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Version complète : Comptes&Légendes : Je m'appelle Jean-Mouise
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Comptes & Légendes


du Vieux-Port de Marseille


semaine du 4 au 10 juin


Résumé d'effet : Le Pape entre démons et merveilles. Connaissiez-vous la philosophie d'autoroute ? Le jeu de l'entraîneur n'amuse plus personne. La spirale de la louse emporte l'OM vers le fond. La déprime de départ ne nous épargne pas. Monsieur Leneuf a de la friture sur s'aligne. Quant à moi, je renoue avec l'album Panini.


Je m'appelle Jean-MouisE
[Image: 143qbr6.jpg]




Dimanche4
Ingénue flexioN
Nommer le Pape président de l'OM, est une stratégie qui ne doit rien au hasard. S'il a été placé là, ça n'est pas pour donner dans l'orthodoxie. Sa prestation sur le plateau de Téléfoot a fait honneur à sa mission prédictionnelle : entretenir la foi des fidèles. Quitte à passer pour un prosélyte illuminé. C'est ainsi qu'il a martelé devant un parterre de journalistes incrédules que Ribéry resterait à l'OM coûte que coûte. Au delà de la beauté du geste, on peut s'interroger sur la pertinence de la tactique qui consiste à conserver un joueur contre sa volonté. Le climat délétère qui flotte sur le club ne serait qu'une vue de l'esprit. Hier plumitif ou agent de joueurs, le Pape accuse aujourd'hui la presse et le nanti OL de mener une campagne de déstabilisation. L'OM et Marseille peuvent continuer à s'auto-perfuser à un narcissisme glauque. La ville victime est une blague à terroir. Et comme le dit le Pape, José la caution Marseillaise est bien assis dans son fauteuil de directeur sportif. Comme disaient Cantona-Papin, promettre le pain quand on n'a ni la farine ni l'eau n'évite pas le pétrin. Et le mensonge n'aurait alors rien de chrétien...



Lundi5
C'est beau un panneau d'autoroutE...
Autoroute Esterel-Côte d'Azur. 3h53. Les mains cramponnées à 10h10 sur le volant de ma Twingal, je philosophe tel un fennec sur un rocher. L'allure est lente. Mes paupières lourdes cachent deux yeux rivés sur les bandes blanches dont le fluo ne semble pas très récent. Bienvenue dans le Var, pays des radars chevrottinés. Mon Blaupunkt est moûte. Impossible de lui faire avaler le dernier Pearl Jam. J'allume la radio. Je tombe sur un type qui postillonne son journal du sport. Diouf a rencontré Ranieri. Tiens, moi je suis tombé sur un copain du CM2, l'autre jour, me dis-je avec cet air désinvolte qui souffle en rafale sur mes nuits trop courtes. Les joueurs sont inquiets. Pas moi. Je roule sur un chat déjà rétamé au 36 tonnes. Dire qu'avant cela, il était beau comme un camion. On pense à toutes sortes de choses en roulant la nuit. Au courage des hommes de la DDE qui posent des panneaux d'autoroute sans jamais se faire viander. A cette conne imbuvable qui n'est pas faite pour trimer la nuit. Je regrette l'amabilité de la dame du péage de Tancarville, moi qui ne suis pourtant pas romantique pour un saoûl. Une pensée émue aussi, pour ceux qui ont eu la chance de décéder à la veille de la finale au SDF. Je me dis que j'aurais volontiers repris du pâté. Que dans un mois, je ne pourrai plus mourir à l'âge de Jimi Hendrix. Et que j'ai assez dit de conneries pour aujourd'hui, à l'heure où il est déjà demain.



Mardi6
Beau gossE
Les fringues italiennes sont hors de prix. Mais s'il s'agit de flamber, il n'y a pas mieux. Le Pape ne s'habille pas chez De Fursac, lui. Songeant à l'ami Christophe Bouchet, il est à deux doigts de faire chauffer la CB. Mais le costard Ranieri lui va un peu grand, tout de même. Et à ce prix-là, est-ce bien raisonnable... Alors le Pape se convainc qu'un rien ne l'habille. Après tout, c'est l'OM qui fait les stars. Notre président dégaine un Boghossian loti dans sa manche. Alain parle le français. Alain a un passé de joueur. Alain connaît bien l'OM. Surtout l'OM Star Club. La solution peut paraître saugrenue, mais l'idée d'un coup de poker devrait séduire le content Suisse. Et si en plus il excelle à la contrée... que demande le peuple ?



Mercredi7
Vraiment pas un jour pour coller un titrE
La nuit sous l'attente fut tant éprouvante qu'elle promettait un réveil abo minable. J'avais le bourdon. Une phrase me collait à l'esprit, issue de mon rêve embué : je m'appelle Jean-Mouise. Je suis maudit du cul. Un possible dénouement heureux dans le Ribs et riz chaud après un match contre des chinois verts. Mais après vingt minutes d'heureuse flexions, Cissé brisait avec lui notre seul espoir d'une intersaison relancée. Ma vignette Panini de l'arlésien devenait un collector. Silence de Franck, qui ne disait mot qu'on sentait. On est devenu des clodals. Des clochards même trop tristes pour avoir un chien. Et on crèvait la bouche ouverte, comme des mastres. Et moi qui me reprenait à espérer qu'on puisse enfin parler d'autre chose que de racket et de louse organisés, je me trouvais encore bien dépourvu quand l'abysse fut venu.



Jeudi8
Zinc attitudE
"Oh Cissou, remets moi un jaune !". Le marché des transferts s'agite aussi du côté du Bar des Sportifs. Le soleil reste au beau fixe. Mais tout n'est pas cyrrhose. Les nuages de lait dans noisette-verres n'en finissent plus de s'émulsionner chez les broyeurs de noir. Le verre moûte innonde les molaires. Dans un langage commun de l'Estaque à Périer on parle du temps. Cousin Machin évoque les hectos pascals. L'anticyclone ne ne fait pas son travail. Pourtant, le Pape promet que les précipitations ne sont pas à l'ordre du jour. L'éphémère idée d'attirer le Cissé avec un RIB est morte-née. Mais l'OM est prêt à tout pour entretenir l'illusion d'une continuité à bâtons rompus : une équipe de bras assés renfocée par une gazelle aux jambes brisées, dans le club de l'homme-tronc. Allez patron, faites monter la pression ! Et c'est quoi ce bar ? Même pas une tournette à cahuètes...



vendredi9
TGI TurbeauX
Si ce procès avait été celui des mauvais comptes de l'OM, tout le monde en aurait pris pour perpète... En rendant un verdict sévère, le président Turbeaux a voulu dépasser le simple cadre d'une affaire de gros saoûls. Le content suisse, sauvé par une instruction partielle, prends un direct dans la foi. Rolland Courbis, en première ligne, essuie encore quelques balles perdues. Mais pas pour tout le monde. La suite des affaires judiciaires promet une fin de règne agitée pour le content suisse. Et peut-être que dans quelques années, Marseille comprendra pourquoi RLD a tenu à injecter autant d'argent juste au moment ou Rolland Courbis tirait les cordons de la bourse olympienne. Ce dernier entend écrire un livre... dont seule une monnaie d'échange en deniers helvétiques pourrait contrarier la sortie ?



samedi10
Panini storY
La lecture rituelle et matinale de la presse m'a convaincu de m'intéresser à autre chose qu'aux transferts olympiens, que l'actualité des primes hante. Comme William Scheller, je veux être un homme heureux. Lassé de passer pour le flâneur professionnel du quartier, je décide de me refaire une image à bon compte. Maintenant que j'ai l'âge de passer pour un père, j'en profite pour endosser le rôle du pater familias généreux avec sa progéniture. Cette joie d'offrir devait me préserver d'une perméabilité face aux vicissitudes olympiennes. J'achète donc 38 paquets d'images Panini. 19 euros de don de soi. Pour soi, mais il ne faut pas le dire. Je devinais dans le sourire commerçant de la dame aux journaux, la reconnaissance de mon côté seigneur, trop souvent mis sous l'éteignoir. Je répète l'opération dans tous les négoces estampillés Panini. Non seulement je trouve là l'occasion de redorer mon blason de fainéant, mais je m'épargne aussi le supplice de passer pour un merdeux attardé. Mais comment échanger mes doubles sans passer pour un pédo à la sortie des écoles, ce qui aurait anéanti mes efforts de réhabilitation par l'image ? Problème insoluble... Je décide donc d'assumer le bouillon des doublons. Je les donne à Pixie et passe en même temps le relais du papa faussement généreux. J'en profite pour crier au scandale. Les Paninis aussi, c'était mieux avant ! Elles ne sentent plus la même odeur. Elles sont aussi plus petites. Je me plonge alors dansune réflexion, en prenant un air qui prêtait à mes interrogations un air abscons, usurpé lui aussi. Sont-ce mes mains qui ont grandi ou le format qui s'est ratatiné ? Question inutile. Je préférais alors me tourner vers une philosophie plus rassurante. L'avantage de faire un album Panini quand on est adulte, c'est que l'on peut finir l'album en trois jours. Et donner les doubles à ses petits cousins afin d'entretenir l'image d'un être exemplaire. Mais le grand gagnant de cette histoire reste Jean-Claude Panini, l'homme qui avait tout compris. Il avait trouvé l'idée, bien avant Del Prado, de commercialiser des collections interminables. Mais son invention a confiné au génie lorsqu'il eût l'idée de commercialiser des sandwiches écrasés au cas où le panineur reste sur sa fin.


ce mec est un fou, ou un génie...il reste meilleur avé les mains qu'avé les pieds...Avé Maria Espigoulien !!!
T'es un timbré, mais j'adore... Ah la panini Story!!! Du pain bénitLove2
Clap
Vé Espi, tu m'a mis les larmes aux yeux avec tes images Panini…Cray

Allez, j''échange un colleter contre un lama de 89…Vghgbg
Merci Espi Applause
Sûr que le chat écrasé était noir...
Tu m'as foutu le Didier Bourdon, mais j'aime à te lire Jean-Mouise Espi.
King2 hé ui j'ai presque toute la Hollande du coup
A ce sujet ne serait ce pas Jan Pull Panini plutot ?
y a que des Hollandais Yuk
merci pour tout Wub
Merci Espi !
du bon du beau ..... merci JM
Espi à quand la semaine des quatre jeudis ? Mf_cupid
terrible Espi Rock
Citation :Mais après vingt minutes d'heureuse flexions, Cissé brisait avec lui notre seul espoir d'une intersaison relancée. Ma vignette Panini de l'arlésien devenait un collector. Silence de Franck, qui ne disait mot qu'on sentait. On est devenu des clodals. Des clochards même trop tristes pour avoir un chien. Et on crèvait la bouche ouverte, comme des mastres.


Du grand art ! Applause
cetace a écrit :Espi à quand la semaine des quatre jeudis ? Mf_cupid

Tu sponsorises ma cyrrhose ?Burp
Espigoulien a écrit :Tu sponsorises ma cyrrhose ?Burp
Compte jusqu'à zinc ! Ok
cetace a écrit :Compte jusqu'à zinc ! Ok

Clap
"c'est beau un panneau d'autoroute" a un air de "sur la route" du journaliste new beat. Pousière alliant les détresses et les fausses joies de la vie. Même si ici il n'est question que de foot.

Un grand bravo Espi :echarpe-o
Massalia parano ?
Allez, faut que je me trouve un avocat de la trempe de Maître Gonzo...
Espigoulien a écrit :Massalia parano ?
Allez, faut que je me trouve un avocat de la trempe de Maître Gonzo...

N'oublie pas de louer une voiture, décapotable de préférence...
Que c'est bon !:incline:
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