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Version complète : Le temps d'un été
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Des quintets de cigales qui stridulent à rendre sourd dans le décor asséché mais pas trop révolutionnaire, il n’y a plus de repos à l’ombre des jeunes filles en fleur, rien que des pistils brûlés et du temps perdu. C’est le moment où tout s’emballe et se déballe, et d’étalages en détalages, on accuse les esprits qui s’échauffent et la nature qui s’enflamme.

C’est d’abord le marché aux couleurs de la Provence, du soleil et du sang. Les maraîchers et les agriculteurs à l’assaut de la bonne olive et de l’oseille. Mais qu’on ne s’étonne pas si la cueillette est difficile, à offrir la monnaie du pape en préambule. “Je ne suis pas intéressé” sont les mots qui se cachent sous un tel bouquet. Néanmoins le panier se rempli de produits plus ou moins frais, de bons pois a prix cassés, de jeunes pousses prêtes à mousser et de boutures semi aoûtées. Il est fini le temps des mangues et des kiwis. Plus jamais les caisses de melons égyptiens qui au lieu de sucrées avaient tourné amères, et tous les autres légumes qui n’ont su que végéter sous l’olivier. Et qu’ils ne nous parlent pas de l’arrosage ces incontinents, l’eau si rare leur fut versée plus que de raison. Alors des pommes, des poires et des scoubidous. C’est de l’ancien sans fioritures, mais toujours classieux en smoking blanc, disent-elles. Une salade de fruit jolie, jolie, qui ne plait pas à tous nos pairs. Mais il faudra bien qu’on nous marie et je vous parle d’aristoloches plutôt que d’azalées, la passion du jasmin rouge dans le langage des fleurs. Car il n’est point de mariages blancs chez les bleu ciel, pour le meilleur et souvent pour le pire, mais jusqu’à la couronne quoi qu’il advienne.

Si l’on a déjà trop vu de dahlias flotter dans l’eau lasse, ici l’on autorise les mauvais foies et les bouchées doubles. Et que tombent du ciel les paroles vertes et les pas mûres plutôt que les fruits déjà gâtés. Le goût rappelle le festival de l’éternelle cité des papes, où le gogo éberlué voit fleurir à chaque coin de rue des énormités spectaculaires, compositions de freesia blanc, pavot, choux verts, rose jaune ou hortensia bleu. On annonce des représentations exceptionnelles, du vu nulle part ailleurs et qu’on ne verra plus d’un ton railleur. C’est le temps des cerises et des poires. Lorsque chaque lendemain est une pensée offerte, la promesse d’une ère nouvelle. En voilà des tulipes et du lilas. Et tout le monde applaudit, çà colore la foule et colore le monde en un peu cramoisi. Un pot-pourri aux senteurs de tout et de rien qui finit par lasser et par passer.

Pendant ce temps-là les feuilles de choux en font des gras à pleines poignées de graines de la discorde. Elles font pousser quoi? Du vent qui enivre ceux qui veulent bien les suivre. Les pires manies qui rallument les incendies dans les pinèdes. On fout le feu aux folles haies, et il n’en faut pas plus pour calciner des calanques. La flore déjà fanée des frasques de la belle trinité n’attendais rien d’autre que de fondre en flammes. L’effet de groupe est saisissant alors il n’y a qu’à jouer le roseau, laisser tomber les chaînes et passer loutre, au fond de l’eau il y a le silence et l’attente. Laisser courir… Toutes les gueules de loup, des oeillets aux coins des yeux, se lasseront peut-être des grenades et des renoncules. Pourvu que l’on veuille bien échanger les raisins de la colère contre un bon verre de Bordeaux, en évitant les vendanges trop tardives qui ne sauraient tourner qu’au vinaigre. D’ici là on aura sûrement oscillé du rouge vermillon au grenat tuilé… Il faut prier pour ne pas finir pivoines.
Très joli conte floral... Vous m'en mettrez un bouquet ! Clap
Worthy
Extraordinaire ! "La qualité en quantité", marque de fabrique d'opiOM.net !!! Rock

Bravo Caligula, plus on lit, plus on a envie de connaître la suite lyrique... Big Congratulations du jury (pétri) ! Happy
Worthy

ça y est, il a réussi, j'ai tous mes sens sans dessus-dessous ...
Par contre, ça me rend encore plus triste, que les vacances soient finies (enfin, pour moi ...). Je voudrais y être, dans son marché provençou.

Tiens, paraitrait que c'est en ce moment-même, la pleine saison des melons d'Egypte Happy
Joli et subtil King
Merci pour les fleurs. Worthy
Meme si c'est périssable, ce n'est jamais perdu. Et puis tant que ce ne sont pas des pissenlits... il y a toujours de l'espoir.
LadyKillers a écrit :Tiens, paraitrait que c'est en ce moment-même, la pleine saison des melons d'Egypte Happy

Il parait qu'ils ont muri pendant l'été, je demande à gouter... :whistling
Parce que jusque-la il y avait plus de jambon que de melon (et un peu trop de Porto aussi).
Les sanglots longs
Des violons
De cet homme
Blessent mon coeur
D'une langueur
Qui m'etonne.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne le comteur,
Je me souviens
De toi Cali l'enchanteur
Et je te lis avec bohneur.

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Me réconforte

Deçà, delà,
De l'eau de là
Pareil à la
Feuille morte
Caligula
Ton jardin suspendu me transporte
Et ton Oraison
De saison
N'en est que plus forte.

Cali, les mots prennent une telle ampleur sous ta plume même en binaire, que je ne peux que te dire à quel point ton édito m'a enchanté.
Une vallée des merveilles, les quatre saisons du primeur, et des senteurs pleines de saveurs.

Merci Romain, l'un des meilleurs éditos que j'ai pu lire.
Tu mérites largement tes Lauriers Worthy Worthy
Diantre !

Fichtre !

Palsambleu !

Jarnicoton !

Que vois-je ? Un hérétique se complaisant dans la luxure et la débauche prend en otage la une !

Qu'il continue, c'est excellent ! :y:

La retranscription de l'atmosphère est très bien rendue, on se croirait en un été interminable. Remarque, parler des joueurs de l'OM suffit pour que l'on soit entre minables ...

Debout Romain, ceux ont lu et apprécié te saluent Rock
Clarky a écrit :Les sanglots longs
Des violons
De cet homme
Blessent mon coeur
D'une langueur
Qui m'etonne.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne le comteur,
Je me souviens
De toi Cali l'enchanteur
Et je te lis avec bohneur.

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Me réconforte

Deçà, delà,
De l'eau de là
Pareil à la
Feuille morte
Caligula
Ton jardin suspendu me transporte
Et ton Oraison
De saison
N'en est que plus forte.

Cali, les mots prennent une telle ampleur sous ta plume même en binaire, que je ne peux que te dire à quel point ton édito m'a enchanté.
Une vallée des merveilles, les quatre saisons du primeur, et des senteurs pleines de saveurs.

Merci Romain, l'un des meilleurs éditos que j'ai pu lire.
Tu mérites largement tes Lauriers Worthy Worthy

Clarky... Worthy Le roi de la pondération et de la demi-mesure. Merci pour la poesie, c'est si beau, de l'air frais dans nos coeurs viciés. Aprés cet été enflammé... J'entends déjà arriver les Chants d'Automne...

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;
Adieu vive clarté de nos étés trop courts!
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère,
Haine, frisson, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui? - C'était hier l'été; voici l'automne!
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ!
pensons à bien arroser nos fleurs et nos légumes cette année pour que la fin de saison nous donne bonne moisson Mf_doof

Bravo maraîcher romain :soccer_h4
Il faut cultiver notre jardin aurait dit José
encore un édito décalé c'est bon ça :mf_farmer
Gracias Caligulaminus :mf_farmer
Pixie a écrit :Il faut cultiver notre jardin aurait dit José
encore un édito décalé c'est bon ça :mf_farmer
Gracias Caligulaminus :mf_farmer

T'as raison peexees !:thumbup:
Mathildien75 a écrit :Extraordinaire ! "La qualité en quantité", marque de fabrique d'opiOM.net !!! Rock
Extraordinaire "la quantité de qualité" j'en suis baba.
Superbe :y:
C'est de la bonne terre. L'opiOM, c'est un l'engrais de luxe. Alors sous la houlette du jardinier bovin, et sous l'oeil du badau à roulettes il en pousse des tas de choses dans le jardin de l'oncle radin. :mf_farmer

Merci à tous. Je vais quand meme finir pivoine. Blush
Superbement écrit ! :y:
Caligula a écrit :Clarky... Worthy Le roi de la pondération et de la demi-mesure. Merci pour la poesie, c'est si beau, de l'air frais dans nos coeurs viciés. Aprés cet été enflammé... J'entends déjà arriver les Chants d'Automne...

oui Cali, et au milieu des chants d'Automne résonne le chant des Partisans


Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...


Quant à ton édito je persiste et signe c'est du tout bon. :thumbup:
Bah finalement c'est vrai, tu ne mérites point tes lauriers, Gardes, qu'on le jette aux orties Biggrin2
Clarky a écrit :oui Cali, et au milieu des chants d'Automne résonne le chant des Partisans


Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...


Quant à ton édito je persiste et signe c'est du tout bon. :thumbup:
Bah finalement c'est vrai, tu ne mérites point tes lauriers, Gardes, qu'on le jette aux orties Biggrin2

Gardes? Comment çà, gardes? Mais moi je garde-contre et tu me rends tes gardes! :mf_swordf

Tu en es un beau de partisan, tiens!...Brutus va... :ph34r:
Caligula a écrit :Gardes? Comment çà, gardes? Mais moi je garde-contre et tu me rends tes gardes! :mf_swordf

Tu en es un beau de partisan, tiens!...Brutus va... :ph34r:

Pas d'excuse parce que le petit c'est moi qui l'ai, et j'ai la clef du 21 aussi comme cellule, ça a du chien nan:mf_doctor Médor attaque
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