21-11-2007, 20:03
RAI96 a écrit :Nous réclamons sans cesse plus de l'Etat, nous réclamons une éducation gratuite et de grande qualité, nous réclamons une médecine à la pointe du progrès en bien sur gratuite, nous voulons pouvoir être assuré contre les accidents de la vie, contre le chômage, contre les intempéries, nous voulons une France généreuse envers le monde entier, nous voulons DES MOYENS comme ils disent, des subventions, des minimas sociaux, des régimes particuliers, des arrêts maladies (pas toujours justifiés bien sur) assurés, etc etc...
Tout ça en travaillant le moins possible et en partant à la retraite le plus tôt possible dans une société qui vieillit sans cesse.
Tu m'arrêtes si je me trompe.
Mais l'éducation gratuite, on l'avait. Par contre, en privatisant l'Université, on ne l'aura plus. En supprimant 11 000 postes d'un coup de baguette magique, on fragilise l'Ecole publique qui ne pourra accueillir convenablement l'ensemble des scolarisés, rendant les écoles privées (et donc payantes) quasi-obligatoires, là où elles n'étaient à la base qu'un choix.
La médecine à la pointe du progrès, on l'avait. Les plus grands chercheurs français ont fait les belles heures de de la recherche mondiale. Au nom de la France d'ailleurs, puisque beaucoup étaient financés par l'Etat. Aujourd'hui, en réduisant à peau d'zob les budgets de la recherche, on a des chercheurs privatisés dans les grands groupes pharmaceutiques mondiaux et beaucoup moins d'avancées.
La médecine accessible à tous, on l'avait. Il suffisait de cotiser pour être couvert. Aujourd'hui, on enlève des dizaines de médicaments des remboursables, on ne promeut les génériques que de temps en temps pour ne pas se fâcher avec Pfitzer & co, on augmente les médecins généralistes, les spécialistes s'augmentent eux-mêmes, on crée la CMU pour se donner bonne conscience alors que la majorité des médecins ne les acceptent plus dans leurs cabinets.
L'assurance chômage on l'avait. Maintenant, on te fait croire que le monde de l'emploi recrute, pour te faire culpabiliser, avec des stages, des formations (payés rubis sur l'ongle à des cabinets conseil privés), des annonces en décalage complet avec ton profil, des contrats à la journée, sans aucune perspective d'avenir. Mais c'est de ta faute, faut être plus flexible et se contenter de ce qu'il y a, la conjoncture, le contexte économique étant ce qu'il est ... A côté de ça, on est un des pays au monde avec la productivité la plus importante, nos entreprises côtées au CAC40 frôlent les 100 milliards de bénéfices. Bouygues qui embauche ses salariés au noir, c'est certainement la faute du contexte économique.
Les minimas sociaux sont des acquis sociaux, des garanties pour que ta vie ne soit pas qu'un point d'interrogation sur le long terme, mais un mini-appel du pays à la vie active pour la réintégrer. L'argument répandu qui fustige les feignants au RMI est depuis longtemps dépassé, les gens qui galèrent ne le choisissent pas, dans la très grande majorité des cas.
Les régimes spéciaux ne sont pas là pour déséquilibrer l'ensemble des régimes, mais sont là uniquement pour tenter de compenser la pénibilité du travail. Oui mais un cheminot d'aujourd'hui ne met plus le charbon dans le fourneau. Soit. Mais le cheminot a toujours une espérance de vie largement inférieure à celle du cadre ou de l'employé. Il cotise donc autant pour en profiter moins ? Logique, juste, équitable ?
Là où il y a mensonge flagrant, c'est quand notre premier ministre crie à la faillite, alors que la France du privé n'a jamais été aussi riche, quand celle du public n'a jamais été aussi sanctionnée et réduite. Les entreprises n'ont jamais fait autant de chiffre d'affaire et de bénéfices. Simplement là où auparavant une répartition pour tous était pratiquée, aujourd'hui, on oppose le privé qui veut garder son argent durement gagné, au public qui ne rapporte pratiquement rien. Un gouvernement libéral va fustiger les dépenses publiques, mais ne critiquera jamais les évasions fiscales. C'est un choix idéologique, mais économiquement un mensonge. Les médias se chargent de faire passer la pilule, "Les Echos" en sont bien conscients, même si pour eux, c'est trop tard.
Citation :Le coupable il est identifié, c'est toi, c'est moi, c'est nous tous... alors si ça t'arrange tu peux effectivement penser que c'est les politiciens qui sont coupables de ne pas avoir trouvé la baguette magique qui génère du pognon.Le coupable, ce n'est certainement pas toi, ou moi. Ce n'est en aucune façon les cheminots qui gagnent de toute façon moins en moyenne qu'un salarié du privé. Ou les infirmiers, les pompiers, les enseignants, etc ...
C'est quand même incroyable cette aisance à se décharger de toute responsabilité sur le large dos de l'Etat et de ses représentants...
Le coupable, c'est un choix de pensée économique, une logique ultra-libérale qui ne pense pas que la personne est un individu, mais seulement un agent économique, qui ne pense pas en terme de bien-être social mais en terme de rentabilité, qui ne comprend pas qu'on ne vit pas pour travailler mais l'inverse.
Avant, on avait des acquis sociaux qui permettait de vivre. Puis on a opposé ceux qui travaillaient à ceux qui ne travaillaient pas. Après, on oppose ceux qui travaille pour des entreprises à ceux qui travaillent pour l'Etat. La logique est limpide, on laisse les rênes de l'économie, et de la politique depuis 6 mois à la logique de marché.