Dav_ a écrit :Ca fait longtemps que les flics ne vont plus dans les cités. Depuis que je suis mome, c'est comme ça. Comme dirait Chirac, il faut mettre fin à ces "zones de non droit".
A t'entendre citer sarkozy et Chirac j'ai crû l'espace de quelques secondes que tu étais de Droite
Je travaille dans une banlieue également, comme travailleur social également, et jusque là, il n'y a pas grand chose qui me choque.
La concession de ton père a brûlé ? Acte de vandalisme, délinquance, tout ce que tu veux. Si tu vas un peu plus loin dans ta réflexion, tu verras que ce qu'ils brûlent, c'est souvent ce qu'ils ne peuvent avoir. Alors on va me ressortir la fameuse histoire du petit dealer qui a une belle BMW flambante (

) neuve alors qu'il touche le RMI, niania : On ne fait pas une généralité d'un exemple TF1.
Ils brûlent des écoles ? C'est le symbole de l'échec de leur intégration. Idem que précédemment, pas besoin d'avoir fait Saint Cyr pour se l'expliquer : Les professeurs expérimentés sont ailleurs, on laisse des jeunes frais moulus de l'IUFM, sans aucune expérience, sans aucun soutien pédagogique, dans un environnement laissé à l'abandon depuis des décennies.
Ils brûleront aussi certainement quelques immeubles. En même temps, des cages construites il y a 50 ans, ça brouille l'horizon, et ça amenuise les perspectives d'avenir.
Quand tu es un "jeune de banlieue" aujourd'hui, tu as 2 solutions : Rouler des mécaniques en essayant de t'imposer par tes propres moyens (légaux ou illégaux), ou tenter de t'en sortir quand on te refuse toute embauche rien qu'à la consonnance de ton nom, une adresse peu "fréquentable", une photo ne reflétant pas le terroir.
Ceux qui brûlent aujourd'hui ont réussi ce qu'ils voulaient : se faire entendre. De la pire des manières, on est d'accord, mais pourquoi est-ce qu'ils doivent atteindre ce degré de violence pour que notre chère classe politique prenne conscience des réalités sociales du terrain ?
Il va falloir encore en brûler pas mal des voitures pour que le décalage de mentalité devienne un vrai débat. C'est incroyable d'en arriver là, mais le fameux adage Kassovitsien "Jusque là tout va bien" a marché pendant longtemps. Là, on arrive près de l'impact de la chute.
Pour Sarkozy, bien évidemment qu'il la joue à la cowboy des médias, c'est son seul atout. Il n'a aucune intelligence politique, entre traitrises et provocations. Il n'a aucun projet si ce n'est celui de faire peur à un maximum de personnes pour récolter les voix de l'extrême droite (quotez ça, on en reparle sans problème au 2nd de 2007). Il n'a aucun charisme, et "s'en va-t-en guerre" avec GIGN et équipe de journalistes TF1 pour tâter le terrain. Il pense y trouver quoi ? Il est maire de Neuilly, il ne vit pas dans le même monde que la majorité du pays.
Le terme "racaille", il l'a utilisé, et il continue à l'utiliser, malgré le côté péjoratif évident, agressant toute une population jeune sans problème majeur. Pour preuve, l'UMP a enregistré le terme "racaille" comme Adwords Google. Il suffisait hier de rechercher ce terme, pour tomber sur une publicité vantant les mérites de Sarkozy, afin de l'aider à nettoyer les banlieues. C'est assez drôle de voir l'UMP récupérer ce terme de "racaille", venant d'un parti politique magouilleur, le parallèle est vite fait.
Je n'ai pas la science infuse, et la vérité est certainement ailleurs, mais excuser les propos et les actes de notre ministre de l'intérieur, c'est pour moi beaucoup plus grave que de brûler des voitures.
La France va mal, et ce n'est pas avec des effets d'annonce sans aucun fond que ça va changer. La dérive idéologique qu'on nous impose par une désinformation quotidienne embrouille le débat, et rend ces évènements injustifiables, alors qu'ils le sont.