KodiaK a écrit :
Monsieur Coblinho comment faites vous pour oublier le génialissime inventeur de la feinte de corp et du tir enroulé, l'homme aux 1200 matchs et plus de 1200 buts, l'illustre Arthur Friedenreich surnommé le Tigre qui s'il ne c'était pas blessé avant la Coupe du Monde 1930 tu aurais surement une étoile de plus sur ton maillot.
[COLOR="Purple"]En 1919, le Brasil battait l´Uruguay 1 à 0 et se consacrait champion d´Amérique du sud. Le peuple se précipita dans les rues de Rio de Janeiro. Brandie comme un étendard, une chaussure de football couverte de boue, présidait les festivités, avec un petit carton qui proclamait: Le pied glorieux de Friedenreich. Le lendemain, cette chaussure qui avait fabriqué le but de la victoire, se retrouva dans la vitrine d´un bijouterie, dans le centre de la ville.
Artur Friedenreich, fils d´un allemand et d´une lavandière noire, joua en première division pendant vingt-six ans, et ne perçut jamais un centime. Personne ne marqua plus de buts que lui dans l´histoire du football. Il fit plus de buts qu´un autre grand artilleur, Pelé, aussi brésilien, qui fut le plus grand buteur du football professionnel.
Friedenreich en marqua 1.329. Pelé, 1.279.
Ce mulâtre aux yeux verts fonda la mode brésilienne de jouer. Il piétina les manuels de préceptes anglais; lui ou le diable qui se cachait dans la plante de son pied. Friedenreich amena dans le solennel stade des blancs l´irrévérence des gamins couleur café qui s´amusaient à se disputer une balle de chiffons dans les faubourgs. Ainsi naquit un style, ouvert à la fantaisie, qui préfère le plaisir au résultat. Depuis Friedenreich, le football brésilien - vraiment brésilien - ne connait pas l´angle droit, comme les montagnes de Rio de Janeiro et les édifices d´Oscar Niemeyer.
Eduardo Galeano, El fútbol a sol y sombra, Ediciones del Chanchito, Montevideo, 1995[/COLOR]
[COLOR="DarkRed"]En 1888, avec la fin de l´esclavage de la race noire, l´économie agricole brésilienne entre en crise. Et dans la foulée, le commerce s´écroule de toutes parts. Jusque dans la ville de Blumenau dans l´état de Catarina, où l´allemand Oscar Friedenreich voit son négoce menacé. Aussi, avant la faillite, il fait les malles pour São Paulo, capitale, où tant de germaniques gagnaient leur vie de sang, saucisse, sueur, bière, choucroute et larme, chaude larme. Dans Paulicéia, comme il convenait appeler la ville, il monta de nouveau un commerce et se maria avec Matilde, une lavandière noire. D´eux naîtra le 18 juillet 1892, un enfant métisse, aux yeux verts, baptisé Arthur Friedenreich.
Au début du XXème siècle, élève du Mackenzie College, école de la bourgeoisie du café, le gamin de Matilde et Oscar se révéla le crack de l´équipe du quartier de Bexiga. Dorénavant, il s´appellerait Fried, un nom suave pour un attaquant de style classique, impétueux, aux feintes courtes, malin et agile comme les noirs de la plaine. Voyant le penchant du fils, Oscar l´emmène au Germânia, club de la riche colonie allemande et de la société pauliste. Là, dominait le style européen d´alors du jeu de contact, c´était l´apogée du "coup de bélier", technique de gladiateur, qui consistait de chocs à l´épaule de l´adversaire, dans le pire style du football américain. Seulement Fried, adolescent svelte, jambes fines et touche de balle magistrale, en était l´antithèse. Même dans la manière de s´habiller, il se distinguait de l´athlète aux moustaches à pointes recourbées, le pantalon au genou, chemise de soie, hautain et raciste. Il s´excusa auprès du père et signa pour Ipiranga, aussi en première division pauliste, en 1910. Deux ans plus tard, il était le meilleur buteur du championnat local et fit partie d´une sélection du Paulistano pour affronter l´invaincue et terrible sélection argentine. Ce match, les brésiliens le gagneront 4 à 3, inclus, pour le fils de Monsieur Oscar, un but et le début de la gloire sportive.
Fried fréquentait les cercles chics et un groupe d´employés de commerce bohêmes, il savait jouer de la guitare et chantait bellement. En 1914, la Confederação Brasileira de Desportos-CBD, forme la première sélection nationale. Et dans le vieux stade du Fluminense, à Rio, il affronta l´Exeter City anglais. Le jeu se déroulait avec des "I´m sorry" par ci , "I´m sorry" par là. Ce qui dure jusqu´au moment où les visiteurs voient que les locaux s´imposent à base de danse, d´astuce et de jeu rapide et au sol. Alors le flegme britannique fit place au coup de bélier et à la violence. Mais rien n´y fit: défaite 2 à 0, pour le plaisir et délire des demoiselles "torcendo" (tordant - origine des termes brésiliens "torcedor" et "torcida", supporter) des mouchoirs blancs dans les mains, scandant en choeur le nom des cracks. Fried, labourant le but, sortit du terrain en sang, deux dents en moins, mais heureux. Plus tard, il fut convoqué pour la Copa Rocca, compétition contre l´Argentine, où le Brésil gagna pour la première fois à l´extérieur. Et pour le tournoi sud-américain des sélections de 1916, où les brésiliens firent match nul contre argentins et chiliens, outre perdre contre l´Uruguay à Buenos Aires.
En cette année 1916, fidèle à son ex-collège, il fut au Mackenzie. Et, meilleur buteur pauliste, en 17, il signe au Paulistano, la grande équipe de l´époque. Quand il est sacré tetra-champion en 19, Fried était déjà le numéro un du Pays. Cela se confirma lors de Brasil - Uruguay, match décisif du championnat sud-américain dans le nouveau stade de Fluminense, où, après trois heures de jeu, les brésiliens l´emportèrent 1 à 0, avec but de volée de Fried, ce qui amena le défenseur Zibecchi à dire "ni même la fatigue peut le vaincre" . Dès lors, la presse uruguayenne l´appellera "El Tigre". Et le peuple le porta en ses bras et triomphe du quartier de Laranjeiras jusqu´au coeur de Rio de Janeiro. Le lendemain, ses chaussures étaient exposées dans une vitrine carioca. Ce fait de Friedenreich poussa le musicien Pixinguinha (Alfredo da Rocha Viana Filho) à composer "Um a Zero", mélodie des plus significatives et heureuses du répertoire populaire brésilien.
Au milieu de la décade 1920, "El Tigre" était festoyé au Brésil et dans tous les pays latino-américains. Tant et si bien qu´un reporter argentin disait qu´il était "le fiancé de l´Amérique". Mais, pour les européens, son existence était douteuse: "comment un joueur brésilien peut-il avoir un nom allemand?". Et ils enquêtèrent beaucoup, les incrédules sportifs européens.
Enfin, en 1925, l´Europe vit "El Tigre" en action avec le Paulistano, la première équipe nationale à traverser l´Atlantique. Et elle fut enchantée de savoir qu´il existait, qu´il était métisse au cheveux crépus et un génie la balle au pied. Dans les rues de Paris, on entendait: "Voilà le Friedenreich!". Et, pour des raisons extra sportives, peut être, les "nanas" des lupanars répétaient la phrase. Le journal l´Equipe le titra "Le roi des rois". De retour au Brésil, quand le navire se mit à quai à Recife, la délégation reçut une ovation des pernambucains. Idem à Salvador et à Santos. A Rio de Janeiro, le Président de la République, Artur Bernardes, félicita toute l´équipe. Et la riche et laborieuse ville de São Paulo, ce jour là, dut s´arrêter pour honorer les héros et leur capitaine, "El Tigre".
En cette époque, Fried était une légende. Et naquirent des histoires à son sujet, comme celle de la mort de son frère, frère qu´il n´eut jamais, recevant un ballon dans la poitrine lors d´un tir de penalty (par la suite cela fut attribué à une autre star, Perácio). Probablement que Friedenreich ne manqua jamais un penalty. Ses tirs étaient plus empoisonnés d´effet que de plomb.
En 1930, en raison d´une fracture du tibia, "El Tigre" ne peut pas intégrer la sélection qui joue la Coupe du Monde en Uruguay. Avec la fusion entre Paulistano et São Paulo, Fried donna à l´équipe (aujourd´hui) appelée "tricolore" du Morumbi, le titre pauliste de 1931. En 35, il prend congé de la sélection contre le River Plate. Et en hommage aux Cariocas, il joua ses trois derniers matches, comme professionnel, avec Flamengo. Quand il s´arrête, à 44 ans, la CBD lui comptabilise 1.329 buts, record supérieur à celui de Pelé. Cet énorme chiffre est cependant questionné avec des arguments de poids.
Hors des terrains, Fried voulut être arbitre et entraîneur, sans succès. En 1938, la Companhia Antarctica Paulista le nomma inspecteur des ventes. Jusqu´à 71 ans, et dans cette fonction, il parcourut le Pays. Avant de mourir à São Paulo, le 6 septembre 1969, il affirmait que Domingos da Guia fut sa star préférée. Et dans l´équipe idéale du Brésil, il alignait Djalma Santos, Nílton Santos et Tim. Mais il s´oubliait lui même. Ainsi que d´autres hors classe comme Leônidas da Silva, Heleno de Freitas, Zizinho, Garrincha et Pelé. Peut être qu´avec l´artériosclérose de la vieillesse, l´extraordinaire Arthur Friedenreich avait oublié que c´est lui même qui fit que le "football" brésilien devint FUTEBOL. Et qu´il soit ce qu´il est: un rêve en chair et en os.
Antonio Falcão, Um sonho em carne e osso, os fora de serie do futebol brasileiro, Editorial Bagaço, Recife, 2002.[/COLOR]
voilà Kodiak, l'hommage mérité lui a été rendu
KodiaK a écrit :A un degré moindre Leonidas da silva alias le Diamant Noir, inventeur du ciseau retourné et premier joueur à un faire un quadruplé dans un match de coupe du monde.
c'est par
lui que tout commença
