opiOM.net

Version complète : Préliminaires avant l'introduction
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Hors de question de ma part d'imaginer un post alambiqué de la sorte, ce serait retourner mon veston par rapport aux engagements de néant littéraire qui furent jadis les miens.

Cependant j'imagine avec douleur que la décision n'est pas de mon ressort, le calembourophile ayant sorti de son esprit torturé un tel stratagème ne laisserait pas passer ma rebellion, telle un crapaud affamé appercevant une pauvre et innocente coccinelle ... Cray

L'OM, ça fait peu de temps qu'on se connait. Beaucoup pour moi, peu pour lui. Vieillard de plus de 90 ans face à un prépubère entré dans l'affaire en suivant une ouvreuse aux grandes oreilles
A l'époque les maîtres du milieu étaient destinés à monter en Serie A, ou devenir consultants cryptés.
A l'époque De Fursac n'évoquait pas encore la bourgeoisie doubiste et Dagano.
A l'époque Max Havelaar n'était pas une L1 de 19 clubs, mais un marchand de moka.
A l'époque la machine hollandaise multi-Balondorisée fut enrayée par un grain de sable chevelu.
A l'époque les phrases sortaient naturellement, elles ne transitaient pas 5 minutes dans le cortex pour s'y faire implanter des "poulpe" ou bien.

C'était il y a 14 ans, quasiment jour pour jour, que l'OM devint quelque chose de palpable, quelque chose de physique, et non plus une abstraction dont mes oreilles entendaient parfois les péripéties sans y prêter gage.
Depuis c'est collé et ça ne pars pas.
hermeister a écrit :La pièce était envahie ce soir là d’une assistance inhabituelle[...]La victoire acquise et bien arrosée, nul doute qu’il lui a fallu pour effacer la gueule de bois, le lendemain matin, se servir du fond de bouteille comme d’un phosphate pour rehausser le parfum du moka matinal.
King2Un Parc des Princes pour préface
Te donne droit à la paillasse...
JCh a écrit :Il me souvient, il y a fort longtemps, je sortais de l'EGLISE[....]mais que vint faire la COCCINELLE dans cette histoire, j'avoue que les brumes alcooliques m'empèchent encore de m'en rappeler...

Crazy
59Comme tes souvenirs sont en bouillasse
Viens t'allonger sur la paillasse...
Espigoulien a écrit :En ce temps-là, existaient des tournettes à bonheur et des distributeurs de d'euphorie. A cette époque, on n'avait pas encore besoin de frelater le meilleur anis de l'homme dans les alambics fatigués. L'ivresse était spontanée, elle se respirait et se vivait. A cette époque, on ignorait que allégresse immortalisée sur quelques pellicules allaient finir jaunie, elle aussi, comme un vieux cliché dans un album laissé ouvert. Le Vel' était notre église, un théâtre naturel, écolo et sans ouvreuse.
La plume qui superposait les lignes sur le palmarès de l'OM a maintenant séché. La mine a tari. A cette époque, avant que l'encre ne sèche, Oc! n'avait jamais encore vu de poulpe. Arf... sur cette terre en jachère, on voudrait aujourd'hui semer des phosphates ? Pourquoi pas. Après tout, c'est l'occasion ou jamais alors que le ressort était quasiment cassé. Si l'homme est un loup pour l'OM, Mamadou en est la coccinelle, une bête du bon Diouf...
Je vois que je déraille. La fenêtre et le grain qui s'abat dehors m'ont encore happé, plongé dans le gouffre de mes pensées. Devant mon poster de Francescoli, je baille et reviens à moi. J'ai le frisson du sommeil dans mon veston, le tressaillement de celui qui n'a rien foutu de sa journée et qui se réveille d'un coup d'un seul, emmitouflé dans un coupable linceul. Mon café est froid comme un but de Zvunka, me dis-je en y replongeant ma cuillère à moka.
Shipwrecked
Doctor Les mots en gras faut que j'les fasse
Adorateur de ta paillasse ?
Tim89 a écrit ::blondblush1: Euh... à moi
C'est le grand Duga qui m'a indirectement transmis cette passion marseillaise (pendant la Coupe du Monde 98, ouvreuse de bien des futures victoires...). Eh oui j'étais petit à l'époque, et j'ai tout de suite fait tilt quand j'ai vu Duga, après avoir marqué contre l'Afrique du Sud, sauter comme une coccinelle, tirer la langue comme s'il avait un grain. Je suis tombé tel un alambic dans le moule de l'OM après 98, lors de cette fameuse saison 98/99, avec en prime une finale en UEFA.
Depuis, le ressort entre moi et l'OM ne s'est jamais cassé, je ne retournerai jamais ma veste, ni même mon veston. J'irai volontiers confesser tout celà à l'église, et c'est avec joie et impatience que j'admirerai notre équipe en Ligue des Champions l'an prochain, emmenée par Modeste Bami, dit "coiffure de poulpe". Wub
:pouce: Champion du monde, rien ne l'efface
Rêve donc encore sur ta paillasse...
dougue a écrit :s'il faut le faire pour espérer,
étre admis dans cette société,
las , je me lance de mon plein gré,
en replongeant dans mon passé....
[....] une dernière chose, et je m'en vais,
c'est sauzée qui m'a alpagué,
lors d'om-psg, il fallait l'réver,
il a planté , j'ai explosé.........:mf_laug2
Sauzée, le natif d'Aubenasss ?
Tu l'as mérité ta paillasse...
Elephant Bird a écrit :Hors de question de ma part d'imaginer un post alambiqué de la sorte, ce serait retourner mon veston par rapport aux engagements de néant littéraire qui furent jadis les miens.[....]C'était il y a 14 ans, quasiment jour pour jour, que l'OM devint quelque chose de palpable, quelque chose de physique, et non plus une abstraction dont mes oreilles entendaient parfois les péripéties sans y prêter gage.
Depuis c'est collé et ça ne pars pas.
;) Ces souvenirs que tu ressasses
Conte-les nous sur la paillasse...
Qu'il est loin le temps de ma découverte ohémienne. Bien entendu, cela ne remonte pas aussi loin que le temps des Cocinelles où la jeunesse de Cétacé. Le dauphin faisait le poulpe à l'époque :ange:
Bref je m'egare tel le phosphate lors de mes TP de Chimie de Terminale. Crazy
Ma rencontre se passe alors que je découvre le moka lors de mon année de CE2 :ange:. Je découvre à cette époque la fameux album Panini et y découvre alors l'OM et son gardien de l'époque, l'alambic Jerome Alonzo. De suite, je fus submergé par cette magie, cette passion que l'Eglise comdanne. Monté sur un ressort, je découvrai alors les joies du retourné acrobatique sur la pelouse de mon ecole primaire :biker_h4h Au fil du temps, sans retourner mon veston, je renforcai ma passion pour arrivé à ce jour ou je regarde le grain de cette photo de minot, affublé d'un maillot de l'OM.
J'dois vous laissez m'sieur le dauphin, malgrès cette pière prestation lyrique, mon ouvreuse m'attend.

Bonne vague! Shipwrecked
Je me lance...
Comment décrire ma rencontre avec l'OM, alors que je ne savais meme pas ce qu'était un poulpe...Il est vrai que d'ou je viens, à part l'alambic et les églises...
Mais voilà t-il-pas que, dans une soirée bien arrosée (moka, whisky, chantilly),je me plais à discuter avec un homme (sans veston)...On discute, on discute et vers 4 heures du matin, il me dit, chiche on va voir le lever du soleil à Marseille. Ce n'était pas une coccinelle, mais une golf,...et j'ai vu le lever du soleil...
Il m'a fait son grain (expression purement auvergnate), il m'a fait découvrir ce sport qui est le foot, enfin, surtout l'OM, j'ai aimé, je suis restée, et maintenant ce n'est plus de mon ressort.



Pendant 5 minutes, je me suis prise pour Passiom...cool...Wub
La chèvre a écrit :Qu'il est loin le temps de ma découverte ohémienne. Bien entendu, cela ne remonte pas aussi loin que le temps des Coccinelles où la jeunesse de Cétacé. [.....] Au fil du temps, sans retourner mon veston, je renforçais ma passion pour arrivé à ce jour où je regarde le grain de cette photo de minot, affublé d'un maillot de l'OM.
J'dois vous laissez m'sieur le dauphin, malgré cette piètre prestation lyrique, mon ouvreuse m'attend.

Bonne vague! Shipwrecked
59Un Alonzo dans sa surface
Tu peux plonger sur ta paillasse...
MaReine a écrit :Je me lance...
Comment décrire ma rencontre avec l'OM, alors que je ne savais même pas ce qu'était un poulpe...Il est vrai que d'où je viens, à part l'alambic et les églises..[.......] Il m'a fait son grain (expression purement auvergnate), il m'a fait découvrir ce sport qui est le foot, enfin, surtout l'OM, j'ai aimé, je suis restée, et maintenant ce n'est plus de mon ressort.Pendant 5 minutes, je me suis prise pour Passiom...cool...Wub
CAAO8XFQComme ton histoire est bien cocasse
Tu peux t'étendre sur ta paillasse...
Mes histoires d'amour ont des préliminaires toujours compliqués, ensuite c'est la passion qui dure.
Pardon si ça vous gave. :blondblush1:


Dans 64 jours c’est les JO de Grenoble, Les installations seront présentées d’ailleurs en grandes pompes le lendemain à la presse.
C’est la première sortie du Concorde.
Les relations diplomatiques sont rétablies entre Le Caire et Washington.
La première transplantation d’un cœur humain a eu lieu en Afrique du Sud.
Et l’OM a joué et gagné contre le SCO d’Angers.
C’est en gros, la une du Provençal en ce lundi 4 décembre 1967, qui est comme tous les 4 décembre le jour ou l’on plante les lentilles ou le blé pour Noêl. Et ma maman sans aller à l’église, n’a pas failli à cette coutume

Une fois énumérés ces titres d’actualité du moment et à travers le récit qui suit, voici la naissance d’une passion, la naissance de ma passion pour l’OM.
« On est tous nés quelques part » dit la chanson, pour ma part je suis né au vélodrome le 3 décembre 1967 à 15 heures et à ….13 ans ans. Jusqu’alors je n’existais pas, ou plus exactement je ne sais pourquoi j’existais.

J’ai 13 ans, je vis avec ma mère et celui qui me sert de père, enfin qui essaye, ou qui n’essaye même pas d’ailleurs, un vrai alambic ambulant. Nous habitons dans le quartier de Bon secours - St Gabriel dans le 14ème arrondissement de Marseille. J’ai deux demi frères, deux voyous pour ne pas dire gangsters que je ne vois guère, et pour cause…On détournait aussi du savon a une époque à Marseille. Heureusement que j’ai les copains du quartier qu’il m’est d’ailleurs interdit d’aller côtoyer régulièrement, et ma mère lorsqu’elle ne pleure pas discrètement dans un coin ?
Ma mère dure au labeur, travaille à l’hôpital St Joseph, levée à 4 heures, elle avale un café moka, saute dans son bus n° 72 tous les matins à 5 heures, pour traverser Marseille et être présente devant ses fourneaux et ses immenses récipients de sa non moins immense cuisine, à 6 heures.
Les cachoteries durant « son temps libre » qu’elle est obligée de faire à son sale con de compagnon pour soutenir de ses colis ou courriers qu’elles expédient régulièrement à ses deux grands fils qui ne lui rendent pas vraiment l’amour qu’elle a pour eux, sont une gymnastique très périlleuse.
Lui, le sale con, fabrique du phosphate aux usines Pétronaphte/Fina au Canet. Peut être même qu’il en mange tellement il est bizarre.

C’est dimanche, un dimanche banal d’hiver Provençal, doux ensoleillé le jour, et frisquet dés que le soleil se couche. Ma mère après avoir passé une semaine dans l’enfer des cuisines de l’Hôpital St Joseph afin de préparer les repas à des centaines de malades, est a nouveau derrière les fourneaux, mais ceux du domicile familial. Elle essaye, la pauvre, de faire de ce dimanche un jour de fête comme le souhaitent toutes les mères pour leurs enfants, encore plus pour moi car je suis le caganis et que je suis encore auprès d’elle.

Il est surnommé "Calambo" par ses « amis » du bar, je n’ai jamais su pourquoi, en tous les cas c’est une vrai figure de poulpe. Un poivrot avec un caractère de bouse, il mène la vie dure à ma mère, et à moi il me la pourrie. J’ai 13 ans, je lui réponds, je suis par conséquent un petit con. Entre nous deux il y a longtemps que le ressort est cassé.

Ce jour là, miracle, il ne rentre du bistrot pas trop bourré. Il s’assoie, lit son journal la Marseillaise, en dégustant un « anis » de plus. Il attend que ma mère lui serve le repas dominical. Je me fais discret dans ma chambre. Je fais marcher mon tourne disque en sourdine, j’écoute les Rolling Stones : we love you, morceau, au début duquel il me semble deviner le bruit des clés de prisons, tout un symbole.

Ça sonne à la porte du couloir, je sors de ma chambre et vais ouvrir, ce n’est autre que Giovanni, dans son beau veston pied de poule, le frère de Calambo. La cinquantaine bien arrosée aussi, le visage couperosé de mauvaise vinasse, édenté, cheveux paille. Il n’en reste pas moins qu’il est sympa Giovanni, et a toujours eu la délicatesse de venir chez nous, sobre. Nous ne l’attendions pas, mais ma mère instantanément met une assiette de plus pour Giovanni. Le repas du midi se passe, mes yeux sont restés rivés sur la télé et l’émission « la séquence du spectateur » émission du midi à l’époque qui diffuse trois extraits de films sortis en salle. Je suis tellement ailleurs, au cinéma peut être, il ne manque que l’ouvreuse et l'esquimau de l'entracte.
Il est un peu plus de 13 h, j’ai fini de manger, je nettoie comme à chaque fois mon coin de table, je débarrasse mon assiette, mon couvert, je laisse ma place nickel et je termine en rangeant ma chaise bien comme il faut, sous la table, j’ai plutôt intérêt, et ma mère aussi….
Elle me demande ce que je vais faire cet après midi. Je lui réponds que je ne sais pas précisément. Certainement qu’avec mes copains ont va aller faire une partie de foot. C’est dimanche, j’ai le droit.

« Un match de foot ? » Souffle entre les deux molaires supérieures qui lui restent, le bon Giovanni « et fi on allait au ftade félodrome foir l’OM ?» Mon visage s’illumine. Tout en regardant Calambo et ma mère d’un ton interrogatif, je lui réponds que « j’aimerai bien….si….. »
« Julia ! Tu me le laisses le minot ? A 6 heures je te le ramène »
« Ben, moi j’ai peur au stade, la foule tout ça, qu’il n’arrive rien à mon petit, hein… »

On est parti, Calambo n’a pas pipé mot, mais n’en pense pas moins, « au stade il n’y a que des voyous » se plaira t’il a répéter, par la suite…C'est pour cette raison que je ne suis pas monté à Colombes pour la finale de Coupe en 1969.

J’ai droit au taxi en plus, qui nous laisse à Ste Marguerite. Descendu de la 404 Peugeot, je vois des gens en quantité que je n’avais jamais vu jusqu'alors, mon cœur bat la chamade. Les gens parlent fort, gesticulent, c’est la joie, la fête. Giovanni achète deux billets. On entre par ce tunnel qu’empruntaient les cyclistes pour les arrivées dans le vélodrome et j’aperçois cette pelouse verte, puis les gradins bien garnis, je suis ivre de bonheur. Pensez donc c’est mon premier vélodrome. Nous longeons la tribune Ganay, nous sommes dans les populaires. Les populaires à cette époque étaient carrément sur la piste vélodrome, ou debout derrière les barrières bordant les lignes délimitant le terrain. Je me précipite derrière l’une d’elle pour voir de plus près le rectangle vert, en bousculant au passage deux spectateurs qui étaient accoudées à ces barrières. Il y a même une coccinelle au bas de la barrière sur laquelle je suis accoudée, qui donne un air champêtre lorsque l’on ne regarde pas le béton environnant.
Je me souviens avoir dis que le terrain n’était pas si grand que ça, aussitôt un des deux bousculés rétorquant que je devais en faire deux fois le tour et que je changerai d’avis.

Dans ce championnat de France 1967/1968, St Etienne qui domine le football français est en tête suivi de Nice et Sedan qui s’essoufflera.
Si l’OM est bien placé dans ce championnat, 4ème à 4 longueurs des verts, ses joueurs comptent déjà 5 défaites en 17 matches, 3 nuls et 9 victoires et une différence de buts négative : - 1
L’entraîneur étant très loin de faire l’unanimité.

Lucien D’Apo écrivait :

« Jamais flot de critiques n’avait submergé avec autant d’ampleur les conceptions qu’a Robert Domergue de son football de championnat. Nous nous garderons bien, ici, d’analyser ces conceptions. Ce n’est pas notre propos. Ce qui importe, à notre sens, c’est le jugement que l’on porte sur les hommes, alors même que ce sont seulement leurs œuvres qui sont la base et la clé de toute discussion.
Nous avons lu et entendu avec attention tout ce qui a été dit et écrit sur le football de Robert Domergue. Et nous comprenons parfaitement que ce football sans aucun spectacle, sans âme et sans vigueur offensive (sauf hier peut-être) puisse provoquer la colère, l’indignation des puristes du jeu le plus simple du monde.
Cela dit c’est de l’homme qu’il s’agit. Et de Robert Domergue. Ici nous parait s’inclure une injustice. Celle qui frappe l’homme au lieu de frapper ses méthodes. »


Être entraîneur de l’OM a, de tous temps été une tâche d’une extrême difficulté, les récents derniers entraîneurs ne dérogent pas à cette tradition bien marseillaise. Ceux qui réussissent ont forcément un grain, ce brin de folie qui les fait outrepasser certaines idées reçues. Goëtals, pour le plus glorieux, et Albert Emon, pour le plus récent et le plus culotté dans ses prises de risques.

Les joueurs pénètrent sur la pelouse, sous des applaudissements nourris. 15 000 spectateurs environ sont là. Pas de Jump, pas de fumigènes, ni de tifos, mais une ambiance comme seul les marseillais savent la déclencher avant un match et pendant, pour peu que le spectacle soit au rendez-vous dans ce stade de cette France du football plutôt moribonde. Quand il y a 15 000 spectateurs à Marseille, il y en a 1 500 à Sochaux et Monaco.

Et c’est parti, je vais me positionner derrière les buts de Jean Paul Escale, qui est associé a André Tassone, Marcel Artélésa, Jules Zwunka, Jean Djorkaeff, Jacky Novi, Jean Louis Hodoul, Joseph Bonnel, Hubert Gueniche, Joseph Egba Maya, dit : « Zé » et Jean Pierre Destrumelle.
Je suis juste derrière Jean Paul Escale, maillot gris, short noir, casquette sur la tête, je suis en admiration.
L’OM inscrit un but rapidement par André Tassone, d’une terrible frappe canon.

Plus que le jeu lui-même, je regarde surtout les joueurs…je n’en ai jamais vu d’aussi près. Je décortique leur style, leur dribble, leur course, leur saut, leur tenue, je les écoute se passer les consignes lorsqu’ils sont proches des buts. Je vois même leur transpiration. Mais surtout je regarde celui qui est le plus près de moi c’est a dire le gardien de but de l’OM, Jean Paul Escale, qui reste encore aujourd’hui, si tant est que j’en ai une, l’idole de ma jeunesse.
Juste avant la mi-temps une frappe d’au moins 25 mètres d’une puissance incroyable pour moi d’un des joueurs angevins arrive dans ma direction, mais elle vient s’écraser sur le poteau droit de Jean Paul Escale. « Bing ! » Je suis juste derrière à 3 mètres des buts. Il n’y a guerre que ce ballon, dont j’ai cru un instant que j’allais le prendre en pleine figure, qui puisse me faire retirer mon visage alors encastré dans les mailles métalliques du grillage.

La mi-temps est sifflée sur le score de 1-0 pour l’OM. Avant de se diriger vers les vestiaires Escale embrasse son poteau droit qui a vu ce ballon s’y fracasser, il y a peine 5 minutes. Tandis que quelques uns de mes voisins dés le coup de sifflet de l’arbitre se sont écartés pour aller à la buvette, je suis toujours là, accroché comme une arapède à ce grillage, a scruter les moindres faits et gestes du joueur que j’ai pris en admiration. En allant chercher sa casquette au fond des filets, il lève les yeux, aperçoit une minuscule silhouette devant lui et lui fait un clin d’oeil.
Comme si on venait de couper le courant, j’ai un geste de recul par surprise, je lâche enfin ce grillage, j’ai le visage d’un électrisé, comme si j’étais passé au gaufrier électrique. D’autres supporters plus loin et beaucoup plus âgés ont vu la scène et en rient bien volontiers. Escale, Jean Paul Escale, le Marseillais de St Antoine m’a fait un clin d’œil. N’ayant jamais vu un joueur d’aussi près, pour moi c’est fabuleux. Cette scène est gravée pour la vie dans ma mémoire. Si je devais m’identifier à un joueur ou avoir un maillot floqué avec un nom, se serait le sien, tant il représentait pour moi Marseille et l’OM.

L’OM gagne ce match 3-1. Je suis le plus heureux des gamins de ce premier vélodrome. Une fois rentré à la maison je ne me lasse pas de raconter à ma mère le match. Et je ne cesse répéter à mes copains, combien le vélodrome est fantastique.
Le lendemain à l’école je joue les Jean Paul Escale pendant la récréation, me jetant sur le goudron de la cour, pour détourner un ballon lors de petits matches, alors autorisés dans une enceinte scolaire, m’attirant les applaudissement des copains et de « Tchoi » futur et ex intendant de l’OM.

Pendant quelques années je jouerai « goal » ainsi que dans mon premier club de foot : la phalange St Charles petit club de la belle de Mai, dont le siège se situait dans le clocher de l’église, dirigé par un espèce de bossu de notre dame qui faisait passer les visites médicales à ses jeunes joueurs...

Malgré un pénalty stoppé lors d’une finale de coupe, jouée dans l’ancien stade Delors, je me résigne a changer de poste, ma taille ne me permet pas d’occuper ce poste au niveau supérieur. Le stade Delors, les stades Delors devrais-je dire, il y avait effectivement à l’époque plusieurs terrains de foot, en plus ou moins bon état, l’eau qui y ravinait creusait des tranchées au beau milieu du rond central. Ils avaient l’avantage d’être à deux pas du vélodrome. Mon match terminé, je me précipitais à l’entrée. Ma taille alors me permettait très souvent de resquiller, afin d’aller admirer les joueurs de l’OM et de devenir un assidu de l’enceinte du boulevard Michelet que le bon Giovanni m’a fait découvrir et aimer non pas en hiver 54 mais en hiver 1967.

:Beep
En cet fin d’après midi d’août la place du marché était presque déserte. Quelques étalages survivaient à la grande foire dominicale hebdomadaire. Ici l’on proposait son dernier poulpe, là on bradait son dernier veston. Je sortais du cinéma l’air ébouriffé, les cheveux hirsutes, encore marqué par la rencontre que ma dernière séance m’avait offerte. Pas un Spielberg, pas un Pagnol, ni même un Coppola. Simplement l’ouvreuse à la robe multicolore et qui lui collait si bien au corps, qui de son air coquin, en quatre mots et un regard taquin m’a fait dresser comme un ressort. De sa petite bouche aux lèvres avenantes « à 21 heures derrière l’église » m’a t-elle glissé dans l’oreille tout de go. Je n’ai pas suivi le film. Du bout de mes orteils jusqu'aux pointes de mes cheveux j’étais tel un alambic, en pleine ébullition. Comme un amoureux transi aux mains moites, mes cellules explosaient leur consommation d’adenosine triphosphate. Vous auriez vu cette ravissante petite coccinelle, vous vous diriez qu’il faut vraiment avoir un grain pour oser lui poser un lapin. Pourtant ce soir là, la passion qui m’animait était encore bien plus irraisonnée, et le rendez vous avec la belle j’ai donc bien esquivé.
J’ai ainsi compris que tel un Yankee, un Winners ou un MTP, à l’OM mon cœur était déjà donné.
Et 15 ans plus tard, la petite ouvreuse j'ai épousé...
Un jour, j'avais à peine 7 ans, mon père m'a dit : "si tu veux, Dimanche, je t'amène au ballon". J'ai dû accepter sans trop comprendre et pourtant, je venais de basculer dans une autre dimension.

A l'époque :Beep, ça jouait souvent le dimanche après-midi, après l'église, le gigot et les bijoux à la chantilly.

La statue immense d'un Monsieur qui court m'effraie un peu.
Il fait soleil, on va en Jean Bouin, au moins on n'aura pas le soleil dans les yeux.
Vu l'adversaire du jour, un promu mal-classé le PSGFC, le stade ne sera pas plein et pas besoin de 40 francs ou d'un veston pour aller en tribune. Pas de fouille, ni loges ni ouvreuse.

En plus, les minots de moins de 10 ans ne payent pas.

Un grand jardin tout vert, des gens qui tapent dans leurs mains, et un mec habillé en blanc saute plus haut que tous, comme s'il avait un ressort, pour frapper la balle avec sa tête.

Tout le monde crie et gesticule.
Josip, Josip : "c'est quoi Josip, Papa, une race de poulpe ?".
"Non c'est pas un poupre, c'est un Yougoslave!"


Viennent des Brésiliens, tombés amoureux du pastis, on préfère jouer au ballon, entre la tribune préfabriquée et la courbe rose géante du virage de ce Vélodrome. En plus, il y a de l'herbe, on ne se fait pas mal en tombant et on peut y chercher des coccinelles.

Plus tard, alors que sévit un certain François Bracci, l'enfant du Rouet, il y a un grand, avec nous, que tout le monde appelle "Tchoi" et qui a sûrement un grain, le pôvre.
Il joue au ballon avec les minots, derrière cette tribune, et lève les bras quand il marque un but. "Tchoi" fait des courses, des crochets, des passements de jambe et ,parfois, le virage l'acclame, désintéressé par le piètre spectacle du vrai terrain.

Dans ce cirque, je retourne toujours avec un frisson dans l'alambic.
Et quand l'Ohème perds je passe toujours une mauvaise semaine.
Tout ça pour finir fan d'la caution Marseillaise, je dis bravo ! Bleh
deepbluebdr a écrit :Mes histoires d'amour ont des préliminaires toujours compliqués, ensuite c'est la passion qui dure.[............] . Ma taille alors me permettait très souvent de resquiller, afin d’aller admirer les joueurs de l’OM et de devenir un assidu de l’enceinte du boulevard Michelet que le bon Giovanni m’a fait découvrir et aimer non pas en hiver 54 mais en hiver 1967.

Wub WubWub
Quand tous les souvenirs s'enlacent
C'est un divan notre paillasse...
foutcheubol a écrit :En cet fin d’après midi d’août la place du marché était presque déserte.[.................] J’ai ainsi compris que tel un Yankee, un Winners ou un MTP, à l’OM mon cœur était déjà donné.
Et 15 ans plus tard, la petite ouvreuse j'ai épousé...
Shades Une placeuse, une offre, des glaces
Tout ça finit sur la paillasse...
mimini a écrit :Un jour, j'avais à peine 7 ans, mon père m'a dit : "si tu veux, Dimanche, je t'amène au ballon". J'ai dû accepter sans trop comprendre et pourtant, je venais de basculer dans une autre dimension.[.............]Dans ce cirque, je retourne toujours avec un frisson dans l'alambic.
Et quand l'Ohème perds je passe toujours une mauvaise semaine.
:lpouletdaNé sous Josip, instant de grâce
Qui t'octroie une grande paillasse...
Le tatoo est mort, vive le NewTatoo !

La tendance est aux signes distinctifs d' appartenance, que ce soit dans la société, la religion, les goûts musicaux, le style de vie ...
Est-on devenus tellement moulligas dans notre tête pour avoir besoin de ce genre de modèle, ne serait-ce que pour avoir l' illusion d' exister ?
Ach, mais je m' égare ... je m' égare...34

opiOM dans sa grande bonté et fidèle à sa tradition laisse la liberté aux lauréats de la paillasse:

Ainsi donc, chaque opiOMane adoubé par Cétacé en ce topic recevra un Golden Pass:

[Image: pass.jpg]
Il trouvera également dans sa paillasse un kit comprenant des avatars et des signatures.
Il pourra ou non les utiliser ou alors les modifier à sa convenance.

On remarque avec intéret que ce processus fonctionne par de simples copier/coller, n' importe quel malfaisant pourrait s' approprier et s' équiper de ces breloques.


[Image: setav01.jpg] [Image: setav03.jpg] [Image: setav02.jpg]

[Image: setsign01.jpg]

[Image: setsign02.jpg]

[Image: setsign03.jpg]

[Image: setsign04.jpg] [Image: setsign05.jpg]

Ce kit est destiné à grandir et à se développer, toutes les suggestions seront examinées ici, elles seront ou non adoptées.

Il y a quand même quelques contraintes de bon sens, par exemple une mention opiOM AOC sur une signature Sako kono ou Nicolas mon love, ça ne va pas ensemble.

Du simple bon sens et les crocodiles resteront minces.:happy2:
On peut payer ses chocapic chez Carrouf avec ta carte Merlo? Ermm