26-02-2005, 05:45
Vous allez parler à vos joueurs de Bastia ou d’Angers ?
Ni de l’un ni de l’autre. Parce qu’aujourd'hui, l’idée c’est de faire un match. On va préparer un match. A partir de là, on a nous, des signaux et un protocole.
Le protocole c'est la démarche individuelle de chacun de se mettre en situation de faire des efforts, dans sa vie privée, dans tout ce qui précède le match.
Donc il y a déjà une démarche personnelle et ensuite il y a la démarche collective qu'on ressent plus concentrée le jour du match et plus particulièrement encore je dirais à partir de la causerie de 17 heures. Même si à 11 heures en général, j'ai déjà une première causerie. Je pense qu'à partir de 11 heures le jour du match, il y a déjà le protocole du gars qui effectivement va prendre conscience qu'il va jouer. A 17 heures, il va entrer dans le vestiaire, va retrouver ses petits repères.
Ensuite il y a son échauffement, il va retrouver le vestiaire, les petites consignes collectives, ensuite il y a le tunnel, l'adversaire qu’on va croiser dans le tunnel, il y a toute cette concentration et il y a l'entame du match. Ça c'est les différents critères qui font qu’on est dans un match et qu'on rencontre le deuxième, le premier, le huitième ou le dernier ça n'a rien à voir. Notre adversaire c’est nous dans ce cas-là. C’est comment on va se mettre en loge pour justement mettre en branle tous nos ingrédients.
Notre adversaire à l'heure qu'il est c’est nous. C'est là qu'il ne faut rien lâcher. Notre démarche elle est en interne parce qu'on sait très bien que Istres peut très bien élever son niveau de jeu et qu’ils peuvent nous contrarier comme une équipe qui jouerait la tête du classement. Donc on n'en fait pas une question de classement. On va jouer Istres en pensant qu’il n'y a plus de petit match. Il n'y a pas de dernier et il n'y a pas de premier.
Sur un match, le football est assez illogique ou assez douloureux pour comprendre qu'on peut se faire sortir par n'importe quel adversaire. Donc ce n'est pas une notion d'adversaire. On a vu une équipe d'Auxerre hier qui est été très forte dans son contenu et qui a été trois jours avant minable à Istres. Vous vous rendez compte de quels états on peut passer. Le meilleur exemple c'est l'équipe d'Auxerre. Donc ne tombons pas justement dans cette configuration où, parce qu'on joue le 19e du classement, il faut tacler à 10 %. Alors que si on jouait le premier on taclerait à 80 %. Donc l'adversaire c'est nous-mêmes.
Que pensez-vous de l'équipe d’Istres ?
C'est une équipe qui a changé d'entraîneur, qui depuis le début de l'année 2005 serait classée neuvième du championnat et c'est une équipe qui va se battre pour gagner un point parce qu'elle est dans une démarche de se maintenir. On peut imaginer qu'elle va venir ici avec l'idée de dire on a rien à perdre donc on va y aller pour embêter Marseille. Il y a suffisamment d’anciens joueurs de l’OM, y compris l'entraîneur, pour que justement trouver les mots justes et dire attention à ce stade vélodrome ce n'est pas aussi difficile que ce que l'on peut l’imaginer.
Il n'y va pas petits pieds, petits bras. Donc on aura une approche psychologique de l'équipe d’Istres, si on y ajoute le contexte du derby. On se rappelle qu'au match aller, elle n'avait pas joué. Ils avaient été complètement paralysés par l’enjeu. Là au contraire je pense qu'ils vont arriver avec un état d'esprit d'autant plus détaché qu'ils ont gagné contre Auxerre. À partir de là ils peuvent estimer que perdre à l’OM, ça serait quelque chose normal. Donc au moins allons-y à 100 %. Je pense qu'ils vont venir avec cette idée là donc ils vont venir libérés.
Ça va être un derby, un match difficile il faudra à la fois faire preuve de caractère mais aussi peut-être de patience et ne pas croire que tout va se débloquer comme ça. Mais je pense que ce n'est pas un match que je catégorise comme un match piège. Sûrement pas, parce qu'il y a trop d'intérêts dans ce match. J'ai dis en début de semaine que ce sont de vrais chefs d'entreprise qui vont faire ce match parce qu'on va jouer les derniers, à 21 heures dimanche, tout le monde aura joué.
Ils resteront suffisamment conscients pour dire soit on joue pour maintenir l'écart soit éventuellement pour le creuser. Là on a affaire des gens responsables. Donc on ne va pas se tromper de match. On va jouer effectivement une équipe qui est à la peine, qui va venir ici pour limiter les dégâts et pour essayer de nous accrocher. Ça c'est l'enjeu, la contrariété qu'on va avoir. C'est une équipe qui ne va pas se laisser faire. Elle ne va pas se mettre à plat ventre devant nous. Nous, on devra trouver les ingrédients pour faire valoir toute notre confiance actuelle, notre réalisme qui plus est devant notre public. On a quand même pas mal d'avantages.
Vous avez une équipe d'adultes…
Voilà le mot qui me plaît bien. Quand je dis responsables je voulais utiliser le mot adulte. C'est en adultes qu'on doit faire ce match. En adultes c'est-à-dire en tant qu’hommes responsables.
Donc c'est une équipe qui réfléchit à l'événement, qui intègre tous les paramètres ?
On vit bien actuellement les deux temps. Le temps de la confiance mais avec une certaine humilité, parce qu'on s'aperçoit qu'on est deuxième du championnat et on pourrait penser qu'il peut exister des débordements, des débordements dans le sens excessif, de la joie etc… Je trouve une grande sérénité justement dans l'atmosphère qui règne autour de nous. Même à l'intérieur des vestiaires on sent une équipe sereine, adultes pour reprendre l'expression quelque part on ne fanfaronne pas.
On sait d'où on revient, il y a une certaine humilité et c'est bien. En même temps il y a les deux temps. On sent aujourd'hui une équipe relâchée dans le sens décontracté, dans le sens studieux du terme. Je préfère studieux que relâché. Ça c'est le temps de la préparation. Maintenant on va rentrer demain dans le temps de la compétition, dans la concentration. On ne va pas non plus rentrer trop vite. Demain on est encore que samedi, la veille du match. Il faut encore qu’on soit concentrer d'une façon studieuse et le match il sera temps d’y rentrer cinq heures avant. Pas plus.
On est assez professionnel pour trouver les mots justes et le comportement juste pour que cinq heures avant, les joueurs puissent se mettre en loge avec le protocole que je vous ai dit… Les petits protocoles qui appartiennent à la préparation, on va s'échauffer, on sait qu'on va se mettre minable à l'échauffement, qu'on doit se rappeler les consignes, on va retourner au vestiaire, c'est là qu'on va mettre le maillot, qu'on va se rappeler, qu’on va sortir ensemble, croiser le regard de l’adversaire, rentrer dans le stade et penser que le premier quart d'heure sera important. Ça c'est des choses qui nous appartiennent, ce qui fait notre réussite. Ça, ça sera à nous de le mettre en place.
À Bastia vous réussissez à gagner en marquant un but plus tard dans la partie c'est un progrès ça ?
Je ne sais pas si on peut parler de progrès. C'est une configuration qui fait qu'on a bénéficié de ce but à Bastia alors qu'on n’était pas au mieux. L'adversaire n’était pas au mieux non plus. C'est un match qui s'est joué d'une façon bizarre en non rythme. Même à la mi-temps je sentais les joueurs un peu scotchés, un peu paralysés. On les sentait un peu chloroformés.
Franchement pendant la mi-temps de Bastia, je n'étais pas au mieux et je ne pense pas que les joueurs étaient au mieux.
Pour quelle raison ? Je n'en sais rien. Est ce que c’est l’atmosphère ? La façon dont on imaginait ce déplacement ? Finalement on s’est retrouvé dans un endroit qui a été assez agréable, on a été bien reçu, le match s’est joué sans agressivité, on n'a jamais senti une pression paralysante sur nous. Disons que c'est un match sans saveur. 3 ou 4 semaines avant, Lyon était tombé dans le même style de match. Je pense qu'on a bénéficié de pas mal de chance quand même.
On marque sur un coup, presque pas logique. Ce n'est pas logique de tirer dans cette situation. C'est beaucoup plus la situation où il n'y avait rien d’autre à affaire que de tirer. Le tir a été efficace. On a dit que le gardien avait fait une bêtise mais je peux vous assurer de la façon dont la trajectoire part, il n'a pas fait de bêtise. Il ne sait pas trop s’il va s’emplâtrer le poteau. Le but est magnifique mais en même temps on n’avait pas d'autre chose à faire. Donc ce n'était pas une résultante d'une action bien construite. On n'avait pas trop le choix. On est été bien chanceux sur ce coup là.
Dans ce type de match, celui qui marque gagne le match. Même si l'adversaire avait eu une réaction, nous on pense que si on avait été mené au score on aurait aussi eu cette réaction. C'est un match qui s’est vraiment jouer sur ce détail. On peut dire que ce détail appartient aux équipes qui sont conquérantes. La chance sourit à ce qui sont les plus audacieux. La chance appartient à ceux qui bénéficient aussi d'un environnement favorable.
Je pense qu'on bénéficie aujourd'hui à la fois de cet environnement. Tout ce qu'on fait on le transforme en or. On est dans une statistique assez favorable, les autres sont dans la statistique défavorable, on bénéficie actuellement de la contre-performance des autres et notre classement est la résultante à la fois de notre constance plus l'inconstance des autres. Ce qui fait qu’aujourd'hui on se retrouve dans une position qui n'est peut-être pas conforme à la vraie réalité.
La plus grande humilité c'est de dire que finalement nous sommes dans ce peloton de tête, qu'on pourrait avoir des points de retard sur le tableau de marche actuellement et que avec deux points de retard on serait troisième ou quatrième toujours à portée de fusil de nos adversaires. Là pour différentes raisons on a une position un peu différente. Elle fait plaisir bien sûr parce que quelque part pour notre ego et notre fierté, on est deuxième du classement, c'est ce qu'on regarde sur le journal, ça me fait plaisir, mais en même temps il ne faut pas oublier que cette position n'est pas conforme à l'ensemble de nos concurrents.
C'est des performances qui sont presque illogiques, la défaite d'Auxerre à Istres est un peu illogique par rapport à la valeur d'Auxerre. Nous ne nous emballons pas, on bénéficie de faveurs actuellement qui appartiennent peut-être à ceux qui les ont provoquées, on a quand même dépensé beaucoup d'énergie pour en arriver là. Aujourd'hui on a utilisé un peu nos intérêts. On mange un peu nos intérêts là. C'est agréable alors qu’à une époque ont jouait sur le capital. C'est ce qu'on a acquis en préalable, ça nous permet aujourd'hui de ne pas trop bien jouer mais de gagner.
Ça peut être une forme de progrès, une forme de confiance aussi. C'est ce que fait souvent d'ailleurs l'équipe de Lyon. Elle gagne sans trop de panache. Il ne faut pas que cette position de deuxième nous paralyse. Je pense que si on avait de points de retard je tiendrais le même discours et on serait aussi heureux. Il nous reste encore pas mal de parcours à faire. On ne gagnera pas tous nos matchs. Le foot ce n’est pas la statistique ni la mathématique. Le foot c'est d'attendre samedi prochain pour voir ce que vont faire nos adversaires.
Vous voyez qu'il y a une part d'incertitude. Nous on attend la fin du match pour dire où est ce qu’on en est. On dit tiens on est deuxième ! On n'avait pas prévu. Il n'y a aucune loi qui prévoit ça. La question c'est de savoir quelle sera la capacité à rebondir. Auxerre a été capable de rebondir après Istres. C'est ça la vraie valeur de l'équipe.
Ça vous a fait plaisir de voir la victoire des clubs français en coupe d'Europe ?
Nous hier, nous étions des supporteurs. Parce qu'effectivement ils y laissent des plumes. Ils vont être obligés de faire le même match pour gagner contre Toulouse. Mercredi ils rencontrent le Paris-Saint-Germain. Nous allons bénéficier de ce calendrier qui n’avantage pas finalement les équipes qui sont les plus méritantes. Elles sont pénalisées. On a donné dans ce domaine là par le passé. Moi je vis ça en direct parce que j'arrive en France et je découvre ce calendrier. C'est clair qu'on pénalise les équipes les plus méritantes.
À combien estimez-vous vos chances d'être champion ?
A 100 % dans la mesure où mathématiquement on peut obtenir les points et que mathématiquement on peut faire à 100 %. Aujourd'hui il y a cinq ou six équipes qui peuvent parler comme moi. Vous comprenez bien que dans l'histoire il n'y en a droit qu’à un seul. On partage cette ambition à cinq. Il y aura un premier, un deuxième, un troisième, un quatrième et un cinquième. Les trois premiers seront primés. Le quatrième sera primé avec l’UEFA le 5ème n’aura rien ou éventuellement bénéficiera de la Coupe de France (Il engage une discussions sur les nouvelles règles. Le fin mot n’a pas été trouvé)…
Nous on est en position de dire qu'on aura un calendrier qui sera allégé, on aura moins de matchs, lorsque l'adversaire fait deux matchs, nous on en fait un seul. Aujourd'hui le paysage est celui-ci. Donc nous avons des éléments favorables à condition que nous fassions deux matchs en un. C'est-à-dire qu'on dépense l'énergie de deux matchs en un match parce qu'on aura une longue récupération.
Vous qui êtes là depuis trois mois vous vous retrouvez dans la situation de pouvoir réaliser un super coup. Mener l’OM au titre de champion avec ce qui s'est passé cette année…
On est tous habités par ça. Ça c'est l'essence même de tous ce qui sont ambitieux et mon métier est un métier d'ambitions puisque je prépare une équipe pour gagner des matchs dont quelque part on est habité par le désir de gagner. Mais on ne gagnera pas tous nos matchs, mais pour gagner il faut être habité par le désir de vaincre et de gagner. Ça c'est clair, ça je le sais. C'est des choses qui appartiennent à notre ego et je pense qu'on n’en n’est pas encore là. C'est trop loin je pense. Effectivement a posteriori on pourra éventuellement réfléchir sur ce qu'on a fait, on pourra effectivement émettre pas mal de fierté.
Qu'allez-vous faire l'année prochaine ?
Je suis dans une dynamique de projets donc j'ai la vision de me projeter sur l'avenir. Tout entraîneur doit avoir cette vision. La vision c'est sur les cinq prochaines années. Donc l'idée d'obtenir la clef pour accéder à la champion League, c'est pour que le club s'inscrive ensuite dans la champions League. Actuellement j'ai la responsabilité d'amener le club a ces ambitions. Le fait que je vous dise qu’à la fin du championnat on s'assoit et on rebat les cartes, ça, ça me paraît honnête par rapport à ceux qui ont la charge de vous embaucher et de voir si éventuellement on continue à fonctionner ensemble. Donc l'idée de me projeter sur l'avenir oui, on en discutera à la fin d'année pour savoir dans quelles conditions on continuera.
Mais il y a des rumeurs qui annoncent votre départ à la fin de la saison ?
Je pense que mon avenir personnel n'est pas une question d'actualité. On est trop focalisé sur la mission qui est la nôtre, nous sommes bien partis et ça ne sert à rien de parler. On ne sait pas ce que sera l'avenir dans deux mois. C'est un faux problème. L’OM existera sans moi. Actuellement je bénéficie d'une situation qui est favorable, nous avons réussi à créer une dynamique qui nous amène à postuler à des positions qui n'étaient peut-être pas envisageables il y a quelques mois, c'est le reflet de la confiance d'une bonne équipe de gars qui se sont mis dans la même idée. Il y a une bonne ambiance, les autres font des contre-performances, on a un calendrier allégé, il y a un concours de circonstances et nos ambitions sont intactes. Ça c'est déjà bien. En plus on pense à faire autre chose. C'est beaucoup trop tôt pour parler de l'avenir.
Vous continuez ou vous vous arrêtez ?
Actuellement je ne veux pas vous répondre. Ma démarche n'est pas simplement une démarche personnelle ou une démarche professionnelle. Le fait d'avoir envie de rester n'est pas en relation directe avec seulement le projet professionnel. Ça peut-être aussi des considérations personnelles. Ça vous devez absolument le respecter.
Lorsque vous voyez une soirée de la ligue des champions est ce que c'est de nature à alimenter votre réflexion peut-être vers une prolongation du contrat ?
De vous à moi non. J'ai l'impression que ces sensations là, je les ai déjà vécues dans un autre monde, avec d'autres personnes, dans un autre débat, dans une autre compétition. Je vous assure que je ne suis pas à la recherche de ses émotions là. Je les ai quelque part vécus aussi à son paroxysme. Moi je passe la journée à regarder des matchs. J'ai pris du plaisir à voir le match d’Auxerre. Je prends autant de plaisir si vous voulez en ayant des responsabilités autres. Je n'ai pas besoin d'être sur le terrain parce que quelque part je les ai déjà vécus. Être dans le sport ou dans le foot ce n'est pas simplement être sur le terrain ou devant le but pour tirer le penalty.
D'abord je fais la différence entre l'aspect professionnel et l'aspect familial ou privé et je fais la différence entre l'homme de terrain ou l'homme hors de terrain. Il y a plein de choses qui peuvent se produire d’ici là. Pour l'instant je suis homme de terrain, je suis bien content de le faire, mais l'avenir est ouvert, il y a plein de choses à faire et particulièrement à l’OM.
Manager ?
Ca dépend comment on définie la notion de manager. Le management c'est quoi ? Moi j'ai à faire un staff qui est diversifié dans ses services. Je dois observer les adversaires, préparer mon équipe, être sur le terrain, je suis en relation avec la presse. Si déjà vous définissez l'ensemble des services qui sont autour de la performance, et mon relationnel justement vis-à-vis de mes joueurs, de mon président, de mon staff, de mes joueurs, vous comprenez bien que j'ai déjà automatiquement une démarche de management dans un domaine qui est la mienne, qui est le domaine sportif, technique.
Ça touche la Commanderie, les locaux, les infrastructures. J'ai déjà cette orchestration. Tous les services qui sont au service de la performance sont des services orchestrés par le projet sportif dont je suis le leader. Le leader c’est le championnat, l'équipe, l'entraînement. Donc vous comprenez bien que tous les services qui sont autour des joueurs, médical, paramédical, administratif, équipements, hébergement, transport sont des services qui sont gérés par des personnes au service du projet sportif dont j'ai la responsabilité. J'ai une démarche management. On m'a déjà donné cette mission. Je ne suis pas l'entraîneur qui rentre chez lui après avoir pris sa douche.
Mais la saison qui suit se prépare tôt. Quand allez-vous donner votre réponse ?
On est encore dans la phase ou tout le monde a besoin d'avoir des garanties. Les garanties si bien sur le club est dans les trois premiers. Tout reste fragile. On peut très bien arriver cinquième. Ça ne voudra pas dire que si on est cinquième, on n'aura rien foutu , qu’on est un fainéant. On est cinq dans la même ambition. Simplement il y a des équipes qui bénéficient d'un calendrier favorable d'autres défavorable. Aujourd'hui le club a besoin de garanties mais on ne peut pas dire qu'on va jouer la Champions League. On ne peut même pas dire qu'on va jouer la coupe de l’UEFA.
Il y a les dossiers des joueurs qui arrivent en fin de contrat. Le manager Général s'occupe de ça. Moi j'ai pris le train en marche et on me demande d'obtenir des résultats. Moi je suis dans cet objectif. Obtenir des résultats et mettre le club dans une position pour atteindre les objectifs majeurs. C'est ça mon boulot. Il est trop tôt pour pouvoir spéculer sur l'avenir en général. Que ce soit le mien, celui de l'olympique de Marseille voire même des joueurs.
Vos propos vont être interprétés. Quelle est l'interprétation qui ne vous ferait pas plaisir ?
Celle qui me ferait le moins plaisir c'est de dire que je pars et que finalement nous avons pas trouvé de terrain d'entente.
Et Nakata ? (Question posée par un japonais)
Que voulez-vous savoir ?
Monsieur Olembé sera suspendu contre Saint-Étienne, ça vous pose problème que le dossier de Nakata ne soit pas réglé ?
Quelque part oui ça me pose problème. On ne peut pas officialiser nos recrues alors que les autres clubs ont déjà fait jouer leurs joueurs extra communautaires et nous, on a pas encore trouvé le moyen de le faire quelque part c'est agaçant de voir ça. Mais je sais que ce sont des dossiers qui sont suivis. La difficulté qui est la nôtre de ne pas pouvoir homologuer le contrat de Nakata n'est pas le fait de l'olympique de Marseille. Nous sommes en attente de décisions qui sont extérieures à l'olympique de Marseille. C'est le préfet qui donne le feu vert.
Le contrat de Nakata n'est que de un an et demi. Donc la réponse devrait être assez rapide. Prenez le cas de danseurs qui viennent danser une semaine en France, ils ont un contrat tout de suite…
Je ne peux pas répondre à ça. J'aurais souhaité qu’il joue au moins ce week-end avec la CFA. On pense que ce contrat va être homologué la semaine prochaine. On l’espère. On a envie de le voir qualifier et en étant qualifié ça l'emmène à être un candidat sérieux pour remplacer Olembé. C'est vrai que c'est agaçant de voir que des responsables extérieures à notre clubs, n'est pas encore trouvé le temps où le moyen d'homologuer ce contrat. Mais on a confiance.
Le groupe sera modifié ?
Fiorese est blessé. Il passe une IRM problème de mollet. Costa revient. N'Diaye et Ferreira aussi. Avec la problématique du calendrier allégé ce n'est pas simple de faire une équipe. Les joueurs donnent tous des garanties sur le plan technique, mental et physique. On a le temps de restaurer tout monde. Vous avez des garanties et comme l'équipe gagne et que vous vous dites si je change, je change pourquoi ? Le joueur que vous enlevez est aussi bon que celui que vous allez mettre. On ne change pas les joueurs pour les faire souffler, c'est une autre démarche psychologique.
Ni de l’un ni de l’autre. Parce qu’aujourd'hui, l’idée c’est de faire un match. On va préparer un match. A partir de là, on a nous, des signaux et un protocole.
Le protocole c'est la démarche individuelle de chacun de se mettre en situation de faire des efforts, dans sa vie privée, dans tout ce qui précède le match.
Donc il y a déjà une démarche personnelle et ensuite il y a la démarche collective qu'on ressent plus concentrée le jour du match et plus particulièrement encore je dirais à partir de la causerie de 17 heures. Même si à 11 heures en général, j'ai déjà une première causerie. Je pense qu'à partir de 11 heures le jour du match, il y a déjà le protocole du gars qui effectivement va prendre conscience qu'il va jouer. A 17 heures, il va entrer dans le vestiaire, va retrouver ses petits repères.
Ensuite il y a son échauffement, il va retrouver le vestiaire, les petites consignes collectives, ensuite il y a le tunnel, l'adversaire qu’on va croiser dans le tunnel, il y a toute cette concentration et il y a l'entame du match. Ça c'est les différents critères qui font qu’on est dans un match et qu'on rencontre le deuxième, le premier, le huitième ou le dernier ça n'a rien à voir. Notre adversaire c’est nous dans ce cas-là. C’est comment on va se mettre en loge pour justement mettre en branle tous nos ingrédients.
Notre adversaire à l'heure qu'il est c’est nous. C'est là qu'il ne faut rien lâcher. Notre démarche elle est en interne parce qu'on sait très bien que Istres peut très bien élever son niveau de jeu et qu’ils peuvent nous contrarier comme une équipe qui jouerait la tête du classement. Donc on n'en fait pas une question de classement. On va jouer Istres en pensant qu’il n'y a plus de petit match. Il n'y a pas de dernier et il n'y a pas de premier.
Sur un match, le football est assez illogique ou assez douloureux pour comprendre qu'on peut se faire sortir par n'importe quel adversaire. Donc ce n'est pas une notion d'adversaire. On a vu une équipe d'Auxerre hier qui est été très forte dans son contenu et qui a été trois jours avant minable à Istres. Vous vous rendez compte de quels états on peut passer. Le meilleur exemple c'est l'équipe d'Auxerre. Donc ne tombons pas justement dans cette configuration où, parce qu'on joue le 19e du classement, il faut tacler à 10 %. Alors que si on jouait le premier on taclerait à 80 %. Donc l'adversaire c'est nous-mêmes.
Que pensez-vous de l'équipe d’Istres ?
C'est une équipe qui a changé d'entraîneur, qui depuis le début de l'année 2005 serait classée neuvième du championnat et c'est une équipe qui va se battre pour gagner un point parce qu'elle est dans une démarche de se maintenir. On peut imaginer qu'elle va venir ici avec l'idée de dire on a rien à perdre donc on va y aller pour embêter Marseille. Il y a suffisamment d’anciens joueurs de l’OM, y compris l'entraîneur, pour que justement trouver les mots justes et dire attention à ce stade vélodrome ce n'est pas aussi difficile que ce que l'on peut l’imaginer.
Il n'y va pas petits pieds, petits bras. Donc on aura une approche psychologique de l'équipe d’Istres, si on y ajoute le contexte du derby. On se rappelle qu'au match aller, elle n'avait pas joué. Ils avaient été complètement paralysés par l’enjeu. Là au contraire je pense qu'ils vont arriver avec un état d'esprit d'autant plus détaché qu'ils ont gagné contre Auxerre. À partir de là ils peuvent estimer que perdre à l’OM, ça serait quelque chose normal. Donc au moins allons-y à 100 %. Je pense qu'ils vont venir avec cette idée là donc ils vont venir libérés.
Ça va être un derby, un match difficile il faudra à la fois faire preuve de caractère mais aussi peut-être de patience et ne pas croire que tout va se débloquer comme ça. Mais je pense que ce n'est pas un match que je catégorise comme un match piège. Sûrement pas, parce qu'il y a trop d'intérêts dans ce match. J'ai dis en début de semaine que ce sont de vrais chefs d'entreprise qui vont faire ce match parce qu'on va jouer les derniers, à 21 heures dimanche, tout le monde aura joué.
Ils resteront suffisamment conscients pour dire soit on joue pour maintenir l'écart soit éventuellement pour le creuser. Là on a affaire des gens responsables. Donc on ne va pas se tromper de match. On va jouer effectivement une équipe qui est à la peine, qui va venir ici pour limiter les dégâts et pour essayer de nous accrocher. Ça c'est l'enjeu, la contrariété qu'on va avoir. C'est une équipe qui ne va pas se laisser faire. Elle ne va pas se mettre à plat ventre devant nous. Nous, on devra trouver les ingrédients pour faire valoir toute notre confiance actuelle, notre réalisme qui plus est devant notre public. On a quand même pas mal d'avantages.
Vous avez une équipe d'adultes…
Voilà le mot qui me plaît bien. Quand je dis responsables je voulais utiliser le mot adulte. C'est en adultes qu'on doit faire ce match. En adultes c'est-à-dire en tant qu’hommes responsables.
Donc c'est une équipe qui réfléchit à l'événement, qui intègre tous les paramètres ?
On vit bien actuellement les deux temps. Le temps de la confiance mais avec une certaine humilité, parce qu'on s'aperçoit qu'on est deuxième du championnat et on pourrait penser qu'il peut exister des débordements, des débordements dans le sens excessif, de la joie etc… Je trouve une grande sérénité justement dans l'atmosphère qui règne autour de nous. Même à l'intérieur des vestiaires on sent une équipe sereine, adultes pour reprendre l'expression quelque part on ne fanfaronne pas.
On sait d'où on revient, il y a une certaine humilité et c'est bien. En même temps il y a les deux temps. On sent aujourd'hui une équipe relâchée dans le sens décontracté, dans le sens studieux du terme. Je préfère studieux que relâché. Ça c'est le temps de la préparation. Maintenant on va rentrer demain dans le temps de la compétition, dans la concentration. On ne va pas non plus rentrer trop vite. Demain on est encore que samedi, la veille du match. Il faut encore qu’on soit concentrer d'une façon studieuse et le match il sera temps d’y rentrer cinq heures avant. Pas plus.
On est assez professionnel pour trouver les mots justes et le comportement juste pour que cinq heures avant, les joueurs puissent se mettre en loge avec le protocole que je vous ai dit… Les petits protocoles qui appartiennent à la préparation, on va s'échauffer, on sait qu'on va se mettre minable à l'échauffement, qu'on doit se rappeler les consignes, on va retourner au vestiaire, c'est là qu'on va mettre le maillot, qu'on va se rappeler, qu’on va sortir ensemble, croiser le regard de l’adversaire, rentrer dans le stade et penser que le premier quart d'heure sera important. Ça c'est des choses qui nous appartiennent, ce qui fait notre réussite. Ça, ça sera à nous de le mettre en place.
À Bastia vous réussissez à gagner en marquant un but plus tard dans la partie c'est un progrès ça ?
Je ne sais pas si on peut parler de progrès. C'est une configuration qui fait qu'on a bénéficié de ce but à Bastia alors qu'on n’était pas au mieux. L'adversaire n’était pas au mieux non plus. C'est un match qui s'est joué d'une façon bizarre en non rythme. Même à la mi-temps je sentais les joueurs un peu scotchés, un peu paralysés. On les sentait un peu chloroformés.
Franchement pendant la mi-temps de Bastia, je n'étais pas au mieux et je ne pense pas que les joueurs étaient au mieux.
Pour quelle raison ? Je n'en sais rien. Est ce que c’est l’atmosphère ? La façon dont on imaginait ce déplacement ? Finalement on s’est retrouvé dans un endroit qui a été assez agréable, on a été bien reçu, le match s’est joué sans agressivité, on n'a jamais senti une pression paralysante sur nous. Disons que c'est un match sans saveur. 3 ou 4 semaines avant, Lyon était tombé dans le même style de match. Je pense qu'on a bénéficié de pas mal de chance quand même.
On marque sur un coup, presque pas logique. Ce n'est pas logique de tirer dans cette situation. C'est beaucoup plus la situation où il n'y avait rien d’autre à affaire que de tirer. Le tir a été efficace. On a dit que le gardien avait fait une bêtise mais je peux vous assurer de la façon dont la trajectoire part, il n'a pas fait de bêtise. Il ne sait pas trop s’il va s’emplâtrer le poteau. Le but est magnifique mais en même temps on n’avait pas d'autre chose à faire. Donc ce n'était pas une résultante d'une action bien construite. On n'avait pas trop le choix. On est été bien chanceux sur ce coup là.
Dans ce type de match, celui qui marque gagne le match. Même si l'adversaire avait eu une réaction, nous on pense que si on avait été mené au score on aurait aussi eu cette réaction. C'est un match qui s’est vraiment jouer sur ce détail. On peut dire que ce détail appartient aux équipes qui sont conquérantes. La chance sourit à ce qui sont les plus audacieux. La chance appartient à ceux qui bénéficient aussi d'un environnement favorable.
Je pense qu'on bénéficie aujourd'hui à la fois de cet environnement. Tout ce qu'on fait on le transforme en or. On est dans une statistique assez favorable, les autres sont dans la statistique défavorable, on bénéficie actuellement de la contre-performance des autres et notre classement est la résultante à la fois de notre constance plus l'inconstance des autres. Ce qui fait qu’aujourd'hui on se retrouve dans une position qui n'est peut-être pas conforme à la vraie réalité.
La plus grande humilité c'est de dire que finalement nous sommes dans ce peloton de tête, qu'on pourrait avoir des points de retard sur le tableau de marche actuellement et que avec deux points de retard on serait troisième ou quatrième toujours à portée de fusil de nos adversaires. Là pour différentes raisons on a une position un peu différente. Elle fait plaisir bien sûr parce que quelque part pour notre ego et notre fierté, on est deuxième du classement, c'est ce qu'on regarde sur le journal, ça me fait plaisir, mais en même temps il ne faut pas oublier que cette position n'est pas conforme à l'ensemble de nos concurrents.
C'est des performances qui sont presque illogiques, la défaite d'Auxerre à Istres est un peu illogique par rapport à la valeur d'Auxerre. Nous ne nous emballons pas, on bénéficie de faveurs actuellement qui appartiennent peut-être à ceux qui les ont provoquées, on a quand même dépensé beaucoup d'énergie pour en arriver là. Aujourd'hui on a utilisé un peu nos intérêts. On mange un peu nos intérêts là. C'est agréable alors qu’à une époque ont jouait sur le capital. C'est ce qu'on a acquis en préalable, ça nous permet aujourd'hui de ne pas trop bien jouer mais de gagner.
Ça peut être une forme de progrès, une forme de confiance aussi. C'est ce que fait souvent d'ailleurs l'équipe de Lyon. Elle gagne sans trop de panache. Il ne faut pas que cette position de deuxième nous paralyse. Je pense que si on avait de points de retard je tiendrais le même discours et on serait aussi heureux. Il nous reste encore pas mal de parcours à faire. On ne gagnera pas tous nos matchs. Le foot ce n’est pas la statistique ni la mathématique. Le foot c'est d'attendre samedi prochain pour voir ce que vont faire nos adversaires.
Vous voyez qu'il y a une part d'incertitude. Nous on attend la fin du match pour dire où est ce qu’on en est. On dit tiens on est deuxième ! On n'avait pas prévu. Il n'y a aucune loi qui prévoit ça. La question c'est de savoir quelle sera la capacité à rebondir. Auxerre a été capable de rebondir après Istres. C'est ça la vraie valeur de l'équipe.
Ça vous a fait plaisir de voir la victoire des clubs français en coupe d'Europe ?
Nous hier, nous étions des supporteurs. Parce qu'effectivement ils y laissent des plumes. Ils vont être obligés de faire le même match pour gagner contre Toulouse. Mercredi ils rencontrent le Paris-Saint-Germain. Nous allons bénéficier de ce calendrier qui n’avantage pas finalement les équipes qui sont les plus méritantes. Elles sont pénalisées. On a donné dans ce domaine là par le passé. Moi je vis ça en direct parce que j'arrive en France et je découvre ce calendrier. C'est clair qu'on pénalise les équipes les plus méritantes.
À combien estimez-vous vos chances d'être champion ?
A 100 % dans la mesure où mathématiquement on peut obtenir les points et que mathématiquement on peut faire à 100 %. Aujourd'hui il y a cinq ou six équipes qui peuvent parler comme moi. Vous comprenez bien que dans l'histoire il n'y en a droit qu’à un seul. On partage cette ambition à cinq. Il y aura un premier, un deuxième, un troisième, un quatrième et un cinquième. Les trois premiers seront primés. Le quatrième sera primé avec l’UEFA le 5ème n’aura rien ou éventuellement bénéficiera de la Coupe de France (Il engage une discussions sur les nouvelles règles. Le fin mot n’a pas été trouvé)…
Nous on est en position de dire qu'on aura un calendrier qui sera allégé, on aura moins de matchs, lorsque l'adversaire fait deux matchs, nous on en fait un seul. Aujourd'hui le paysage est celui-ci. Donc nous avons des éléments favorables à condition que nous fassions deux matchs en un. C'est-à-dire qu'on dépense l'énergie de deux matchs en un match parce qu'on aura une longue récupération.
Vous qui êtes là depuis trois mois vous vous retrouvez dans la situation de pouvoir réaliser un super coup. Mener l’OM au titre de champion avec ce qui s'est passé cette année…
On est tous habités par ça. Ça c'est l'essence même de tous ce qui sont ambitieux et mon métier est un métier d'ambitions puisque je prépare une équipe pour gagner des matchs dont quelque part on est habité par le désir de gagner. Mais on ne gagnera pas tous nos matchs, mais pour gagner il faut être habité par le désir de vaincre et de gagner. Ça c'est clair, ça je le sais. C'est des choses qui appartiennent à notre ego et je pense qu'on n’en n’est pas encore là. C'est trop loin je pense. Effectivement a posteriori on pourra éventuellement réfléchir sur ce qu'on a fait, on pourra effectivement émettre pas mal de fierté.
Qu'allez-vous faire l'année prochaine ?
Je suis dans une dynamique de projets donc j'ai la vision de me projeter sur l'avenir. Tout entraîneur doit avoir cette vision. La vision c'est sur les cinq prochaines années. Donc l'idée d'obtenir la clef pour accéder à la champion League, c'est pour que le club s'inscrive ensuite dans la champions League. Actuellement j'ai la responsabilité d'amener le club a ces ambitions. Le fait que je vous dise qu’à la fin du championnat on s'assoit et on rebat les cartes, ça, ça me paraît honnête par rapport à ceux qui ont la charge de vous embaucher et de voir si éventuellement on continue à fonctionner ensemble. Donc l'idée de me projeter sur l'avenir oui, on en discutera à la fin d'année pour savoir dans quelles conditions on continuera.
Mais il y a des rumeurs qui annoncent votre départ à la fin de la saison ?
Je pense que mon avenir personnel n'est pas une question d'actualité. On est trop focalisé sur la mission qui est la nôtre, nous sommes bien partis et ça ne sert à rien de parler. On ne sait pas ce que sera l'avenir dans deux mois. C'est un faux problème. L’OM existera sans moi. Actuellement je bénéficie d'une situation qui est favorable, nous avons réussi à créer une dynamique qui nous amène à postuler à des positions qui n'étaient peut-être pas envisageables il y a quelques mois, c'est le reflet de la confiance d'une bonne équipe de gars qui se sont mis dans la même idée. Il y a une bonne ambiance, les autres font des contre-performances, on a un calendrier allégé, il y a un concours de circonstances et nos ambitions sont intactes. Ça c'est déjà bien. En plus on pense à faire autre chose. C'est beaucoup trop tôt pour parler de l'avenir.
Vous continuez ou vous vous arrêtez ?
Actuellement je ne veux pas vous répondre. Ma démarche n'est pas simplement une démarche personnelle ou une démarche professionnelle. Le fait d'avoir envie de rester n'est pas en relation directe avec seulement le projet professionnel. Ça peut-être aussi des considérations personnelles. Ça vous devez absolument le respecter.
Lorsque vous voyez une soirée de la ligue des champions est ce que c'est de nature à alimenter votre réflexion peut-être vers une prolongation du contrat ?
De vous à moi non. J'ai l'impression que ces sensations là, je les ai déjà vécues dans un autre monde, avec d'autres personnes, dans un autre débat, dans une autre compétition. Je vous assure que je ne suis pas à la recherche de ses émotions là. Je les ai quelque part vécus aussi à son paroxysme. Moi je passe la journée à regarder des matchs. J'ai pris du plaisir à voir le match d’Auxerre. Je prends autant de plaisir si vous voulez en ayant des responsabilités autres. Je n'ai pas besoin d'être sur le terrain parce que quelque part je les ai déjà vécus. Être dans le sport ou dans le foot ce n'est pas simplement être sur le terrain ou devant le but pour tirer le penalty.
D'abord je fais la différence entre l'aspect professionnel et l'aspect familial ou privé et je fais la différence entre l'homme de terrain ou l'homme hors de terrain. Il y a plein de choses qui peuvent se produire d’ici là. Pour l'instant je suis homme de terrain, je suis bien content de le faire, mais l'avenir est ouvert, il y a plein de choses à faire et particulièrement à l’OM.
Manager ?
Ca dépend comment on définie la notion de manager. Le management c'est quoi ? Moi j'ai à faire un staff qui est diversifié dans ses services. Je dois observer les adversaires, préparer mon équipe, être sur le terrain, je suis en relation avec la presse. Si déjà vous définissez l'ensemble des services qui sont autour de la performance, et mon relationnel justement vis-à-vis de mes joueurs, de mon président, de mon staff, de mes joueurs, vous comprenez bien que j'ai déjà automatiquement une démarche de management dans un domaine qui est la mienne, qui est le domaine sportif, technique.
Ça touche la Commanderie, les locaux, les infrastructures. J'ai déjà cette orchestration. Tous les services qui sont au service de la performance sont des services orchestrés par le projet sportif dont je suis le leader. Le leader c’est le championnat, l'équipe, l'entraînement. Donc vous comprenez bien que tous les services qui sont autour des joueurs, médical, paramédical, administratif, équipements, hébergement, transport sont des services qui sont gérés par des personnes au service du projet sportif dont j'ai la responsabilité. J'ai une démarche management. On m'a déjà donné cette mission. Je ne suis pas l'entraîneur qui rentre chez lui après avoir pris sa douche.
Mais la saison qui suit se prépare tôt. Quand allez-vous donner votre réponse ?
On est encore dans la phase ou tout le monde a besoin d'avoir des garanties. Les garanties si bien sur le club est dans les trois premiers. Tout reste fragile. On peut très bien arriver cinquième. Ça ne voudra pas dire que si on est cinquième, on n'aura rien foutu , qu’on est un fainéant. On est cinq dans la même ambition. Simplement il y a des équipes qui bénéficient d'un calendrier favorable d'autres défavorable. Aujourd'hui le club a besoin de garanties mais on ne peut pas dire qu'on va jouer la Champions League. On ne peut même pas dire qu'on va jouer la coupe de l’UEFA.
Il y a les dossiers des joueurs qui arrivent en fin de contrat. Le manager Général s'occupe de ça. Moi j'ai pris le train en marche et on me demande d'obtenir des résultats. Moi je suis dans cet objectif. Obtenir des résultats et mettre le club dans une position pour atteindre les objectifs majeurs. C'est ça mon boulot. Il est trop tôt pour pouvoir spéculer sur l'avenir en général. Que ce soit le mien, celui de l'olympique de Marseille voire même des joueurs.
Vos propos vont être interprétés. Quelle est l'interprétation qui ne vous ferait pas plaisir ?
Celle qui me ferait le moins plaisir c'est de dire que je pars et que finalement nous avons pas trouvé de terrain d'entente.
Et Nakata ? (Question posée par un japonais)
Que voulez-vous savoir ?
Monsieur Olembé sera suspendu contre Saint-Étienne, ça vous pose problème que le dossier de Nakata ne soit pas réglé ?
Quelque part oui ça me pose problème. On ne peut pas officialiser nos recrues alors que les autres clubs ont déjà fait jouer leurs joueurs extra communautaires et nous, on a pas encore trouvé le moyen de le faire quelque part c'est agaçant de voir ça. Mais je sais que ce sont des dossiers qui sont suivis. La difficulté qui est la nôtre de ne pas pouvoir homologuer le contrat de Nakata n'est pas le fait de l'olympique de Marseille. Nous sommes en attente de décisions qui sont extérieures à l'olympique de Marseille. C'est le préfet qui donne le feu vert.
Le contrat de Nakata n'est que de un an et demi. Donc la réponse devrait être assez rapide. Prenez le cas de danseurs qui viennent danser une semaine en France, ils ont un contrat tout de suite…
Je ne peux pas répondre à ça. J'aurais souhaité qu’il joue au moins ce week-end avec la CFA. On pense que ce contrat va être homologué la semaine prochaine. On l’espère. On a envie de le voir qualifier et en étant qualifié ça l'emmène à être un candidat sérieux pour remplacer Olembé. C'est vrai que c'est agaçant de voir que des responsables extérieures à notre clubs, n'est pas encore trouvé le temps où le moyen d'homologuer ce contrat. Mais on a confiance.
Le groupe sera modifié ?
Fiorese est blessé. Il passe une IRM problème de mollet. Costa revient. N'Diaye et Ferreira aussi. Avec la problématique du calendrier allégé ce n'est pas simple de faire une équipe. Les joueurs donnent tous des garanties sur le plan technique, mental et physique. On a le temps de restaurer tout monde. Vous avez des garanties et comme l'équipe gagne et que vous vous dites si je change, je change pourquoi ? Le joueur que vous enlevez est aussi bon que celui que vous allez mettre. On ne change pas les joueurs pour les faire souffler, c'est une autre démarche psychologique.
Le top des taupes !