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Version complète : Regards sur Marseille
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Merci Messieurs...Et pourtant, je suis en retard! je m'étais promis pour le 10 Août de clarifier une situation qui nous porte préjudice depuis...le 25 Decembre 1793...Alors, Noël ou St Laurent Pythéas ?...Lisez donc, c'est votre histoire...La vraie!
Tout commence par la fin...

Ce fut un méchant cadeau de Noël que firent à Marseille, le 25 décembre 1793, Barras, Fréron, Salicetti et Ricord, représentants de la Convention pour les départements du Midi.
Qu'une ville soit débaptisée, passe encore, cela c'est vu maintes fois, Toulon, qui a pactisé avec l'ennemi anglais, est rebaptisée Port-la-Montagne. Mais au moins on lui laisse un nom!
Qu'a-t-elle fait, cette ville, qu'on a vu jusqu'ici fer de lance de la Révolution, pour mériter pareil châtiment ?

[Image: chr887.jpg]

Durant l'été 1792 on a pendu "à la lanterne", à tour de bras, des gens qui n'étaient pas des aristocrates, mais des boutiquiers, des pêcheurs, des vieux prêtres, notamment là où ils étaient le plus facile à cueillir et surtout, là où ils avaient le moins d’argent pour négocier…leur pseudo culpabilité…La terreur aussi, se nourrissait de corruption…

Les "pendeurs" ainsi qu'on les appelait, étaient une bande de voyous menées par les frères Savon. Ces horreurs effrayaient le peuple de Marseille, qui voit la "gauche" révolutionnaire (La Montagne) déborder les Girondins, vers qui va sa préférence.
Et puis Marseille tremble pour ses intérêts. La Convention a placé le grand port en position de blocus, en déclarant la guerre à l'Angleterre.
En 1792, le port accueilli 3.000 navires de grand commerce, en 1793, trois cents seulement ont touché les rives du Lacydon. Alors se dessine une sorte de contre-révolution.
Les conservateurs forment un comité. Ils font arrêter Jean Savon et chassent les représentants de la Convention. Ils font exécuter Jean Savon, et les plus excités des membres du Club des Jacobins. Les sections de la ville s'opposent aux clubs et défendent la fédération girondine contre le jacobinisme centralisateur. A Paris, les Jacobins ont été arrêtés... Marseille entre en insurrection.
Mais lorsque la Convention du 2 juin 1793 exclut les chefs de la Gironde, Marseille rejette l'autorité de l'Assemblée et lève une armée insurrectionnelle qui s'empare d'Avignon favorable aux Jacobins. Vaincue par les troupes de Cartaux, elle est envahie le 25 août. Ce seront dix mois de terreur.
La guillotine fonctionne en permanence sur la Canebière, cela se traduit par 251 exécutions en quatre mois. Le représentant de la Convention, le fameux Fréron, débaptise Marseille, qui devient la "ville sans nom".Il fait détruire une dizaine d'édifices coupables selon lui d'avoir abrité les sections contre-révolutionnaires, telle l'église des Accoules dont seul subsiste le clocher.
Il élimine les Jacobins locaux au profit de cadres venus de Paris. Il pense la ville "incurable à jamais, à moins d'une déportation de tous les habitants". La ville retrouvera son nom le 22 février 1794. La chute de Robespierre y déclenche une réaction contre-révolutionnaire extrêmement sanglante.
Le 10 mai, des sabreurs marseillais vont jusqu'à Aix massacrer leurs compatriotes jacobins emprisonnés. Le 15 juin, ils en tuent 107 autres enfermés au fort Saint-Jean. Partout l'insécurité règne.
En 1797 encore, Paris (NDR le pouvoir central et pas le peuple...qui est resté très impressionné, par des événements antérieurs...que je vous raconte ci-dessous ) dénonce en Marseille "une des villes qui offrent le spectacle le plus scandaleux de l'insoumission aux lois" et lui reproche son "ardent amour" pour l'Ancien Régime....Période troublée que nous n'aimerions pas revivre...Toutes les villes de France y compris ( et surtout ) Paris ( par le génie militaire de Bonaparte ) ont eu a souffrir de terribles exactions...Mais ville sans nom, pourquoi ?

Laissez-vous captiver par la jolie plume d’une lettrée Parisienne, Rosalie Jullien, c’est fille d'un commerçant de Pontoise. Elle a une connaissance approfondie de la langue française, de la littérature, du latin, de l'italien et de l'anglais. Elle correspond souvent avec son mari Marc-Antoine…Pour notre (mon, dois-je dire) plus grand bonheur…D’autant qu’elle est le témoin privilégié…d’un certain 10 Août 1792

Vendredi 10 août, 4ème de la liberté, à neuf heures du soir
Jour de sang, jour de carnage, et pourtant jour de victoire qui est arrosé de nos larmes. Ecoutez et frémissez. La nuit s’était passée sans événements ; la grande question agitée devait attirer beaucoup de monde et, disait-on, les faubourgs. C’est pourquoi on avait rempli les Tuileries de gardes nationaux. L’Assemblée aussi avait une triple garde.
Le Roi, le matin, avait fait, au pont tournant, la revue des Suisses, vers les six heures ; à huit heures il fut à l’Assemblée Nationale. Les Marseillais venaient se joindre aux gardes parisiennes, fraternellement. On entendait des cris de : « Vive le Roi, au F... la nation », couverts par mille cris de : « Vive la Nation ». Tout à coup toutes les fenêtres du château sont garnies de Suisses. De tous les côtés, et tout à coup, ils font une décharge à balles sur la garde nationale. Les portes du château s’ouvrent hérissées de canons et lâchent une bordée sur le peuple. Les Suisses s’appellent. La garde nationale avait à peine de quoi tirer deux coups ; elle est criblée, le peuple fuit, puis la rage, le désespoir, rallient tout. Les Marseillais sont autant de héros qui font des prodiges de valeur. On force le château, la justice du ciel applaudit toutes les voies, et les Suisses expient, par tous les genres de mort, la basse trahison dont ils sont les instruments. Toute la famille royale sanguinaire s’était réfugiée dans le Sénat ; dans un moment favorable, on les fait mettre dans la tribune du logographe où ils sont encore. Il n’y a eu aucuns journaux, je n’ai pas entendu dire un mot de l’Assemblée, et chose inouïe, elle a peut-être été plus calme aujourd’hui qu’aucun jour de son existence. C’était aujourd’hui, mémorable 10 août, que la contre-révolution éclatait à Paris. Toujours insensés, ils croyaient que la corruption des chefs d’une partie de la garde nationale soutenue des royalistes avec des Suisses fameux et tous les valets des Tuileries feraient bonne contenance et étourdiraient les sans-culottes sans armes. Ils sont confondus. La fortune se déclare, et en moins de deux heures, le Louvre est investi et la victoire certaine. Le tocsin, la générale, mille cris funèbres : Aux armes, aux armes (NDR…Ce cri est décidément le nôtre !), retentissaient dans tout Paris. Les boutiques se ferment les femmes et les enfants se cachent.
Rien ne peut peindre la consternation et le désespoir où nous étions. La Commune a fait des chefs- d’½uvre dont je ne puis donner les détails. Purgée tout à coup de son venin aristocratique, elle s’est organisée de nouveau indépendante de son département. Elle a donné des armes, des munitions, secondé l’ardeur des citoyens que la trahison a si parfaitement réunis. Que cavalerie, grenadiers, chasseurs, sans-culottes sont frères et servent tous dans le même sens, la chose publique. Les piques et les baïonnette ont fait d’aujourd’hui l’alliance la plus sincère et la plus auguste.
Tous les officiers vont être cassés ce soir, et Santerre est, depuis midi, Commandant général de la Garde Nationale, Manuel et Danton, chargés du civil. Pétion est plein de vie, mais frémissez : Le Roi l’avait mandé hier, à minuit, à 5 heures du matin il n’en était pas sorti. La Commune inquiète vole au Sénat, et obtient un décret pour réclamer, au château, le magistrat du peuple : Il en sort escorté des braves Bretons. Il est conduit à la maison commune où Manuel lui fait les plus graves reproches pour s’être laissé retenir loin de son poste et il le consigne chez lui par le v½u de la Commune, sous la garde des courageux Bretons. On dit que c’est pour garantir ses jours précieux et le mettre à l’abri de la responsabilité ; enfin, il a passé la journée renfermé. On prétend que sa tête aurait sauté sur le peuple à la première décharge des Suisses.
Le peuple a tout brisé dans le château, il a foulé aux pieds toute la pompe des rois, les richesses les plus précieuses ont volé par les fenêtres ; le feu a été mis aux quatre coins de la caserne des Suisses et ils ont juré de raser le château. Il y a eu des têtes coupées, des fureurs populaires dont la grossièreté fait plus d’horreurs aux gens irréfléchis que la scélératesse civilisée des rois qui font périr des générations entières par la caprice d’une maîtresse ou le bon plaisir d’un intrigant Peuple français, tu as vaincu, dans Paris, l’Autriche et la Prusse. Ce jour que deux ou trois aristocrates que j’ai vus dans leur cave m’ont dit être celui qui allait les faire voler à Paris, les en recule de dix mille lieues. Ils disent aussi que c’est le signal d’une guerre civile et j’ai dans l’idée que nous en avons éteint, aujourd’hui, le flambeau.
Louis XVI est déchu par le fait, il a armé des satellites contre son peuple, il a fait plus, il l’a fait canarder. Lisez la constitution. La Commune s’est fait apporter toutes les lettres d’un courrier qui arrivait.
On prétend qu’il y en à 32 de M. Lafayette qui annoncent qu’il vole à Paris sans son armée comptant sur [NDR....barré, illisible]
Ce qu’il y a de frappant, c’est qu’à midi, la funeste guerre était finie et que la sécurité, non la sérénité, était rétablie. Toutes les femmes ont couvert les rues en pleurant et se lamentant parce que chacune était dans l’attente et la crainte d’une perte cruelle. Beaucoup de troupes sont revenues, sur les 7 heures, avec des trophées d’armes, des lambeaux au bout de leur baïonnette, des dépouilles suisses, etc., etc. Marion a été jusque dans la cour du Carrousel où elle a vu 4 morts qu’on enlevait, reste de peut être plusieurs mille. On n’a pas encore fait ce funeste dénombrement. Elle m’a rapporté que les rues étaient pleines de femmes. Jamais elle n’a vu plus de monde. J’ai couru aussi tout l’après-midi avec Auguste mais nous avons borné nos courses à la mairie et au palais ; il fallait fendre la presse partout et cela m’a empêchée d’aller plus loin. J’ai envoyé chez la bonne Canat qui fondait en larmes. J’ai recueilli, par le chemin, des détails confirmés par cent témoins sur la décharge des Suisses qui a été si traîtresse et si inattendue qu’elle a tout à fait réveillé le lion et réuni tous les partis ; elle n’a nullement été provoquée et tout Paris attestera cette vérité.
Je coucherai, cette nuit, ma porte ouverte, tandis que tous les propriétaires de la capitale ont mis double serrure à leur porte dans l’attente des brigands. C’est là leur cheval de bataille et il y a des gens qui seront fort étonnés de vivre demain parce que la canaille qui n’est pas arrêtée par la loi doit fondre ce soir sur eux et leur trésor. Paris est illuminé, et les patrouilles se font comme en 89. Le calme le plus profond règne là et la surveillance est si active qu’on peut dormir en repos.
On a crié le journal du soir à onze heures ; je n’ai pu l’avoir. Je suis levée jusque hier minuit et je me sens l’âme usée et languissante par toutes les vives émotions que j’ai éprouvées depuis vingt quatre heures.

Il est minuit, et le tambour m’a fait relever. C’est un décret de l’Assemblée nationale en 15 ou 20 articles que l’on proclame dans les rues. Il a été lu à la porte de la place, rue St Jacques ; je n’en ai entendu que des mots, mais aux vifs applaudissements qu’il [suscita], je juge de sa bonté. Votre frère m’a apporté ici tout son argent parce qu’il redoute les brigands qui commettent tant d’horreurs. Braves Marseillais, vous avez la gloire de faire la France libre. Ces martyrs de la liberté ont péri les premiers parce qu’ils étaient en première ligne, il en reste grâce au ciel !

Rosalie JULLIEN


Mais Alors...qui sont ces Marseillais si braves ????


Sans rire, quel est le Marseillais qui ne s’est pas bouché le nez…en parlant de la rue Thubaneaud ?…Je me souviens même lorsque la France était encore dans l’Otan, avant que De Gaulle ne l’en sorte, un de ces mataf Américain faisant escale…demandant où se trouvait cette rue étroite au quidam Marseillais, qui mine embarrassée, faisait semblant de ne pas comprendre...et qui le dirigeait vers l’Opéra.

Et pourtant, c’est là, dans cette rue réputée infâme, que naquit à coup sur, le chant guerrier le plus connu de tous les temps…Sachez, pour la petite histoire (ou la grande, qui sait ?) que les Bolcheviques renversèrent le Tsar non pas au rythme de l’Internationale ( aussi Française d’ailleurs) mais bel et bien de la MARSEILLAISE !!!
C'est dans la rue Thubaneau, le 21 juin 1792 - une plaque le rappelle - que "La Marseillaise" prit son envol, entonnée par la voix d'un Montpelliérain :

Etienne-François Mireur, délégué du Club des Jacobins, qui fit entendre à ses collègues marseillais rassemblés pour un banquet fraternel, un chant inconnu, "Le chant de marche des armées aux frontières", composé par un officier de Franche-conté, Rouget de l'Isle, dont le refrain disait :
"Allez enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé" et qui les exhortait : "formez vos bataillons!".
Justement, les Marseillais sont en train de le former leur bataillon, à l'appel de l'avocat Charles Barbaroux.
La situation est grave en ce mois de juin 1792. L'ennemi est aux frontières, la Révolution est menacée de l'extérieur comme de l'intérieur. L'Assemblée, inquiète, a demandé que dans toutes les villes, soient formés des bataillons de fédérés pour défendre la patrie.
On va trouver cinq cent seize hommes pour former ce bataillon. Les sections d'artisans, de commerçants, de marins, sont à l'avant garde de la Révolution. Elles estiment que Paris agit trop mollement.
Dès le lendemain du "banquet fraternel", où Mireur a chanté la future Marseillaise, le journal des Départements Méridionaux publie les paroles.
Le chant devient en quelques heures extrêmement populaire. On le chante partout dans les rues. Les volontaires du Bataillon des Fédérés marseillais formé le 28 juin 1792, auquel se joindra celui de Montpellier, va mettre 27 jours pour gagner la capitale à pieds.
Le 2 juillet, par un beau soir d'été, le Bataillon, drapeau tricolore déployé, se rassemble sur les Cours et suivi par une foule immense prend la direction de la Porte d'Aix avec, aux lèvres, l'hymne nouveau.
De ville en ville, de village en village, les Marseillais propagent "le chant de guerre des armées aux frontières", dont ils distribuent les paroles.
Ils arrivent à Charenton, où les accueillent Barbaroux, Rebecqui et Pierre Baille, les déléguées de Marseille.
Déjà des libelles royalistes insultent les arrivants :
"Tout ce que Marseille a pu fournir de plus crapuleux". Qu'importe!
Le 30 juillet, les Fédérés marseillais, débouchent sur la place de la Bastille acclamés par le peuple parisiens, qui reprend à son tour les paroles de ce que l'on commence à appeler "Le chant des Marseillais".
Le 2 août, le Bataillon conquiert son premier titre de gloire.
Le 10 août, le Bataillon joue un rôle essentiel dans la prise des Tuileries.
Dix-neuf fédérés sont tués, leurs noms figurent sur une plaque commémorative dans la salle du Conseil de l'Hôtel de Ville.
[Image: 10_aout_1792.jpg]
A Paris les fédérés marseillais en tête des assaillants donnent l'assaut aux Tuileries. Les Suisses retranchés ouvrent le feu sur les émeutiers.

Le 20 octobre de retour à Marseille, les héros, sont accueillis par une ville en délire.
On entonnera "Le chant des Marseillais" à Jemmapes où Dumouriez aurait dit à ses troupes découragées : "Chantez le chant des Marseillais!" De là à l'appeler "La Marseillaise", il n'y avait qu'un pas. Le chant devint hymne national sous le nom de "La Marseillaise" le 14 juillet 1795.
Mais il faudra attendre le 14 février 1879, pour que "La Marseillaise" devienne l'hymne de la France républicaine.

[Image: chro93.jpg]
Belle histoire !!! Merci de me rendre chaque fois un peu moins con et de m'instruire encore ... je ne mourrais pas idiot !!!

Cela dit on comprend au moins pourquoi ça ne marche pas fort entre le PSG et l'OM ;) ..... "La Marseillaise" !!!!! doivent encore l'avoir en travers les parigots Sly
Voici un insolite qui s'est produit un jour à Marseille. Un jour la montagne est tombée dans la mer.

Il fait grand jour à heures 30 du matin, même un 17 juin. C’est pourquoi lorsqu’il engagea l’étrave de son bateau dans l’entrée nord du tunnel du Rove, le 17 juin 1963, Léon Romagnoli, seul maître après Dieu à bord du « Storm », ne fut pas étonné outre mesure de ne pas apercevoir là-bas, 7 kilomètres plus loin, au bout du tunnel, le rond de la lumière pâle qui indiquait le débouché de l’ouvrage sur la rade de l’Estaque. En juin, les nuits sont tièdes et à l’aube il se forme fréquemment des bancs de brume au ras des flots.
Le « Storm » avançait à vitesse réduite sous la voûte qui le dominait de prés de 9 mètres.
Ah, ils n’avaient pas lésiné les constructeurs du tunnel du Rove qui en 7 Km vous conduisait en droite ligne de l’Etang de Berre aux bassins-nord du port de la Joliette en passant sous le massif de la Nerthe (qui a malheureusement brulé cet été), vous faisant du même coup économiser des centaines de milles – sans parler des coups de Mistral !! Ils avaient vu grand : 22 mètres de large, 15 mètres de hauteur sous voûte, 4 mètres de tirant d‘eau et assez d’aise pour que deux péniches se croisent sans problèmes. Six fois les dimensions d’un tunnel de chemin de fer à deux voies !
Il avait beau emprunter le tunnel du Rove presque tous les matins, Léon Romagnoli ne se lassait pas d’admirer cette prouesse technique qui permettait aux navires de passer sous la montagne et mettait l’étang de Berre à 12 Kms de Marseille, tandis qu’il conduisait son bateau de l’Auxiliaire Maritime vers Marseille pour embarquer les touristes à qui il faisait visiter les bassins de la Joliette, de Mourepiane du cap Janet et le fameux tunnel du Rove où s’ouvrait la monumentale entrée-sud, qui disait la fierté des batisseurs de cet ouvrage d’art, emprunté chaque année par plus de 3000 bateaux.
Le Storm, phares allumés poursuivait sa route tranquillement, tandis que son capitaine commençait à se poser des questions. Il appela son fils « Tu as vu René ? c’ est pas de la brume, on dirait de la poussière.»
Une poussière qui allait s’épaissir au fur et a mesure que le Storm avançait.
René Romagnoli et le matelot, Bernard Coverry se portèrent vers l’ étrave, scrutant l’obscurité. Un rideau de poussière de plus en plus dense rendait les phares inopérants. Par prudence le capitaine ralentit encore l’allure.
Bien lui en prit car comme il franchissait son premier kilomètre, une vision de cauchemar se dressa tout à coup devant ses yeux effarés. Un mur de blocs cyclopéens, noyés dans de la terre obstruait le tunnel sur toute la hauteur. Une masse énorme avait crevé l’ouvrage.... . La montagne était descendu dans la mer !
Le capitaine dans un réflexe inversant les sens de rotation de l’hélice mit « arrière toute », stoppant net son navire.
Et, dans l’impossibilité de faire demi-tour, c’est en marche arrière, qu’il entreprit de regagner l’Etang de Berre, tandis qu’il pensait : « pourvu qu’il n’y ai personne la dessous ! »
Vers 5 heures, le Storm émergea du tunnel. Par radio-téléphone le capitaine avait déjà donné l’alerte afin que d’autres unités ne s’engagent pas dans ce qui était désormais une nasse.
Sans parler du danger représenté par des millions de tonnes de rochers et de terre pesant sur un ouvrage affaibli.
Il fasait jour à présent. Assez pour les habitants des environs de Gignac puissent apercevoir la colline à la rare végétation un énorme puits qui n’y était pas la veille : un entonnoir de 45 mètres de large sur une quinzaine de mètres de profondeur.
En même temps que des milliers de tonnes de roches c’étaient un vieux rêve réalisé qui venait de s’écrouler dont on avait pas encore pleinement mesuré l’ampleur des dégâts, puisque les premières estimations aboutirent à la conclusion qu’il faudrait un an de travaux pour rendre le tunnel du Rove à la circulation des navires.
Un vieux rêve car le tunnel du Rove était l’une des pièces maîtresses d’un projet monumental caressé tout au long du 19 eme siècle : relier Marseille à Arles, par un canal de 81 Kms, empruntant l’Etang de Berre.
Sur le tracé se dressait un obstacle que le chemin de fer avait déjà franchi : le massif de la Nerthe et ses blanches collines tachées de vert. Il fallait donc faire passer la mer sous la montagne.
On s’y attaqua le 1 er Avril 1911 coté Marseille. Le maître d’½uvre était un spécialiste : l’entreprise Chagneaud, qui avait fait passer le métro parisien sous la Seine !.
Ce ne fut pas moins un chantier gigantesque qui a duré…15 ans.
La grande guerre le ralentit à peine. En janvier 1915 on attaquait le percement côté Etang de Berre. La jonction se fit le 18 février 1916. Il faut dire qu’on avait employé les grands moyens. Notamment des locomotives sans fumée, fonctionnant à l’air comprimé, capables de tirer 25 wagons. Plus de 2 millions 300 mille mètres cubes de rochers avaient été arrachés à la montagne. 1500 ouvriers avaient été employés en moyenne pendant les dix premières années, prés du double à partir de 1921 pour le «coup de collier» final. Des travailleurs d’Outre-Mer en majorité, qu’on appelait pas encore immigrés.
La chambre de commerce organisait des visites du chantier chaque fois qu’un ministre venait à Marseille avec déjeuner servi dans le souterrain !
La voûte était achevé en 1923 et fin 1925 on pouvait procéder à la mise en eau.
Le 25 avril 1927, on profita d’avoir le président de la république sous la main, à qui on venait de faire inaugurer les escaliers de la gare St Charles et le monuments aux morts de l’armée d’orient, pour l’embarquer dans une vedette, suivie de toute une flotille bourrée d’officiels et en 35 minutes, faire franchir le massif de la Nerthe à Gaston Doumergue.
Emile Rastoin, président de la chambre de commerce se plut à remarquer que grâce « a cette formidable réalisation, Marseille venait d’annexer la darse naturelle du plus grand étang marin de France. »
Il n’était pas seulement le fleuron de la technique, le tunnel du Rove, il était fort utile. Il raccourcissait le trajet et permettait une liaison rapide entre le port de Marseille et la ceinture industrialo-portuaire qui ne cessait de s’accoitre sur la rive de l’Etang. Plus de 3000 bateaux l’avait emprunté l’année de la catastrophe.
C’est pour cela qu’on crut sur le moment pouvoir le rendre à la navigation. Hélas l’ampleur des travaux dépassait l’intérêt à remettre en usage le vieux serviteur dont Marseille était si fière.
D’autant plus que son port, pour lutter contre son déclin , changeait de politique. Pourquoi vouloir relier le Rhône à Marseille, si, par l’intermédiaire de Fos, c’est Marseille qui allait s’installer sur les bords du grand fleuve ?.
Ainsi tomba la sentence. Le tunnel du Rove abandonné à son triste état. Il est bouché à jamais, comme une artère par le cholestérol. L’entrée-sud en portail triomphal, ne sert plus qu’a abriter les ferrailles rouillées des rafiots désarmés. Triste fin. Son gros ½il mort, ouvert sur la rade au bout de l’Estaque, semble regarder Marseille avec un air de reproche......et les Marseillais qui se rendent à la plage de Corbière ou qui montent la route du Rove entendent une voix qui dit :"aidez moi"
Un autre fait divers, encore plus dramatique:

En 1969 outre le fait que l’OM gagnait la coupe de France, il y eu d’autres faits marquants:
Armstong laissait son empreinte sur la lune, la belle Sharon Tate épouse de Roman Polanski était assassiné par un Charles Manson se prenant pour Satan.
Eddy Merckx exclu du Giro pour dopage (déjà),
Brian Jones des Stones meurt.
Jacquou le croquant régale les Français.
1er vol du Concorde.
L’assassin de Martin Luther King est condamné à 99 ans de prison, le s.m.i.c remplace le s.m.i.g,
La comédie musicale Hair, fait un tabac etc, etc…

Mais,il est un fait divers que les Marseillais pour la plupart ont suivis avec une énorme tristesse. Pas moi, pourtant je n’avais qu’un an de moins que Christian, ce drame se déroulant dans un milieu plutôt bourgeois, je n’y ai pas porté une attention particulière et les moyens télévisuels n’étaient pas aussi présents que maintenant.
Lorsque l’on y repense en tombant sur de vieilles coupures de journaux et c’est le cas aujourd’hui, cette malheureuse histoire remue le couteau dans une plaie qui n’est toujours pas refermée preuves m’en a été souvent fournie, pour peu que la discussion autour d’une table ou d’un comptoir, porte sur ce drame.

Elle a 33 ans, il en a 16, tous deux vont au lycée Nord, (à 200 mètres de chez moi ajd), mais elle est professeur agrégé de lettres, lui,son élève et il s’aiment. La belle affaire ! et pourtant, les parents de Christian (enseignants eux aussi) ne l’entendent pas de cette oreille.

Gabrielle divorcée, deux enfants et un petit bout de femme, qui fait l’unanimité parmi ses élèves, elle est sympa et ne suit pas forcément le programme, ce qui fait leur joie elle a ses fans et parmi lesquels Christian évidemment.
Mai 68,le père de Christian et fier de son fils qui construit des barricades devant son lycée,
Gabrielle ne partagent pas toutes ces idées, mais certaines…. et, a une certaine influence sur
Christian ce qui ne plait pas du tout aux parents.
En pleine bataille de Mai 68 la collègue couche avec le fils, il se crée alors entre eux des liens très puissants, qui ne sont autres que ceux de l’amour.
Le mois suivant, les parents soixanthuitards apprennent que leur fils de 16 ans couche avec une de leur collègue de 33 ans.
Que deviennent toutes ces idées que les parents et leur enfant partageaient ? Ennuyés et perplexes les parents de Christian sont là penauds, que faire ? Comprendre ? Raisonner, Discuter ?
Ils s’y collent, Christian les écoute, les regardent et ne comprend pas cette morale,Gabrielle non plus d’ailleurs et ensemble contestent vivement.
Dans la foulée les vacances d’été arrivent et pour tenter de séparer Christian de Gabrielle ses parents l’envoient passer des vacances en Allemagne….Gabrielle le rejoint et cela ne plait pas du tout au parents.
En Allemagne les amoureux discutent, Gabrielle promet à Christian d’aller discuter avec ses parents lors de leurs retours en France. « Ils comprendront » dit ‘elle.

Effectivement cette femme s’armant de son courage qui est celui de l’amour, s’en va discuter avec les parents de Christian, mais se heurtera plus a la mère de Christian que le père.
La mère de Christian la soumettra à un bombardement en règle de phrases plus acides les unes que les autres, Tandis que le père dans son coin, ne pipe mot.

« Je l’aime, il m’aime, nous voulons vivre ensemble » dit Gabrielle
La mère de Christian « Vous êtes folle, et vos enfants ? »
« Mais, ils sont très heureux avec nous » répond Gabrielle
« Avec vous ? »
« Oui, Christian et moi ! »

Les parents font par la suite appel à un avocat, a des amis du corps enseignant, au proviseur du lycée, rien n’y fera pour tenter de la « raisonner », Gabrielle fera la sourde oreille.
Christian évidemment de son coté conteste avec de plus en plus de virulences les démarches de ses parents.
Le temps passe, il a aujourd’hui 17 ans, il se dit que dans 12 mois, il atteindra la majorité, Mais dés Octobre, les parents de Christian ont décidés d’attaquer entre Christian et Gabrielle. Ils expédient leur fils loin de Marseille…dans les Pyrénées et par là même loin du c½ur de Gabrielle. C’est sans compter sur l’amour de Christian pour Gabrielle, il s’échappe du lycée d’Argeles pour retrouver sa belle. Les parents sont atterrés, toujours aussi lourdingues pour s’asseoir sur leurs préjugés et leur souhait de « sauver » leur minot.
La plainte tombe : « détournement de mineur » il fallait s’y attendre. Au tribunal le juge va s’acharner sur elle, lui demandant si elle sait ou se trouve Christian, bien sur qu’elle le sait, mais ne voudra rien dire, si ne n’est « si vous m’arrêtez il, se tuera » le juge lui réponds, « bien sur que non, il reviendra chez lui »
Elle est arrêté, puis relâchée 36 heures plus tard. Christian est revenu à la table familiale, la barbe naissante et triste il dit à ses parents « il n’est pas question que je vive avec vous ! »
Et vlan…
On l’inscrit au lycée Thiers….il n’y met quasiment jamais les pieds, il est toujours autant amoureux de Gabrielle, mais séparé d’elle, il est épuisé et triste a mourir. On l’envoie de nouveau loin de Marseille, chez sa grand-mère, n’y tenant plus il se fait la cavale, nouvelles
retrouvailles passionnées avec sa belle, « puisque cette folle est incorrigible. »
C’est la loi qui le dit le 14 avril 1969.
Gabrielle franchit la porte de la prison des Baumettes a Marseille, elle ne mange pas, elle ne parle pas, ne bouge plus. Elle sort le 14 juin, passe en jugement le 11 juillet…12 mois avec sursis, mais cette peine tombe dans le cadre de la loi d’amnistie. Donc quelques heures plus tard l’appel a minima du procureur de la République demande une peine de 13 mois fermes non amnistiable, qui écroule Gabrielle sous un coup de massue. (tu m’étonnes) L’affaire est renvoyée au mois d’octobre, que faire et surtout comment et dans quel état jusque là ?
Elle a tout perdu… Christian, qui veut s’engager dans la marine après s’être forcé a bosser comme un damné pour une société de nettoyage tout l’été et qui du coup ne parle plus de se marier a 18 ans …dans deux mois. Certainement qu’elle a perdu sa situation professionnelle ce métier qu’elle aimait passionnément, son avenir.

Le Lundi qui suit Gabrielle ouvre le gaz, se suicide. C’est un voisin qui découvrira le corps de ce petit bout de femme courageuse inanimé, alerté par l’odeur du gaz.
Ayant tenté de vivre son impossible passion, elle laisse derrière elle deux jeunes enfants de 9 ans, ainsi que ce sentiment d’injustice, entre des parents et une justice avec des ½illères qui n’ont pas cru en un amour vrai, aussi vrai que toutes les autres histoires d’amour.
Nous avons le même âge Deep...Tu évoques le printemps de ma vie. A l'époque j'étais à Don Bosco. Inutile de préciser, que si mai 68 avait tourné une grande page sur notre société, il restait tout de même à subir quelques retombées de cette poussière d'antant, parfois…mortelle

Trois semaines après ce drame, le nouveau Président de la République, Georges Pompidou (élu le 15 juin précédent) tenait sa première conférence de presse (genre solennel hérité du Général de Gaulle, et qui a été abandonné depuis). À la fin de la conférence, le rédacteur en chef de Radio Monte-Carlo, M. Jean-Michel Royer, lui demanda ce qu'il pensait de ce fait-divers "qui pose des problèmes de fond".
Sans doute surpris par la question, ou ému par le drame, le Chef de l'État répondit ceci, en se ménageant de longs silences :

"Je ne vous dirai pas tout ce que j'ai pensé sur cette affaire. Ni même d'ailleurs ce que j'ai fait. Quant à ce que j'ai ressenti, comme beaucoup, eh bien,
Comprenne qui voudra !
Moi, mon remords, ce fut
la victime raisonnable
au regard d'enfant perdue,
celle qui ressemble aux morts
qui sont morts pour être aimés.
C'est de l'Éluard. Mesdames et Messieurs, je vous remercie"


( Ah ! délicieux temps où les chefs d’états, ne se contentaient pas lorsqu’ils étaient surpris par une question, d’onomatopée pchitttt…ou de bruits et d’odeurs malencontreuses…Nous avons probablement les orateurs que nos oreilles méritent )
Le poème est en effet de Paul Éluard, écrit dans un tout autre contexte, celui de l'épuration (et de la "collaboration sentimentale" de nombreuses Françaises avec des soldats allemands - drame évoqué avec beaucoup de finesse et de pudeur dans la chanson de Gérard Lenormand, "Warum mein Vater"). Et même si Monsieur Pompidou devait s'attendre à la question, et avait distrait dans ce but quelques vers du poème. Peu importe : l'intention était louable, et l'émotion semble-t-il non feinte.
Et l'on a su, depuis, qu'il avait effectivement ordonné une enquête sur la responsabilité mêlée de l'Éducation nationale et du monde judiciaire, et plus précisément sur le fait que le cas Russier avait échappé aux mesures d'amnistie qui, traditionnellement, accompagnent toute nouvelle élection…

Nostalgie Deep...Nostalgie
Erby KEZAKO a écrit :Belle histoire !!! Merci de me rendre chaque fois un peu moins con et de m'instruire encore ... je ne mourrais pas idiot !!!

Cela dit on comprend au moins pourquoi ça ne marche pas fort entre le PSG et l'OM ;) ..... "La Marseillaise" !!!!! doivent encore l'avoir en travers les parigots Sly
Oh! Mais mon cher Erby, c'est que la Marseillaise a eu vraiment du mal...a subsister:

septembre 1792
La Marseillaise est officiellement agréé par le ministère de la Guerre et entre dans le répertoire militaire. Ce caractère national ne sera jamais officiellement abrogé jusqu'à nos jours. Seul son usage restera sujet aux régimes politiques en place.

janvier 1795
Le Réveil du peuple (paroles de Jean-Marie Souriguière de Saint-Marc, musique de Pierre Gaveaux) s'en prend aux Jacobins et s'oppose à La Marseillaise. Ce chant est interdit le 8 janvier 1796 (18 nivôse an IV).


14 juillet 1795 (26 messidor an III)
Un décret de la Convention déclare La Marseillaise « chant national ».


1800
Après avoir été le chant de ralliement des armées de Bonaparte (campagne d'Italie), La Marseillaise tombe en disgrâce et Napoléon Ier impose un nouvel hymne : Veillons au salut de l'Empire.


1812
La défaite de Russie incite Napoléon à réintroduire La Marseillaise. ( ben voyons )


1814
Louis XVIII interdit La Marseillaise et la remplace par deux chants royalistes : Vive Henri IV! (surnommé « La Marseillaise des honnêtes gens ») et Charmante Gabrielle. ( un peu pédé ce Louis XVIII )


15 mars 1815
Les Cent-Jours font resurgir La Marseillaise, tout comme Veillons au salut de l'Empire. ( Rebelote )


1816
La Marseillaise est remplacée par le Chant français pour servir d'hymne national.


1826
Rouget de Lisle est emprisonné, même si « c'est à la Nation tout entière à rougir des malheurs qui n'ont cessé d'accabler l'auteur de La Marseillaise » (Béranger). ( Le temps des collabos )


28 juillet 1830
La révolution de Juillet (illustrée par La Liberté guidant le peuple de Delacroix) impose à nouveau La Marseillaise dans la rue. Berlioz en signe un arrangement pour solistes et double ch¢ur. La monarchie de Juillet lui préfère cependant La Parisienne (chant populaire allemand, paroles de Delavigne) qui n'arrive pas à s'imposer. ( le temps des collabos et le retour des pédés )

La voici cette fameuse Parisienne

Peuple français, peuple de braves
La Liberté rouvre ses bras !
On nous disait : Soyez esclaves !
Nous avons dit: Soyons soldats !
Soudain Paris dans sa mémoire
A retrouvé son cri de gloire:

Refrains : (Bis)

En avant, marchons
Contre leurs canons !
A travers le fer, le feu des bataillons,
Courons à la victoire,
Courons à la victoire !

Serrez vos rangs ! Qu'on se soutienne !
Marchons ! Chaque enfant de Paris,
De sa cartouche citoyenne
Fait une offrande à son pays
O jour d'éternelle mémoire !
Paris n'a plus qu'un cri de gloire :

Refrain (bis)

La mitraille en vain nous dévore,
Elle enfante des combattants.
Sous les boulets, voyez éclore
Ces vieux généraux de vingt ans.
O jour d'éternelle mémoire !
Paris n'a plus qu'un cri de gloire :

Refrain (bis)

Pour briser leurs masses profondes
Qui conduit nos drapeaux sanglants ?
C'est la liberté des deux mondes,
C'est La Fayette en cheveux blancs.
O jour d'éternelle mémoire !
Paris n'a plus qu'un cri de gloire :

Refrain (bis)



1832
Parce qu'elles incarnent la contestation, La Marseillaise et La Parisienne (?)sont interdites au profit de La Française (paroles de Rousselon, musique de Traullé). Les républicains emprisonnés continuent de chanter La Marseillaise. ( Tenaces )


1836
Mort de Rouget de Lisle.


été 1840
La crise de l'Orient entraîne une flambée nationaliste en Europe qui fait resurgir momentanément La Marseillaise comme ferment d'unité nationale. Dans le même temps, La Marseillaise est chantée par tous ceux qui cherchent à faire tomber Louis-Philippe. ( Revolution )


1848
La Deuxième République tente, sans succès, d'organiser un concours pour la composition d'un nouvel hymne national. Ce régime tombe sans avoir eu le temps de prendre position et d'établir un nouvel hymne. Le «Printemps des peuples» fait retentir La Marseillaise aux quatre coins de l'Europe.


2 décembre 1852
Interdiction dans les lieux publics de La Marseillaise (sans pourtant de décret officiel) au profit de Partant pour la Syrie (romance de 1809 attribuée à la mère de Napoléon III). La Marseillaise accompagne les déportés du Second Empire sur le chemin du bagne.
En octobre 1868, un nouveau concours est organisé pour la composition d'un hymne officiel. ( Impérialiste...comme son tonton celui-là )


1870
Le conflit contre la Prusse incite les armées de Napoléon III à faire appel à La Marseillaise. Ce sursaut national touche rapidement les scènes de l'opéra. Les paroles sont adaptées pour en gommer l'aspect républicain. Même après la défaite de Sedan et la proclamation de la IIIe République (4 septembre 1870), le peuple continue de chanter La Marseillaise, notamment en 1871 pendant la Commune de Paris. Le mouvement ouvrier européen adopte La Marseillaise face aux «traîtres» et aux «rois conjurés». Certains révolutionnaires commencent cependant à la refuser. Louise Michel déclare : «L'Empire l'a profanée, nous autres révoltés, nous ne la disons plus». Les dirigeants de la IIIe République ne se reconnaissent pas d'hymne officiel.


14 février 1878
La Marseillaise est reconnue officiellement comme «hymne national français», sous la pression des républicains majoritaires à l'Assemblée.


1887
Une «version officielle» est adoptée par le ministère de la Guerre après avis d'une commission (présidée par Ambroise Thomas).


1888
Les révolutionnaires et les ouvriers lui préfèrent L'Internationale, chant «antinational». À l'étranger, La Marseillaise continue d'incarner I'esprit révolutionnaire.


1914
Union sacrée autour de l'hymne national.


14 juillet 1915
Transfert des cendres de Rouget de Lisle (« symbole de l'unité nationale » dira Poincaré) aux Invalides.


1919
Les communistes refusent à nouveau de chanter La Marseillaise, au profit de L'Internationale. ( Au contraire des Bolchéviques )


1935
Les socialistes et communistes s'allient et décident de se réapproprier La Marseillaise en la «réconciliant» avec L'internationale.


1939
Réalisation, par Jean Renoir, du film La Marseillaise pour le cent cinquantenaire de la Révolution.


1940
Le régime de Vichy s'approprie dans un premier temps La Marseillaise, mais lui préfère finalement le Maréchal nous voilà ! L'occupant interdit aux Français de chanter La Marseillaise sans que Vichy ne proteste. L'hymne national devient alors un des hymnes des résistants.


13 septembre 1944
Après la Libération, une circulaire du ministère de l'Education nationale préconise de faire chanter La Marseillaise dans les écoles «pour célébrer notre libération et nos martyrs».


1948
La Constitution réaffirme le caractère d'hymne national de La Marseillaise.


4 octobre 1958
L'article 2 de la Constitution mentionne explicitement La Marseillaise comme hymne national.


1974
Le président Valéry Giscard d'Estaing souhaite que l'on revienne à une exécution plus proche des origines de l'¢uvre : il demande à Roger Boutry de réharmoniser l'hymne avec un tempo plus lent, et d'alléger les percussions (« avec trompettes mais sans tambours »).


1981
Le président François Mitterrand revient à la version officielle de 1887, au titre d'une certaine « réconciliation nationale ».
opiOM bientot déclarée fumerie d'interet public :whistling
qu'est ce qu'on est moins cons le soir en parcourant la fumerie (ça depend des topics certes Bye2 )
Pythéas a écrit :Nostalgie Deep...Nostalgie
Elle me rend parfois mélancolique, mais j'aime cette mélancolie lorsque l'on parle de Marseille. Des époques que j'ai connu et même de celles que je n'ai pas connu et que j'aurai aimé connaître, mais je m'y transporte, grâce a de nombreuses histoires (dont les tiennes) lieux ou vestiges qui transiprent de fabuleuses anecdotes sur l'histoire des marseillais. ;)
Le feu au Vélodrome ?…Pas toujours, une tranche de votre histoire et aussi de souvenirs familiaux





Ce vendredi 28 octobre 1938, le mistral, qui souffle depuis la veille, est à son paroxysme, à vous rendre fou ! Comme souvent dans ces conditions Marseille se plie sur elle même. Les commerces et les bars ont rentrés leurs auvents et leurs stores. Aux Nouvelles Galeries, les employés ont pris les mêmes précautions…C’était un bâtiment magnifique amarré à la Cannebière tel un paquebot de béton aux vitrines luxueuses. Le soir, multitudes de lumières lui donnaient un air de gala, les belles de toute la Provence et même de bien plus loin s’y rencontraient, c’était bal tous les jours…Ce midi là, pendant la pause du déjeuner, plus de 1100 personnes se trouvent à l'intérieur, toutes les midinettes Marseillaises, profitant de la pause déjeuner venaient écouter le dernier Charles Trenet en vogue Je chante !
Je chante soir et matin, Je chante sur mon chemin ♫ ♫
Parmi elles, ma tante alors âgée de 23 ans…( Elle est toujours vivante...bonjour tatie ) C’est vers 12h15 que l’on aperçoit de la fumée qui s'élève au rayon des tissus, une vendeuse donne l'alerte. Les portiers, peu préparés a faire face a des mouvements de panique ouvrent les portes en même temps, ce qui provoque immédiatement, un appel d’air aux conséquences dramatiques, les flammes se propagent comme dans une cheminée transformant instantanément le magasin en brasier. La panique laisse place à l’hystérie, les hurlements ajoutent une touche infernale au déjà irréversible désastre, tous cherchent à sortir de ce piège de feu. Au rez-de-chaussée, c'est la panique, les gens se piétinent. Dans les étages, des femmes, affolées, se précipitent aux fenêtres, prêtes à se jeter dans le vide. Des gens s'évanouissent d'autres, se transforment en torches vivantes.

Les secours tardent à arriver, plus tard, une grande polémique s’installera a cause de cela. " On signale l'origine du feu à 14h25 et le premier appel, provenant de l'agence d'Air France située en face du magasin n'est enregistré qu'à 14h37 "….De plus, les badauds, malgré les efforts de la police, s'agglutinent sur la chaussée pour ne rien perdre du spectacle. Soudain, les vitres explosent sous l'effet de la chaleur et des langues de flammes, traversant la Canebière, comme lancées par un bazooka, viennent lécher la façade du Grand Hôtel Noailles, d'où l'on évacue les délégués du Parti radical en congrès ce jour là… Édouard Daladier et les ministres sont hébergés à la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Les autres clients de l'hôtel sont accueillis sur les paquebots Patria ( mon père y était de service ce jour là ) et le D'Artagnan mis à disposition par les Messageries maritimes.

[Image: galerie.gif]

Une épaisse fumée se répand sur la ville. L'incendie se propage aux maisons voisines, sous l'effet du vent. Daladier, hors de lui, s'écrie devant un journaliste de Marseille-Matin: "Qui commande ici? Il n 'y a donc pas un homme pour diriger? C'est lamentable!" De son côté, Édouard Herriot appelle en renfort les pompiers de Lyon. Indéniable, l'incurie de Marseille saute aux yeux de tous. Les pompiers, mal équipés, sont gênés par 10 000 spectateurs qui encombrent la place. Ils disposent de trop peu de lances, et l'eau manque de pression pour atteindre les étages. Les échelles sont trop courtes. Les prises de tuyaux ne s'ajustent pas aux prises d' incendie. Les hommes du 14 1 e RIA, du 8e tirailleurs sénégalais, des gardes mobiles et des marins mettent en place un cordon de sécurité pour contenir la foule. On déroule sur la Canebière d'énormes manches à eau qui puisent l'eau dans le Vieux-Port pour la projeter sur les toitures. Les sauveteurs reçoivent le renfort des pompiers de Toulon, Berre, Arles, Miramas, Martigues, Tarascon et arrivant à minuit par train spécial, de ceux de Lyon. Toute la nuit la lutte contre le feu se poursuit. Au soir du 28 octobre, un premier bilan fait état de 4 morts et 29 blessés.
[Image: chr899.jpg]
Mais le bilan définitif sera beaucoup plus lourd : 73 victimes, des dizaines de blessés et des dégâts matériels considérables. Quelles sont les causes? L'hypothèse d'un mégot jeté par un ouvrier travaillant sur le chantier a été avancée. Le feu aurait couvé puis éclaté lorsque les employés auraient ouvert et les portes du rez-de-chaussée, entraînant ce fameux appel d'air, aggravé par l'ouverture des fenêtres dans les étages et la folie du mistral.
[Image: chr472.jpg]

Henri Tasso le maire est destitué. La sanction tomba le 20 mars 1939 Marseille fut mise sous tutelle. Le Préfet Surleau fut chargé d'administrer la cité. Il fallut attendre la Libération pour que Marseille retrouve un maire provisoire. Il s'appelait Gaston Defferre.
Mais il est vrai qu’entre temps, c’est la France entière qui fut mise sous tutelle…pour un feu qui aura duré quarante jours entre le 10 mai et le 17 juin 1940 et qu’elle n’a pas su éteindre non plus …A la suite de notre incendie, une Commission de réorganisation fut constituée par décret du 24 décembre 1938 présidé par le préfet des Bouches du Rhône.

Le gouvernement décide de réorganiser le service des pompiers de Marseille. Ainsi sera créé le bataillon des marins-pompiers de Marseille, ( dont mon jeune frère en fut partie…bien plus tard )…seul point positif de cette triste affaire. Les travaux de la commission aboutirent, en outre, à la commande d'un important matériel moderne, à l'établissement d'un programme de casernes et postes, elle prévoyait l'implantation de tout un réseau de bouches d'incendie.
Quelle terrible et envoutante histoire à la fois. Les photos sont saisissantes. Marseille a connu son TITANIC.
Marseille, 2603 ans a vu, connu des personnages haut en couleur, traversé les siècles de son histoire, alterné les rires et les larmes.
Voici une autre histoire Marseillaise, qui se situe il y a quelques 124 ans.

La catastrophe de Furiani, qui endeuilla la France le 5 mai 1992 et qui nous priva pour l’anecdote d’une victoire, pourquoi pas d’une victoire en finale, donc d’un doublé supplémentaire, rappelle ce qui advenu cent onze ans plus tôt, le 14 août 1881, dans les arènes Marseillaises ! Jusqu’au bilans qui se ressemblent : dix-sept morts ici, vingt là, et, au bout du compte, (et du procès) des peines dérisoires, chacun se renvoyant la responsabilité de la catastrophe.
Mais venons en au fait. Et à cette Histoire, qui fait partie de l’Histoire de Marseille.
Sur toute la Une du Petit Marseillais du 15 août 1881, s’étale un titre qui résonne comme un glas :
« la catastrophe du Prado 120 victimes»
Le texte débute comme un faire-part de deuil : « notre ville est sous le coup d’une émotion profonde causée par une catastrophe épouvantable, qui a eu lieu, hier dimanche, vers 17 heures 15, dans l’enceinte préparée pour servir de champ de course de taureaux et établie dans la première avenue du Prado, au n° 127, sous le nom d’Arènes Marseillaises »
On y apprend qu’un « toréador » (sic) madrilène, nommé Don Pedro Fernandez, (en fait un imprésario) sa quadrilla et une manade, ont voulu donner aux Marseillais le spectacle d’une corrida. Mais Marseille, qui n’est pas une terre de tradition, ne possède pas d’arènes.
Qu’à cela ne tienne : Don Pedro s’adresse à un « entrepreneur » de spectacle Marseillais, qui se fait fort de mener à bien la construction. En quelques semaines d’un champ clos en bois, en bordure duquel il ferait édifier huit rangs de gradins, non pas en amphithéâtre, mais en ½ cercle, constitué de deux étages superposés, d’une capacité totale d’environ 1200 places. Pour cela, il loue un terrain vague de l’avenue du Prado, non loin du stade vél’ actuel et tout proche du Bd de Louvain actuel. Il s’adresse à un charpentier qui, pour 4500 francs de l’époque, accepte de se charger de l’ouvrage.
Autorisation est demandée auprès de la préfecture, qui donne son accord à condition qu’un architecte de la Ville s’assure de la conformité et de la solidité de l’ensemble.
Il faut croire que rien de suspect n’attire l’attention des spécialistes, puisqu’un mois à l’avance les murs de Marseille se couvrent d’affiches multicolores annonçant la GRAN CORRIDA pour le dimanche 15 août.
Comme il se doit, la corrida est prévue alos cinquo de la tarde, à 5 heures du soir, quand la canicule estivale s’atténue relativement.
Mais dès 14 heures on ouvre les portes et la foule se précipite sur les échafaudages de bois surplombant l’ovale de sable entourée de talanquères, ces barrières à l’abri desquelles les toréros observent le comportement du fauve avant d’entrée en lice.
Le programme – rare à Marseille – attire aficionados et curieux.
« Le cirque est plein du haut jusque en bas » On crie, on s’interpelle, on tape des pieds, on s’impatiente.
D’autant plus que, pour l’instant, le spectacle est dans la rue : la quadrilla, matadors en habits de lumière en tête – défile en ville depuis la Cannebière (avec 2 n) précédé par la peña…de St Giniez !
Sur le passage du cortège bariolé, qui parcourt la rue de Rome, une foule énorme se presse. De nombreux badauds lui emboîte le pas. Un défilé spontané se forme, si bien que la troupe grossit au fur et à mesure que la quadrilla approche des « arènes » improvisées.
Il est 16 heures 30. Depuis deux heures et demie, à l’intérieur la foule bout, à tous les sens du terme.
Voilà les matadors à pieds d’½uvre.
On ouvre un passage aux toreros. Mais, à Marseille, la resquille est un sport national. Profitant de la faiblesse du service d’ordre (une vingtaine de sergents de ville sous les ordres du commissaire de police du Boulevard d Baille)…les plus hardis s’engouffrent à la suite des matadors et des musiciens. Les agents de police et les employés du commissaire sont impuissants à contenir la poussée. La foule se rue dans l’enceinte aux places réservées. On s’élance, on franchit les grilles On escalade les gradins, on s’arrache les dernières places assises, on se bouscule, on se piétine, on s’entasse, malgré les cris et les protestations, dans une pagaille monstre.
Sur les gradins surchargés, plus un espace libre. On n’aperçoit plus qu’une marée de chapeaux et de casquettes. L’édifice de bois supporte au bas mot le double de spectateurs prévus !
Si bien qu’un instant, le commissaire envisage l’interdiction du spectacle. Peut-être hésite t’il devant l’émeute possible des porteurs de billets…
De guerre lasse, face à l’insistance de « Don Pedro » et de l’entrepreneur réalisateur de cette arène, le commissaire cède. Il n’a pas le c½ur de priver la foule de son cruel plaisir.
Mais sur les gradins du haut, les moins excités commencent à éprouver une certaine inquiétude. On dirait que « ça bouge ». Illusion ? Ou bien sont-ce les trépignements de la foule en délire qui applaudit au sacrifice du premier fauve noir ?
Certains se sont carrément levés et tentent de gagner les sorties. Pas facile, quand on est serré comme un banc de sardines.
Le troisième toro vient de bondir dans l’arène au milieu de hurlements.
L’inspecteur de police, qui observe d’un ½il inquiet les gradins, sent son c½ur sauter dans sa poitrine. Pas de doute : les forts poteaux qui soutiennent l’édifice tanguent comme un bateau ivre.
« ça craque !»
Le cri jaillit de centaines de poitrines. Mais beaucoup croient à une ruse pour libérer des places.
Le policier n’a ni le temps ni les moyens de donner l’alerte. Dans un craquement sinistre, la partie gauche des gradins supérieurs vient de s’écrouler sur ceux du dessous !…
Aussitôt, sur la partie restée intacte, c’est la panique.
Le mouvement de la foule affolée, se dressant comme un seul homme, accélère l’écroulement. Le reste de l’amphithéâtre s’effondre !…
« Il y eut un cri immense de terreur suivi d’un terrible silence », écrit le Petit Marseillais.
Un silence s’abat sur l’arène, bientôt rompu par les râles d’agonie et les cris de souffrance, les hurlements d’hystérie de centaines d’hommes et de femmes choqués, éclaboussés de sang.
Le nuage de poussière est si épais que les premiers sauveteurs sont incapables d’intervenir tant qu’il n’est pas dissipé.
Figés d’épouvante sur le rond de sable, leur muleta en main, les toreros sont rejoins par les spectateurs épargnés. Tous contemplent l’épouvantable spectacle de ces dizaines de corps écrasés, de ces crânes fracassés, de ces survivants emprisonnés sous les pièces de bois de l’énorme charpente. Les blessés errent parmi les débris matériels et humains à la recherche d’un parent, d’un enfant. Aux cris de souffrance se mêlent les cris d’angoisse.
Pendant ce temps, le toro oublié, a profité de la panique pour s’enfuir ! Pris de terreur, il a foncé vers le terrain vague voisin. Puis, sa fuite lui paraissant sans objet il s’est arrêté de lui même. Les péons accourus retrouveront l’animal broutant au pied d’un réservoir et n’auront aucune peine à le ramener vers les voitures à bord desquelles lui et ses congénères avaient gagné Marseille !
Les premiers secours arrivent de la rue Lantier, toute proche où se trouve la pharmacie centrale militaire. Le pharmacien major répartit ses hommes en hâte pour retirer les survivants des décombres, placer des garrots, transporter les plus touchés hors du mieux de la catastrophe et notamment vers l’Hotel-Dieu. Les pompiers, puis un détachement de troupe arrivé du parc à fourrage, ainsi que les gendarmes à pieds et à cheval, dont la caserne est toute proche, arrivent très vite en renfort.
Le commissaire central est accouru, ainsi que le maire de Marseille, Jean Batiste Brochier.
En ville, la nouvelle de catastrophe s’est répandue comme une traînée de poudre. Si bien qu’à six heures du soir une foule considérable a envahi les allées du Prado. Des curieux morbides comme toujours, mais surtout des familles, des amis, à la recherche d’un parent, d’un être cher, parmi ces corps sans vie ou souffrants, étendus dans la cour de l’infirmerie militaire, sur des brancards improvisés : volet, échelles, planches.
Tandis que des gens agonisent dans les hôpitaux de Marseille, où son imprévoyance les a conduits, quand ce n’est pas à la morgue, le constructeur de l’arène, Mr Charles Bayle, convoqué dans le cabinet du magistrat, s’affronte avec le patron des « toréadors ». Il refuse de lui régler les 1 100 francs promis, « le spectacle n’ayant pas été exécuté jusqu »au bout !…
Trés bon Deep...

Moi, j'écris Cannebière et Canebière des deux manières, par contre:
Le site de la ville de Marseille l'écrit avec 1
http://www.mairie-marseille.fr/vie/urbanism/pos.htm
Mais le site du ministère de la culture avec 2
http://www.culture.gouv.fr/public/mistra...=MARSEILLE

Le dictionnaire Hachette en met 1, l'hôtel Cannebière s'en met 2...Et si tu veux trancher la question avec Google.fr...voici ce que l'on te propose:

Un de la Cannebiere
"Un de la canebière" 2003. mise en scène Jacques Duparc. chorégraphie Laurence Fanon.
http://www.fanonl.net/avignoncann.htm - 3k - En cache - Pages similaires


Petite histoire:

Canebière vient de Canèbe (chanvre), en italien Canapa. L'emplacement de cette rue était autrefois occupé par des cordiers,* et appartenait à une famille fort riche la famille d'Albertas. Dès le seizième siècle, la municipalité marseillaise voulait y faire construire des maisons, mais le propriétaire exigeait du terrain un prix exorbitant. On plaida; le procès dura cent cinquante ans, bien qu'on fût loin de la Normandie,( p'tet ben qu'oui, p'tet ben qu'non ) et ce ne fut qu'en 1766 qu'un arrêt mit la ville en possession de la Canébière, moyennant une indemnité de douze mille francs. Le propriétaire refusa de toucher cette somme qu'un magistrat alla déposer sur les marches de l'escalier de son hôtel en exigeant un reçu du suisse. ( le bedeau )


*...Je ne sais pas si tu te souviens, mais j'avais rétorqué quelque part en Ardèche à l’occasion d’un post sur le bien fondé ou non de la consommation de cannabis, que le chanvre qui poussait jadis sur la Canebière ne servait en aucun cas pour être fumé…Au cas où l'on nous aurait attribué en plus de notre goût prononcé pour les substances annisées, quelques échapatoires artificielles :nono1:

Ps: Tu remarqueras que Canèbe prend un "N" et Cannabis 2...Mystères de la langue Françaaaiiise !
:up Merci! un parcours initiatique et de plus un vrai regal!
Pythéas a écrit :*...Je ne sais pas si tu te souviens, mais j'avais rétorqué quelque part en Ardèche à l’occasion d’un post sur le bien fondé ou non de la consommation de cannabis, que le chanvre qui poussait jadis sur la Canebière ne servait en aucun cas pour être fumé…Au cas où l'on nous aurait attribué en plus de notre goût prononcé pour les substances annisées, quelques échapatoires artificielles :nono1:
Exact Pythéas, je me souviens. :)
Je me souviens aussi de tes récits sur tes aventures en mer. Mais pas très bien, un petit rappel me ferait un bien fou. ;)
Ouf !…Je n'arrive pas à mettre la main dessus...
Le voyage de Pythéas (façon moi) a disparu, ( il doit être dans les profondeurs de l'Off, si tant est qu’il y a du fond, dans la nouvelle version) avec...les premiers pirates! Un jour peut être, je m'y remettrai

Ps...Et " C'est arrivé un jour au vélodrome " Tu l'as sous la main toi ? :D
Nul n’est prophète en son pays, nous le savons tous…La France et même Marseille ont été particulièrement ingrate avec mon prestigieux inspirateur. Cependant, ailleurs et plus précisément en Angleterre, on reconnaît de plus en plus la grande importance des découvertes du marin marseillais et surtout ses talents évidents de géographe. La très sérieuse encyclopédie Ipedia à menée une véritable enquête et j’ai l’honneur de vous en livrer quelques conclusions.

Ce que nous apprenons déjà avec un maximum de certitude c’est que Pythéas a vécu de 380 à 305 Av-JC. C’était un négociant, qui certes avait appris la géographie mais qui possédait une certaine intrépidité pour se qualifier aussi d’explorateur.

Ce fameux voyage, les Britanniques le situent aux alentours de –330 à -320. Pythéas avait donc 50 ans quand il prit la mer…Un âge considérable à une époque où la durée moyenne d’une vie d’homme était de 40 ans ! Il a donc voyagé au Nord d'une région immense de la Grande-Bretagne, ce qui fait de lui, le premier navigateur à décrire le soleil de minuit, l'aurore boréale les glaces polaires…et bien sur la faune et les êtres qui s’y rapportaient.

Pythéas a décrit ses voyages dans un livre sur l'océan. Il n'a pas survécu suffisamment longtemps pour étayer ses récits et c’est là son drame, allez expliquer que des blocs de glace gros comme des montagnes flottent sur la mer, que le soleil ne se couche jamais dans certaines régions, qu’il y a des trous dans le ciel au moment de l’aurore et que probablement les Dieux regardaient chaque homme par-là…Il fallait être couillu croyez-le pour avoir osé braver tant de croyances, générées par autant d’ignorance. Fallait-il être très en avance sur son temps ou tout simplement inconscient ?

Les hommes de tout temps ont su profiter du malheur des autres. Le livre de Pythéas le solitaire, longtemps considéré comme un conte d’affabulateur a été tellement cité ou paraphrasé par les plus divers auteurs, que la seule chose que l’on peu dire de cet ouvrage, c’est qu’il a été le premier à passer dans le domaine public, sans avoir jamais rien rapporté à son auteur…Sinon qu’un quasi-bannissement. Si la justice anglaise ( seule valable en matière de règlement maritime international) avait été en fonction en ces époques antiques, elle aurait très certainement appelé à la barre, non pas celle qui conduit le navire, mais celle qui mène à la justice, un certain Polybe, historien grec, déporté comme otage à Rome, ami de Scipion, qu’il accompagna dans ses campagnes contre Carthage en-146 et qui entre 125 et 120 av. J.C a véritablement pillé les écrits de Pythéas pour écrire ses histoires, qui passent pour une source inégalée sur l’antiquité romaine et hellénistique. Ainsi que Strabon qui lui carrément 100 ans plus tard décrit dans sa géographie, tous les pays alors connus et donne une étude socio-historique des peuples qui les habitaient…Sans avoir bougé de chez lui.

Il faut dire tout de même et ça, c’est un commentaire personnel, que les Anglais sont très intéressés par une revalorisation du rôle de Pythéas dans la découverte de leur île. Officiellement ils rentrent dans le concert européen avec Jules César en –55, leur donner 280 ans d’ancienneté supplémentaire, n’est pas pour leur déplaire. Cette réaction, nous la trouvons aux Etats-Unis, où depuis que l’on a la certitude que les Vikings ont devancé Christophe Colomb, on essaye de faire oublier son rôle de découvreur et que la Santa-Maria n’est finalement pas plus prioritaire…que le May flowers.

Donc, Pythéas est accusé de documenter un voyage, qu'il pourrait ne jamais avoir fait.
C’est que le début du voyage de Pythéas est déjà un mystère.

En ce temps là, Marseille était dirigée par une oligarchie marchande, les six cents Timouques.
Les Massaliotes ont pour régime politique la constitution aristocratique la mieux réglée de toutes celles de ce type. Ils ont institué un collège de 600 membres qu’ils appellent Timouques et qui conservent leur titre pendant toute leur vie. Quinze d’entre eux forment un conseil supérieur auquel est confiée l’exécution des affaires courantes. Une préséance est observée à l’égard de trois des leurs, qui disposent de pouvoirs considérables.
Mais pour devenir Timouque, il faut jouir des droits de la cité depuis trois générations et avoir des enfants. Les lois sont les lois ioniennes ; elles sont affichées en public.
Ainsi pour le mariage (important pour les fondations coloniales), le couple fondateur est un couple royal, la femme a choisi le Grec venu de loin au détriment de ces compatriotes. Or du côté grec, on se montre très avare du droit de cité et des droits politiques parce que les cités sont petites et n’arrivent pas à créer un véritable état unifié comme le fera Rome. La naturalisation par la cité restant exceptionnelle à Athènes (bien que l’on y invente le mot méthèque,) Massalia n’imposera que la filiation paternelle (droit du sang).

Donc, ce conseil supérieur envisageait d’élargir son champ commercial en direction de l’Atlantique afin de limiter les risques et d’économiser les frais de convoyage de l’étain et de l’ambre par voie terrestre à travers le territoire celte.
Mais les colonnes d’Héraclès (Gibraltar) étaient alors aux mains des Carthaginois qui entendaient bien conserver le monopole du commerce maritime hors méditerranée.
Les Archontes ( principaux magistrats ) de Massalia demandèrent donc à Pythéas de tenter de gagner la mer Boréale et de revenir par la route de l’Est, qui, croyait-on, devait rejoindre la mer Noire ou la mer Caspienne par l’intermédiaire des fleuves russes. Pythéas, « simple particulier sans fortune » accepta la mission, officiellement animé par des objectifs commerciaux, mais sans doute aussi désireux de vérifier ses théories géographiques et astronomiques.
C’est à bord d’un Pentécontor, qu’il prit la mer…
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Il longea tranquillement la côte jusqu’à Ampurie (Ampuriabrava) un comptoir fondé par Marseille.
Après douze jours de navigation, il atteignit les colonnes d’Héraclès bloquées nous le savons, par les Carthaginois. Ceux-là, depuis 530 avant J.C., interdisaient l’accès à l’Océan Extérieur (Atlantique) afin de préserver le monopole commercial de leur comptoirs océaniques. Pourtant Pythéas parvint à franchir le détroit sans problème. Certains pensent qu’il aurait navigué de nuit, trompant la vigilance des guetteurs, d’autres estiment plus vraisemblable qu’il ait négocié un accord commercial avec les Carthaginois.
Six jours plus tard, il doublait le cap Sacré (Saint Vincent).
En suivant la même route que le Carthaginois Himilcon (un siècle plus tôt), il remonta de cap en cap la côte atlantique de la Gaule jusqu’en Bretagne où il nota la présence d’un nombre considérable de petites îles. Il doubla le cap Kalbion (Pointe du raz) à 150 stades duquel se développait un n½ud de courants dangereux autour de l’île d’Occimor (Ouessant).
Il se dirigea ensuite vers la Cornouaille et atteignit les îles Kassitérides (Sorlingues) aujourd’hui disparues à l’exception de l’île Scilly . Il put y observer l’extraction de l’étain. Puis il fit voile vers l’île d’Ictis (Ile de Wight) où il effectua une courte escale avant de remonter le long des côtes d’Albion (Angleterre) dont il explora une grande partie à pieds. Ce fut le fait de se trouver face à un mur de falaises blanches qui fit baptiser l’île « Albion » de albus : blanc.
Il passa beaucoup de temps avec les peuples de cette nouvelle contrée. Les Celtes nommaient ces « sauvages » qui se peignaient le corps, les Britannis, du celtique « brith » (bariolé) d’où le nom de Brithénès : L’île des hommes peints, que les Romains appelleront les Pictes, du latin « pictis », peint. Pythéas précisera que ces « sauvages » étaient en fait « des gens très simples, bien éloignés de la ruse et de la méchanceté des gens d’aujourd’hui et qui boivent, non pas du vin, mais une boisson fermentée à base d’orge…et qui fait roter !! ».
Il contourna cette grande île et pour la première fois, il donna une estimation exacte de sa taille et de sa forme. Elle avait la forme d’un triangle allongé dont les trois sommets étaient : Belerium (Cap Land’s End), Kantium (le Kent) et Orca (les Orcades) et dont les côtés étaient dans le rapport : 3 – 6 – 8 . Il l’estima distante de 1 700km de Massalia (en réalité 1 800km).
Pythéas repartit alors en faisant voile au large et au bout de six jours, il aborda une grande île qu’il baptisa Thulé. Ses connaissances maritimes étaient telles qu’on peut éliminer toute confusion possible avec les Shetland, les Féroé ou la côte de Norvège… Pythéas aurait donc découvert l’Islande, pays où le jour et la nuit « durent six mois » ! Les « barbares » de l’île lui montrèrent « l’endroit où le soleil disparaît pendant six mois, mais où, l’été, les nuits sont éclairées ». Mais un problème subsiste : l’Islande est située à bien plus de six jours de navigation du nord de l’Angleterre ! Alors ?… Le mystère demeure entier !
Poursuivant donc sa route vers le nord, il dépassa le 65ième parallèle, explora peut être le fjord de Trondheim, mais dut rebrousser chemin face aux conditions de navigation devenues épouvantables et terrorisant ses marins. « Il n’existe plus de véritable terre, ni de mer, ni d’air, mais une combinaison de ces éléments. Tout ce qui existe se trouve en suspension, rendant la navigation et la marche impossible ».
Il redescendit cette fois par la côte Ouest de l’Angleterre et découvrit au passage l’Irlande, mais ne s’y arrêta pas.
Enfin ayant effectué un tour complet de la Grande Bretagne, il remonta la Manche et la mer du Nord en direction de la mer Baltique vers les pays de l’ambre. Il doubla les îles de la Frise, longea les côtes occidentales du Slesvig et aborda une île immense: ABALUS ? ? ? qu’il baptisa « Royale » en souvenir de l’Atlantide. Il pourrait s’agir de l’île d’Héligoland. Les habitants de cette île produisaient beaucoup d’ambre dont ils faisaient le commerce avec les Guiones (Teutons). Il est peu probable qu’il ait dépassé le cap Skagen et pénétré dans la Baltique.
Sur le chemin du retour, il explora encore un estuaire profond, peut-être celui de l’Elbe.
Son périple terminé, il retourna à Massalia par le même chemin qu'il en était venu, en disant par la même occasion adieu à la théorie que l’Europe pouvait se contourner par navigation…



SA DEMONSTRATION ( Je relève les copies ) Wacko

A partir d’un lieu (L) donné, il suffit de viser à la fois le pôle céleste (P) et l’horizon (H).

Les deux directions polaires célestes (LP) et (OH), parallèles et coupées par la sécante (LH), déterminent des angles alternes internes PLH et LHO de même mesure.

Dans le triangle HOL, les angles LHO et HOL sont complémentaires.

De même, les angles HOL et LOE sont aussi complémentaires.

Donc les angles LHO et LOE ont même mesure…

…et donc aussi les angles PLH et LOE.

Conclusion : la latitude d’un lieu L (angle LOE) est égale à l’angle que fait en ce lieu la direction du pôle céleste avec l’horizon (angle PLH).


[Image: circonpyt.jpg]

Il suffit de se déplacer exactement vers le nord d’une certaine distance, de recommencer la mesure… et la différence de latitude obtenue indique quelle portion angulaire de la circonférence terrestre représente la distance ainsi parcourue.
Un tel déplacement vers le nord est parfaitement possible en mer. C’est ainsi que Pythéas put estimer à 700 stades la valeur du degré et, en multipliant par 360, calculer que la terre avait une circonférence de 252 000 stades, soit 39 500 km en unités actuelles.



Mais le génie visionnaire de Pythéas, lui permit d’imaginer qu’au-delà des terres connues, il en existait d’autres! « Si je calcule la courbure de l’Europe et la courbure du Monde, je suis obligé de concevoir une sphère au rayon si grand et à un monde habité si étroit par rapport à ce qui doit être dans l’étendue, que je ne peux que penser à d’autres terres au-delà de l’immensité de l’Océan ».

Comment voulez-vous qu’avec une telle théorie, il soit bien accueilli de retour à Massalia 320 av JC ?. D’autant que la mission qui lui a été confiée fut un fiasco total. La route de l’ambre et de l’étain qu’il avait ouverte se révélait inexploitable, les Carthaginois ne pouvant que s’opposer à ce trafic leur passant sous le nez.

Pythéas avait aussi découvert d’un coup trop de choses qui dérangeaient les convictions de ses concitoyens. Et en ce temps là, il fallait que la Méditerranée reste au milieu de l’univers! coûte que coûte...
Et beh !
4H du mat' tout seul sur le forum, dans une atmosphere digne de la fumerie (le brouillard quoi) j'ai été litteralement transporté en -330 av JC ! Hormis le passage "mathématique" (que j'ai zappé car ca me procurer des vertiges..) ca se lit a toute vitesse !
Une bien belle épopée ma foi ! Mf_doof
(Et en plus je me coucherai moins con ! )
On m'a offert récemment un superbe bouquin (de Hugues JOURNÉS et Yvon GEORGELIN) retraçant les voyages de Pythéas et illustré de magnifiques aquarelles de J.Marie GASSEND. Tant pour le texte que pour les aquarelles je vous le conseille.

Les Éditions de la Nerthe - 156, allée des roses - 83190 Ollioures - Provence
Je vais me le faire payer, merci Erby ;)
En plus c'est un "beau livre"...Té, je ne vais même pas attendre, je viens de me le commander à la FNAC...Tant la critique me plait...
LA DEDICACE DE L'ILLUSTRATEUR : Archéologue au CNRS, j'ai fait une thèse sur l'architecture navale des bateaux de l'Antiquité ; je peins aussi des aquarelles que mes deux co-auteurs, un helléniste épris de littérature, et un astrophysicien marin dans l'âme, ont eu la faiblesse d'apprécier et de mettre en valeur avec la complicité d'un éditeur. Tous ensemble nous sommes tombés amoureux de Pythéas, un astronome marseillais du IVe siècle av. J.-C. qui mena la première exploration scientifique à la découverte de Terres jusqu'alors inconnues. Pythéas est le premier méditerranéen qui explore l'Océan, découvre l'île de Thulé et pénètre en mer Baltique. A ses observations astronomiques et maritimes se mêlent des anecdotes vivantes et l'exotisme des contrées lointaines. Ses descriptions de l'Océan où la mer monte et descend, des contrées nordiques où le Soleil ne se couche pas l'été, du poumon marin (la banquise) où tout est confondu : la mer, la terre et l'air, des îles Cassitérides où l'on transporte l'étain dans des barques en osier cousues de cuir, d'une île Royale où l'on ramasse l'ambre en grandes quantités... n'est-ce pas là les histoires d'un marin, vite traité de menteur. Les siècles lui ont donné raison sur tout. Ses mesures de latitudes et de distances servirent de base aux premières cartes du monde, ses observations du pôle céleste et de l'obliquité de l'écliptique seront utilisées par les astronomes des temps modernes, son explication du Soleil de minuit aux hautes latitudes et des marées dues à la Lune seront reconnues par tous. Les noms que Pythéas a cités sont entrés dans l'Histoire : Kabaïon, la pointe de Penmarc'h, et Uxisama, l'île d'Ouessant, déjà escales des marins sur la route des Cassitérides ; les îles Britanniques, où les Barbares battent le blé dans des granges à l'abri de la pluie, le port de Bergen en Norvège et, à six jours de navigation à partir des Orcades, la mythique Thulé (l'Islande). (Jean-Marie Gassend)