opiOM.net

Version complète : CPE : la bataille pour l'anchois
Vous consultez actuellement la version basse qualité d’un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42
Tout çà pour un anchois... CAAO8XFQ
Nil Sanyas a écrit :Bon, je sors d'une AG de... 4 heures Shutup

Je vous raconterais ça tout à l'heure, c'était magique. Blush

6 heures l'AG de ma fac, mardi, qui dit mieux ? :langue: GateuxBye2
Sinon j'ai assisté à l'AG qui se tenait dans le hall de l'ens... Cà a duré 10 minutes et il y avait une vingtaine de pékins qu'ont voté la grêve pour mardi prochain. M'enfin je suis parti quand ils en étaient à savoir si c'était une grêve générale ou une grêve interprofessionelle reconductible, même si j'ai pas bien saisi la subtilité. Doctor
Bon, l'Assemblée Générale à la Fac de Perpignan, ça a été terrible.

Quatre heures d'AG, c'est pas rien.

Début : blabla sur (enfin contre) le CPE.

Bon ça encore, ça me dérange pas, car on est plus au débat "pour ou contre le CPE" depuis longtemps.

Là en fait, c'était plutôt "pour ou contre le blocage".

Et là, durant facile trois heures, l'horreur. J'ai la flemme de vous raconter la chose, mais les anti-blocus se sont fait traiter comme des merdes, de fachos (sisi...).

Et le must : quand on a voulu faire un vote REEL, c'est a dire PAS A MAIN LEVÉE, et SANS LES LYCEENS QUI S'ETAIENT INCRUSTÉS (pro blocus of course), ils nous ont alors huer et ont appelé à la démocratie, alors que c'est justement ce qu'on souhaitait.

De plus, les pro-blocus n'ont pas arrêté de provoquer les pro-anti-blocus, halucinant...

Au bout du compte, après 4 heures, le président de l'Université, et a organisé un VRAI vote, avec carte d'étudiant demandée...

Demain, à 10 heures.

On va bien voir ce que ça donne...
Citation :Sent: Tuesday, March 21, 2006 3:24 PM
Subject: LES ETUDIANTS POUR LE CPE NOUS APPELLENT AU SECOURS ....

Bonjour à Tous

Je vous diffuse une info qui veut tout dire sur la France d’Aujourd’hui, MANIPULEE PAR LA PENSEE UNIQUE DES MEDIAS …., Responsable des principaux maux de notre pays en totale décadence dans une Europe ambitieuse qui permet à certains pays de se relever …et à la France de persister dans ses différences …

From
Sent: vendredi 17 mars 2006 18:38
To
Subject: Trans_actualités


Amis, bonjour
Transmis ce message que je viens de recevoir :

"Je sais que pour la plupart vous n'en avez rien à faire et vous ne vous sentez pas concernés mais c'est important pour nous étudiants en fac...

Je vous écris pour vous demander votre soutien aux étudiants qui se trouvent pris en otage par les manifestations actuelles mais aussi pour vous exposer la réalité de notre situation bien loin de celle que les médias comme à leur habitude déforment.

Je suis étudiante en master de droit des affaires à Paris X_ Nanterre et je suis révoltée face au blocus des universités.

Premièrement il faut rétablir la vérité, la majorité des étudiants sont contre ce blocus sauf que nous subissons des menaces et des intimidations alors peu d'entre nous osent prendre la parole. De plus, les médias font preuve d'une véritable manipulation dans leurs reportages et oublient bien souvent de mentionner les moyens totalement anti-démocratiques utilisés par ces manifestants.

Tout d'abord, les assemblées générales qui ont été diffusées à la télévision ne sont qu'une mascarade : ainsi lorsque le résultat d'une première AG avait donné le non au blocus majoritaire, dès le lendemain une seconde AG était organisée par une minorité de manifestants pour revoter illégitimement le blocus, ne respectant pas la décision des étudiants. Enfin l'AG réunissant le plus grand nombre d'étudiants jeudi dernier était un véritable scandale: nous étions majoritaires contre le blocus alors ils nous ont d'abord imposé 3 heures de faux débats ( temps de parole inégal et les intervenants autorisés étaient à 90% leurs partisans). Ils ont mené une véritable propagande anti-gouvernementale bien loin du problème du CPE et énoncé des aberrations telles que le CPE facilite le licenciement des femmes enceintes et permet de licencier pour une tenue vestimentaire non conforme en dehors des horaires de travail... Le problème c'est que la plupart des jeunes (non juristes) le prenne pour parole d'évangile!!! D'autre part pendant cette assemblée la sécurité laisse des individus circuler avec des foulards cachant leurs visages et manifestement menaçants. Enfin le vote s'effectue à main levée avec des gens qui pour la plupart ne sont absolument pas étudiants mais des syndicalistes ou autres appelés en renfort: nous étions 2000, seulement 750 ont voté pour le blocus et ils ont quand même déclaré que nous avions perdu!!!

Mais le plus grave ce sont les intimidations et la violence de ces gens que les médias ne dénoncent pas: jeudi et vendredi lorsque des étudiants ont voulu entrer dans leur faculté des bagarres ont éclaté à coups de barres de fer, une jeune fille a été poussée dans les escaliers par des représentants de l'Unef et a été sérieusement blessée mais là encore personne ne dit rien ou ne se scandalise: non Toute cette violence est légitimée par le droit de grève?!!!

Enfin lorsque les manifestants étaient minoritaires face aux vrais étudiants qui voulaient accéder aux cours, ils ont fait appel à des lycéens de Nanterre arrivant en masse et criant. Ces jeunes n'étaient là que pour nous intimider et n'ont trouvé rien de mieux que de se prendre en photo avec leurs portables devant l'université en nous narguant et chahutant démontrant leurs réelles motivations!!!

C'est donc un appel à l'aide que je vous adresse pour les vrais étudiants qui veulent que leur droit à l'éducation et celui de ne pas faire grève soient respectés. Les dirigeants de notre université étant démissionnaires et les médias refusant de prendre en compte notre témoignage, je vous sollicite donc pour nous aider à rétablir la vérité et pour que l'Université française redevienne un lieu où les libertés individuelles peuvent s'exercer loin des propagandes et de la violence.

Je vous remercie de votre attention et d'essayer de diffuser au maximum ce message.

Sophie"


Pour ma part, ce qui m'inquiete le plus c'est la desinformation qui nous berce...
Petit jeu, pour détendre le topic !!!

A vous de devinez qui est l'auteur de cette publicité ???

[Image: villepin2we.jpg]


Devinez, c'est gagner un CPE !!!
Bonne chance...
MacCorbac a écrit :Pour ma part, ce qui m'inquiete le plus c'est la desinformation qui nous berce...
...je l'avais déjà diffusé, hier je crois.
Le Times, hier concluait un article sur les manifestations en France, par "Un pays dans lequel, quelques milliers de personnes dans la rue imposent leur lois aux autres millions, à l'encontre d'un gouvernement élu démocratiquement, n'est plus une république démocratique".
On est quand meme une drole d'exception, pas un pays en Europe n'a un corporatisme plus puissant que le notre, tout en ne representant qu'à peine 6% des salariés. Paladin
Ras le bol, je vais rallier l'outre manche moi..
keyser a écrit :...je l'avais déjà diffusé, hier je crois.
Le Times, hier concluait un article sur les manifestations en France, par "Un pays dans lequel, quelques milliers de personnes dans la rue imposent leur lois aux autres millions, à l'encontre d'un gouvernement élu démocratiquement, n'est plus une république démocratique".
On est quand meme une drole d'exception, pas un pays en Europe n'a un corporatisme plus puissant que le notre, tout en ne representant qu'à peine 6% des salariés. Paladin
Ras le bol, je vais rallier l'outre manche moi..

Bonne traversée, tu vas te plaire là-bas Vghgbg
[Image: 168457tycxw3hl.jpg]
Codaing c'est pas la peine de crier si fort!
Merci
CPE
La violence s'invite dans les manifestations

Le défilé qui réunissait hier à Paris plusieurs dizaines de milliers d'étudiants et de lycéens a été terni par des agressions et des actes de vandalisme.
par Didier ARNAUD et Tristan
COLOMA et Marie-Joëlle GROS et Amaria TLEMSANI
QUOTIDIEN : vendredi 24 mars 2006
La mobilisation ne faiblit pas. Et les «casseurs» s'invitent. Hier, alors que les lycéens et les étudiants faisaient une nouvelle démonstration de force (le syndicat lycéen Fidl et l'Unef ont annoncé 500 000 manifestants, deux fois l'estimation du Ministère de l'Intérieur), plusieurs rassemblements ont été marqués par des incidents provoqués par des jeunes venus en découdre avec la police et détrousser les manifestants. Comme en mars 2005 lors des manifestations contre la loi Fillon, le cortège parisien a été le théâtre de scènes de dépouille extrêmement violentes. Un manifestant de 21 ans, grièvement blessé à la tête en fin de manifestation à Paris, a été hospitalisé dans un état «sérieux».



Confusion. Paris, place d'Italie, à 14 heures la foule grossit rapidement, c'est la pagaille : 23 000 jeunes selon la police, 140 000 pour l'Unef. Au milieu d'étudiants, beaucoup de lycéens qui courent, qui chantent au rythme des sonos des organisations syndicales, des fanfares ou des djembés. Le coeur du cortège semble entouré par des services d'ordre, mais la confusion règne sur les trottoirs. Des groupes de jeunes, visages masqués ou bâton à la main font monter la tension. Les manifestants sont aux aguets : «On ne peut pas s'arrêter à ça, se désole Tracy, en terminale dans un lycée de Villepreux (Yvelines). Nous, on est là, on veut manifester pacifiquement.»

Comme les étudiants en éducation physique qui piquent des sprints dans le cortège. Un bandeau autour de la tête, en tenue de sport, sifflets à la bouche, ils protestent contre la réduction de 50 % des postes au concours dans leur filière, mais se retrouvent derrière un mot d'ordre unique : retrait du CPE. Antonin a fait le voyage depuis Nantes avec 120 d'entre eux : «Etant donné que la loi est irrecevable on ne lâchera pas ! En cas de retrait, on est prêts à négocier pour trouver des solutions. Il faut remettre des moyens dans l'éducation pour amener les jeunes au travail.»

Serrer les rangs. Sur le boulevard de Port-Royal, une bande arrive à toute vitesse dans le dos de manifestants. La bousculade dure quelques secondes à peine. Une fille est en larmes. Ses pieds ont décollé du sol, des mains ont farfouillé dans ses poches. Son portable, son portefeuille ont disparu. Les manifestants serrent les rangs. Le collectif de l'Essonne, qui s'est créé depuis plusieurs semaines, a rempli «un RER entier» pour venir d'Evry. Etudiants, lycéens, font une chaîne humaine en se tenant par les coudes. «Villepin est complètement irresponsable, analyse Xavier, 17 ans. Il y a des milliers de gens dans les rues, le mouvement est ascendant, son propre parti est contre lui... Maintenant, il veut dialoguer "sans a priori". Mais, on n'en est plus là ! On veut le retrait du CPE et de toute la loi sur l'égalité des chances. Il prétend faire du social pour les jeunes des banlieues, mais en fait il sert la soupe aux employeurs.»

Les bandes sont toujours là, qui descendent et remontent le cortège. Au milieu des manifestants parisiens, des étudiants des universités de Tours, Amiens, Nantes, Lyon, Clermont-Ferrand, Aix-Marseille. «A quoi ça sert de demander l'avis des gens une fois que la loi est votée ? interroge Mariette, de Tours. Les syndicats nous trahiraient s'ils acceptaient de négocier maintenant.» Alice, lycéenne à Balzac, porte de Clichy : «Il ne peut pas y avoir de dialogue avant le retrait du CPE.»

Des professeurs d'université sont là aussi. Approchant du ministère de l'Education, ils ont scandé : «Etudiants, enseignants solidarité !» et «De Robien au balcon ou sinon nous entrons.» La plupart sont mobilisés depuis deux semaines. Ils envisagent de se fédérer en coordination. «Il faut en finir avec l'atomisation», avance Christophe, enseignant en histoire à Paris-III.

«Sarko, on t'oublie pas». Grosse délégation de Paris-XIII, avec sa fanfare. Les sages étudiants de l'IEP de Paris ont déroulé une banderole : «Sciences-Po emmerde Galouzeau». Des manifestants s'époumonent : «Chirac, Villepin et Sarkozy, votre période d'essai, elle est finie !» A la hauteur de Port-Royal, ce tag : «Sarko, on t'oublie pas.» Les étudiants avaient appelé à un rassemblement «sans dispersion» aux Invalides. «L'idée, explique Sarah de Tolbiac, ce n'est pas de manifester d'un bout à l'autre de la ville, mais de stationner aux Invalides, et d'y rester même la nuit. Exactement comme les Ukrainiens ont fait.» Un membre du service d'ordre étudiant s'inquiète : «Sans dispersion pour la fin de manif, ça va être free-style.» Il ne sera pas déçu. Les bandes ont pris la tête du cortège. Des éducateurs expliquent que l'approche des vacances est pour eux une source d'inquiétude : les jeunes sont livrés à eux-mêmes, sans argent. Ils sont là pour se faire quelques dizaines d'euros.

Boulevard de Port-Royal, une dizaine de jeunes s'est abattue sur Guillaume qui s'accroche à son appareil photo. Son pote Sylvain tente de le défendre. A terre, il se fait taper dessus. Coups de pied dans le ventre, la tête. «J'ai senti qu'ils tapaient sans savoir pourquoi», dit-il. Guillaume s'est relevé, il titube. Une dame, très émue : «Mais ils l'ont lynché, là, à terre, devant nous !» Un policier en civil fait le point dans son micro : «Nous avons ici et là des JV (jeunes violents, ndlr) mais l'essentiel du cortège est constitué de pacifistes.» Plus loin, une dame en manteau se fait piquer son sac. Des bouteilles de bière volent. Le service d'ordre de la CGT intervient : «Avec les lycéens, ce n'est pas comme avec les étudiants, cela peut vite dégénérer.»

«Rugby». 16 h 30, la place des Invalides est encore vide. Précédant le cortège, les bandes se sont agglomérées, formant une masse de plusieurs centaines de «casseurs», qui investissent la place en courant. Ils s'attaquent aux photographes, aux caméras. «On dirait un match de rugby», commente un manifestant. A un moment, un jeune homme, totalement isolé, traverse la place. Une bande fond sur lui, le renverse, le piétine. Son nez est en sang. Vers 17 h 30, des «casseurs» s'en prennent aux pompiers qui tentaient d'éteindre une voiture en feu, en lançant des pierres et des barres de fer. Des manifestants tentent de s'asseoir au milieu de la place.

Vers 18 h 30, il ne reste qu'un petit millier de manifestants. Méthodiquement, la police procède au bouclage de l'esplanade avec des barrières métalliques. Les CRS paraissent indifférents à ce qui se joue au milieu de l'arène. Ils regardent sortir les jeunes «dépouillés», certains le visage en sang. Les policiers infiltrés assistent au jeu de massacre. Les interpellations tardent. Vers 19 heures, tout est fini. Derrière l'Assemblée nationale, une manifestante croise le député UMP Alain Marsaud. «Alors, lui dit-il, vous êtes comblé par cette débauche de violence ? Vous aimez ça ?»





CPE
Les cités vilipendent le contrat Villepin

En Seine-Saint-Denis, des jeunes en recherche d'emploi redoutent que le contrat première embauche accroisse leur précarité.
par Didier ARNAUD
QUOTIDIEN : jeudi 16 mars 2006
Villepin l'a dit dimanche dernier. Le CPE (Contrat première embauche), «c'est pour ceux qui ont le plus de difficultés». Ceux qui viennent de banlieue. A la Mission locale pour l'emploi d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où 75 % des gens ont «au maximum un niveau BEP», le CPE c'est d'abord du charabia. «Cela m'ennuie que vous veniez leur parler alors que la plupart ne savent pas ce qu'il y a dedans», s'inquiète une formatrice. La preuve avec Bahija, en BEP comptabilité, qui ne suit «pas trop» l'actualité, «pas concernée». Autour d'une table d'une dizaine de personnes en parcours d'orientation professionnel (POP), sur le CPE, les trois quarts restent secs.

En banlieue, évoquer le CPE, c'est d'abord entendre parler de ce qu'ils connaissent. Le quotidien, concret, fait de petits boulots, de quête de stages, de relations parfois gratinées avec l'employeur. Fatima parle d'un «patron qui dort toute la journée et me laisse poireauter deux heures dans le froid» devant la porte. La porte, c'est elle qui va la claquer. Houeida, 20 ans, est en BTS de transport et logistique. Un employeur pas très net, la quarantaine, lui a proposé, dans le cadre du CNE (contrat nouvelles embauches), de la payer 1 000 euros à ne rien faire et «d'emprunter mon nom et mon diplôme pour son entreprise». Houeida a tourné les talons. Pour Iman, 25 ans, le CPE n'est rien qu'un contrat qui s'ajoute à un autre.

Depuis quinze mois, ce qu'elle cherche, elle, c'est un «contrat de qualif» qu'elle n'a pas réussi à obtenir. L'équivalent d'un Deug de biologie en poche, elle a juste trouvé des boulots de téléconseillère. Ce qui les interroge tous, c'est aussi ce rapport au patron, dans le CPE. «C'est dur d'avoir le respect de son employeur», tranche Fatima.
«Bourrage de crâne». Patrons indélicats, situations difficiles. Parler du CPE, c'est aussi revenir à l'exclusion. Discriminés, parce qu'ils sont «noirs», «arabes», parce qu'ils viennent de Seine-Saint-Denis. Jonathan pense que le ministre sait bien «qu'en banlieue, on subit beaucoup plus, on est moins informés, les gens sont plus isolés». Fatima, 22 ans, BTS communication, est informée par les médias, mais elle se demande si ce qu'elle y entend est juste : «Au début, ils ont dit à la télé que c'était un contrat où on pouvait être licencié à n'importe quel moment. On se retrouve à penser que c'est un contrat précaire, que ce n'est pas bien. On ne sait pas s'il y a des clauses positives.» Pour Karim, 20 ans, BTS action commerciale, pas de quoi tortiller : «Il y en a qui sont pour le CPE et ils sont obligés d'être contre à cause du bourrage de crâne par les médias. On ne les laisse pas se faire leur propre opinion.» De la mission locale, l'affiche qu'on rapporte c'est «Journée de lutte contre les discriminations», le 21 mars. Rien sur la manif de samedi.

«Grosses têtes». Les manifs, c'est bon pour Paris. Ils n'y sont pas allés, sauf les étudiants banlieusards. A la mission locale, certains insistent sur le fossé entre le centre et la périphérie : «A Paris, on va te pousser vers ce que tu aimes. Il n'y a pas les mêmes accès à la culture», explique Jonathan. Sébastien, en BEP, raconte : «C'est des grosses têtes qui manifestent. S'ils sont arrivés à ce niveau d'étude, ils ont le droit à la parole, moi, d'accord, j'ai un niveau correct, mais ils sont nombreux les gens comme moi.» Le fossé est là. «On va faire quoi dans une manif ?», dit John. On remarquera les banlieusards dans un cortège. Les médias ne manqueront pas de le pointer. «On va pas se sentir à l'aise, avec les gens qui détiennent la culture, il y aura une segmentation, explique Jonathan. Il faudrait faire une marche blanche, non violente.»
Houeida enfonce le clou : «Les étudiants qui manifestent, est-ce qu'ils connaissent la difficulté de trouver un emploi à la sortie ?» La plupart des manifestants font de longues études. «Ils sortiront à plus de 26 ans, ils ne sont pas trop concernés par le CPE», dit Karim.

Ils veulent un boulot, en urgence. CPE ou autre chose. A la mission locale, le problème les concerne, directement. Jimmy, sans diplôme, vient d'une ville du Val-de-Marne. Dans sa cité, la moitié des gens de son âge ne travaillent pas. «Ils cherchent, mais ils trouvent pas.» Houeida l'assure : «Je ne suis pas pour le contrat, mais ça encouragera peut-être les employeurs à nous prendre.» Karim, BTS en poche, 20 ans, est à fond «pour» le CPE. Un CDI, pour lui, est «impossible à trouver quand on est jeune et sans expérience». Depuis six mois, il a envoyé plus de cent candidatures. Il le dit simplement : «Je préfère trouver quelque chose où je sais pas si on va me virer ou pas, que rien du tout.» Karim est confiant : «Avec un CPE, si un patron nous trouve bon, il va nous garder. Personne n'a dit que c'était sûr qu'on allait se faire virer.» Sébastien, 20 ans, est partagé : «Le contrat, il est bien. Mais il fout la pression. Si on fait un petit écart ou si on n'est pas à 100 % de nos moyens, on peut être virés. Il faudrait un terrain d'entente entre le patron et celui qui doit faire ses preuves.»

Avant de trouver cet équilibre, ils veulent un boulot, un logement, une vie normale. De quoi quitter les parents. Pas être pris pour une «serpillière» ou du «bétail». «On est sur la sellette pendant deux ans», dit Siham. Le CPE, Julie est contre : «Si tu tombes enceinte ou que tu es souvent malade, ils te jettent dehors.» Pour Jonathan, le CPE est une «fausse solution. [...] Après les émeutes, Villepin n'a fait que mettre un voile devant la tête des gens». Pour Faïza, étudiante, «on devrait tout faire auprès des employeurs pour trouver des postes stables. Les jeunes, ici, ils veulent sortir de leur précarité». Jocelyne, conseillère emploi à la mission locale, connaît beaucoup de jeunes qui ont pris un CNE : «L'Etat ne peut pas décréter la stabilité. Il faudrait une nouvelle négociation sur le marché de l'emploi, pas décréter par le CPE.» Faïza a le dernier mot : «Les gens des quartiers veulent un emploi, point barre.»
Je te foutrais tout ça en tôle...
Etrangers, jeunes et gauchistes entrez chez vous!!
J'ai écrit un p'tit récit sur la journée d'hier sur Grenoble !
________________

Suite aux zévènements (comme dirait Coluche en d'autres circonstances) qui se sont déroulés à Grenoble hier jeudi, entre les manifestants et les CRS, je tenais à vous faire part de quelques détails un peu édulcorés ou modifiés dans les différents reportages que j'en ai vu.


Tout d'abord, contrairement à ce que j'ai beaucoup entendu, ceux qui lancaient des barres de fer, bouteilles de bière, caillasses, et autres bouquets fleuris, étaient bel et bien des étudiants et lycéens. Ici point de voleurs de portables ultra-violents dont TF1 et France 2 ont fait leur 20h hier. C'est donc apparemment à la fin de la manif, d'ailleurs spécialement rassembleuse malgré l'appel aux seuls lycéens et étudiants, qu'une grande partie des participants ont décidé de rester sur la place Verdun, voyant que manifester gaiement depuis des semaines ne servait à rien. C'est aux premières explosions de grenades lacrymo que nous sommes allé voir ce qui se tramait.
Vers 17h, Les CRS postés sur le côté de la place Verdun, devant l'entrée de la Préfecture et appuyés par plusieurs cars de robocops de réserve ont décidé de vider le centre de la place de ses jeunes fous (je dirais qu'il y a environ 1000 personnes dont 2 à 300 sont chauds comme la braise). Après quelques fusées lacrymogènes, les jeunes courent dans tous les coins de la place, évitant par là la charge de nos fameuses forces d'intervention. Au passage d'ailleurs, lorsqu'on s'approche de ces groupes en position de la tortue (voir Astérix et...) on entend "Allez les gars, on les bouffe ! ici on est chez nous, ils doivent pas passer". Et quand on les voit régulièrement boire le blanc (non, c'est habituellement le rosé avec le retour des beaux jours) dans leurs camions en attendant de se déployer, ça souligne bien leur principale source de motivation avant-manif.
Malheureusement, les mouvements de foule n'étant pas un science exacte, ces assauts ont eu pour effet de disperser les troupes dans les petites rues piétonnes amenant à la place de la Préfecture. Ces groupes reviennent régulièrement à la charge, par intermitence, et investissent progressivement le centre ville où ils croisent des personnes médusées sortant du boulot. Les lacrymos ne sont pas loin et envahissent l'air ambiant du centre-ville, les commercants abaissent les rideaux de fer de leurs magasins. C'est par cette petite guerilla urbaine que le temps passe jusqu'aux alentours de 20h, où quelques feus sont allumés par les petits groupes de manifestants maintenant dispersés (voir photo).


Le récit d'une manif qui change de ton.


Vincent

[Image: DSCF1162b.jpg]
12 camions de CRS en bas de chez moi. Brrrr... ça fait drôle. Des centaines et des centaines de CRS, ça va fighter on dirait. J'espère qu'ils lanceront rien sur les camions des CRS, sinon ils vont me péter les vitres ces cons!

Ils posent même des baricades les CRS :vod: C'est beau la grève Vghgbg

Bon puisque nous sommes en état de guerre, je vais aller acheter de l'huile et du beurre pour faire des réserves :blondblush1:
Fanfarlo a écrit :Bon puisque nous sommes en état de guerre, je vais aller acheter de l'huile et du beurre pour faire des réserves :blondblush1:

Prends moi du pain aussi tant que t'y es.;)
Tiens j'avais jamais fais gaffe a ta signature Oc !
On s'est tapé des barres de rire a cause de cette BD, a s'appeller Georges comme des fous ! Mm
Euh le CPE bah hmm c'est bien et pas bien voila quoi... Horse
poluxo a écrit :Je te foutrais tout ça en tôle...
Etrangers, jeunes et gauchistes entrez chez vous!!

Yahoo Hasta siempre la révoluçion!!
hasta siempre les crs :lol: :boulet Chair
Oc ! a écrit :Prends moi du pain aussi tant que t'y es.;)


bouse!!! le pain! 34

Oc! envoie moi un sms la prochaine fois! Tu déconnes quand même! Whip
..et le sucre ? Vouzètes diabétiques ?
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42