Je m'en souviens presque comme si c'était hier.
L'EDF était tellement forte cette année là que j'étais persuadé dès le début de la compétition qu'on allait tout casser. Même avec les coiffeurs on avait failli taper les titulaires Hollandais, donc peu importe les mecs d'en face on allait forcément réussir à gagner. Et comme on ait eu la baraka contre l'Espagne & le Portugal, c'était logique qu'encore une fois on allait avoir un petit coup de chance. Donc 90e minute ou pas, 0-1 ou pas, j'y croyais encore.
On était dans le salon de mes parents avec mon frangin, mon meilleur ami & son frangin, et on répétait comme une incantation "Allez ça va passer, allez ça va passer". Mon père, ce foutu négatif à la Keyser, tentait de dédramatiser l'inéluctable défaite, probablement pour nous éviter à nous minots d'être tristes "C'est les italiens, ils ne perdent pas les finales, et pi il reste rien à jouer".*
Quand Pirès est rentré mon collègue a dit "Oh punaise y'a Fromage Blanc qui rentre, c'est foutu". Quand Wiltord est rentré je me souviens avoir dit "Pas lui!". On avait encore la saison 99 et le 1-4 à Lescure en travers de porc de la gorge. Aucun souvenir de la rentrée de Trézéguet par contre.
Donc 90e et plus, fin fond des arrêts de jeu, Barthez balance une praline loin devant, Trézéguet dévie sur Wiltord, but. A ce jour je reste persuadé que si les 2 équipes avaient échangé les gardiens l'Italie serait Championne d'Europe, Barthez aurait mis le pied façon gardien de Hand lui, plutôt que de faire le conventionnel gardien de foot et de se baisser pour mettre la main. Dès le but on s'est tous levés, on a sauté comme au stade en gueulant, de joie quand même, "Pas lui! Pas lui!". Limite ça nous emmerdait que celui qui nous avait volé notre titre devienne un héros national. Arf, c'est con et rancunier un gamin quand même, surtout que le voleur de ce titre est l'arbitre d'Auxerre-OM et son pénalty imaginaire contre Daniel Bravo.
C'est un peu flou, mais je crois bien me souvenir d'être persuadé que ça allait finir au fond quand Pirès a déposé Nesta comme un pupille, juste avant cette reprise monstrueuse de Trézéguet.
Quelle équipe! La plus belle sélection nationale que j'ai pu voir, a égalité avec l'Espagne de 2008. L'une des plus forte aussi, y'aurait un sacré match avec France 2018 & Espagne 2012 et leurs défenses en béton armé.
*pire encore que mon père c'était feu mon grand-père lors de France-Paraguay "Allez qu'il y en ai un qui marque, peu importe lequel, histoire qu'on passe à autre chose." Pour sa défense, cet ancien de la Rue Paradis n'aimait que l'OM.
Le match face à l'Espagne avait été exceptionnellement difficile. Tout le monde se souvient du bouillon monumental que Thuram avait pris face à Munitis, le principal intéressé ne s'en est jamais vraiment remis d'ailleurs (j'avais lu une itw où il expliquait qu'il suivait pas le foot, sauf une chose : savoir où jouait Munitis.

) Et Raul qui envoie un péno à la 90ème sur Saturne...
Pour un binational, j'ai pas trop de souvenirs de France-Portugal, sinon le curieux destin d'Abel Xavier, qui claque une tête décisive sortie on ne sait comment par Barthez, avant de commettre l'irréparable (je vais pas entrer dans le débat, je l'ai déjà fait un milliard de fois, c'est bon.

)
(02-07-2020, 12:47)Miki a écrit : [ -> ]pas que Cannavaro avait souffert le martyr à ce point-là. D'ailleurs il est dans les mauvais coups sur les deux buts, il rate l'interception sur la déviation de Trezeguet avant de prendre un courant d'air par Pires sur le second.
Il se rattrape bien d'entrée de match sur Henry en 2006 ce fils de catin

Ha cette finale
Je regardais le match chez une amie à Marseille avec un anglais dont le grand-père était italien.
Bien sur, il a sauté de joie sur le but italien.
J'étais tendu tout le long du match.
Sur le but de Wiltord, j'ai crié de soulagement. Lui, il s'est levé sans rien dire, dégoûte, et est parti.
On ne l'a pas revu de la soirée

Et puis la reprise de Trezeguet

Bof l'EDF ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.
J'étais même pas au courant qu'on avait 2 etoiles.(A ma décharge j'étais en HP pour le sacre.)
Ballec complet de l'edf je supporte l'Irlande imaginez ma déception sur le but de ce cabour de Henry de la main...
Y a que Marseille qui me fait vibrer.
(02-07-2020, 17:20)Gildar a écrit : [ -> ]Ballec complet de l'edf je supporte l'Irlande imaginez ma déception sur le but de ce cabour de Henry de la main...
Monsieur est un homme de goût
Un bien triste épisode, en effet (et tout ça pour aller se taper la honte absolue sur le terrain et en dehors en Afrique du Sud)...
Henry n'a jamais marqué de la main cela dit

(02-07-2020, 19:33)Nil Sanyas a écrit : [ -> ]Henry n'a jamais marqué de la main cela dit 
Exact. Henry contrôle de la main pour empêcher le ballon de sortir, fait une deuxième main pour s'amener le ballon, puis sert Gallas qui marque dans le but vide. Il "admettra" ensuite que le ballon lui "ricoche" sur la main, ce qui est risible.
A la fois, faut des sacrifices pour être aimé, gagner de l'argent, puis surtout être intelligent.
Moi je ne sais pas comment vous faites. Je ne sais pas si c'est parce que j'étais môme, mais rien que de voir jouer Zidane et j'étais capable de faire le pied de grue devant la télé en attendant le match de l'EDF...Ce n'est même pas parce que je suis pro français mais il y avait un vrai truc qui se dégageait de cette équipe. En comparaison, je m'en suis bien plus battu les coroñes de la victoire en 2018 (à part le but de Pavard contre l'Argentine où je me suis levé de mon fauteuil), parce que ça manquait de répondant en face, je ne me suis pas inquiété une seule fois.
Perso j'étais à fond, mais je mélange tout.
2000, c'est là qu'on termine aux TAB ?
Non, c'est en 2006 les TAB. En 2000, on égalise à la 93e minute, les italiens étaient déjà en dehors des bancs, prêt à célébrer la victoire, en train de nous chambrer et on marque en prolongation avec la règle des buts en or. Ils étaient tous dépités.
D'ailleurs, anecdote, je ne sais pas si c'est vrai ou pas, mais il paraît qu'il y a eu une recrudescence d'achat de téléviseur en Italie, après cette finale, parce qu'ils avaient tous balancé leurs télés à travers la fenêtre.
Et ils ont appris à refermer une bouteille de champagne

N'ayant pas connu les épopées des années 80, c'est effectivement l'Euro 2000 qui m'a le plus marqué, un peu devant 1998. Cela dit, 2006 était assez incroyable dans le genre...
Je ne sais pas comment vous faites les gars, Mon amour premier reste l'OM mais voir l'EDF gagner et toute la joie que ça procure au niveau national ça me fait tout aussi plaisir.
1998, 2000, 2006, 2018, les 4 se valent pour moi. 2016 un peu moins.
Gamin j'ai vu les images de Seville 82 et le 1/4 de finale contre le brésil en 86 qui me faisaient rêver.
98, c'était l'ambiance qu'il y avait autour de cette équipe, les joies contre le Paraguay, la demi où Thuram fait un match de fou et la finale ou je suis en vacances à Paris pour fêter sur les champs.
2000, on était surs de nous et le maillot de 98 est devenu mon maillot fétiche cette année la. J'étais tellement dégoûté à la 88ème que je retire celui de 2000 et mets celui de 98. La suite on connait...
2006, les premières sélections de Ribery et la CDM de folie, le 1/4 face au Brésil et cette finale qui est dramatique...Trezeguet qui rate son peno c'est tellement injuste...Mais bon les italiens avaient connus quelques défaites face à nous et fallait bien que ça nous retombe sur la gueule. Un peu comme le Portugal en 2016... Cette demi finale au vélodrome était juste parfaite.
2018, tu as l'enchainement des matchs juste parfaits après avoir tremblé et vibré contre l'Argentine, l'Uruguay, la Belgique, et une pote qui m'appelle 72h avant la finale et qui me dit, "il me reste une place, ça te tente?". Tu vis un des événements sportif le plus regardé de la planète depuis le Stade. Alors la finale était peut être pauvre en terme de qualité de jeu, mais c'est tellement bon cette joie que ça procure de la gagner sur place... (Bon j'avoue que j'aurai préféré gagner celle de Lyon 2 mois avant).
Le titre de 2010 et les années où on fini 2ème in extremis, les années de finale UEFA sont extrêmement plus bandantes, pour le parcours qui est long tout au long de la saison, et un but qui prends du temps à se dessiner, mais ouais, moi ça me fait toujours plaisir de voir l'EDF gagner.
2018 plait-il moins parce qu'en fait, on a globalement maitrisé le sujet (sauf les poules, mais ça c'était le cas en 2006 aussi) et qu'on a jamais été mis en danger, sauf durant un petit moment face à l'Argentine ?
En fait, c'est comme si on avait gagné à l'Allemande ancienne version.
Il "manque" probablement aux 2018 un scénario dingue oui. C'est rarissime de gagner une compétition internationale sans jamais passer par les prolongs (et encore moins les tirs au but, du coup.) Je crois qu'il y a Brésil 2002 et France 2018 dans "l'ère moderne."
Et puis, on vieillit aussi, on n'a pas les mêmes émotions

Et tout simplement les compétitions de sélections nationales sont moins bonnes qu'avant.
Qu'on regarde les effectifs de France, Italie, Pays-Bas, Brésil, Argentine mi-90's mi 2000, je vois pas comment on ne peut pas voir une baisse de qualité et talents. C'est pas une Croatie ou Espagne qui vont équilibrer ça (d'ailleurs Croatie 96-98 est minimum aussi bonne que Croatie 2018). L'Allemagne à peu près au même niveau juste qu'ils ont complètement changé leur manière de jouer.
Je suis trinational (parents espagnol et italien), donc j'ai un rapport totalement irrationnel avec le foot de sélection. Baggio 94 m'a fait basculer pour la Squadra (c'était déjà mon joueur préféré après avoir vu ses exploits en club post-90 - j'avais vu le très serré Italie-Espagne du Mondial 94 dans le bar d'un oncle en Espagne qui m'aavit bien fait la tronche en voyant mon sourire après le but décisif de Baggio ), et ce sont les Maldini, Nesta, Albertini, Mancini, Zola, Del Piero, Vieri, Montella, Totti qui ont entretenu cette préférence. D'ailleurs je ne m’expliquais pas l'image négative du foot italien vu qu'en termes de talent et d'élégance y avait du très lourd, c'était sans doute l'héritage des équipes plus rugueuses et roublardes des années 60 à 80.
Bref, pas pu m'empêcher de pleurer après la finale de 2000 (98 ne m'avait rien fait, j'étais neutre), et aujourd'hui je troquerais sans souci 2006 contre 2000 (ce qui donnerait un trophée international mérité à Maldini).
Faut dire que l'Espagne s'est fait voler en 94 (le coup de coude de Tassotti sur Luis Enrique, grande classe.) L'époque où l'Espagne était très régulièrement victime de scénarios à la con.