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Version complète : Troussier : «Notre premier adversaire c'est nous»
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L'affaire Barthez a bouleversé le groupe ?
Non je ne crois pas. En interne, l'idée première c'était l'apaisement. Un apaisement qui avait déjà été mené par les deux parties et qui avait été conforté par les déclarations de Pape Diouf à son retour du Maroc. Il avait dit que les deux parties étaient d'accord pour dire qu'il n'y avait pas de suite sur cette affaire.

L'idée de ce mini stage à Casablanca était fait dans l’esprit de match amical, d'une fête, même si à l'intérieur de cela il y avait un objectif technique de préparer le match Bastia. Il y a eu un ensemble d'événements qui ont amené aujourd'hui une certaine campagne médiatique qui existe désormais. Je sais que Pape vous en a communiqué l'idée qu'il en avait. Je peux vous dire qu'en interne on fait bloc autour de l'événement. Nous, ça ne nous touche pas. Pour nous il y a rien. Il y a une campagne de presse et nous, on n’est pas touché. Nous, on n’est pas sollicité à ce niveau là.

Fabien a été sanctionné ? Pape Diouf a confirmé !

Ça je n'en sais rien. Moi, je suis responsable d'un groupe qui part demain faire ce match à Bastia. Il y a eu un match de foot au Maroc où on a fait un stage. Il y a eu un certain nombre d'événements. Nous sommes revenus. Des choses se sont passées et à partir de là, il y a une situation qui est relayée par voie de presse. Le club a pris note de ce qui s'était passé. Vous me dites que Pape Diouf aurait pris des sanctions. Très bien ! Moi je ne suis pas au courant.

Mais pourquoi Fabien Barthez ne vient-il pas s'excuser ?
Moi je n'ai pas à communiquer sur cet aspect-là. C'est quelque chose qui touche quelque chose qui est en dehors de ma responsabilité. C’est sorti du cadre sportif, de mon cadre. Moi je n'ai pas à communiquer. C'est au manager général, Pape Diouf, d'avoir une communication avec vous et avec les instances compétentes pour régler ce problème. Vous comprenez bien que moi mon idée c'est d'aller à Bastia avec Barthez, avec mon groupe et préparer mon match pour gagner.

Je peux vous assurer qu’à l'image de l'entraînement, de la réunion que j'ai tenue ici même pour présenter un petit concentré images, qu’il colle parfaitement à l'état d'esprit qui règne. Dans la concentration, le collectif, ce caractère, cette confiance qui nous habitent, j'ai passé 20 minutes avec eux pour leur rappeler ce qui fait qu'aujourd'hui on est costaud et qu’on va à Bastia dans une ville où on n’a jamais gagné. Je crois que ça fait sept ou huit matchs que l'équipe n'a jamais gagné un match là bas. Vous comprenez bien que c'est une statistique qu'on a envie de faire sauter. Imaginer que ça va être facile de jouer là-bas, c'est une connerie. On sait que c'est un match qui va être difficile mais on a des arguments à faire valoir.

Vous parlez de campagne de presse mais l’arbitre accuse Barthez de lui avoir craché au visage après l’avoir insulté.
Mais si ces faits sont réels, il faudra d'abord les prouver. Soit disant il y a des images. Il faut que ces choses-là soient menées par une enquête. Je voudrais quand même revenir sur la personnalité du joueur incriminé. C'est quelqu'un qui a une carrière derrière lui, qui représente aujourd'hui sur le plan mondial une certaine image. C'est quelqu'un qui donne l'exemple, qui a fait une grande carrière internationale, qui milite pour des causes sociales. Fabien Barthez représente pour moi une image saine. Le passé de ce joueur est un passé sain qui va parfaitement dans l'esprit de l'équipe sportive et du respect des règles et du règlement.

Maintenant qu'à l'intérieur d'un certain nombre d'événements, on soit sorti d'un cadre comme on peut franchir une ligne jaune ou griller un feu rouge, on peut se mettre dans des situations, liées à un environnement. Si on m'accuse d'avoir franchi une ligne jaune pour éviter un chien et que si je ne fais pas ça, je me tue… On n'est pas à l'abri tous de sortir d'un cadre. Je pense que l'OM a peut-être voulu marquer son territoire par l'intermédiaire de cette sanction, je n'en sais rien, mais peut-être, pour veiller à ce que ces incidents ne se reproduisent pas en terme d'images, en terme d'image de l'institution que représente l’OM etc…

Maintenant s'il y a une faute, on se fiera aux autorités compétentes et on assumera. La meilleure façon de répondre c’est de dire, si éventuellement il y a une faute, on assumera. Aujourd'hui on fait bloc et il n'est pas question d'incriminer telle ou telle personne. Nous n'étions pas les seuls responsables de ce qui s'est passé. Il y a eu une succession d'événements liés à une confusion d'arbitrage, ça il faut le préciser quand même. Cela a entraîné un sentiment d'injustice et de la confusion.

Il y a eu des événements qui se sont produits et il ne faut pas ressortir l'image d'untel ou d'untel. Il faut remettre les événements dans une globalité. Moi c'est ce que je retiens. Donc ne comptez pas sur moi pour me faire le juge de cet aspect-là. Moi je fais bloc autour de mon joueur, de mon équipe parce que le passé de l’OM n’est pas un passé de voyous. L’OM n'est pas une équipe qui a un passé donc je n'ai pas envie de communiquer sur cet aspect-là. Je reste concentré sur mon match.

Quel est le groupe pour ce match ?
Il y a l'absence de Fiorèse. Il a un problème au mollet. Costa est suspendu. Ferreira est absent. N'Diaye a repris mais ne peux pas jouer. Il y a les jeunes Nasri, Yahiaoui, Bamogo, Koke, Ecker, qui viendront s'ajouter au groupe Dehu, Méïté, Beye, Olembé, Pedretti, Hemdani, Cheyrou, Batlles, Luyindula, Marlet, Gavanon et Barthez. Le groupe qui va terminer demain matin une séance et qui partira à Bastia.

Hemdani va remplacer Costa ?
C’est la possibilité la plus harmonieuse, la plus logique compte tenu de l'effectif.

Vous avez donné l'équipe là ?
Oui, c'est vrai. Nous vivons une réalité. C'est là où je mesure qu’un calendrier allégé c'est comme le produit allégé: c'est bon pour la santé mais ça manque de saveur « il rigole parce qu’il donne souvent cette explication». On aurait préféré faire la coupe de France, la coupe de la Ligue, on aurait préféré faire tout ça parce que je vous assure qu’on ne peut pas créer la surprise. On va voir finalement si c’est bien de savoir avant si on joue ou pas. Alors que la technique d'un manager c’est quelque part de fragiliser le groupe. Tout va bien, alors il faut arriver à le fragiliser pour qu'il se remette en cause. Ça serait ça la vraie technique du management.

Pas jouer de match, c'est un avantage puisque nous avons la possibilité de nous restaurer, d'avoir un groupe qui ne va pas être suspendu etc. alors c'est un avantage. L'inconvénient c’est qu'on perd de la compétitivité. La notion de turnover vous la perdez lorsque vous avez un match tous les trois jours, vous ne vous posez pas de question, vous êtes sûrs que vous avez 25 joueurs qui vont jouer. Là, sur 25 joueurs vous être sur que vous n'en avez que 14 ou 15 qui vont jouer. Les autres ne vont pas jouer. En terme de management ce n'est pas un avantage que d'avoir un calendrier allégé.

Mais vous hésitez encore entre Nasri et Batlles ?
J'espère que cette interrogation existera toujours. Batlles, Cheyrou ou Nasri, Fiorèse, bon Fiorèse n'est pas là mais Costa va revenir. Marlet, Bamogo, Koke, Luyindula… On ne va pas non plus se chercher des poux. Le groupe soit on lui fait prendre conscience qu’ils ont des responsabilités, que tout va bien, que maintenant il faut aussi qu'il y ait une auto organisation, une autodiscipline de chacun pour préparer son match, penser à ce qu'on va manger ce soir, à quel moment il va falloir se coucher pour que demain je puisse faire un effort. Les rugbymen annoncent l'équipe une semaine en avance. Ça n'empêche pas qu'ils y vont à la castagne.

Mais lorsque vous annoncez l'équipe en avance vous pensez vous tenir à cette idée, ou vous espérez changer quelque chose à la dernière minute ?
Je voudrais apporter un changement mais je ne suis pas sûr qu'il va être compris. Je pense que nous arrivons à une telle maturité, une telle harmonie, à une telle confiance, on a affaire à de tels professionnels, qu'à un moment ou à un autre, on se dit ces gars là vont se mettre en loge. Quelque part ce sont des pros au sens propre du terme. Il y a la phase de préparation, mais à un moment vous entrez dans une loge où là on est à une heure du début. Donc le gars va jouer sa pièce.

Cette petite période qui est avant le début de la scène, les gars vont commencer à douter d’eux, je compte là-dessus. Je compte sur cette approche professionnelle. Aujourd'hui est-ce que j'ai besoin de leur faire peur ? On sait que ça, ça marche. Que ça fait partie de l'essence même de l'énergie dont on a besoin pour préparer une équipe. Mais il faut aussi confier nos intérêts à un groupe de joueurs réceptifs, professionnels, compétents qui vont aussi se préparer.

Ça veut dire que vous ne communiquerez plus l'équipe trois heures avant aux joueurs ?
Donner l'équipe trois heures avant c’est un protocole qu'il ne faut pas enlever. À l'image de votre question, il y a toujours le doute de dire mais qu'est-ce que je vais faire ? Si vous donnez l'équipe la veille, il y a le joueur qui dira moi je ne joue pas, donc je vais manger plus de riz ou de pâtes ce soir.

Les blessures de Toulouse vous ont donné raison ?
Mais on n'est pas à l'abri de ça. Une heure avant le match un joueur peut se blesser dans les escaliers.

Aujourd'hui alors vos acteurs connaissent bien la pièce, tactiquement ils sont au point, donc vous travaillez moralement ?
Moi je crois que la part psychologique est importante. C'est vrai que j'en fais une question d'approche psychologique. Moi je fais la différence entre l'affectif et la psychologique. Je n'ai pas besoin de me lier affectivement avec les personnes pour pouvoir faire une approche psychologique. Vous voulez que je vous fasse une approche psychologique pour aller défoncer le mur là ? Non je ne vais pas le faire parce que je tiens à mon mur.

Une approche psychologique, c'est justement de trouver une argumentation qui fait que le gars va se sentir investi d'une responsabilité au service d'un collectif et que cette énergie doit être dépensée selon un cadre bien précis, en tenant compte d'un contexte… C'est d'arriver à créer une atmosphère pour que les gars se sentent mobilisés. Mobilisés parce que le mot motivés c’est quelque chose qu'il ne m'appartient pas. La motivation, ce n'est pas moi. Le mot motivation est lié à un contexte. La motivation pour eux c'est d'être bien rémunérés, d'être en bonne santé, d'avoir une famille qui se porte bien, d'avoir une belle bagnole, des conditions de vie agréable, qui fait que je suis un homme motivé parce qu’on me respecte, on me considère, donc tout est réuni pour que je me sente bien. C'est comme vous. Le fait d'être dans un contexte professionnel et privé, c'est que vous êtes un homme heureux donc motivé.

Maintenant la mobilisation de l'énergie c’est de transcender une personne pour que sur un moment T elle puisse s'exprimer en combattant, en courant, en sautant, en faisant des efforts, en essayant de se parler etc. Ça, ça ne va durer qu'1 h 30. Et c'est de créer un contexte, de créer une atmosphère pour qu'au moment T les joueurs puissent être mobilisés. Donc j'ai une responsabilité. J'ai l'impression moi à chaque fois qu’il faut que je fasse un show en terme de présentation de l'événement. Quelque part je crois un peu en cela.

Ce sont vos adjoints qui vous disent à quels joueurs vous devez faire votre show ?
Non, lorsque je parle d’un show, c'est un show collectif. En suite, effectivement il peut y avoir un relais individuel, ou même par tandem. Il m'arrive parfois d'appeler les deux attaquants. Je peux appeler les trois défenseurs ou les quatre défenseurs pour dire ce que j'attends d’eux. Après j'ai des possibilités de conforter un message par ligne, par tandem ou par secteur. Je le fais ça.

Vous nous avez dit que vous avez moins besoin de les titiller comme au début. C'est vrai ça ?
Ouais. Je trouve qu'on est dans une phase de confiance et d'harmonie. J'ai l'impression qu'ils sont responsables donc dans le partage des responsabilités il faut qu'on ait le sentiment qu'il y a effectivement un partage des responsabilités. Il y a la responsabilité de l'entraîneur qui va composer une équipe, donc ça j'ai ma responsabilité pour faire une équipe et j'ai la responsabilité de les préparer pour qu'il puisse répondre physiquement, techniquement, tactiquement.

J'ai la responsabilité de leur donner des informations sur l'adversaire pour qu'ils sachent où aller, mais eux ils ont la responsabilité de prendre en compte les consignes que je leur ai données et de s'investir sur le terrain. Ils vont être responsables du jeu. Moi je suis le responsable du fonctionnement. C'est cet ensemble là qui fait se former une force et cette force peut-être éventuellement modifiable au cours du match par le biais des remplaçants ou éventuellement de la communication que je peux avoir avec eux. C'est comme ça.

Vous savez très bien que autant je peux créer des petits points de pression sur quelques joueurs, mais vous savez pertinemment qu'il y a des joueurs clef qu'on va retrouver. Donc pourquoi eux vont assumer cette responsabilité en tant qu’hommes responsables, et que les autres non ? On ne peut pas non plus créer de l'instabilité parce que créer de la pression ça peut entraîner de l'instabilité, du doute chez certains. Il faut garder en conscience qu'on a un groupe de 16,17, que tout le monde peut jouer et que celui qui ne joue pas le jeu, ou qui est en méforme je n'hésiterais pas à le charger.

Mais en même temps il faut accepter que je leur confie une certaine responsabilité et que c'est à eux de se préparer et de se mettre dans les conditions pour répondre. Ça me parait évident. Il y a le partage des responsabilités. Quand vous avez un match tous les trois jours vous êtes confrontés à beaucoup de problèmes et finalement la notion de turnover n'est pas une notion tactique. C'est beaucoup plus une notion liée à l'état physique, des joueurs qui sont en méforme, à des joueurs qui sont suspendus. Donc vous êtes confrontés à un turnover qui a l'avantage de mobiliser un groupe plus large.


Lorsque vous avez un calendrier allégé comme c'est le cas, vous vous apercevrez que malheureusement c’est au détriment du turnover. Il est plus facile de comprendre que le groupe peut se casser en deux lorsque vous avez un calendrier allégé. Sur les 25 joueurs qui sont concernés, il faut que je me pose la question est ce que ce n'est pas mieux de le réduire à ce moment-là de 25 à 18 ? Que la concurrence se fasse sur 18 plutôt que sur 25 ? Quand vous avez quatre matchs en trois jours, vous savez que la tout le monde est concerné. C'est à moi de voir. Est-ce que je n'ai pas un effectif trop important dans le contexte que je vis actuellement, en fonction de la réalité. Je me pose la question.

Samedi vous connaîtrez le résultat de Monaco-Lyon. Ca va jouer dans le message que vous allez faire passer aux joueurs ?
Eux vont analyser cette chose là. Ils vont l'intégrer. Si Monaco gagne, ils vont avoir le sentiment qu'en cas de victoire ils peuvent jouer le titre. Ça peut leur donner une envie supplémentaire. Si Lyon gagne, ils peuvent se dire on peut être dans les deux premiers. Donc la deuxième place est accessible. Dans tous les cas, quel que soit le résultat pour nous ça ne peut -être que du bonus.

On sait qu’en plus Lille va à Metz, Lille a joué jeudi soir. Auxerre va à Istres en sachant qu'ils ont joué mercredi, notre situation il faut l'intégrer avec ce que font les autres. On ne peut pas isoler la position que de l’OM. On va à Bastia qui est 19e du classement, mais le problème que je me pose, ce n'est pas de jouer contre le 19e. On joue le 19e ou on joue le troisième, on doit être habité par l'envie de gagner et la même énergie de faire des efforts. Ce n'est pas une question de classement.

En gros, pour résumer les interrogations, je dirais notre premier adversaire, c'est nous. Est-ce qu'on est capable de se prendre en charge ? On est capable parce que la situation est favorable, parce qu'il y a une bonne ambiance, parce que la notion de turnover est moins valable pour différentes raisons, que l'entraîneur finalement maintenant en est presque à nous donner l'équipe qui type. Ca c'est la réalité. On ne va pas créer le conflit où il y a n'a pas. Est-ce que notre adversaire ce n'est pas nous-même ? Est ce que la responsabilité et la confiance que l'entraîneur nous donne, est-ce que quelque part on est capable de lui redonner ? Lui dire tu peux nous donner l'équipe deux jours avant, on va te montrer de quoi on est capable !

Si effectivement il y a cet investissement des joueurs à dire tu nous a donné l'équipe avant, tu as enlevé l'essence même de la concurrence, tu nous as donné des responsabilités et en retour de cela nous cette confiance on va te la redonner par un investissement à 200 %, pas à 90 %, à 200 % on va être présent. On doit faire corps, on va se battre, on va avoir du caractère. Là on a tout gagné donc c'est le partage des responsabilités.
Si on a perdu et qu'après le match on dit ouais tu nous avais donné l'équipe avant, tu n'aurais pas dû, là non. C'est pour ça que je dis, ils ont des responsabilités. O.K. vous voulez l'équipe avant, vous l'avez senti, maintenant ça passe aussi par un investissement. Je pense que nous sommes dans cette phase là en ce moment. On va avoir la réponse. On va voir si les gars ont besoin de coups de pieds au cul ou si ce sont des responsables. Quelque part la réponse c'est samedi parce qu'on n'a jamais gagné là-bas. Si on perd on va toujours dire, c'est la neuvième fois, on est habitué. Alors que là c'est un événement.

Vous êtes en avance sur votre tableau de marche, c'est motivant ?
C'est un avantage dans le sens où on a droit à une erreur. On a droit à un joker. En cas de contre performance en on remettrait pas en cause le tableau de marche à condition qu'on gagne le prochain match à Marseille. Je me pose la question ets ce qu'on est capable de revenir finalement à une phase de déstabilisation ? On peut avant match, mais est ce que perdre un match c'est une façon d'intégrer cette contre performance sur le parcours ?

On a suffisamment acquis de confiance, de caractère pour préparer le match d’après et repartir comme on l'a fait après Auxerre, après Sochaux, de repartir et d'enclencher. La question est de savoir qu’on n'est pas à l’abri d’une contre-performance parce que tout reste fragile et on sait que tout peut aller très, très vite, mais que cette contre-performance ne doit pas entraîner ensuite une contre-performance successive. C'est l'éternel équilibre précaire qui existe entre une équipe qui gagne…

Quelque part, on y cultive les germes du relâchement, et un peu de défaite. On y cultive les germes de la concentration, c'est l'éternel débat. C'est impossible de ne concevoir que des victoires. C'est un fantasme de croire qu'on peut tout gagner. Mais gagner c’est de toute façon êtres habité de l'envie de gagner. Donc pour gagner le plus souvent, il faut être habité par cette énergie d'avoir envie de gagner. La contre-performance est un élément je dirais d'acquisition, parce que dans toutes défaites il y a sans aucun doute des raisons. Dans toutes raisons il y a des corrections. Dans la correction il y a une acquisition d'éléments qui fait qu'on corrige.

Donc on est plus fort. Dans toutes défaites il y a l'élément de réparer et d'être plus fort. Pour être champions, c'est perdre six matchs, en gagner 18 et faire 8 nuls. On ne peut pas concevoir que pour être champion il faut tout gagner. Donc à la notion de défaite, il y a la notion d'avancer, de consolider, etc. Il ne faut pas enlever dans l'esprit des sportifs la notion de défaite. Lorsque la défaite est acquise dans un débat complètement harmonieux et que le plus fort a gagné, on est tombé sur plus fort, on va se remettre en cause, on va rebosser et on va gagner la semaine prochaine. Cet élément de défaite, il ne faut donc pas le concevoir dans le sens négatif.

Que savez-vous de Bastia ?
C'est une équipe qui est confrontée à régler les affaires courantes, c'est-à-dire à se battre pour prendre des points. Nous allons à Bastia à une période où l'équipe est mal classée. On sait qu'il va y avoir une atmosphère d'une équipe qui va se battre pour prendre des points, qui plus est joue à domicile, dans un état d'esprit qu'on lui connaît en regard du fait qu'elle va recevoir Marseille, ça crée déjà une ambiance entre les deux villes, les deux clubs.

C'est l'une des équipes qui c'est le mieux renforcée au mercato en récupérant quatre nouveaux joueurs et c'est une équipe qui va faire valoir un certain nombre d'arguments qu'il faudra prendre en compte. Maintenant il ne faudra pas qu'on baisse notre garde parce que je pense qu'on serait en difficulté. On s'attend à un défi physique. Ce défi physique c'est souvent le lot des équipements mal placées qui ont besoin de point. Ce sera valable contre Istres, contre Caen, contre Strasbourg mais encore une fois nous avons des arguments à faire valoir.

Nous aussi nous avons acquis notre performance sur le collectif, sur le caractère, la concentration, la confiance maintenant il faut inscrire tout ça dans la constance pour qu’on puisse faire valoir nos arguments. On s'étonnera des occasions, qu'on ira là-bas pour gagner. On sait que c'est un match qui peut être un tournant compte tenu du calendrier de nos adversaires.

On y va dans le même état d'esprit qu'on a toujours eu à l'image de cette responsabilité que je souhaite donner à mes joueurs, cette confiance que je leur donne et en retour j'attends d’eux une prise de responsabilité, de conscience. Il faut que ce soit un partenariat et j'espère que le rôle que j'ai avec eux, est un rôle de guide, le chef d'orchestre pour qu'on puisse positionner nos énergies intelligemment au service d'un collectif, d'une force commune. La démarche est là.

Aujourd'hui je ne suis pas coach. Je suis coach sur la partie compétition, je vais être présent demain, après demain, il y a le match, l'adversaire, le coaching, le système de jeu mais aujourd'hui, hier, avant-hier les joueurs sont placés dans un temps de répéter des gammes, d'avoir à faire aux kinés, au préparateur physique, aux entraîneurs. On a ces deux temps entre la préparation et la compétition. Moi je veux me cibler en compétition c'est pour ça que j'ai peut-être vite botté en touche les événements liés à l'affaire de Casablanca.

Je préfère laisser cette communication au club, c'est le problème du club, ça touche l'image du club, l'institution. Moi je préfère me concentrer sur mon équipe, sur mon groupe, un groupe qui était avec moi à Casa, que j'ai retrouvé et que j'emmène à Bastia. On fera bloc dans cet esprit comme j'ai fait bloc pour qu'au mercato on ne touche pas à mon groupe, pour donner du temps de jeu à mes joueurs, les faire travailler et cette force de bloc je veux la garder. Moi je me positionne pour protéger mes joueurs.

Vous avez dit que vous vouliez parler à Fiorèse pour lui demander de plus investir, vous attendiez du changement, c'est fait ?
(Il hésite)
Il y a du changement. Lui a envie mais son muscle ne peut pas.

C'est psychologique ?
Je n'en sais rien. Il faut lui poser la question. Il a fait tout le match à Casa. Le déplacement à Casablanca a été fait pour faire jouer tous les joueurs qui ne jouaient pas. On est allé là-bas pour faire tourner l'effectif et Fiorese a joué tout le match. C'est pour moi le meilleur signe que je puisse lui donner.

Il était comment ?
Il a été bien. Il n'avait pas joué de plus de mois, il était bien. Il était bien toute la semaine et aujourd'hui il a eu ce problème. Sinon il aurait été leur groupe. Il aurait même été dans le groupe majeur on sait qu'il peut rentrer, surtout dans un 4,4,2, il peut nous apporter beaucoup.

Donc vous comptez sur lui ?
Mais oui, je compte sur lui ! Vous ne mettez pas en doute j'espère l'idée que je compte sur lui ? Le fait qu'il soit blessé n'a rien à voir avec son état d'esprit. J'aurais voulu l’emmener à Bastia, je vous le dis tout de suite.

Et Nakata ? (Question posée par un japonais)
Ah, ils sont là eux aussi ! Nakata, comment il est ? Est-ce qu'il a marqué un but ? Est-ce qu'il joue ? Est-ce qu'il est là ? Est-ce qu'il est bon ?

Mais hier il a joué l'équipe de CFA et on ne l’a pas su. On le regrette énormément.
Il ne faut pas le regretter !

Mais si, on y serait allé.
Ne lui mettez pas la pression. Je sais que vous allez lui mettre la pression. Pourquoi tu as joué là ? Tu as été bon ? Tu n'as pas été bon ? Pourquoi tu ne joues pas… Ne lui mettez pas la pression. Il est entré dans le groupe. Ne lui demandez pas pourquoi il ne joue pas à Bastia ou pourquoi il ne va pas jouer à Istres. Laissez-le tranquille. C'est un bon joueur. Il va entrer doucement mais si tous les jours vous lui dites pourquoi tu ne joues pas ? Le pauvre gamin va se dire je ne joue pas et pourtant je suis bon... Laissez-le tranquille. Je connais la cuisine japonaise. Il y aura forcément un moment où il va être intégré, il est compétent, il arrive dans un groupe qui est en avance.

Comment il trouve votre équipe et comment il se sent avec vous ?
Ca se passe bien.
(Troussier se lève joint ses mains devant son visage et salue les japonais)
La trousse avec les japs ! enorme, il les connait bien le bougre...:pouce:
"Alors que la technique d'un manager c’est quelque part de fragiliser le groupe. Tout va bien, alors il faut arriver à le fragiliser pour qu'il se remette en cause. Ça serait ça la vraie technique du management.
Oh pinaise, à l' OM, faut pas trop forcer, c' est quasi génétique.
Cela porte même un nom, le Chaos Pixien ! Bye2

Cette histoire de calendrier allégé semble le gêner dans son habituelle gestion de groupe, il semble beaucoup moins dogmatique qu' à son arrivée:
Mais il faut aussi confier nos intérêts à un groupe de joueurs réceptifs, professionnels, compétents qui vont aussi se préparer.
Finalement, tout est possible, sans l' être réellement!Blush
Bien du plaisir à l' entraîneur adverse pour ses choix stratégiquesBiggrin2
Excellent le passage avec les japonais Clap
huhu, comment qu'il te les a remballé les journalistes Nippons !! Crylol
On sent qu'il en a l'habitude le bougre.
Elephant Bird a écrit :huhu, comment qu'il te les a remballé les journalistes Nippons !! Crylol
On sent qu'il en a l'habitude le bougre.

Qu'est ce que ça va donnée dans les prochaines années lorsqu'il aura l'experience des Français Whip . Pourvu qu'il reste assez longtemps ici pour qu'on puisse vivre ce genre de chose
Bowdown Merci Giorgiosan
Trés beau travail Georges, merci, le Troussier profite de ces périodes d'inactivités dues aux éliminations précoces pour développer, heureusement que Mr Profond est un marathonien de l'écriture.:echarpe-o
Enorme, tout simplement énorme sa relation avec les nippons....:mf_bluesb
Pas mal du tout, cette partie-là :

Vous nous avez dit que vous avez moins besoin de les titiller comme au début. C'est vrai ça ?
Ouais. Je trouve qu'on est dans une phase de confiance et d'harmonie. J'ai l'impression qu'ils sont responsables donc dans le partage des responsabilités il faut qu'on ait le sentiment qu'il y a effectivement un partage des responsabilités. Il y a la responsabilité de l'entraîneur qui va composer une équipe, donc ça j'ai ma responsabilité pour faire une équipe et j'ai la responsabilité de les préparer pour qu'il puisse répondre physiquement, techniquement, tactiquement.

J'ai la responsabilité de leur donner des informations sur l'adversaire pour qu'ils sachent où aller, mais eux ils ont la responsabilité de prendre en compte les consignes que je leur ai données et de s'investir sur le terrain. Ils vont être responsables du jeu. Moi je suis le responsable du fonctionnement. C'est cet ensemble là qui fait se former une force et cette force peut-être éventuellement modifiable au cours du match par le biais des remplaçants ou éventuellement de la communication que je peux avoir avec eux. C'est comme ça.


ça change de la paranoia vahidienne ! Là, au moins, les données sont posées, on sait à qui s'en prendre si jamais [Image: mf_doctor.gif]
Merci Georges Spoton ... C'est vrai qu'il est sympa le passage avec les japonais Laugh
J'ai compté au moins 6 casquettes !!!!

Avocat, Metteur en scène, Psycho-therapeute, Entraineur, Predicateur et Interprètre ....

Il se ménage pas le coach !!!

Giorgio ça fait quoi en vrai de le voir se métamorphoser ???? :lol:
J'adore vraiment sa façon de communiquer et son analyse de chaque situation. Evidemment c'est plus facil dans ce contexte et une défaite pourrait le fragiliser de suite, mais ca fait un bye que j'avais pas entendu de si bonnes choses sortir de la bouche d'un entraineur de L'OM. Go Philou, Go :)
Ce type est ENORME !! Faut qu'il reste...punaise, surtout faut qu'il reste :ball: ...ce type, c'est notre futur Raymond le belge...
La science du foot et de la formule...il lui reste juste à écorcher un ou deux noms...et à gagner une LDC...Yahoo
Et un scoop, Philippe Troussier écrase les chiens ......Crying


Ca va, on rigole !
Bravo Jo pour ton endurance.Troussier va même réussir à nous faire prendre la défaite avec le sourire. Applause
il a la classe l'ami Troussier... et il se met les journalistes japonais dans la poche Ok
keyser a écrit :Ce type est ENORME !! Faut qu'il reste...punaise, surtout faut qu'il reste :ball: ...ce type, c'est notre futur Raymond le belge...
La science du foot et de la formule...il lui reste juste à écorcher un ou deux noms...et à gagner une LDC...Yahoo
Ce type est ENORME... certes :happy2: pour l'heure, parce qu'il fait gagner... Mais quand la roue tournera, quand la défaite poindra son bout du cul amer, on le vouera aux gémonies comme d'autres. comme tous les anciens qui peuplent la liste noire des coachs de l'Olympe. Leur gloire est éphèmere mais leur mérite est grand...
je pense pas

AUxerre, Angers, Sochaux, toutes au vel'

Moi c'est au delà du resultat, je le sens bien la trousse
Bon c'est sur, si il nous fait une Perrin, ou si il enchaine 20 defaites d'affilées, faudra se poser des questions mais moi j'adhere Wicked

dans le meme type, Perrin n'a pas eu la meme impacte, malgre sa bonne saison
Au contraire il a grille sa bonne côte tout seul :lol:

La trousse a une vraie connaissance tactique, vraiment je suis bien surpris, ça fait plaisir :echarpe-o
LE passage avec les japonais est rigolo mais il a raison La Trousse. Qu'ils lui foutent la paix pour le laisser s'acclimater...
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