13-02-2004, 07:28

SIÈGE du groupe Vivendi Universal (VU), jeudi 29 janvier, fin de matinée. Au rez-de-chaussée du 42, avenue de Friedland (Paris VIII e ), la réunion du comité de groupe bat son plein. Devant trente représentants syndicaux de Canal +, Cegetel, SFR, Numéricable ou encore VU Music, Jean-René Fourtou et tout son état-major commentent les résultats financiers et exposent la stratégie de recentrage autour de la téléphonie et du multimédia. OAS_AD('Position2');
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« Si une opportunité se présente, on l'envisagera » Si l'on en croit Jean-René Fourtou, le désengagement de Canal + devrait donc intervenir rapidement. Hier soir cependant, Bertrand Méheut, PDG du groupe Canal, a nuancé : « Pour l'instant, je le répète, il n'y a aucune volonté de se séparer du PSG. Ce n'est pas un actif stratégique mais nous ne cherchons pas d'acheteur. » De son côté, Michel Bourgeois, directeur de la communication de VU, a affirmé : « Je ne pense pas qu'il puisse y avoir un écart entre la position de Canal + et celle de Vivendi au sujet du PSG. » Il semble pourtant que ces divergences existent, compte tenu des déclarations des uns et des autres. Manifestement, le discours officiel n'est pas celui tenu au dernier comité de groupe. Pour tous, la priorité des priorités reste de redresser le club financièrement et sportivement . C'est ce que sont en train de réussir le président Francis Graille et Vahid Halilhodzic. « Le moment venu, on discutera avec Francis Graille, pour voir comment le faire entrer dans le capital, et s'il y entre seul ou avec d'autres partenaires. Si une opportunité se présente, on l'envisagera », déclare le patron de Canal, qui ne ferme donc pas la porte à une évolution de l'actionnariat du PSG, à court ou moyen terme. Le dossier est suffisamment sensible et politique - la mairie de Paris est très attentive - pour ne rien brusquer. Pour rendre le produit présentable, un travail préalable de rationalisation était de toute façon nécessaire. On retrouve cette méthode à tous les étages de la pyramide. A force d'élaguer les multiples ramifications de son groupe, Jean-René Fourtou a comblé une partie du déficit, passé en deux ans de 37 milliards d'euros à 13 milliards d'euros. Après recapitalisation et un plan social, Bertrand Méheut, venu avec Fourtou de l'industrie pharmaceutique, a fait baisser la dette de Canal de 5 milliards d'euros à 800 000 ¤ . Pour sa première saison à la tête du club, dont la dette cumulée vis-à-vis de la chaîne atteint 191 millions d'euros, Francis Graille va parvenir à limiter les pertes à 12 millions d'euros. La suite du calendrier s'annonce serrée. Le PSG a besoin d'une qualification en Ligue des champions pour être encore davantage « vendable ». Ensuite, les grandes manoeuvres pourront apparaître en pleine lumière. Certains préféreraient que tout soit réglé avant octobre et le lancement par la Ligue de football professionnelle de l'appel d'offres pour les droits TV du Championnat, l'un des deux piliers de la chaîne cryptée. Entré dans le capital du PSG en 1991 pour mieux négocier ces droits, Canal + ne peut plus être juge et partie, selon les propos de Fourtou, rapportés par les participants au comité de groupe. L'histoire n'est pas encore achevée, mais pour le PSG et Canal +, une page semble déjà tournée.
Matthieu Le Chevallier
Le Parisien , vendredi 13 février 2004