Avant les demi-finales, quelques observations :
1/ Ces matchs sont placés sous le signe de la rivalité ; celle de l'Afrique du Nord, entre l'Egypte et l'Algérie que tout le monde connait, maintenant, depuis la dernière double confrontation, décisive pour la CM, et qui a tendu les relations diplomatiques entre ces deux nations, et celle de l'Afrique ouest, entre les deux pays dits "anglophone" de la zone à savoir le Ghana et le NAIJA, le premier a fait sa réputation sur son jeu de virtuose et de technicité, qu'il semble vouloir remettre au gout du jour avec la génération des U20, champion du monde de sa catégorie, qui ont pris les rennes de cette sélection en l'absence des leaders habituels. Quant au "Big Bro" comme on dit à Accra lui est toujours fidèle à sa tradition d'un jeu fait de puissance et de mouvement, qui lui permet de toujours se hisser dans le dernier carré de cette compétition, même si pendant ce tournoi la génération Mikel Obi, vice championne du monde 2005, tarde à concrétiser tout son talent, et que face à la Zambie, elle fut malmenée et pas loin de la sortie, et doit sa qualification au talent de Vincent Enyeama, celui qui dans les buts de l'Enyimba écura tous les clubs africains, pendant deux années, 2003 et 2004, pour permettre à son club d'enlever la Ligue des Champions.
2/ contrairement à 2006 et 2008, où on avait 1 seul technicien local sur le banc (ce qui l'empêcha pas de triompher lors de ces deux éditions) dans le dernier carré, cette fois-ci c'est le phénomène inverse, Milovan Rajevac étant le le seul rescapé des 9 "sorciers blancs" présent au départ de la compétition. Il devra faire face à Shaibu Amodu, dont la situation à la tête des Super Eagles est toujours précaire, car la contestation et la déstabilisation continue au pays de la part certains dirigeants de la NFA, comme quoi avoir le plus grand palmarès des entraineurs nigérians et atteindre les objectifs fixés ne sont pas suffisants, par moments.
L'autre match opposera Rabah "Cheikh" Saâdane à Hassan "Al Moalim" Shehata.
Saâdane est le grand homme du football Algérien, celui qui comme technicien a toujours écrit les plus belles heures des Fennecs, qualification pour les JO 80, pour la CM 82 (relégué ensuite dans l'encadrement lors du tournoi pour laisser la place Maihedine Khalef) et également qualification pour la CM 86 (toujours avant de laisser la place à un autre technicien, ici le soviétique Guennadi Rogov, et de retourner dans l'encadrement technique). A la tête de l'équipe Nationale depuis l'échec de Cavalli lors des éliminatoires pour la CAN 2008, auquel il succède, Saâdane a réussi l'exploit de qualifier les Fennecs, qui avait disparu depuis 4 ans des affaires continentale, pour la CAN et surtout pour la CM, infligeant au passage à l'Egypte les deux défaites sur cinq de l'ère de M. Shehata depuis 6 ans. Et après un quart de finale plein de maitrise et d'héroïsme face aux ivoiriens, sur que maintenant il rêve de rejoindre Abdel Hamid Kermali, à ce jour le seul technicien ayant conduit les Fennecs à la victoire dans une CAN en 1990.
Mais en face il trouvera un grand Monsieur sur lequel j'avais décidé de faire mon
focus avant le début de la compétition, et qui marque le football continentale de ce début de siècle de son empreinte : CAN junior 2003, CAN 2006, CAN 2008, seulement 3 défaites en 6 ans face aux autres sélections africaines, et à deux matchs d'être le premier sélectionneur a remporté 3 fois de suite le trophée. Son bilan en CAN est aussi fabuleux puisqu'il détient le record d'invincibilité dans la compétition 16 matchs, série en cours depuis 2006, avec 13 victoires et 3 nuls pour un total de 36 buts marqués et 10 encaissés. Pas mal pour une équipe que l'on continue de sous-estimer, soit disant ne possédant pas le meilleur effectif, et qui se présente dans cette compétition sans 3 joueurs clés (Zaki, Trika, Barakat), vraiment les analyses des grands spécialistes, lues par ailleurs, ou autres connaisseurs du football continental me surprendra toujours. J'avais dit avant la compétition qu'ils étaient les favoris désignés à leur propre succession, certes une succession plus ouverte compte tenu des absences et du rajeunissement opéré mais premier favoris quand même, et je reste plus que jamais sur cette ligne même, compte tenu de ce qu'ils ont proposés depuis le début du tournoi, à savoir la meilleur expression et animation collective et avec des certitudes dans le jeu. Même s'ils devront se méfier du contexte de ce match, et de l'euphorie des algériens qui ont mis fin à la longue série d'invincibilté derrière laquelle se retrancher Vahid pour faire face aux critiques, et qui rêvent de mettre fin à cette série d'invincibilité, record, pour une équipe dans une CAN.