15-04-2010, 09:34
Préambule :Pour ce match contre Boulogne , il faut bien vous lavouer, les fines plumes dOpiOm ne se sont pas bousculé au portillon de lédito. Certes, à lénoncé du match, rien ou pas grand-chose de percutant arrive en tête, vu quon y est déjà en tête. Smiley qui saute, saute, saute...
Les instances rédactionnelles réservant leur bon titre à venir ont demandé à un petit nouveau sil aurait un truc sous le coude pour ce match. Je navais également rien de footbalistiquement déboulonnant à dire. Je me proposais à la place de raconter ma virée de lautre soir. Cynik ma demandé illico si ce serait long. Jai dû confessé que oui.
Il a tiqué, mais cétait ça ou un copier-coller de la recette du Waterzoï façon Cote dOpale. On a donc fait un deal pour rendre la chose digeste au lectorat dOpiOm. Un édito en 2 parties (et sous 2 topics, je précise pour les puristes). Un aujourdhui, lautre le jour du Match. En comptant sur votre mansuétude.
Cordialement votre.
Fly
Boulogne-OM Vivre et Laisser Mourir / Part 1
Ou comment ne pas se fouler pour le titre.
Tout commença par une invitation pour une fête à thème que jeus mieux fait de mettre à la benne. Un carton en plastique brillant qui se voulait fun, police Comic Bold nébuleuse sur fond de ciel azur fluo avec effet holographique tartignole. Un flyer, comme on dit pour se la péter grosse Teuf Branchée. Ce truc traînait dans un tiroir de mon bureau depuis quinze jours et cest en remisant mon Lexomil que je suis retombé dessus.
Le thème : [FONT="]Hollywood Action Heroes[/FONT][FONT="].[/FONT]
-Bonjour, langoisse Hollywood , remâchai-je en mon for intérieur qui montait aux créneaux et sattaquait au mythe du divertissement mondain par le désabusement chronique.
Javais une sainte horreur des soirées déguisées et aucune imagination pour laccoutrement circonstancié, sans compter la flemme qui métreignait au moment dy réfléchir. La peur du ridicule rivalisait avec le manque doriginalité de ma garde-robe, et louer un costume de Superman ou de Robin Des Bois avec carquois en feutrine et arc en bandoulière me filait instantanément un cafard tenace. De plus cétait une copine de Pénélope qui organisait la soirée et rien que pour ça je ny mettrais pas un orteil. Elle y serait sûrement. Déguisée en vestale de péplum qui sait ? Je vois déjà le tableau :
Je vois ses pommettes hautes rosies par un blush aux tons pêche. Je vois ses yeux en amande à liris vert noisette derrière les spires châtaigne de ses cheveux entortillés. Sa tête est ceinte de bandelettes blanches qui retombent sur son épaule dénudée et de chaque côté de sa poitrine. Sous létoffe mousseuse et transparente de sa toge en lin gracile, ses seins menus et fermes forment deux casques à pointes comme un défi à la gravitation Newtonienne et au flan démoulé. À cette évocation, ni une, ni deux, la poche de mon jean enfla de la bosse que Satan habite Ma décision était prise. Vade Rétro Satanas
Jirai.
Un astérisque rappelait drolatiquement dapporter des bulles dans une bouteille. Mon esprit sardonique imagina un litre de Vichy Célestin, évidemment.
Cest Maître Yoda qui maccueillit et mencra direct dans la réalité tant redoutée la veille en me tamponnant la main droite, ponctué dun : « Que la fête soit avec toi » lancé avec un accent savoyard à couper au sabre laser.
Je luttai contre un fou rire nerveux et le remerciai dun plissement dil enjoué.
Je croisai une bonne douzaine de Tony Montana alias Scarface, paradigme de la rébellion pop-corn Made in Hollywood, icône dune génération dadolescents des années fric qui se serait bien vus bobo sur la face, et qui ont fini bobos pile poil. Tous ces gominés portaient beau la fine fleur du mâle, avec le col en pelle en tarte et le stigmate du dur à cuire sur la joue. Une cicatrice bidon à la colle séchée et au stabylo rose qui leur vaudra au mieux un urticaire cholinergique et la joie de leur dermatologue. Je me frayai un chemin entre un Hulk aux pectoraux en polystyrène gouaché et un Zorro en manches courtes qui fleurait bon la naphtaline et la panoplie de CM1. Le buffet était tenu par des Bonny and Clyde surexcités qui, en guise de bienvenue, entre deux coupettes tendues, vous arrosaient à la mitrailleuse à eau genre guerre des gangs. Cest trempé et dégoulinant, le visage barré par un rictus constipé que jai attaqué mon premier toast à la crème de crevette et dégluti ma première lampée de champagne tiède.
Sur la piste, Trois mousquetaires dont un ressemblait à Joël Bats et une Milady à la mouche mammaire sescrimaient sur Rasputine de Boney M, rejoints par un Edward et un Wolverine qui voulaient croiser le fer à grand renfort de carton plié et dalu ménager. Pas cap desquiver, lépais Portos se retrouva enferré de la raie dans le ballet des bretteurs dargent.
Las de leurs escarmouches, jingurgitai une bouchée de pruneau au bacon et cest moins à jeun que je me décidai à bouger du buffet et de changer de cap, histoire daller ferrer ailleurs.
Bien men prit.
Une poignée de James Bonds Girl aux popotins haut perchés réveilla ma curiosité libidineuse telle la pleine lune ressuscite le loup-garou. Je me régalai un moment de leur déhanché digne dun défilé de mode.
Vivre et laisser mourir les déprimes post-Pénélope et soffrir un Quantum of Solace, car somme toute on ne vit que deux fois. Parmi ces drôles de dames, je portais mon dévolu sur le galbe dune grande métisse. Un avion fuselé dans une robe à capuche et largement échancrée. Look ultra kitch avec escarpins à talons hauts, type échasses de berger landais, décolleté à paillettes qui semblait cousu sur elle et gloss vermillon aux lèvres. Lavantage de ces soirées est que la phrase dapproche se veut dans le thème. Lentame peut donc être emphase. Et Je me sentis fort en phase et en thème.
- Vous êtes May Day Dangereusement votre, nest-ce pas ?
Elle me regarda pareille à une girafe avisant un arbrisseau et sa ressemblance avec Grace Jones nen fut que plus saisissante.
-Djéniao !, sexclama-t-elle avec laccent de Brandao et un mouvement de maxillaire qui laissait rêveur sur ses capacités bucco-dentaires.
La grande bistre prénommée Samantha sextasia sur ma tenue. Génial. Nexagérons rien. Je nen attendis pas tant et sans le hurler eut été aussi bien.
-Ouriginao teu Costoumi meu chou Adorrrei, poursuivit-elle à même hauteur de décibel tout en me toisant de pied en cap. Lautre avantage des soirées déguisées est que lon peut y causer chiffon sans vergogne. Doù jétais, soit 15 cm plus bas et le nez à hauteur de sa poitrine, je louai à mon tour le génie de son styliste qui avait réussi à faire une robe avec si peu de tissus.
Samantha me regarda comme si je lui avais démontré le théorème de Fermat. Je compris que la Brésilienne parlait français comme une vache portugaise, dont elle avait un peu le regard dailleurs, sous des faux cils bleu turquoise du plus bel effet. Elle éclata dun rire ravageur qui fit bouger son corsage pailleté en un étincelant va et vient à linstar dun soleil tombé dans des boules à facettes. Chacun de ses mouvements envoyait des étoiles au monde den bas.
-Adorrrei, Adorrrrrei !, barytonait-elle à tue-tête en roulant des r et du cul.
Cette fille était un engin, comme on dit, un truc hors norme et je me sentis tout émoustillé à lidée de sensations nouvelles. Sans compter ce coté inaccessible qui nétait pas pour me calmer.
Un peu comme quand le cousin par alliance, pété de tunes, fils à papa, mais pas le votre, vous montre son coupé sport flambant neuf, et se rétracte au moment de vous le faire essayer parce que son assureur est très pointilleux et quil ne suffit pas davoir le permis pour conduire ce genre dauto. Tu comprends ? rajoutera-t-il, histoire denfoncer le clou de lhumiliation ordinaire.
Mais ce soir, javais le permis, le permis de tuer Je mimaginais déjà au volant de cette James Bond Girl aux jambes de deux mètres, à la gorge profonde et aux arrivées dr chauds. Elle navait cessé de sesclaffer et son V95D vibrait de plus belle. Je mesbaudissais à mon tour me demandant en même temps ce qui pouvait provoquer tant dhilarité. Je riais comme un couillon, pour faire comme tout le monde, me disant que javais dû rater une vanne. Un truc désopilant. Mais rien nétait moins sûr.
Samantha arrêta net de se gondoler, se pencha vers moi. Sa bouche démesurée émergea de sa capuche tels les pétales dune fleur carnivore.
- Champagnia, Adorrrei Le Champagnia meu chou por favorrr
Mon chou Je ne suis pas sûr que jadorais, mais la façon dont Samantha larticulait avait fini de me convaincre daller lui trouver sur le champ du Champania. Qui plus est, il était hors de question de lâcher laffaire.
Mon retour au buffet concourra avec la syncope dun super héros. Le type venait de choir en étoile de mer emportant avec lui un bord de nappe et la soupière de sangria. Tombé à mes pieds, je ne pus me débiner et neus dautre choix que de minquiéter du malheureux. Le super héros en question portait une armure artisanale constituée dune combi dhomme- grenouille rouge et de packs à oeufs scotchés aux articulations. Le gars était en train de sétouffer sous son masque bricolé dans un ancien casque intégral, un modèle affreux des années Bioman, avec flammes dorées et visière fumée. Un convive déguisé dune blouse blanche et dun stéthoscope en tuyau de douche me rejoignit au chevet de lasphyxié.
-Vous pensez que ses fonctions cérébrales sont touchées ? me dit le Docteur House
Je fixai larrivant avec hébétude. Vous savez, cette demi seconde qui plante un point dinterrogation géant dans votre champ neuronal avant de vous faire secouer la tête comme pour une hallucination.
-Passez- moi plutôt la louche à sangria., dis-je.
Dun coup sec, je débloquai la visière et fis apparaître le visage livide et bleui dun type en manque de bol dair.
-Vous êtes sauvé Robocop !, se gargarisa le Docteur House en se penchant vers lui.
-Ne..Neeu..Non , balbutia le livide en secouant son index ganté de caoutchouc Mapa.
-Non ?, sinquiéta ce bon Docteur.
-Non Je suis Iron Man !
- Ah.
Je suggérai alors au Docteur Ducon de procéder à une ventilation artificielle.
-Euh oui Une ventilation ???, me répondit le Docteur soudain désemparé.
-Vous êtes le seul habilité pour un bouche-à-bouche., lui glissai-je à loreille.
- Un bouche à ,vous êtes sûr ?
-Ses fonctions cérébrales sont en jeu, indubitablement !, poursuivis-je dun ton grave, tout en me redressant pour attraper une coupe de champagne qui était restée en équilibre sur le bord du buffet et avait miraculeusement résisté à la chute de la nappe.
Ce fut sur ce sermon dhypocrite et après lui avoir virilement tapoté lépaule que je laissai opérer le docteur et repartis prestement à la recherche de Samantha. Le bouche-à-bouche à travers le casque intégral dut se passer moyennement. Je crus entendre Iron Man se débattre comme un forcené mais à dire vrai ma préoccupation était ailleurs.
La géante brune semblait sêtre évaporée. Je men voulus davoir jouer les bons samaritains.
Vivre et laisser mourir !, avais-je dit.
Pour lheure il me fallait absolument retrouver la trace de Samantha
À suivre si vous y tenez, le samedi 17 jour du match.
En cas de morsure de vipère, sucez-vous le genou, ça fait marrer les écureuils