En 1964 naquit un merveilleux arrière nommé Claudio Ibrahim Vaz Léal dans une bourgade près de Rio Grande. Il commença sa carrière dans le club de l'Internacional Porto Alegre mais c'est au Fluminense qu'il batit l'essentiel de son palmarès au Brésil avec 3 titres de championnat de Rio de Janeiro d'affilés entre 1983 et 1985 avec comme point d'orgue le championnat national en 1984. Je dois avouer qu'à ses débuts je ne le connaissais pas trop.
Il débarqua en Europe en 1986 à Brescia où il fit 2 saisons honorables qui lui permettait de se familiariser au football continental emprunt de professionalisme et de rigueur (surtout dans le domaine défensif en Italie), s'ensuivit une pige de 3 saisons au FC Porto où il remporta le championnat en 1990.
Après cet intermède, il retourna en Italie (le gout des pates lui manquait trop
), dans le modeste club du GenoaFC1897, "modeste" étant relatif puisque ce club a gagné le scudetto 3 fois avant 1900. Et là mes amis, mes plus beaux souvenirs sur ce joueur à la mentalité impeccable, intraitable sur son advervaire avec une puissance de frappe dévastatrice.
A chaque retransmission radiophonique ou télévisée, le commentateur devenait comme fou lorsque Branco s'apprêtait à tirer un coup franc ou sur une frappe instantanée. Il n'était pas très grand mais il dégageait une telle force et une telle assurance que les attaquants le craignaient mais surtout les défenseurs placés dans le mur.
La saison 90/91 marquait la belle année du Genoa dans la serie A et la véritable révélation du brésilien. Pourtant cela avait mal commencé. Après s'être fait éliminé de la coupe d'Italie contre la Roma, le Genoa (en crise) recevait la Samp pour un derby de feu. Les tifosi étaient en colère contre cette piteuse élimination et leur ont mis une pression terrible pendant toute la semaine qui précédait le match. Imaginez vous les "Grifoni" n'avaient pas battu les "Doriani" depuis plus de 13 ans en championnat !
Le Genoa maîtrisait bien le match et ouvrait logiquement le score sur une splendide frappe d'Eranio mais 5 minutes après l'intervalle la Samp (contre le cours du jeu) revient au score sur pénalty par Vialli. A lui seul il enraya toutes les tentatives offensives de Vialli, Mancini et Dossena par ses tacles rageurs. Et alors que l'on s'acheminait vers un match nul, que le clan des Grifoni hurlait sa rage et sa déception pour son équipe, un miracle s'accomplit sur coup franc, légèrement décalé par Pato Aguilera, le Branco envoya un missile des 25 mètres qui transperça les gants du pauvre Pagliuca qui ne pouvait que constater les dégats.Brancoooooooo! Brancooooooooooo! criait la foule. J'entends encore le commentaire de l'ami de mon cousin résonner dans mes oreilles " Branco la machine qui envoie des bombes sans catapulte"
Branco a le numéro 3.
Cette partie fut un déclic pour le club qui enchaina victoires sur victoires avec des coups de pattes décisifs de Branco toujours sur coup francs contre le Parme de Nevio Scala mais SURTOUT contre la Juventus pour un barrage de la coupe UEFA. Après cette double confrontation le Genoa se qualifiait pour l'UEFA.
Ah la fameuse équipe dorée de 1991 du Genoa ! Celle qui atteignit la demi de l'UEFA éliminée par l'Ajax de Van't Schip, de Winter, Blind, Menzo, de Van Basten qui remportait l'épreuve au détriment du Toro (composé à l'époque de Walter Junior Casagrande et de Rizzitelli).
Branco a eu une part prépondérante dans le beau parcours de rossoblù. Une mine contre le Dinamo Bucarest, une autre contre le Liverpool à Marassi, toutes les pelouses d'europe ont gouté à sa force de frappe. Le monsieur plus de l'équipe aussi important que Skuhravy !
Grace à lui le Genoa est devenue la première équipe transalpine à vaincre à Anfield.
Dans les travées encore aujourd'hui tout le monde se souvient de lui.
Dommage qu'il soit parti ensuite s'enterrer à Middlesbrough. Beaucoup d'émotions malheureusement il n'a pas eu les titres qu'il aurait mérité en club.
Sa carrière en seleçao a été bien remplie. Vainqueur de la Copa America de 1989, il connut son heure de gloire pendant la World Cup 94. Non utilisé lors des matchs de poule et du huitième de finale, il sortit le grand jeu en quarts. Menant 2 buts à rien contre la Hollande, les bataves égalisaient en 20 minutes. Heureusement Zorro arriva une fois de plus et sur une faute concédée aux 25 mètres, le Branco lança une torpille "rasoterra" qui malgré le double mètre de Ed De Goey [prononcer de Rouille] rentra dans le petit filet. C'en était finit, les carottes oranges étaient cuites. En demi il musela les Kenneth Andersson, Dahlin, Brolin.
Et cette putin de finale contre la squadra gagnée aux tirs aux buts, il ne céda rien à Massaro et de Roberto Baggio. L'unique fois que je lui en ai voulu...
Claudio Ibrahim Vaz Leal "BRANCO" encore plus fort que R.Carlos.