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Version complète : GDB–OM,éviter le choc du gâchis,ou comment l’épique gironde m’avait fendu le coeur
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[FONT=&quot]L’[/FONT]affiche OM vs Bordeaux, la gironde équipe du Président immaculé, est ce qu’on nomme trivialement un choc.
Pour moi cela s’entrechoqua à pic deux bonnes heures avant la fin d’un jour ouvrable où mon patron m’invita, sans rire, à rentrer chez moi pour prendre un repos bien mérité. Là, je me suis dit que je rêvais tout debout ! J’avais une petite mine, qu’il disait. Le temps de l’incongruité passé, soit une bouche bée plus tard, vous auriez fait comme moi et votre petite mine aurait sauté sur l’occasion. Donc, ni une, ni deux salamalecs du style « je n’en ferai rien », disons trois pour faire bonne figure de contrition, et j’ai tourné l’étalon dare-dare direction l’écurie. Je passais au trot devant mes collègues médusés par tant de magnanimité à mon endroit, sans toutefois me défaire de cet air de sollicitude navrée propre au parfait faux cul touché par la grâce patronale. Inutile de préciser que mon Smiley intérieur fendu par une tranche de pastèque faisait des bonds de cabri et des doigts d’honneur en rafales.
Rentrer plus tôt fût une belle surprise. Et dans le mot surprise, il y a : SUR. Comme sûr de soi. Pourtant cela commence par une évidence qui part en quenouille au fil du pas, une fois franchi celui de votre porte. C’est l’histoire du Petit Poucet remontant un chemin soudain émietté par le doute. Ça continue bêtement par un jean d’homme gisant en vrac sur le tapis, et un soutif qui le chevauche tel un scapulaire de dentelle, il y aussi ce cadavre de chemise déboutonnée au pied du lit et cette paire de chaussettes en boule qui ne m’appartenait pas. Pas plus que le jean, ça va de soi. C’est l’histoire d’un : « Pénélope, c’est moi ! » qui se perd dans la pénombre d’une chambre aux rideaux tirés.
Dans surprise, il y a :PRISE. Comme prise sur le fait accompli.
Pénélope, ma gironde moitié, tira brusquement le drap sur sa poitrine perlée de sueur, le type pivota sur lui-même pour me faire face et passa sa main dans ses cheveux en pétard pour se donner une mâle assurance. Le premier truc qui m’est venu en tête, c’est qu’il ressemblait à Christophe Dugarry. Un réflexe pavlovien de forumiste invétéré a failli faire applaudir mon Smiley intérieur qui vira illico au vert blême au souvenir des chaussettes en boule.
Boule, était le mot ad hoc mon capitaine.
Le reste ne fut qu’un chaud effroi. Je me tins coi, sans mot possible. Incapable de regarder en face ma moitié et le tiers alités. Je fixais indistinctement le milieu du drap housse matrimonial. Sans geste. Le regard rivé sur l’horizon vallonné d’une couette et un vague pli en Z qui ne voulait rien dire, ou zéro peut-être.
Je faisais tapisserie devant Pénélope, infoutu de bander l’arc que formait mes bras ballants. Électrisé tel un gardien sur sa ligne. Je venais de prendre une mine en pleine lucarne délogeant au passage une étoile de confiance au champion du monde des cocus. Puis il est sorti de ma poule. Mon Smiley en relâcha sa mâchoire de deux crans de sûreté vers le bas. Mon honneur aussi.
Le traître ne s’est pas fait prier et s’est extirpé prestement du lit comme seul un homme musclé des lombaires peut le faire. Il a enfilé son jean à 500 boules et il s’en est allé, la queue haute et le trou de balle moqueur tel le chat de gouttière qui a bouffé dans ta gamelle.
J’en étais toujours au point zéro, même si depuis le départ du gars, le pli avait évolué en un aplat humide qui rappela implacablement au petit-fils d’instituteur, que j’étais, les contours d’un département. Dites trente-trois. Chef-lieu : Bordeaux, Sous-préfecture : Arcachon, Libourne... Mon cerveau conditionné à l’école de Grand Papa l’avait reconnu sans coup férir. Un tracé géographique net avec l’estuaire et tout … Aucun doute n'était possible: La Gironde.
Pénélope ! saleté !, répétais-je à l’envi, attaché à mon moi de misère. J’étais l’Ulysse qui n’aurait jamais dû rentrer chez lui et qui vit sa balise Argos mourir sur les côtes flottantes d’un estuaire mal embouché.
Ces secondes de décérébration à fixer une tâche de sperme cartographiée me plongèrent dans un abîme de perplexité. Ma voie était lactée. Voilà que d’un premier jet, je partais en vrille pour l’odyssée du sidéré, jeté dans un vortex sans fin, aspiré dans le puits de l’espace-temps, projeté dans le troublant trou noir de l’abyssal univers...
Et c’est à ce point de non retour que je touchais le fond du front. Un Big Bang providentiel qui m’ouvrit l’esprit et sonna enfin la régénération neuronale de l’homme légume planté en pot de déconfiture cosmique au milieu de nulle part.
J’avais heurté la table basse.
Mes yeux virent trente-six chandelles et mes bras moulinèrent à vide dans les particules élémentaires d’un rayon de soleil couchant. Un cauchemar bon sang ! Un rêve à la con. Comble du grotesque, je me retrouvais les quatre fers en l’air, dans la posture d’un agneau de méchoui, coincé entre la table basse du salon et le canapé d’où j’avais lamentablement chu ; suant tel le salami de pique-nique, écumant de rage et de douleur. J'avais le Smiley furibard. Un punaise de cauchemar pendant la sieste. Ridicule j’étais, mais pas mort selon l’adage.
J’avais pris cher avec le dessous-de-table et c’est en titubant que j’ai atteint la kitchenette et ouvert le frigo, cherchant à tâtons une canette glacée à faire rouler sur mon front endolori.
Sous le magnet publicitaire Tomato Heinze qui ornait la porte je découvris un mémo manuscrit de ma tendre et douce Pénélope qui me ramena à la réalité du soir.
Il y avait un rappel succinct de comment réchauffer une pizza congelée sans foutre le feu à la baraque. Un deuxième point stipulait de vérifier à deux fois la fermeture de la porte du congélo après chaque magnum au chocolat praliné dégluti, sous peine de briser la chaîne du froid et de se retrouver à finir sous les 48 heures la réserve de surgelés. Il y avait là, empilés, des sacs de Brocolis et Courgettes spécial minceur, censés me dissuader d’une telle négligence.
Elle me rappela enfin que l’OM jouait ce soir un de ces 38 matchs décisifs (et donc immanquables) et comme je tenais absolument à rentabiliser l’abonnement à
Foot +, considérant l’équilibre budgétaire alloué aux loisirs partagés, elle n’avait malheureusement d’autres choix que de sortir seule avec ses copines.
Elle m’embrassait.
Yes ! Poing serré et bras à l’équerre. Le po popo popopo po de chambreur résonna à mon oreille interne. Une soirée peinarde en perspective. Où était le Mâle ? Je vous le demande…
Une considération distinguée en guise de post-scriptum m’encourageait vivement à vider la machine à laver.
Un PS, Pénélope Style.
Autant avouer qu’un Smiley sifflotant me traversa l’esprit, suivi de peu par celui qui fait coucou.
Mais bon, il ne s’agirait pas non plus de faire la fine bouche sur ce troisième point. Le match contre les beaux gosses allait commencer. L’écran plat n’attendait que moi pour bomber le torse de la virilité retransmise. Je ne pus retenir un sourire narquois à la vue du Duga congelé en tribune de Presse. Tu dois les avoir toutes petites mon con, hein?, Tu fais moins le malin ? jubilais-je. J’imaginais sa tête de vainqueur déconfite quand son club chéri allait se prendre une poutre en travers de sa gueule d’amour. On allait vitrioler sa bogossitude à la sauce Heinze d’Espelette…J’étais à fond. DrrrriiiiiiinG.

Et bouse ! Je sortais du four une pizza carbonisée vu que la fonction pyrolyse jouxtait la fonction grill, et que même avec un pense-bête de ma moitié, c’était mal pensé tout ce bazar électronique. Pour la pizza, c’était cuit. Aux oubliettes la Margarita au carbone 14, sortons le chocolat du permafrost. Histoire d’éviter un régime et la mise au vert forcée à renfort de plâtrées de brocolis, je pensais à caler soigneusement la porte du congélo avec le poids d’un Larousse 1993 relié au scotch d’emballage. Je retrouvais le canapé par un plongeon dorsal répété depuis ma tendre enfance et m’installais les pieds en croix en appui sur la table basse, histoire de montrer à cette antiquité Ikea qui était le maître des lieux.
Pas plutôt avachi que je sursautais encore. punaise c’est quoi ce vacarme. Un 747 décollait de ma cuisine ou bien ?
La machine à laver entamait son cycle de lavage programmé par ma chère et tendre Pénélope, et promettait 2h d’un boucan insoutenable pendant le match. Je ne le soutiendrai pas et me proposais illico de me désolidariser du mouvement lessivier. Il était encore temps de faire taire cette contestation. Un bon coup de pompe dans le hublot et le tour était joué. Au moins, provisoirement. Le même tacle appuyé la ferait repartir. Un bon coup franc. Ni vu, ni connu je t’embrouille. L’amour propre attendrait un peu. Je ne croyais pas si bien dire.
Le tambour s’est arrêté selon un mouvement oscillant qui a doublement fait chavirer mon cœur. Ulysse envisagea le cyclopéen appareil comme personne auparavant. Son gros œil en verre faisait loupe sur un coin de drap housse matrimonial encore sec. Un coin maculé qui me faisait penser à un département et qui m’en boucha un autre. Je n’étais pas dans de beaux draps. De mémoire, je n’aurais jamais su dessiner l’estuaire… Même à main levée.
J’y ai vu un rapport déplaisant. J’y ai vu l’ombre d’un girond insupportable. J’y ai vu du beau gâchis et comme une tâche sur la carte du tendre… Je fis les cent pas, interrogeant tour à tour mes pompes, le motif du linoléum, le carton à pizza, les magnets du frigo, le Sopalin au bout du rouleau, la cigale en céramique, le mug OM à l’anse ébréchée, le porte-photo conjugal sur le bar américain plaqué bois, et tous mes familiers de la kitchenette. Au salon, l’écran plat servait les compos d’équipes. J’ai planté mes coudes sur le comptoir en mélaminé, et pris ma tête à deux mains. Je me retrouvais, à l’entame du choc, au pic du doute. Basse revanche de la table éponyme, ou pas, j’ai senti une drôle de bosse au coin de mon front. Duga rit dans sa barbe et mon Smiley, jaune. Il se foutait de ma gueule indubitablement.
… Comment t’as tord, en plus t’es laid sans déconner !, grommelais-je en mon canal intérieur où l’irritation se décryptait clairement.
Je ne serai pas le deuxième geyser du dauphin à la bourre…, ruminais-je tel un bicorne perdant son pré carré. L’arbitre siffla le début des hostilités tandis que mon Smiley l’avait mauvaise et s’échauffait jusqu’au rouge millésimé.
Pour tout dire je me préparais à un autre coup d’envoi. J’ai relancé la machine d’un coup de pompe rageur et fait disparaître la Gironde au deuxième roulement de tambour d’un match qui sentait la poudre. Celle qui lave plus blanc.


Fly&Stone
On va se faire poutrer, ça va pas faire un pliDoctor
Bounce MA-GNI-FI-QUE Bounce
voilà ou moins quelqu'un qui ne post pas son edito à la dernière minute.. Je lirai ça tranquille au bureau. J'aurai plus de temps Sleep
Bon édito, ça me fait penser que j'ai une machine à faire...
Je ne pourrais pas regarder le match paske sur la 3 y'aura Inspecteur Barnaby !!! Désolé et allez l'OM !!!
Pénélope saleté !

Par contre l'est fort ce fly Mf_cupid
Succulentes mignardises à déguster par petites bouchées...Mf_cupid...dommage que le titre soit un peu long...Bleh
Mf_cupid
Console
Extra Fly !!! Spoton

Un immense bravo, quel travail ! Clap

Bon, reste à savoir combien on va parier sur la victoire bordelaise... 34
Mf_cupid.
Ce match sent la grosse poutre , mais pour qui?Bounceou:helpsmili.
Kornog a écrit :Mf_cupid.
Ce match sent la grosse poutre , mais pour qui?Bounceou:helpsmili.


Ce match sent le Nul ....L'OM pour rester pas trop loin de bordeaux et bordeaux pour conserver une avance respectable ...

je parierai sur 1-1 Sleep
Piniaze pas encore eu le temps de lire mais ça viendra. Mais le précédent (et premier) édito de Fly c'était contre Auxerre Ohmy

J'espère que le match de dimanche se terminera aussi par une victoire à l'extérieur Bounce
Inutile de préciser à quel point je le sens pas bien.

Dimanche soir nous perdons définitivement le titre.
ah bravo Clap le nul , assurément
merci fly
cetace a écrit :Succulentes mignardises à déguster par petites bouchées...Mf_cupid...dommage que le titre soit un peu long...Bleh

(...)le titre un peu long...à venir. 17 ans punaise!
Sinon je vois pas de quoi tu parlesWhistling
Terrible, merci pour cette nouvelle.
Abimons-les ces belles gueules. Marchons leurs dessus!
Sus à la gironde... Paladin
Je le sens pas bien du tout :helpsmili
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