De retour de mon backpacking en Amérique de sud :smoke1:
Enormément de choses dans les mirettes, ça a été une mini-aventure chaque jour pour au final traverser le Pérou et la Bolivie en 1 mois & d'mi, accompagné pendant la totalité du séjour par deux magnifiques filles, croisées en tout début de baroud. Ma foi, ça aurait pû être pire, les relations franco-québécoise ne sont pas refroidies du coup :happy2:
![[Image: DSC02731.JPG?imgmax=800]](http://lh6.ggpht.com/MonCarnet/SDbTgQ1aaRI/AAAAAAAAEoo/Om-9524cQjY/DSC02731.JPG?imgmax=800)
Votre serviteur sur les hauteurs de Lima
De ce périple, je ferai un rapide constat. Tout d'abord sur le fait que je ne savais pas pourquoi j'avais choisi cette destination. Il n'y avait aucune raison particulière pour que je me rendre en Amérique du Sud, je n'en connaissais pratiquement rien et mes conjugaisons en espagnol s'arrêtaient lamentablement aux verbes du premier groupe (et difficilement encore).
Non franchement, aucune raison d'aller m'y perdre. A priori.
J'ai rapidement terminé un petit livre, 'Errances' de Depardon et j'y ai trouvé énormément de similitudes avec ma démarche de découverte, alors même que je n'arrivais pas y poser des mots. Entre quête et fuite, l'errance me plait assez. Ne pas avoir de but précis, se laisser par les rencontres, les événements, bons ou mauvais, c'est une situation vraiment plaisante. Quête d'un côté, sans savoir de quoi, si ce n'est quelques sourires lumineux par ci par la, fuite de l'autre sans savoir de quoi, juste histoire de prendre du recul sur soi et les autres, afin de penser différemment. Il n'y a certainement pas de vérité vraie, chacune se crée la sienne au fil des années, la mienne en ce moment me plait assez; la découverte ponctuelle et éphémère d'un lieu lointain, éloigné de mon quotidien et de mon mode de pensée. C'est ça pour moi l'errance : chercher toute sa vie un endroit qui nous convienne en sachant qu'on ne le trouvera certainement jamais.
Je le sais maintenant, après tout ce que j'ai pu y voir, y vivre et y ressentir. On voyage souvent pour le simple fait de voyager, c'est au bout du chemin qu'on regarde la distance parcourue. Nicolas Bouvier dans son "L'usage du monde" l'analyse beaucoup mieux que moi "On croit qu'on fait un voyage et bientôt, c'est lui qui vous fait. Ou vous défait".
Plusieurs milliers de kilomètres, plusieurs milliers de sourires et de regards, des dizaines de rencontres toutes aussi enrichissantes les unes que les autres. Ce voyage m'a fait.
Du Pérou, je retiendrai la richesse culturelle gigantesque, les paysages a couper le souffle, les chemins croises avec des personnages inoubliables. Il se dégage de ce pays une force incroyable, dans des décors qu'on s'imagine en rêve uniquement. C'est beau et intense. Et en pleine évolution. Une évolution anarchique et qui me fait irrémédiablement penser dans les grandes lignes a une orientation très occidentale, voire libérale.
une petite pause fraicheur devant l'une des merveilles du monde
De la Bolivie, je garderai plusieurs sentiments. Celui d'une grande humanité dans les pupilles qui ont croise les miennes. Ils sont démunis, pauvres et d'une richesse sans égale. Celui également d'un pays en souffrance. Souffrance d'avoir été pillé et épuisé. Souffrance d'avoir des séquelles qui ne disparaitront a mon avis jamais, d'un territoire grandiose et désormais sans intérêt pécunier. La Bolivie semble en friche après des siècles de bons et involontaires services (sévices).
Vue de La Paz, 4200 mètres d'altitude, 3 millions d'âmes
Mon sac a dos s'est au fur et a mesure pose dans une multitude d'endroits : Lima, Ica, Huacachina, Nazca, Arequipa, Cuzco, Chinchero, Pisac, Agua Caliente, Macchu Pichu, Puno, Taquile, La Paz, Coroico, Sucre, Potosi ... A chaque fois, c'est le même petit miracle qui se produit, celui de la découverte avec un regard vierge sur une partie du monde qu'on n'imaginait pas si intéressante. A chaque fois, l'exaltation reprend le dessus lorsque les épaules (frêles évidemment, on parle des miennes) supportent la destination suivante.
Je ne suis ni Kerouac ni London. Tout ce que je vis, je le vis pleinement et égoïstement. La seule façon de me déculpabiliser a été d'écrire tout au long du voyage pour pouvoir faire partager aux proches quelques bribes choisies dans un carnet de voyage qu'on m'a volé 2 jours avant mon retour. Ironie du sort. Tout y était de tout façon subjectivement choisi. J'ai forcement envie de donner envie. Non pas que le voyage soit aussi agréable pour tous, non pas que je présume de ce qui plairait, mais le potentiel de la découverte est gigantesque avec tellement de possibilités qu'il serait dommage de ne pas en profiter.
Paradoxalement, ce monde qui parait gigantesque ne l'est pas tant que ça. La Bolivie n'est pas si loin de la France, Lima de Paris. Tout est relatif évidemment, mais quand on sait qu'il n'y a qu'un seul petit pas, le premier, a faire pour se lancer a la découverte de tout ce qui nous entoure, proche ou loin, on a tendance a pousser les autres discrètement à passer le cap.
Pour conclure sur une note littéraire, l'important dans le voyage, c'est, comme l'a parfaitement décrit Rimbaud, de toujours conserver cette part d'éternel 'Petit Poucet rêveur' en soi : C'est en tout cas ma ligne de fuite
Pour ceux qui souhaiterait visiter par procuration ce que mes chaussures ont parcouru, voici
quelques photos
J'y retournerai un jour
