inéluctable que les prix du brut grimperont, à mesure que s’épuiseront les ressources.
En effet, la demande émanant des émergents s’accroît toujours, tandis que l’offre peine à se renouveler…sans compter que les énergies renouvelables de substitution semblerait n’être rentables qu’à condition que le prix du baril se maintienne au moins à 60 dollars....quoiqu'il faut reconnaître que l'argument soit très discutable.
...sinon grosses inquiétudes sur Morgan Stanley toute la journée ...S&P500 à -7.6% et VIX à 64 ce soir

...la boucherie continue !