Et bien pour ma part, je me sens quand même en porte-à-faux par rapport à ce qui se dit ici.
Je crois en l'économie de marché. Je crois que la libre concurence est un facteur essentiel de progrès technique, et par ricochet du progrès social et du bonheur de l'Homme.
Cette libre concurence doit "simplement" se dérouler sous le contrôle des états qui fixent les règles de cette concurence.
Le meilleur exemple vient des états unis. Quel peuple est immédiatement cité en exemple quand on parle de libéralisme sauvage? Les USA bien sur.
Pourtant, qui a le premier promulgué des lois anti trusts supposés géner l'innovation? Qui a été le premier (suivi immédiattement par la france il faut le souligner) il y a cinq ans à imposer aux entreprises cotées une transparence financière intégrale et à responsabiliser les directeurs financiers en leur promettant des peines de prison de 25 ans en cas de tours de passe passe?
Oh bien sur vous me direz que les américains sont bien plus rapides à légiférer sur ce qui a une influence domestiques (ENRON, WorldCom...), mais sont étrangement plus lents en ce qui concerne ce qui constitue leurs fers de lance (monopole de Micro$oft par exemple). Certe, mais on ne peut pas dire que le marché tel que les américains le concoivent s'apparente à une jungle sans aucune influence de l'état et des urnes pour la canaliser.
Tout cela pour dire que je n'adhère pas aux discours alarmistes qui voient dans les patrons et les actionnaires (à ne pas mélanger) de dangeureux fous sanguinaires assoifés d'argent et de pouvoir prets à tout pour apauvrir la plèbe. Je pense que le capital doit être rémunéré car il est impossible de créer de la valeur sans apport initial, que cet apport initial constitue une prise de risque qui doit être payante.
Au fond je vois les choses de la façon suivante : il existe trois niveaux majeurs d'investissements :
-Les banques qui a un taux faible prètent de l'argent qu'elles sont sures de revoir
-Les fonds d'investissements et de pension qui prennent un risque plus élevé pour des retours sur investissement supérieurs au taux bancaire
-Les capitaux risqueurs qui misent 1€ sur 100 boites en sachant que 99 se casseront la gueule et que la 100e leur rapportera 1000€.
A noter évidemment dans tous les cas que c'est le travail des salariés qui matérialise ces transformations d'argent en argent. Mais il n'en est pas le seul vecteur.
Je crois juste que c'est aux états de légiférer en ce qui concerne la manière dont doivent être redistribuées les richesses produites sur leur sol par ces systèmes, et de fixer les parts qui doivent revenir au travail, au capital et à l'investissement. Mais oposer travail et capital n'a selon moi aucun fondement.
A qui êtes vous le plus redevable quand vous conduisez votre Clio? A l'ouvrier qui a monté la voiture sur sa ligne de production ultra moderne, ou à celui qui a investi plusieurs dizaines de millions en prennant le pari que vous alliez acheter ce qui allait en sortir?
A mon humble avis, cette question n'a aucun sens. Je remarque juste qu'avec ce système, le travail des ouvriers est souvent moins pénible, et que les voitures que je conduis sont nettement plus abordables et plus abouties que quand ce n'était pas le cas.
Ou est-ce que je veux en venir? J'y viens.
Je suis simplement très étonné par le fait que la principale raison pour laquelle vous vous accordez à vouloir mettre cet homme au poteau, c'est son aspect libéraliste. Il me semble que le virage a été pris il y a presque 15 ans maintenant, et que son élection ne changerait pas grand chose de ce point de vue là! Pour faire machine arrière il ne nous resterait que le pen ou besancenot en somme... Je me refuse à cette hypothèse, bien que je la respècte.
Seulement, voila... je suis profondément anti-sarkozyste.
Pas pour ses aspects libéralistes, je vous ai expliqué pourquoi
Pas pour ses liens avec les puissants (c'est un minimum que les dirigeants aient des liens étroits avec notre appareil de production non?).
Je suis anti sarko pour la bonne est simple raison que je ne partage pas ses valeurs
morales. Je ne partage pas l'idée qu'il se fait de l'Homme et de sa place dans la France.
Et par dessus tout, je considère ses déclarations sur le rôle de l'inné comme une insulte à l'intelligence collective. Je ne remercierai d'ailleurs jamais l'Université pour m'avoir donné les bases nécessaires pour dénicher la supercherie...
Bref... tout ca pour dire que je tennais vraiment à signaler qu'il faut pas nécessairement être un altermondialiste, antiliberaliste trotskiste convaincu pour voir en cet homme un danger.
Merci de m'avoir lu de Bellin
Edit: Ah ouais quand même j'avais pas vu je me suis laché!!