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Version complète : Jamais sans ma dope
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Parlons un peu "préparation scientifique" du sportif moderne... :smoke1:

On commence par cet entretien édifiant de Philippe Gaumont in Le Monde
Rien de nouveau sous le soleil, mais confession intéressante et parfaitement illustrée

L'ancien professionnel, mis en examen dans l'affaire Cofidis, raconte, dans un entretien au "Monde", comment il a contourné les contrôles antidopage pendant des années tout en continuant à "se charger". Il détaille les pratiques des coureurs, qui agissent avec la complicité de certains médecins.
Philippe Gaumont a décidé de briser la loi du silence. Mis en examen - avec deux autres anciens coureurs et un soigneur de l'équipe Cofidis - dans une enquête sur un trafic présumé de produits dopants, il attend de l'instruction qu'elle mette à nu un système dont il considère que les coureurs sont les victimes. "Que la fédération se serve de moi pour essayer de comprendre comment on se dope plutôt !", exhorte l'ex-coureur qui, à 30 ans, a décidé de tourner la page du vélo.

Vous n'avez subi qu'un contrôle positif avéré - à la nandrolone, en 1996 - en dix années de carrière, alors que vous reconnaissez avoir pris des produits dopants depuis 1994. Est-ce à dire que les contrôles antidopage sont inefficaces ?

Tout d'abord, il y a des produits que l'on ne sait pas déceler, comme l'hormone de croissance, que les coureurs utilisent comme ils le veulent. Pour la testostérone, iI suffit de piquer une capsule de Pantestone pour en extraire le contenu et se l'administrer sous la langue. En revanche, depuis que l'EPO est détectable, on ne peut plus en prendre pendant les courses. Pendant les trois semaines du Tour, ses effets vont s'atténuer au fil des jours. D'où l'intérêt de recourir aux autotransfusions qui, elles, restent indétectables.
L'hématocrite d'un coureur qui arrive sur le Tour après une cure d'EPO peut chuter de 50 à 44-45 au bout de dix jours de course. Avec une poche de sang par semaine, un coureur peut se maintenir à 50, tandis que les autres finissent le Tour à 40. Mais les transfusions sont limitées aux gros calibres, car elles nécessitent de se payer les services d'un médecin pour les mettre en place.

On parle également de produits masquants...

Il n'y a pas de produits masquants, seulement des "ordonnances masquantes". Pour la cortisone ou les corticoïdes, il suffit d'avoir une bonne justification thérapeutique pour que les contrôles positifs deviennent négatifs. Voilà comment ça se passe : le médecin de l'équipe t'envoie voir un allergologue, c'est obligatoire. Celui-ci constate que tu es sensible aux acariens et te prescrit un spray. On avait la consigne à chaque fois de demander à tout prix du Nasacort. Pourquoi ? Car c'est un spray qui permet de masquer la cortisone. Quand on va au contrôle, on déclare qu'on est allergique aux acariens, qu'on a une prescription de Nasacort et qu'on en a pris le matin par voie nasale. Et à côté, on a pu se faire tranquillement une injection de Kenacort [produit interdit], car, au contrôle, on ne sait pas faire la différence entre le spray et l'injection.

Ensuite, le médecin t'envoie vers un dermatologue. Tu te grattes un peu les testicules avec du sel pour lui montrer que tu as des rougeurs et il te prescrit six mois de Diprosole en pommade. Comme ça, derrière, tu peux te faire du Diprostène [interdit] en injectable sans risquer non plus d'être positif.

Et les contrôles inopinés ?

Ils ne sont pas inopinés ! Ils se font sur les lieux de stages et de courses : on peut donc s'y préparer facilement pour être sûr de ne pas être positif. Tous les coureurs savent que quand ils prennent des produits dopants, ils doivent se baser sur leur jour d'arrivée sur le lieu de stage ou de course pour calculer quand ils doivent arrêter.

Pour l'EPO, par exemple, on sait tous qu'en intraveineuse elle reste seulement trois jours dans les urines. Il suffit donc d'arrêter le traitement trois jours avant l'arrivée sur le lieu de course ou de stage pour passer à travers, alors que l'effet d'oxygénation du sang se fait sentir plus de dix jours après la prise. Un coureur qui aura sept jours de coupure entre deux courses pourra ainsi se recharger en EPO tout de suite après la course et arrêtera trois jours avant sa date d'arrivée sur la suivante. Quant à ceux qui se sont fixé le Tour pour objectif, en général ils arrêtent toute compétition deux semaines avant le Tour et disparaissent pour se recharger en EPO afin d'arriver au départ avec un hématocrite qui avoisine les 50 %.

Mais si les coureurs parviennent à contourner les contrôles antidopage, le suivi médical longitudinal devrait, lui, révéler la prise de produits dopants..

C'est déjà le cas puisque, selon les résultats du suivi 2003 communiqués par le médecin de la Fédération française de cyclisme, sur le seul paramètre des réticulocytes - qui sont des jeunes globules rouges sécrétés par le corps huit à neuf jours après une prise d'EPO -, 30 % des coureurs présentent des taux anormalement élevés. Les anomalies que révèle le suivi longitudinal sont largement sous-évaluées car, à chacune des quatre étapes, nous disposons de trois mois pour faire notre prise de sang. Comme pour les pseudo- contrôles inopinés, les coureurs ont donc largement le temps de s'y préparer. On choisit toujours d'y aller dans une période où l'on ne prend pas grand-chose.

Personnellement, je ne suis jamais allé au contrôle longitudinal en ayant pris de l'EPO la veille ! Je choisis toujours une période où j'ai laissé un peu mon corps au repos. Et pour le taux de cortisone, par exemple, s'il est effondré - ce qui dénote la prise de cortisone -, il suffit de prendre un cachet d'hydrocortisone avant le contrôle et de boire trois litres d'eau, et l'affaire est réglée. Pour la ferritine, par contre, c'est plus compliqué : il faut faire une saignée. C'est pour cela que le bilan 2003 relève tout de même que 30 % du peloton a des taux de ferritine anormalement élevés.

Votre suivi longitudinal 2003 laissait apparaître en fin d'année des taux de ferritine et de réticulocytes anormalement élevés. Le médecin fédéral évoque des "risques hépatologiques graves" pour ces sujets (Le Monde du 12 février). Vous a-t-on mis à l'arrêt et alerté quant aux risques pour votre santé ?

Non, on ne m'a pas arrêté et personne ne s'est assuré de savoir si j'avais consulté un hépatologue. On ne m'a jamais averti d'un danger pour ma santé lié à la prise de tel ou tel produit pourtant révélé par mon suivi. On m'a seulement averti des risques par rapport à un contrôle antidopage positif. Au début de ma carrière, un médecin m'avait fait une piqûre avec un produit que je ne connaissais pas. Quand je lui avais demandé si ça pouvait être dangereux pour ma santé, parce que je voulais avoir des enfants plus tard, il s'était foutu de moi en me demandant si je le prenais pour un charlot et en me disant qu'il avait été médecin-préleveur aux contrôles antidopage et savait donc ce qu'il faisait... pour que je ne sois pas positif !


Propos recueillis par Stéphane Mandard


Ermm

Hephaistos

La fin de l'interview est édifiante, les médecins qui se rendent complices de ce dopage organisé devraient être lourdement sanctionnés... En tous les cas, ils ne méritent pas le titre de médecin mais plutôt celui d'empoisonneur! Sad
Hephaistos a écrit :La fin de l'interview est édifiante, les médecins qui se rendent complices de ce dopage organisé devraient être lourdement sanctionnés... En tous les cas, ils ne méritent pas le titre de médecin mais plutôt celui d'empoisonneur! Sad

Il est clair qu'il y a un sacré ménage à faire de ce côté là, médecins du sport (?), préparateurs physiques "scientifiques", kinés gourous et autres pharmaciens complices...
Bizness parallèle ô combien lucratif et qui se fout bien de la santé de ces futurs cadavres de 50 ans

Sad
Clair, le personnel médical et les responsables d'équipe devraient être sanctionner. Les coureurs n'ont pas trop le choix.
Mais c'est magouille et compagnie, des initiatives comme celles de Philippe Gaumont sont bonnes, en espérant qu'elles se généralisent et influencent le public et les jeunes.

Le pire dans l'histoire et que tout le monde étant chargé, ils sont presque sur un pied d'égalité et au final la compétition et le spectacle sont au rendez-vous. Le tour 2003 était superbe.

Que faire? 34
Un site fort interessant ici qui recense tous les cyclistes qui, depuis le début du siècle, se sont fait prendre à un contrôle antidopage ou ont reconnu avoir utilisé des substances interdites.
Pixie a écrit :Un site fort interessant ici qui recense tous les cyclistes qui, depuis le début du siècle, se sont fait prendre à un contrôle antidopage ou ont reconnu avoir utilisé des substances interdites.
Même Poupou il est dedans !! Bye2
le ricain est doppé, plus de doute!!! Laugh
Nono_h4h

Si la liste est vraie de vraie, elle fait flipper...

En meme temps, dans tous les sports, c'est probablement le cas en fait...
Armstrong declare forfait à la derniere minute pour Millan San Remo estimant que ce n'était pas utile à sa preparation du tour.
Apres une telle interview, on sait ce qu'il va faire. Rolleyes
Le ricain va se charger :mf_dribbl en vue du mois du Juillet puis humainement,bon à son âge on récupere moins vite mais c'est pas ça qui pouvait tuer le quintuple vainqueur du tour.

Allez Lance, faut y aller, faut arriver en juillet avec un taux de 60 auu moins cette année Thumbsup Laugh
http://www.lequipe.fr/Cyclisme/20040324_160359Dev.html

Un témoignage qui fait froid dans le dos ! Comment ces mecs là peuvent accepter de se faire transfuser du sang mélangé à des produits dont on n'a meme pas idée ? Blink
La pogne Moom...la pogne :mf_dribbl
Comment ils peuvent se rajouter 1l de sang de plus ??? ca fait peur!! Ohmy
MooM a écrit :http://www.lequipe.fr/Cyclisme/20040324_160359Dev.html

Un témoignage qui fait froid dans le dos ! Comment ces mecs là peuvent accepter de se faire transfuser du sang mélangé à des produits dont on n'a meme pas idée ? Blink
Ca permet de se payer un beau parquet 34
Cofidis dans la seringue :mf_doctor

Le médecin de Cofidis mis en cause

Selon L'Equipe de vendredi, le médecin de l'équipe Cofidis, le Dr Jean-Jacques Menuet, et d'autres personnes de l'encadrement du groupe sont mis directement en cause dans les procès-verbaux d'audition de l'enquête sur une affaire de produits dopants.

Le Dr Menuet a été directement accusé par Philippe Gaumont, mis en examen et licencié entre-temps par son équipe. «La politique de Menuet, c'est de ne jamais prescrire un produit illicite, de ne jamais amener un produit interdit, mais si vous lui amenez ces mêmes produits, non seulement il vous renseigne mais, en plus, il est susceptible de vous les administrer», a déclaré l'ancien coureur, exemple à l'appui.

Le Dr Menuet, qui est également le médecin du groupe d'athlétisme de Guy Ontanon (avec Christine Arron et Muriel Hurtis), a déclaré au quotidien sportif qu'il respectait le cadre de l'instruction et ne souhaitait pas s'exprimer. Le témoignage de Philippe Gaumont jette également une ombre sur le coureur écossais David Millar, champion du monde du contre-la-montre et vainqueur du contre-la-montre de Nantes dans le Tour de France 2003.

Millar et Vasseur également accusés

Gaumont a raconté avoir demandé à utiliser «les restes de la préparation qu'il (Millar) avait prise le matin même avec Lelli, avant le chrono». «Menuet nous a injecté à chacun une seringue d'un liquide limpide», a-t-il ajouté.

Cédric Vasseur, mis en examen par le juge Pallain après une analyse capillaire qui présentait des traces de cocaïne (un autre prélèvement a abouti à un résultat inverse), se voit également reprocher par Gaumont de s'être appliqué des patchs sur le ventre lors du dernier stage de l'équipe, en janvier, en Espagne. «Il m'a dit que c'était de la testostérone (produit interdit, NDLR)», a déclaré Gaumont.

Selon le journal, le coureur nordiste aurait admis lors de son audition avoir donné de l'Actovegin (produit désormais interdit, NDLR) à Philippe Gaumont après s'en être procuré depuis trois ans, en Allemagne et sans ordonnance.

Le manager général de l'équipe, Alain Bondue, et le directeur sportif adjoint, Alain Deloeil, ont été également accusés pour des faits remontant en 1998. Tous deux ont nié formellement auprès du journal.

«Les quelque 3000 pages de l'instruction sont accablantes pour l'équipe dirigée par François Migraine car il apparaît que les personnes mises en cause dans les interrogatoires dépassent largement le nombre des mis en examen à ce jour (huit)», estime L'Equipe.

Dans ses dépositions, Gaumont cite aussi deux coureurs déjà mis en examen, Médéric Clain (suspendu actuellement par Cofidis) et Robert Sassone (sans licence). L'existence d'un petit trafic, d'échange et vente de produits dopants (EPO, hormones de croissance) sous le manteau, se confirme à travers les déclarations du directeur sportif de l'équipe Oktos, le Kazakh Oleg Kozlitine (mis en examen lui aussi).

Gaumont accuse enfin l'actuel médecin de la Fédération française, le Dr Armand Mégret (à l'époque dans un groupe sportif), de lui avoir fait une piqûre de corticoïde en 1994, sa première expérience en matière de produit illicite selon lui. «J'affirme que je n'ai jamais fait de piqûre de Kenacort à Gaumont, pas plus qu'à n'importe quel autre coureur», a réagi devant le juge Pallain le médecin fédéral qui a contre-attaqué : «Gaumont est le seul coureur du milieu néo-professionnel qui, dès le premier contact, m'a demandé de lui procurer des produits dopants. Ce n'était pas aussi direct, mais c'est ce que cela voulait dire...»

Dans son éditorial qui accable la première équipe française au classement mondial du cyclisme, présente dans le peloton depuis 1997, L'Equipe intime à Cofidis : «Messieurs, sortez de votre mutisme ! Sortez du circuit aussi, mais pas définitivement (...) Débarrassez-vous des gens qui salissent bien au-delà de votre image, même si la justice n'est pas allée au terme de son travail. Pensez éthique au lieu de juridique, même si cela vous coûte encore.»

Les huit mis en examen
Cédric Vasseur (FRA), Philippe Gaumont (FRA), Robert Sassone (FRA), Médéric Clain (FRA), Boguslaw Madejak (FRA), Oleg Kozlitine (KAZ), Marek Rutkiewicz (POL), Daniel Majewski (POL).
Et bien le cyclisme en sort encore une fois grandi... Rolleyes
Recensement ici-même des affaires de dopage. Je commence par un gag ou quasimment...
http://www.leparisien.com/home/sports/ac...=241102946

Et surtout, Longo, conseillère technique cyclisme au ministère des Sports, ne peut ignorer les informations émanant de son ministère (époque Buffet), à savoir que « 50 à 70 % des lots de créatine saisis en France, dans les magasins et aux frontières, contiennent des anabolisants. »
Tiens à ce sujet j'ai vu hier que l'equipe de base ball americaine ne s'etait meme pas qualifiée pour les JO Bye2
Officielement parce qu'ils ont trouvé plus fort qu'eux, officieusement et plus serieusement ils auraient envoyé aux qualifs leur equipe bis de chez bis par crainte des controles anti dopage rigoureux lors des prochains JO Unsure
Deux joueurs de base ball grecs (d'origine américaine...) auraient été disqualifiés pour dopage récemment...
Scandale dans la paisible Suisse

L'ancien champion du monde cycliste Oscar Camenzind avoue s'être dopé à l'EPO pour bien figurer aux Jeux, et prend donc, à 32 ans, sa retraite sportive.

Bon c'est du cyclisme, alors ça fait un peu pléonasme et redondance de parler de dope.
Ces jeux seront les plus stricts de l'histoire de toutes les competitions sportives mondiales en matiere de lutte anti dopage avec les techniques les plus recement decouvertes deja en application (non ça n'est pas toujours le cas) parait il...ça fait peur à certains :whistling