Nil Sanyas a écrit :Quelques millions c'est tout 
(Un sur 3, c'est pour la fonction publique ou tout le monde ?).
Il y a combien de jeunes sur le carreau ? Combien de centaines de milliers qui arrivent cette année ? Et l'année prochaine ?
Tu peux compter 2 ou 3 millions de départs à la retraite étalés sur 5 ans, fonction publique ou non, il n'y aura pas de recrutement poste pour poste.
Economiquement ou mathématiquement, ça ne tient pas malheureusement. De plus les départs à la retraite sont souvent du personnel qualifié, diplômé, et les entrepreneurs (avec 2 ans ou 6 mois) ne font pas confiance aux jeunes pour les postes à responsabilités.
Les entreprises (et non pas la fonction publique) annoncent des plans de restructuration avec départ à la retraite anticipée, peu de licenciements secs (trop chers), et non-remplaçement. C'est une donnée récurrente et très dommageable pour notre société.
On ne fait confiance ni aux vieux, trop couteux et trop peu rentables, ni aux jeunes, peu couteux, et trop peu rentables.
Equation à beaucoup d'inconnues, qu'un simple contrat sans valeur professionnelle ne résoudra pas.
Entre contester maintenant, ou attendre deux ans, pour contester plus tard (parce qu'on connait tous les conséquences à terme de ce contrat même si certains se cachent derrière une énième illusion politique), je préfère contester maintenant, mettre à plat les dysfonctionnements, amorcer des débats en profondeur avec les partenaires sociaux, quitte à ce qu'on lance un plan contraignant (on y va de toute façon) mais où chacun peut proposer des solutions, afin d'en discuter intelligemment.
Là, il n'y a pas débat, un gouvernement dirigé par une homme d'Etat qui n'a jamais connu le monde du travail propose (impose ...) une loi amorcée par le syndicat des entrepreneurs, sans concertation, en se fichant du débat social (base de notre société économique) et en pensant pouvoir passer en force sans se soucier des conséquences économiques.
Il y a un dysfonctionnement politique encore plus important que nos dérives économiques.
Manque de confiance des actifs, crise d'avenir pour les jeunes, crise existencielle pour les vieux actifs, perte de pouvoir d'achat, incohérences économiques (entre bénéfices et licenciements), il est légitime que la société n'y comprenne plus rien. Le manque cruel en ce moment, c'est un manque de communication claire, d'explication apolitique, basée sur des faits sans hypocrisie de parti derrière.
La tendance n'est pas réjouissante, entre ceux qui se sentent perdus, et ceux qui se disent qu'en écrasant son prochain, ils peuvent avoir une bonne place et un bon salaire, on se retrouve dans une société égoïste (on l'a vue arriver d'ailleurs) ou chacun pense d'abord à son pavillon/chien/fond de pension, avant de penser que son voisin peut finir à la rue sur des détails.
Quand j'entends un employé lambda dire qu'il a réussi parce qu'il en voulait, parce qu'il s'est remis en question, parce qu'il a fait des heures au détriment de sa vie sociale et/ou de famille, et qu'il est content maintenant d'avoir un gros salaire, je me demande vraiment quels sont ses objectifs de vie. Il fera quoi à la retraite ? Il regardera en arrière, verra une belle carrière pleine de responsabilités, où il n'aura rien connu ni de la vie, ni des autres. Réjouissant plan de carrière.
J'ai honte franchement de voir qu'on n'est pas assez civilisés pour se mettre autour d'une table, pour échanger nos points de vue, et pour trouver, non pas le meilleur moyen de se fondre dans un système inégalitaire, mais pour trouver le moyen le plus simple de retrouver une société où chacun peut trouver sa place selon ses ambitions, ses capacités.