14-12-2007, 17:07
Boire la coupe jusqu’à l’hallali… Jamais maxime n’avait été aussi circonstanciée avant d’aller affronter sur leur terroir les représentants des plus grands vins du Monde après le père Juju et le Kiravi. Dire qu’on avait tous un goût de bouchon en travers de la gorge était un euphémisme. On avait même avalé le dit-bouchon tout entier suite à l'infâme piquette que nous avait refilée des rosbifs trop saignants. Comme dirait le menuisier de la Commanderie, la gueule de bois massif, c’est pas commode pour se remettre à table…
Il était temps de tourner ses pages où nos défenseurs, mobiles comme des barriques, s'étaient fait trop facilement mettre en perce. Les lendemains de défaites sont comparables à ceux où l'on a mal cuvé son vin. Relents immondes, envie de s'isoler dans le calme et de se couper de l'agitation. Généralement, par l'universelle Loi de Murphy, vous avez à faire votre journée de travail la plus épuisante de la semaine. Et quand arrive le soir, une seule envie : celle de vous coucher et d'oublier. Je vous raconte pas quand le voisin Lyonnais vient vous voir plein d'euphorie pour boire ce soi disant fameux Beaujol nouveaux...
La dernière victoire en terre bordelaise est millésimée, les décennies se suivent en se ressemblant et on est toujours péteux quand il s'agit de fréquenter les côtes du cru...On déguste plus qu'on ne savoure le bouquet des vainqueurs.
Trente ans de sots ternes, trente années de caves et ces départs en carafe, c'est imbuvable !
Il serait temps de renverser la tendance et que ce soit enfin à notre tour de nous occuper de la mise en bière.
Mais peut-on compter sur notre cuvée ?
Un mauvais blanc qui retourne les restes de cirrhoses, cuite mal décuvée, cuve mal dé-cuitée, lendemain de maux de crânes et de bouche pâteuse, ne pas oublier que pour une victoire des blancs sur les rouges, rien ne bouge et que pour une victoire des rouges sur les blancs, tout fout l'camp.
Manger, c'est tricher, vomir c'est mourir, mais pour autant baver, est-ce gagner? La théorie défendue par notre capitaine de soirée bruscain selon laquelle il faudrait mouiller le maillot pour faire apprécier à l'assistance pudique toute la robe et les arômes des meilleurs jajas qui tachent prendra dimanche soir tout son sens.
Dîtes donc, Frère Diouf, en guise de vin de messe, on pourrait avoir un doigt de Chartreuse au lieu d’un Blanc acide ? osais-je dire au Pape qui préparait la cérémonie girondine… Z’avez-vu les pioupious, j’me dévergonde, j’ose, j’interpelle… c’est ça d’être une star…