Olorin a écrit :Le pire c'est que j'ai voulu le faire cette année, les 3 albums recherchés n'étaient plus en vente chez mes disquaires préférés. Alors j'ai dit aux vendeurs qu'ils étaient toujours disponibles en torrent et que les maisons de disque devraient en prendre de la graine. 
Comme il faut toujours de la nouveauté pour que les gens achètent toujours plus, la durée de vie des CD est de plus en plus courte. Au bout de 4mois après la sortie d'un album il est déjà en vente promo, quelques semaines après il n'est plus disponible.
Ils sont en train de détruire un système qu'ils veulent pérenniser
On est en plein paradoxe en fait. Un album vendu rapporte beaucoup aux intermédiaires et peu aux artistes. Le système de péréquation mis en place est totalement défaillant et biaisé. Du coup, on monte des stratagèmes pour 1-culpabiliser le public 2-décrédibiliser les groupes de scène (cf. les Têtes Raides ou Hubert-Félix Thiefaine) 3-Mettre en avant des groupes éphèmères.
On observe donc une particularité intéressante : On n'a jamais eu autant de disques produits que cette année, alors que les ventes n'ont jamais été aussi mauvaises. En gros, pour pallier les ventes, on produit plus et donc moins bien, dans le seul objectif de faire un coup commercial.
C'est d'ailleurs pour ça que des labels se forment en ce moment un peu partout avec un cheptel maximum de 2-3 groupes, axant sur les tournées, ventes en ligne ou en direct, et une équipe réduite. C'est un retour d'un gage de qualité, dans des marchés de niche, des styles musicaux très pointus (et donc très travaillés) à l'opposé des politiques de majors qui ont créé des sous-labels en croyant noyer le poisson (ndlr. l'acheteur).
Effectivement, ils ont tué la poule aux oeufs d'or. Mais de l'or, ils en ont amassé pendant des décennies. Juste retour des choses que le public redevienne un contre-pouvoir et tant pis ou tant mieux si c'est par la voie illégale. Ca fait bouger les lignes de toute façon, en attendant Hadopi 3.
Petite anecdote, lors des débats DADVSI et HADOPI, les bibliothèques ont invité lors de colloques les responsables de majors et les représentants des sociétés d'auteurs. Et là, ils nous ont annoncé le plus sérieusement du monde, avant tout le monde, que la tolérance des médiathèques sur le prêt des albums était terminé. Pour rappel, les médiathèques achètent les CD ou vinyles au prix public et les prêtent à tour de bras pour des tarifs modiques. Pendant 40 ans, aucun souci, les majors n'y voyaient aucun inconvénient, ça boostait même leurs ventes. Mais en raclant les fonds de tiroir, ils sont tombés sur nous. Et ça les fait caguer qu'on proposer à ceux qui ne peuvent tout acheter la musique hors de prix qu'ils produisent. Et veulent donc nous faire payer des droits de prêt et de consultation sur place, soit un album au prix public multiplié par 3. Ce qui se fait pour les DVD entre nous. Ok, on accepte, pas trop le choix, et là ils nous demandent de payer pour les 40 dernières années. Enorme. On a tous éclaté de rire, mais les bougres étaient sérieux et la demande était dans les tuyaux du gouvernement avant qu'on l'apprenne. Levée de bouclier, lobbying (je déteste ce mot, mais on a été obligé de le faire) et on fait céder l'Assemblée Nationale : Exception Culturelle des Bibliothèques en amendement HADOPI. Sauvés ? Que Nenni, l'amendement va être annulé pour la prochaine mouture HADOPI.
Autres éléments à noter :
- le programme de notre ministre de la Culture s'intitule "La Culture pour Chacun" à opposer à "La Culture pour Tous" de Malraux. Individualisme.
- Dans ce programme bourré de fautes d'orthographe, sur 4800 mots, n'est utilisé le mot "Livre" ... qu'une seule fois.
- Le ministère de la Culture est également devenu ... le ministère de l'industrie culturelle et des médias
C'est la guerre messieurs-dames
