ayé, elle est partie, je peux un peu plus me lâcher sans crainte de la voir débouler par dessus mon épaule.
Donc, sans en faire des tonnes parce que bon, c'est quand même supposé être un endroit ou règne le bon esprit et la joie de vivre, je vous réponds rapido une dernière fois, histoire qu'on passe tous à autre chose de plus réjouissant et propice à l'ivresse de la victoire : l'OM en tour préliminaire de C3
Lui dire ce que je pense? On a déjà abordé le point, et j'en reviens toujours à la même conclusion : c'est con. C'est con parce que j'habite Paris, que je fais un taf presque normal (en tout cas comparé au sien) alors qu'elle habite Londres, qu'elle a sa vie là bas, un taf et une carrière dont je ne pourrais que vaguement rêver la nuit, et pour couronner le tout, un mec qu'elle aime et qui, accessoirement, gagne en un an ce que Gignac gagne en deux mois, et ce même sans faire de cure à merano...
Je suis peut être le roi des cons sur plein de domaines, mais là j'ai beau retourner le problème dans tous les sens, il est insoluble :
Je lui déclare ma flamme et il y a deux solutions.
1/ La plus probable (on va dire 3 chances sur 4 ce qui en soi est parfaitement raisonnable), c'est un méga friendzoning puissance mille en mode "je te vois comme un ami" machin chouette, avec probablement derrière la tête un truc du genre "t'es un super pote, je t'aime beaucoup, mais des comme toi, y en a plein, et certains sont clairement plus brillants/intelligents/riches/intéressants que toi et ont des vies plus excitantes". Pas nécessairement super chouette à entendre, mais pas la mort non plus. On a tous (j'imagine) pris des vents bien plus violents et plus déshonorants.
2/ La plus improbable (mais pas impossible), c'est qu'elle aussi ressent un truc pour moi. Et là, il se passe quoi?? Je vais vous le dire moi ce qu'il se passe : rien du tout. On se retrouve tous les deux comme des cons avec nos vies à Paris et à Londres en pensant l'un à l'autre, bloqués qu'on est dans nos vies qui sont clairement pas compatibles... Moi à l'étranger 3 semaines sur 5 avec la ferme idée d'un jour revenir vivre dans la région pour faire des siestes sous mon olivier, et elle l'hyperactive qui bosse 15h par jour et qui encadre (à 29ans) une équipe de 200 personnes pour que dans 2 ans vous puissiez payer votre baguette avec votre iPhone.
Conclusion : il vaut mieux ne rien faire. Je prends acte du fait que l'inviter à la maison était une connerie monumentale, que même si ca m'a fait ultra plaisir d'avoir une excellente amie à la maison que j'apprécie pour mille autres choses que sa plastique, c'était aussi un redoutable moyen de plonger dans le noir et de faire revivre les vieux démons que je mets régulièrement plusieurs mois à enterrer.
En fait, hier soir, après avoir discuté de trucs très persos avec elle jusqu'à 2h du mat et qu'elle est allée se coucher, je suis resté un petit moment sur la terrasse pour me faire un "petit remontant" avant le dodo. Je suis entré dans une phase de contemplation que seuls ce genre de remontants peuvent nous offrir. J'ai bêtement bloqué sur le spot halogène de ma terrasse, et j'ai regardé ces crétins de moustiques tourner comme des cons autour de la lampe. Et j'ai réalisé que je faisais exactement comme eux en fait. Je suis irrésistiblement attiré par la lumière, je tourne autour pendant des heures jusqu'à faire le pas de trop. Je me brûle un peu les ailes en m'approchant trop près et je recule en me disant que c'est la dernière fois et qu'on ne m'y reprendra plus, mais immédiatement, je me remets à tourner, avant que fatalement, je refasse le pas en avant où je me brule à nouveau. Et ce encore et encore jusqu'à la brûlure de trop...
Ca ne finira jamais.
Je suis con comme un moustique...
