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Version complète : Boulogne- OM Vivre et Laisser Mourir (la LFP) / Part 2
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Comme je voulais me la péter un peu. Je me suis dit que ce serait classe une citation en exergue, comme dans les vrais romans quoi… Et je suis tombé là-dessus. Ça collait au poil pour la suite et pour le match. Pas à dire la LFP, c’est Gustave qui en parle le mieux.

« Nous dansons non pas sur un volcan,
mais sur la planche d'une latrine qui m'a l'air passablement pourrie » Flaubert


Boulogne- OM Vivre et Laisser Mourir (la LFP) / Part 2
Ou comment par le vice on peut se faire déboulonner

C’est aux latrines que je débusquai la bougresse. Son rire tonitruant m’avait guidé jusqu’aux Toilettes pour Homme, où ma plantureuse James Bond Girl surplombait un attroupement de Tony Montana déjà bien entamés aux Tequila Rapido et qui avaient visiblement décidé de passer à la vitesse supérieure.
Elle fut ravie de sa coupe de Champania et m’invita avec fougue à rejoindre le cercle du gangster disparu près de la porte des chiottes du fond. L’un des Montana dans un état d’ébriété avancé était agenouillé au-dessus de la cuvette rabattue et avait étalé un petit tas de poudre que l’on aurait pu prendre pour de la farine si on confond Scarface avec La femme du Boulanger. Ou du sucre glace si on confond Maïté avec Michelle Pfeiffer. Bref si on prend son cul pour sa chemise.
Scientifiquement parlant, on était en présence d’un analcoïde extrait de la coca et puissant stimulant du système nerveux central. Sous nos latitudes, cette substance est classée comme stupéfiant. Bref de la coke pour ceux qui auraient encore des doutes.
Un des Montana préoccupé à confectionner une paille me reluqua d’un air supérieur et avisa avec goguenardise ma tenue. A savoir une chemise blanche, pas de première fraîcheur, une cravate noire nouée de travers, et mon vieux par-dessus râpé.
-T’es qui toi ?
-Vous voulez ma carte… ?, souris-je, tout en plongeant ma main dans mon imper beige à la doublure élimée.
-Oh punaise de bouse… !, dirent de conserve les Montana stupéfaits.
Le Montana accroupi releva la cuvette et précipita la marchandise à la vitesse de l’éclair sous le déluge d’une chasse d’eau. La chaînette fut tirée si brutalement que la poignée en céramique lui resta dans les mains. Le Montana goguenard avala sa paille dans un mouvement de pomme d’Adam digne d’une autruche s’enfilant une clé anglaise. Les autres relevèrent les mains avec d’extravagants tremblements de doigts et autres rotations occipitales voulant sans doute signifier qu’ils n’avaient rien fait.
-Lieutenant Columbo, brigade criminelle de L.A., finis-je en repliant un porte-carte simili cuir noir à 2 volets.
Pour tout dire, je n’imaginai pas provoquer une telle panique en exhibant ce truc. Un accessoire prélevé sur le coffret Los Angeles Patrol, comportant en plus du porte-carte de police avec son insigne bidon en faux métal siglé LAPD, des menottes en plastoque et un P38 à fléchettes. Le tout acheté 3 euros 50 au bazar à jouet Made in China au coin de ma rue et originellement destiné à mon petit neveu.
Les Tony Montana s’en trouvèrent comme deux ronds de flan et se prirent la tête à deux mains. Leur désespoir était aussi palpable que les gros seins de Samantha, l’un deux précipita même son bras tout entier dans la cuvette un peu à la manière d’un joueur de baby-foot voulant récupérer une balle marquée des demis. C’est trempé jusqu’au col par une eau douteuse que le siphonné finit par renoncer à son improbable tentative. Leurs tronches de cake déconfit pivotèrent vers moi comme un seul Montana. Œil noir, mâchoire serrée, et tics nerveux décollant spasmodiquement leur factice balafre. J’allais me faire déboulonner. La grande bistre choisit bien son moment pour se fendre d’un éclat de rire dont elle avait le secret, une bordée hilarante et contagieuse qui calma un brin la situation. Contraints et forcés, les têtes de noeud se la jouèrent détendus des glandes, genre cool attitude, réajustant la veste et sortant le col pelle à tarte, à défaut de la boîte à gifles. Mais c’est indubitablement minés, le sourire forcé, le maxillaire frémissant et la cicatrice ballotante qu’ils prirent congé et vidèrent les lieux ...
Un « punaise, mais c’est qui ce con… on va le tuer », se fit entendre au passage du corridor, mais Samantha avait déjà claqué la porte des latrines pour m’enserrer de ses bras tentaculaires dans un tête-à-sein à couper le souffle. Ses bras étrangement puissants me plaquèrent à la paroi carrelée qui sentait l’urine et elle me fixa avec ses yeux globuleux et ses faux cils clignotants tout en frottant sa cuisse musclée jusqu’à hauteur de mes hanches. Ses lèvres pulpeuses s’agrandirent dans des proportions inimaginables. Son ventre arc-bouté invitait au tir debout. Je m’hasardai à une main baladeuse et là…
Là, il y eût comme une couille.
N’y voyez aucun effet de style polysémique par allégorie ou métaphore. Je suis au degré zéro de la figure de rhétorique par transfert du concret sur l’abstrait. Figurez vous le sens propre si on peut dire.
Je venais concrètement de palper une burne.
Oui, une boule, une roupette, une valseuse, un rouston, une glande génitale, un testicule si vous aimez mieux. Bref la chose qui distingue le mieux l’homme de la femme depuis que le monde est monde si l’on excepte la vaisselle empilée et la règle du hors-jeu.
Je me faisais tripoter de partout et sa bouche démesurée, ceinte de bulbes pileux que j’avais pris pour de brunes éphélides, se rapprochait dangereusement. Elle allait m’avaler tout cru tel un anaconda goberait un marcassin.
Alarme rouge.
Je me dégageai de son étreinte par glissade dorsale contre la paroi poisseuse et me carapatai par une feinte de corps valbuenesque, c’est-à-dire par un double axel, suivi d’un coup d’épaule qui fit sauter le loquet de la porte et m’envoya hors de portée. Je venais de dribbler un Brésilien dans un cabinet de toilette, mais je n’en tirai aucune gloire. Je fus sans conteste le plus feinté des deux. Je repris ma respiration à l’angle du corridor qui distribuait les toilettes pour homme et femme. J’y vis le signe du premier fourvoiement. Je regardai ma main preneuse de burne avec horreur. Je me mis à la frotter frénétiquement contre mon imper beige comme pour me débarrasser d’une ignominie incrustée. L’accablant de tous les maux. Transférant sur elle tout mon dégoût et mon ressentiment, comme si soudain elle ne m’avait jamais appartenu, comme si on me l’avait greffée de force. Je sentais l’urine et le canard WC, des perles de sueurs me poussaient au front. Samantha affalée et débraillée sur la cuvette, tous ses membres écartés, me guettait tel un poulpe lubrique dans sa grotte à luxure.
Pas avoir paor meu chou … me lança Samantha qui était Sam. Cette fois j’en aurais mis sa nouille à couper.
Je me fendis d’un sourire mal aimable en guise de répartie tout en poursuivant mon frottement palmaire à l’image d’une lavandière exaltée.
Samantha forma de sa bouche lippue un O d’où jaillit une langue frétillante et la pointa vers moi. Un bébé alien perforant un boyau humain. Voilà l’image qui me traversa l’esprit.
-Pas Paor meu chou, Plaizir, Plaizir.
Mais si, j’avais peur. Une peur bleue, jaune, verte si tu aimes mieux. Ma largeur d’esprit est inversement proportionnelle à ta cavité buccale. Et comme te dirait mon psy, je suis sous le joug d’une éducation judéo-chrétienne coercitive qui depuis des générations a bétonné une orientation sexuelle monomaniaque et définitivement hétéro-centrée..., justifiai-je... à moi même.
Certes les ouvertures de Lucho peuvent aussi me verticaliser l’organe. Mais toi comment expliquer, t’es plus dans le style Brandao et… bouse!, me dis-je.
Elle, enfin lui, ne comprendrait pas et s’en tamponnait le coquillard pailleté de mes préceptes familiaux, mes inhibitions séculaires et de mes érections footbalistiques. Il était question de baiser. Point barre. Je tentai tant bien que mal de reprendre un peu le fil de ma pensée tourneboulée et arrêtai ce geste pour le moins vexant de me frotter la main sur mon imper de Columbo. Cela me donna une idée.
-Comme me disait ma femme…, commençai-je tout en me grattant la tête d’un air navré à la manière du légendaire inspecteur.
Pendant ce temps, Sam fixait gaiement un horizon situé au niveau de ma braguette. Je tentais de poursuivre.
-Bon...donc je disais… oui, ma femme est très à cheval sur la fidélité conjugale., dis-je avec le regard tombant et droopyesque de Peter Falk.
Son rire partit comme une rafale de mitrailleuse et son impact sur les murs carrelés renvoya un écho démoniaque tout à fait insupportable. Ça virait salement au cauchemar.
J’ai détalé.
Je me suis mis à courir tel le dératé. Sans me retourner. J’ai traversé la fête à l’allure du mistral, j’ai slalomé, embronché les invités, soufflant la torche humaine et faisant valdinguer le Surfer d’argent sur l’écume des choux à la crème d’un plateau de serveur transformé lui en homme toupie. Je laissai dans mon sillage dévastateur Mary Poppins dans les bras de Rambo, et un Spiderman collé au rideau, sans parler de Ben Hur sur son skate qui emboutit le professeur Xavier dont la chaise roulante fila tout droit dans le carrousel des fromages.
Après un virage sur semelle glissante qui a balancé une Mutante Léopard dans le ficus du hall... Je reprenais une allure quasi normale pour passer la porte du Club dans le dos d’un videur déguisé en Chubaka (qui avait remplacé maître Yoda à l’entrée) et je dévalais le perron donnant sur la rue.
C’est arrivé sur le trottoir que j’ai poussé un grand ouf. Soulagé. Fourbu. Suant. Malodorant, mais loin de la folle furieuse.
Alors que je reprenais gentiment mon souffle, un autre Inspecteur Columbo, m’aborda.
Quelqu’un d’autre y avait pensé. J’étais presque vexé. Mieux, lui avait le mégot de cigare pendu au bec. Le détail qui tue.
-T’as pas cent balles ?, mâchonna-t- t’il.
-????
Celui que j’avais pris pour un convive dans le même costume que moi n’était autre qu’un clochard du quartier. On avait exactement le même look. Et la même odeur sans nul doute. Par solidarité, je fouraillais mon imper crade à la recherche de quelques monnaies à donner. Ce soir plus que jamais, je me sentais proche de la misère humaine.
Non, pas ça !
J’y croyais pas. Mon portefeuille avait disparu. J’avais beau retourner mes poches. Rien. J’imaginai facilement durant notre fougueuse étreinte et le pelotage en règle, la Drag Queen me faire les poches. C’était le pompon. La cerise sur le cake que j’étais. Tout à fait désolé. J’exposai au pauvre hère l’intérieur de la doublure vide.
-sodomite mondain…, grommela-t-il en s’éloignant alors que je remontai dare-dare le perron pour entrer de nouveau dans le Club privé.
Je vous passe mon échange verbal avec Chubaka. Un vrai dialogue de sourd. Le tampon sur ma main ayant été effacé à force de la frotter sur mon imper, le videur au masque de Chubaka, une armoire à glace dont la pilosité naturelle et la syntaxe n’avait rien à envier à l’original, n’a jamais voulu me laisser passer et assura ne pas m’avoir vu sortir non plus. Un abruti sidérant loin du faux con Millénium. Alors que je négociai à grand renfort de borborygmes, j’eus un pincement au cœur. Par-dessus son épaule velue, j’aperçus Pénélope. Ma Pénélope était à l’intérieur. Je la voyais. Elle était comme je l’avais imaginée, des boucles tombantes sur sa gorge à demi dénudée. Son épaule semblait un mont ivoire où s’enroulait une toge nacrée de déesse antique suggérant ses courbes impeccables et la turgescence automatique de mon entrejambe. J’essayai d’attirer son attention. J’insistai et tentai de forcer le passage pour retrouver ma belle vestale. Peine perdue. Pénélope ne me calcula pas et le gros Chubaka me repoussa violement dans les marches du perron.
Je moulinai des bras et des jambes sur l’escalier tel un pantin désarticulé, je perdis l’équilibre et vis arriver le coté obscur de la culbute. J’allai me péter les côtes, ou le bassin, ou la clavicule, ou la totale, j’allais me fracasser le squelette au moment précis où des poignes providentielles amortirent ma chute.
Je me retrouvai face contre la bouche d’égout, à peu près intact, louant par avance mes anges gardiens. Je relevai la tête pour les remercier. Les Chérubins avaient tous une balafre décollée, le cheveu gominé et un col pelle à tarte.
Les Montana se tenaient bras croisés en cercle autour de moi et me dévisageaient.
Après je me rappelle plus.

Épilogue

Tout en changeant mon pansement nasal l’infirmière m’assura en riant que j’avais réclamé dans mon délire post-traumatique le score du match d’hier soir. On ne se refait pas. L’infirmière blonde comme les blés sentait bon la Bétadine et le gel hydro-alcoolique. Je réitérai ma demande à propos du match. Tandis qu’elle se penchait vers moi pour me susurrer le résultat à l’oreille, un sourire illumina ma face tuméfiée. Mon œil beurré de noir reluqua la naissance de ses seins blancs. On ne se refait pas. Elle m’avait aussi donné son numéro de portable.
Alors, on est champion, ou pas !

Fly
Bientôt Bowdown.
:lol::lol::lol:ty é un grand malade toi! "Pas Paor meu chou, Plaizir, Plaizir."Spoton
Spoton
Et tout ça pour un match à Boulogne... Sleep

Merci Fly, on s'y croirait!

Par contre, essayez d'imaginer Sam en Brandachou efféminé, et vous ne verrez plus notre guerrier de la même manière après... :helpsmili
ça donne plus ou moins ça Doctor

[Image: amanda-lear-20071207-347849.jpg]
Merci Fly pour cette fantastique deuxième partie!Mf_cupidMf_cupidMf_cupid

Visiblement, ils sont arrivés à l'hôtel à 1h45. Faut juste préciser qu'on est pas les seuls à avoir eu des soucis : Nancy a fait le trajet jusqu'à Rennes en car, et le trophée est emporté par Lens qui a fait Lens-Nice intégralement via ce transport!

Pas d'excuse, on pilonne et on s'en va. En trottinette.
ClapL'édito à deux mitans avec le chaos sur place à la fin détend ! Surtout avec Colombo les deux églises qui donne droit à deux gaules avec une seule et même balle masquée d'un cavalier et dans la peau Calypso… 2 temps 3 mouvements, le tout en maintenant fermement les clés en haleine avant de déboulonner la tribu de satire à vue des bois de Boulogne… Merci Fly, un régal !Bave
Un régal, oui oui oui.
Une très belle immersion dans le monde des jeunes Sleep

Mais comme l'a dit Oc hier, en deux éditos t'es ni capable de conclure (Elephant B style) ni même de mettre un peu de sesque dans ta recette...

jolie prouesse malgré ces défauts, great ! :smoke1:
Samantha, chélépatouchée, promis. @Flyzão
Mf_cupid
:lol: "Plaizir, plaizir"Clap
Merci Fly pour cette belle tranche de vie en deux parties Mf_cupid

J'ai rêvé qu'on ramenait le nul (ainsi que Bordeaux et Lyon) Bave
Merci pour les deux éditos Fly. C' est beauDoctorMf_cupid.
Ce weekend éteignons les derniers espoirs Boulonnais(si ils leurs en restentLaugh).
C'est surtout les éspoirs Bogoossiens-loliens qu'il faudrait éteindre,en atomisant les pingouins pendant qu'ils feront un vilain 0-0Bave
Bowdown
Miki a écrit :le trophée est emporté par Lens qui a fait Lens-Nice intégralement via ce transport!

Vghgbg En même temps, ils n'ont plus rien à jouer.


Fly, excellent. Démonter ou se démonter, tu as choisi la deuxième solution,afin de ne pas te faire démonter. Normal pour un vendeur de meubles.
Valbuena risque d'être un acteur "importantissime" dans cette rencontre. Par ses provocations balle au pied à 30/35 mètres des buts, il devrait nous obtenir quelques coups francs bien placés, bien utiles pour faire la différence quand les jambes sont un peu lourdes...Bave
pas de soucis, DD a recadré les cadres.
Niang va sans doute devoir se bouger un peu le cul s'il ne veut pas que ce drnier ne prenne rapidement la forme du banc, et ta¨wo va devoir reprendre ses vtamines pour la cervelle .....quand il rejouera!!!.

pas de soucis, on va gagner, :y:
Merci Fly Mf_cupid
Une régalade, bon comme un bonbon.:incline:
[Image: 00014168-t0.jpg]



J'attends avec impatience le prono de Godfather, vu que je suis invité ce soir et ne pourrai pas voir le match... Pencil
Quelle sal*** cette Pénélope quand même :helpsmili... Quant à Sam, on m'a dit que ce genre de créatures vivait souvent au bois... de Boulogne, méfi donc!
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