14-09-2004, 13:14
OM-TFC: Avis de tempête sur Mars'...
Le leader qui affronte le 10ème. Une équipe sudiste aux dents longues, au recrutement estival judicieux et ambitieux, se rend chez un adversaire rongé par le doute engendré par 2 défaites de rang, dont l’assemblage de bric et de broc du mercato peine à ressembler à un groupe performant et attractif. Cela aurait pu paraître incongru au sortir de la saison passé, mais il est bien ici question d’un TFC conquérant, bien dans ses crampons, venant défier sur ses terres un OM à deux doigts de la crise…
Alors qu’on promettait au supporter marseillais « la plus belle équipe des 10 dernières années », on peut parier après ce début de championnat calamiteux qu’il n’en sera rien. Après 2 victoires initiales placées sous le signe de la chance, les améliorations dans le jeu se font toujours attendre en cette mi-septembre. Matches soporifiques grâce à notre attaque brouillonne et perdue sur le pré, mais c’est nouveau, de grosses sueurs froides en phases défensives. L’excuse de l’absence d’un joueur ne peut pas tenir quand on connaît l’expérience de certains gars du secteur et surtout quand on est un club qui déclare jouer le titre…
Le match de Sochaux devait lancer le nouvel OM, le « vrai » OM avec 4-4-2 espéré et tout le monde ou presque sur le pont. Loin de servir de match-référence, la déroute chez les Lionceaux a semé la zizanie dans l’environnement olympien. On peut dire que les Marseillais repartent du Doubs avec une tonne d’interrogations :
Comment une paire de récupérateurs présentée comme potentiellement la plus efficace du championnat peut produire, sur la durée, des matches aussi indigents ? Pourquoi aucune séquence offensive digne de ce nom n’a pu être proposée avant l’entrée en jeu d’un gosse de 17 ans ? Comment envisager de lancer le jeune Leyti dans une défense à 4 avec comme guide le peu sécurisant Méité ? Trouvera-t’on un jour la bonne formule en attaque avec les joueurs que nous avons sous la main ?
J’arrête là l’auto-flagellation, mais le spectacle offert depuis la reprise est tellement insipide que le doute est à présent bien installé.
Le pire, c’est qu’on a du mal à envisager comment combler le néant qui est actuellement notre fond de jeu, et qui semble être inéluctablement la marque de fabrique de cette saison. On en est même à penser que seul un minot de 17 ans, au talent plein les pieds mais aux épaules encore un peu frêles, peut ramener l’étincelle qui est partie depuis un moment…
Plus inquiétant encore, un groupe de soi-disant « leaders » s’est couché face à de valeureux Sochaliens, comme il l’avait fait face à d’insouciants Messins. A défaut de qualité de jeu, on pourrait opposer de l’envie, de la vaillance. Que nenni, personne ne semble en mesure de secouer le cocotier. Il faudrait une prise de conscience mentale, bousculer tout ce petit monde. Après, si la tête le veut, les jambes pourraient suivre. Mais pour l’instant, personne ne semble en mesure de le faire, que ce soit la caution Marseillaise qui est perdu, Pedretti encore la tête à Sochaux, Costa éteint depuis Lille, Liza devant le best-of des Bleus 98-2000…
C’est dans ce contexte de « pré-crise » que l’OM retrouve le Vélodrome après la trêve internationale. Il s’en est passé des choses pendant ce temps, avec une drôle de gestion de l’effectif... Mido, présenté comme le prophète, est vendu à quelques heures de la fin du mercato, et ce sans solution de rechange. On devra faire une saison, ou au moins jusqu’en décembre, avec des attaquants gringalets, baladés de tous les côtés du terrain, incapables d’imposer la moindre pression sur leurs défenseurs. Cerise sur le gâteau, les dirigeants ont l’idée de génie de faire venir l’icône du PSG sur la Canebière, Fabrice Fiorèse, dans un transfert sulfureux, quasi-suicidaire, à l’intérêt sportif plutôt flou quand même.
Bref, il n’en fallait pas plus pour mettre en ébullition les supporters, Tonini en tête… Et maintenant que les résultats et le jeu ne suivent plus, toutes les rancoeurs pourraient bien être exacerbées samedi…L’exutoire risque malheureusement de porter le numéro 11…
Parlons un peu de l’adversaire, l’étonnant TFC. Les Fabulous Pitchouns viennent défier le Massilia Star System dans un duel qui fait frémir toute l’Occitanie ! Toulouse a passé en cap en coulisse en montant un partenariat avec l’AéroSpatiale, et a profité de cette manne pour recruter intelligemment. Là où d’autres refont un effectif à 90%, eux ont su se renforcer dans leurs postes faibles de la saison passée. La jeune défense a été renforcée par l’expérimenté Arribagé. La création au milieu a été boostée par le retour de l’ex-future grande star française, Steph’ Dalmat, qui a soif de revanche et de jeu, et qui le montre. L’attaque a été remodelée avec la signature en grandes pompes de l’international Moreira et la révélation amiennoise Suarez. Pour le reste, confiance aux jeunes pousses, acteurs de la grande aventure de la remontée du National à la L1, puis au dur maintien de l’an passé. Confiance donc aux Emana, Taïder et autres Cardy, devenus internationaux espoirs en chemin…
Et cette alchimie paie pour l’instant, avec une première place au classement, un jeu plaisant, des supporters heureux quoi !
Avis de tempête sur Marseille, c’est donc le mot d’ordre. Dans les moments délicats, on se serre tous les coudes, du capitaine au matelot, on met tout en ½uvre pour passer ce moment difficile en attendant des jours meilleurs.
Le pire scénario serait que les Olympiens jouent la peur au ventre, que les supporters mettent leur grain de sel perturbateur, que Déhu l’enfant-prodigue de José ne soit pas rétabli ajouteraient les sarcastiques. La tâche des Toulousains pourraient bien s’avérer plus facile, eux qui viendront sans pression excessive malgré leur statut actuel...
Si on croit au(x) miracle(s), on pourra toujours miser sur des entraînements magiques cette semaine à la Commanderie permettant d’arriver à aligner 5 passes d’affilée et de proposer des séquences cohérentes, sur un réveil des cadres, sur une prise de conscience collective que seule l’envie permet d’arriver à quelque chose, sur un rebond capricieux, sur une erreur d’arbitrage…
Il n’y a que la grinta qui peut nous sauver dans l’état actuel des choses. On a coutume de dire que c’est dans l’adversité qu’on reconnaît la valeur des personnes…Samedi nous aurons une idée plus précise de la moëlle des joueurs et de l’entraîneur. Pour l’instant, ils avaient encore le bénéfice du doute, les plus optimistes misant sur la thèse de l’accident messin et un schéma tactique inadapté. Mais la déroute et surtout le manque de réaction de la quasi équipe-type à Sochaux ont considérablement changé la donne…
Maintenant que la crise est aux portes de Marseille, tous vont devoir justifier leurs statuts supposés et leurs ambitions affichées.
Ca tombe bien les gars, c’est le leader invaincu et en pleine confiance qui débarque au Vél’ dès ce week-end…
Kalamáta
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