opiOM.net

Version complète : OL-OM : Dos au mur et tripes à l'air, ou comment Enrique va les faire filer droit
Vous consultez actuellement la version basse qualité d’un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Une étroite bande de goudron perdue dans la garrigue, qui n'est bientôt plus qu'un sentier terreux à peine visible à la lumière de la lune. Il fait trop froid pour les grillons en ce mois de décembre, et le silence est presque total, clairsemé de temps à autre de bruissements indistincts qui secouent les buissons environnants.

Le sentier serpente dans les collines, grimpant la plupart du temps en direction des modestes cimes que l'on devine dans la pénombre. Il débouche finalement sur une sorte de terre-plein, quelques dizaines de mètres en contrebas du sommet d'un petit mont, offrant une très belle vue sur les alentours, même de nuit. Au loin, vers l'est, la lueur d'une petite ville éclaire les strates inférieures du firmament. Hormis le 4x4 sombre garé sur le terre-plein, il s'agit de la seule indication visible d'une présence humaine.

Une ouverture béante perce le flanc de l'humble puy, et l'on peut facilement imaginer une bête de griffes et de crocs y élire domicile et y ramener ses proies ensanglantées, afin de les y dévorer sans risquer l'agacement d'une interruption. Mais une fois passé le seuil de l'orifice caverneux, l'illusion s'estompe ; le passage taillé dans la roche est trop régulier pour être l'œuvre de Mère Nature, même si l'on n'en distingue que les premiers mètres avant qu'il ne disparaisse dans l'obscurité la plus totale.

Le tunnel suit une légère courbe de gauche à droite, si bien qu'au bout d'une centaine de pas il ne serait plus possible d'apercevoir l'accès à l'extérieur, fût-ce en plein jour. En l'état, sans source de lumière artificielle, il serait impossible de s'orienter sans tâtonner le long des murs, une main après l'autre, en priant de ne pas rencontrer l'abîme en chemin. Mais d'abîme il n'y a point ; juste une lourde porte en acier au bout du passage, entièrement lisse hormis une grosse roue métallique en son centre, semblable à celle d'une écoutille de sous-marin. Au-delà, un petit sas ou vestibule qui ne semble mener nulle part, où l'on ne trouve pas le moindre objet, pas la moindre ornementation, et seul celui qui sait où il est placé serait capable d'ouvrir dans le mur de droite un panneau caché, recelant un unique bouton blanc.

Ce bouton, une fois appuyé, fait coulisser la paroi se trouvant à l'opposé de celle par laquelle on entre dans le sas, révélant un puits vertical et –lorsqu'il se trouve à ce niveau– un cube métallique dont la hauteur dépasse légèrement les deux mètres, et qui s'avère être une espèce d'ascenseur à l'aspect archaïque dont l'un des côtés, en l'occurrence celui par lequel on y entre, est entièrement ouvert. À l'intérieur, suspendu à un câble qui pend du plafond grillagé, un boîtier doté lui aussi d'un unique bouton.

Une fois le bouton activé, la cage de métal se met en branle de manière peu rassurante, et c'est dans un grincement de poulies mal huilées que la chose se met à descendre le long du puits creusé dans la roche. La descente est longue, très longue même, beaucoup trop longue pour qui serait un tant soit peu claustrophobe. Sans appareil adapté, il serait rapidement impossible de mesurer le temps écoulé ou la distance parcourue. La réalité se retrouve réduite à deux composantes propres à susciter l'angoisse : l'obscurité impénétrable des entrailles du petit mont, et les gémissements métalliques de l'engin qui s'y enfonce.

Mais admettons un instant que quelqu'un se soit aventuré à parcourir tout ce chemin, en cette nuit du 13 au 14 décembre 2013. Admettons également que cette même personne soit inaudible et invisible, et qu'au lieu de faire usage de l'inquiétant dispositif permettant la chose, elle soit arrivée au fond du puits. Voici donc ce qu'elle y verrait.

Un espace en tout point semblable à celui qui se trouve au sommet du puits, et la même porte en acier dotée d'une roue en son centre. Mais au-delà du sas, point de long passage étroit ; en lieu et place, une vaste pièce bien éclairée. Et là où l'on s'attendrait à trouver une grotte se trouve en fait ce qui ressemble à un luxueux salon, tout en bois exotique et en cuir noir. Un grand bureau laqué trône sur une petite estrade au fond de la pièce, flanqué de confortables sièges pivotants, et canapés, tables basses et fauteuils sont disposés en petites grappes ici et là. Au centre de la pièce, une grande table ronde en bois verni, autour de laquelle sont disposées six chaises Louis XVI dont l'apparence jure avec le mobilier environnant, témoignant d'un singulier manque de goût.

Un homme est vautré sur l'un des canapés, un verre à moitié plein d'un liquide ambré à la main. Il passe et repasse son autre main dans sa tignasse brune ondoyante, écoutant d'un air las celui qui est assis en face de lui dans un fauteuil, de l'autre côté d'une table basse en verre fumé. Ce dernier est complètement chauve, et plus corpulent que son interlocuteur.

« Tu veux quelque chose à boire ? » lui demande l'homme assis sur le canapé, l'interrompant en pleine phrase.

« Volontiers, ô mon maître. »

« C'est con, parce que je n'ai pas une bouteille à moins de 200 biftons ici, et si tu crois que je vais t'offrir ça, tu peux te brosser. » L'homme au brushing grimace, satisfait de l'effet de sa brimade. « Et cesse de prendre cet air de chien battu. Tu me donnes la nausée. »

« Oui, maître » lui répond l'autre, fixant le sol à ses pieds.

« Bon, on en est où sinon ? Ça se passe comment dans le vestiaire, depuis que j'ai viré l'autre pouilleux ? »

« Comme prévu, maître » réplique le chauve, après un moment de réflexion. « Les jeunes sont un peu déboussolés, mais personne n'a l'air vraiment surpris. Tant que La Chèvre et Le Soûlard seront contents, il n'y aura pas de vagues. »

« Bien. Très bien. On s'occupera de ces deux-là le moment venu. En attendant, nos pépites ont intérêt à se montrer à leur avantage. Les Rosbifs n'arrêtent pas d'envoyer des émissaires pour lorgner dessus, et si on n'est pas capables de faire le podium cette saison, il va bien falloir trouver le moyen d'amortir les dépenses de l'été dernier. »

« Vous comptez vendre en janvier, maître ? »

« Je ne sais pas. J'y réfléchis. Vu le parcours ridicule qu'on a fait en Ligue des Champions, ça va être compliqué. On a bien deux-trois valeurs sûres qui nous permettraient d'encaisser de jolis petits chèques, mais... » L'homme se passe inlassablement la main dans les cheveux, l'air songeur. Un long silence s'ensuit.

« Maître ? »

« Quoi encore ? »

« Combien de temps je vais rester sur le banc ? »

L'homme à la crinière soupire et finit son verre d'un trait. Il met la tête en arrière et fixe le plafond un long moment. L'autre ne le quitte pas des yeux, tendu comme une corde de violon.

« On verra. J'aurais jamais dû prolonger l'autre smicard. Maintenant j'ai la blondasse et ses morpions sur le dos en permanence, ça commence vraiment à me casser les coroñes. » Il soupire à nouveau. « Quitte à mettre un branleur sur le banc, autant que ce soit toi. Et au moins comme ça on ne paye pas un rond en plus. »

« Ce sera comme vous voudrez, ô mon maître » répond l'autre, visiblement déçu.

« Y a plutôt intérêt, oui. Bon, c'est pas tout ça mais j'ai quelques potes qui viennent faire un poker, donc c'est l'heure pour toi de mettre les voiles. Ah, et autre chose : on n'a pas intérêt à passer pour des dindes à Gerland, dimanche. L'autre connard s'est foutu de ma gueule toute la semaine, et je vais lui faire bouffer son iPhone, moi, au Twitteur Fou... »

« Oui, maître. »

L'homme chauve incline la tête et se lève, avant de se diriger à pas lourds vers la porte en acier et le sas d'ascenseur. L'homme sur le canapé le fixe longuement, tirant un certain plaisir de l'abattement de son sous-fifre. Lorsque la porte se referme derrière ce dernier, il se murmure à lui-même : « Ton tour viendra, pine d'huître... » Secouant la tête, il se lève à son tour et va se resservir un verre...
Magnifique...on se croirait dans une aventure de Douglas Preston et Lincoln Child.Mf_cupid
Artist Irish.
Le jeu sous-terrain s'avère plus intéressant que celui en surface. Bien vu. Et très juste. Merci Mr.
Merci l'ami Celte.

(14-12-2013, 20:50)IrishCoffee a écrit : [ -> ]« [i]Y a plutôt intérêt, oui. Bon, c'est pas tout ça mais j'ai quelques potes qui viennent faire un poker, donc c'est l'heure pour toi de mettre les voiles.

Si dans les amis invités se trouvent un Londonien amateur de merlus, m'étonnerais pas qu'on apprenne comment notre arrière gauche a été gagné au poker@Carlton Banks Tongue.

Pareil pour le twitter fouDiablo.
Merci Irish

Tu aimes bien les virgules on dirait, ou alors, tu en as reçu un gros sac et tu ne savais plus quoi en faire Bond
Merci à vous. Je ne connaissais pas Preston et Child, faudra que j'en lise un (en plus, ils sont de la région où je me trouve, apparemment). Et oui, j'aime les virgules, surtout dans les longues phrases, ça permet de souffler et de ne pas (trop) se perdre dedans Cheers
Merci Irish Bowdown

Si tu aimes les virgules, ce n'est pas demain soir avec ces bras cassés qu'on risque d'en voir beaucoup.
Très bel édito Irish. Merci beaucoup. Rolleyes
Certainement plus passionnant à lire que de regarder le navet qu'il annonce.
Merci Irish, j'ai pas encore lu Smoke
j'aurai le temps ce soir !
Merci Irish, belle métaphore de l'organisation de l'oM que ces souterrains et autres machines rouillées inquiétantes.

Contrairement à Félicien j'attends beaucoup du match de ce soir.
J'en attends beaucoup, et surtout je suis assez optimiste, plus que depuis des lustres en tous cas.
Merci, Vincent, pour cette décision douloureuse pour le club (Sleep) mais qui redonne de l’allant aux ambitions du club.

Pour moi ce sera une victoire 2-0 ou 3-1 avec de l'envie, du beau jeu, des lyonnais limités et un OM aux transmissions enfin rapides et efficaces.
Pour compléter, but de Lémina ou Imbula, un de N'Koulou ou Diawara et enfin un de Payet ou Thauvin. WickedWickedWicked

Voilà, à ce soir, le meilleur stream aura toute ma reconnaissance et bravo et encore merci pour cet édito ! Rolleyes
Echarpe-opiomEcharpe-opiomEcharpe-opiom

Tout comme Freedom !!!
Merci Irish. Angel_not

Je suis optimiste pour ce match, je ne sais pas pourquoi. J'espère voir Imbula à la place de Cheyrou au milieu.
C'est beau d'être optimiste. De là à parler d'un nouvel allant pour les ambitions du club, j'attends de voir qui sera sur le banc en janvier et/ou en juillet.
Après les déclarations de VLB, Garde et Pierre Mondy n'auront pas besoin de longs discours pour motiver leur équipe de quenelles.
Moi je vois bien une partie de passes en bois, et même de petit bois, avec faute du Saoulard dans la surface, penalty et expulsion. Le péno sera transformé par Grenier et après ça on aura droit au même match que contre Dortmund, sans Dortmund en face mais avec le but de la victoire déjà marqué.
Au mieux un match nul mais en perdant Thauvin sur un méchant tacle, out pour 6 mois.
C'est bien.
L'la caution Marseillaise entraineur va donc effacer le bilan de l'la caution Marseillaise directeur sportif ?????

Et question subsidiaire: Qu'aurait dit Vincent Labrune président du conseil de surveillance de Vincent Labrune Président de l'OM ????
(15-12-2013, 14:13)El chi a écrit : [ -> ](...)
Et question subsidiaire: Qu'aurait dit Vincent Labrune président du conseil de surveillance de Vincent Labrune Président de l'OM ????

Après avoir été Dassier, je crois qu'il restera de marbre. Prop
(15-12-2013, 12:54)Old Trafford a écrit : [ -> ]Je suis optimiste pour ce match, je ne sais pas pourquoi. J'espère voir Imbula à la place de Cheyrou au milieu.

C'est ce qu'annonce kiplé avec un 3-4-1-2 :
[Image: Bbg9s5pCEAAMp1G.png]


Mais kiplé oublie qu'la caution Marseillaise est entraîneur et mettre Cheyrou sur le banc dans ce cas Laugh
C'est comme voir Fanni sur le banc. Improbable.

Je crains plus personnellement la purge, changement de système ou pas. On va voir une seule ligne de défense à 6-7 joueurs, un grand espace laissé par les MD, des longs parpaings balancés sur Gignac avec lesquels la défense lyonnaise va se ballader.
Merci Irish pour ce sublime édito!
Comme Marcel Freedom, Péniscola et Old Trafford, assez optimiste pour ce soir. Et je sais pourquoi: cette saison, les éditos d'Irish ont été victorieux dans 100% des cas. La série ne peut que continuer... Echarpe-opiom
(15-12-2013, 11:15)Peñiscola a écrit : [ -> ]Echarpe-opiomEcharpe-opiomEcharpe-opiom

Tout comme Freedom !!!

Tout comme Peñis !!!

Merci Irish pour l’ascenseur vers l’échafaud. Une grotte romancé façon Tora Bora… A partir de combien de maitres descendu trouvera-t-on notre porteur de lumière ?
Merci IrishCoffee

C'est quoi cette composition supposée ? Jamais travaillé à l'entrainement. Ce serait la catastrophe assurée.

Et quelqu'un m'explique les 2 jeunes qui sont sur le banc alors qu'ils ne jouent même pas en CFA visiblement ? Encore une idée de notre génie ?
(15-12-2013, 16:59)Kenneth Brylle a écrit : [ -> ]
(15-12-2013, 11:15)Peñiscola a écrit : [ -> ]Echarpe-opiomEcharpe-opiomEcharpe-opiom

Tout comme Freedom !!!

Tout comme Peñis !!!

Merci Irish pour l’ascenseur vers l’échafaud. Une grotte romancé façon Tora Bora… A partir de combien de mètres descendu cherchera-t-on notre porteur de lumière ?

Pas de réponse unique. Cela dépend de l'entraînement et de la résistance de chacun. Burp
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16