Raï96 a écrit :Le contexte est quand même différent... a l'époque on ne parlait pas réellement de crise systemique, on parlait plus de la conjonction de plusieurs petits pepins (les tours, Enron, la bulle internet etc...) on a donc pensé à des réponses individuelles sur chacun de ces disfonctionnements, aujourd'hui on est dans une crise systémique qui ne peut pas s'appréhender par petits bouts, on est obligé de penser globalement. Tout le monde étant concerné une prise de conscience globale sera plus facile à obtenir.

Je ne sais pas qui est ce "on", mais je peux te dire qu'il y a des gens qui parlent de crise systémique depuis bien longtemps. Il se trouve que peut-être
on ne veut pas les écouter, ce qui fait que parfois
on se livre à un vote grave, non ?
Raï96 a écrit :D'autre part il est plus facile de faire entendre raison a des banques a genou, elles vont clamer le jeu (ce qui n'était pas le cas en 2001)
Une chose m'interpelle tout de même, beaucoup disent que c'est trop facile, on trouve toujours de l'argent pour sauver les banquiers etc... or ce n'est pas le cas, on trouve de l'argent pour sauver les banques pas les actionnaires qui bradent leurs participations.
Le plan Poulson ne prévoit
pas d'obligation de prise de participation dans les banques renflouées, donc dans l'état il s'agit de racheter de la daube au prix de l'or pour préserver le système - je ne vois pas vraiment en quoi les actionnaires sont lésés.
Au passage, la SNCF estime à 480 millions d'euros le coût de la rénovation de l'ensemble de ses caténaires, à comparer avec les milliards investis dans le système financier. Au passage également, la dette qui étrangle les pays du tiers-monde s'élève à 2600 milliards de dollars...
Raï96 a écrit :Avec un peu de chance les Etats qui interviennent pour sauver les banque vont récupérer de la maille dès que le situation s'améliorera et pourront faire de jolies plus values sur leurs investissements (ce qui revient à transférer du blé des investisseurs vers l'Etat)
Ouais, avec un peu de chance
L'idée, c'est que c'est une crise systémique, comme tu dis, mais que ce n'est pas seulement une crise de la finance, mais également une crise du poids de la finance sur l'économie réelle (ce que dit Lordon, mais je suppose que tu n'as pas lu les articles que je te proposais hier).
Du coup, des titres basés sur des dettes de pauvres insolvables, que l'on a pressuré jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus vivre qu'à crédit (c'est pour ça que je réagissais au "vivre au dessus de ses moyens"), je vois mal comment ils vont pouvoir reprendre de la valeur.
La situation est la suivante : on diminue ton salaire jusqu'à t'empêcher de vivre, on te propose un crédit miraculeux pour te maintenir la tête hors de l'eau, on te reprend ton bien après deux ans de remboursements (donc tu n'as plus rien) et quand ça déconne, on te repique ton fric pour renflouer les spéculateurs, soit par tes impôts soit par les coupes claires qu'on va devoir effectuer dans les dépenses sociales dans les prochaines années.
Mais bon, je ne voudrais pas gâcher ton optimisme...
![[Image: b49vdsb3.jpg]](http://louveseule.l.o.pic.centerblog.net/b49vdsb3.jpg)