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Version complète : Habib Beye : « je ne suis pas Beckenbauer»
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Le capitaine est en confiance ?
Nous sommes rassurés par rapport aux matchs amicaux que nous avons disputés mais ce n’est pas une fin en soi. Là, c’est la compétition, et la vraie avec des objectifs fixés qui vont être réels. A partir de là, on sait qu’on rentre dans une compétition qui va être très longue de 38 matchs difficiles, c’est notre philosophie. Mais on part rassurés par rapport à l’état du groupe, aux certitudes qu’on a pu démontrer lors des matchs amicaux et avec un certain bagage parce qu’on a bien travaillé pendant un mois et demi. Nous avons trouvé certains automatismes pendant ces matchs amicaux ça permet d’aller jouer ce match à Strasbourg en confiance mais une confiance mesurée parce que Strasbourg est une bonne équipe. C’est un promu, ils vont défendre chèrement leur peau pendant ce championnat donc c’est toujours des matchs un peu délicats. La saison dernière on était allé jouer à Sedan et ça n’avait pas été simple. Là on est confiant, on est surtout déterminé à faire un très bon championnat.

A Strasbourg vous ne connaissez plus personne ?
Quelques uns : Abdessadki, Johansen qui est passé par là, mais ma promotion est partie depuis longtemps. Mais c’est toujours particulier parce que c’est un club où j’ai passé 5 ans, je vais revoir des gens que je connais, ça sera dans l’avant-match et dans l’après-match… C’était mon jardin pendant 5 ans, donc ça fait toujours plaisir d’y retourner et de revoir Strasbourg en LI.

L’OM est favori ?
Il faut être méfiant même si c’est justifié sur le papier. Mais comme on l’a dit, pendant les matchs amicaux, lorsqu’on s'est exprimé... Le club a bâti une équipe pour essayer de réduire l’écart entre nous et Lyon et de s’installer durablement dans les trois premières places du championnat, d’être ambitieux maintenant il faut matérialiser sur le terrain et ça c’est à nous de le démontrer.
Maintenant il est clair qu’il y a quelques années,on avait fait de cette équipe, une équipe favorite après le départ de Didier mais on a eu beaucoup de difficultés. Il faut être patient et laisser l’équipe démontrer ses qualités.

Cette année tout s’est passé sans vagues. C’est un plus ?
C’est important de travailler dans la sérénité. L’année dernière on avait cette chance, ça nous a apporté des résultats. Cette année, ils ont recruté avec calme, certitude, ils ont des joueurs de qualité donc il n’y a pas de raison que ça ne se passe pas bien. C’est important pour un groupe de sentir une équipe dirigeante forte avec des ambitions. Je pense que le recrutement est presque bouclé, ça veut dire l’équipe a bien travaillé pendant un mois et demi, on a eu tous les joueurs à disposition, même si on est rentré avec une semaine de décalage avec les internationaux, au moins on a pu travailler tous ensemble pendant le stage à Divonne et c’est un plus pour préparer le championnat qui sera difficile.

Cette année on attend des résultats car l’OM n’est plus en construction...
C’est une certitude parce qu’on a gardé une grosse ossature par rapport à l’an dernier, ils ont été chercher des joueurs de qualité pour essayer d’amener un plus et de la concurrence pour faire avancer le groupe. Il est clair qu’on se doit d’être compétitifs vite, parce que l’équipe n’a pas forcément changé énormément et que le groupe a démontré ses qualités l’an dernier.

Comme tu qualifies ce groupe ?
Je le trouve équilibré. Pour l’instant même si le championnat n’a pas commencé, je le trouve très complémentaire. On peut voir qu’un joueur comme Benoît est très complémentaire avec Lorik ou Modeste. On a pu voir que Karim Ziani est un joueur qui par sa technique et sa vitesse peut apporter énormément, je trouve qu’ils ont bien ciblé au niveau du recrutement ce qu’on pouvait avoir en manque ou parfois par des absences, des défaillances individuelles, des méformes. Je pense qu’ils ont apporté au niveau du nombre et de la concurrence des choses qui peuvent faire avancer tout le monde. En cas de contre-performance, on peut palier une absence. Je trouve ce groupe équilibré et assez complémentaire. Il faudra voir en match parce que les matchs amicaux ne sont pas forcément des vérités par rapport au championnat.

Tu n’avais pas ressenti ça les saisons précédentes ?
Non, mais la saison dernière ils n’avaient pas gardé une ossature. J’ai vécu des années ou 76% de l’effectif était changé. Là, ce n’est pas le cas. On peut voir qu’on a une ossature. Aucune place n’est garantie mais l’ossature a été conservée. A nous de mettre les nouveaux joueurs dans les meilleures conditions et à nous mettre au niveau pour pouvoir garder sa place parce que aujourd’hui il y aura beaucoup de matchs et il faut être compétitifs. Les postes ont été doublés et la concurrence sera importante. Ca me fait dire que c’est bien équilibré bien pensé mais il n’y a que le terrain qui va dire si on a de la qualité et si on est capables d’être une équipe du haut du tableau.

Ca va être dur pour jouer ?
Ca va être dur parce que José et le coach ont eu un discours bien posé. Même si une équipe-type se dégage au départ, on part tous sur la même ligne. Ils faudra défendre chèrement sa peau. Des gens poussent derrière et si on n’est pas assez compétitifs, il y aura des gens qui seront plus compétitifs à ce moment-là. C’est ça qui fait avancer un groupe. On en a peut être manqué pendant certaines années. Là avec toutes les compétitions on aura besoin de tout le monde et il faudra que tout le monde soit au maximum. Même moi je suis en concurrence. Je la subis et je dois l’accepter. Mon statut de capitaine ne m’offre pas de vérité. Je suis à la même enseigne que tout le monde. Mon rôle va être important dans la gestion du groupe tous les jours, dans les discussions qu’on va avoir ensemble, je devrais trouver les mots justes mais il faudra que je sois performant en plus de mon statut de capitaine.

La saison dernière, s’il y avait eu cette concurrence, les postes doublés, lors de certains matchs tu aurais passé la main ?
Lorsque j’y vais, je suis à 100%. Mais il est vrai que certaines semaines j’ai souffert. La douleur était importante mais je ne trichais pas. Je n’étais pas à 50 %. Maintenant cette année, avec les Ligue des Champions, les coupes, le championnat, on aura forcément besoin de souffler. C’est important et le groupe étoffé permet ça. L’année dernière, je jouais avec des douleurs mais je me sentais à 100%. Aujourd’hui la douleur est partie, tant mieux. Je pense que c’est important d’avoir un effectif. L’absence de Samir, s’il n’y avait pas eu justement ces postes doublés, un effectif avec de la quantité ça aurait été très dur de palier à son absence, même si on sait qu’elle est préjudiciable pour le groupe.

Le fait d’être plus favoris met plus de pression ?

C’est sûr que forcement puisque les médias et tout le monde nous a mis favoris... Sur le papier notre équipe est assez intéressante et ça met une pression supplémentaire. Mais je pense que tous les joueurs qui ont été choisis sont des joueurs capables d’apporter un plus et nous on doit être capables de supporter cette pression. Quand on vient à Marseille, on doit être favoris et quand on vient à Marseille on doit avoir envie de finir premier du championnat et de faire les meilleurs résultats possibles. Favoris, c’est un statut qui n’est pas facile à endosser parce que ça met une certaine pression à chaque fois, mais la pression on l’a assez souvent mais il faudra être à la hauteur des ambitions et des objectifs fixés par le club. Je pense qu’on est une équipe de qualité et que la progression d’un club c’est de grandir chaque année. Cette année on a terminé deuxième, l’année prochaine il faudra se rapprocher de cette première place parce que le club a recruté, il a progressé, il y a une équipe plus forte donc il faudra avoir des ambitions plus élevées…


L’OM devra perdre moins de matchs ?
C’est un pari collectif parce que terminer deuxième avec 12 défaites je ne vais pas dire que c’est un miracle mais c’est quand même assez rare. On a eu 18 ou 20 victoires mais ça fait beaucoup de défaites. Pour se rapprocher de Lyon ou du premier c’est beaucoup trop. Cette année je pense que ça sera le championnat des grosses équipes. Je pense qu’on ne retrouvera que des grosses équipes en haut parce que je le sens comme ça. Je peux me tromper mais quand je vois, Lens, Bordeaux, Paris, je me dis que ces équipes seront présentes dans le haut du classement. Aujourd’hui les médias font le parallèle entre Lyon et Marseille mais j’ai l’impression qu’on oublie trop vite tous les autres. Ils ont tous un effectif de qualité, à nous d’être plus forts que ces équipes. Mais je vois un championnat plus équilibré. Je ne pense pas que Lyon ou le premier va terminer avec 20 ou 25 points d’avance. On dit ça chaque année, chaque année Lyon finit avec 25 points d’avance mais ils ont tous fait un recrutement pour essayer d’être le plus performants possible. Chaque club a une belle allure. Quand on voit l’équipe de Bordeaux, Lens... c’est de belles équipes. Je pense qu’ils seront présents dans le haut du classement.


Le groupe manquait de caractère, ça va donc changé tu penses ?
Ce n’est pas la peine d’avoir dix mecs qui gueulent dans tous les sens. Il faut avoir une équipe capable de faire front dans les moments difficiles, qui est capable de relever la tête dans les moments difficiles parce que ça ne sera pas possible de faire 7 victoire d’affilée et après 7 défaites ou d’être négatifs comme on l’a pu être à certains moments de la saison. C’est bien de gagner 4 matchs d’affilée, maintenant si vous en perdez 7 ou 8 derrière ça ne sert à rien. L’important c’est la régularité. Donc la régularité c’est ce collectif et c’est là que le caractère rentre en jeu. Il faut avoir une équipe capable de se prendre en charge dans les moments difficiles, essayer de redresser la tête parce que c’est dans la défaite ou dans les moments difficiles qu’on verra si cette équipe est capable de réagir collectivement. Il faut réagir collectivement, pas individuellement. Si un seul joueur dit ça va pas, il faut faire ça… C’est collectivement qu’on doit avoir du caractère et le montrer dans des moments difficiles parce qu’il va forcément en avoir cette saison, on a beaucoup d’échéances et c’est le caractère collectif de l’équipe qui doit ressortir.

Tu dis que tu sens rapidement la tournure du match... pour la saison tu peux aussi ?
Dès le début du match on voit une équipe déterminée, celle qui l’est moins, celle qui subit... Pour moi les dix premières minutes d’un match ça conditionne le reste. Parfois ça change mais quand on débute mal, l’an dernier en tout cas, on avait du mal à sortir la tête de l’eau.
Le but c’est pas de mal commencer et de rectifier. C’est d’avoir une régularité sur les 90 minutes. On sait qu’il y aura des temps forts et des temps faibles. On a vu contre Saint-Etienne, on subit et on arrive à sortir avec Mamad' ou Djibril parce qu’on a une équipe capable de faire ça. A un moment donné il faudra être très costauds défensivement et après offensivement ça sera un peu comme l’an dernier, on a la capacité de faire la différente individuellement et collectivement. Maintenant il faut être très costauds défensivement et procéder en contres devant. C’est un équilibre à trouver dans l’équipe, chaque match a sa vérité mais il est important de bien débuter, de se mettre bien dans le championnat.
La saison dernière on a fait 6 victoires, après on a sombré? Mais je pense que c’est important de bien débuter. Ca nous a permis de rester au contact des équipes de tête quand on a eu notre mauvaise passe. Je pense que c’est important de bien débuter. Ca passera par un bon résultat à Strasbourg. Sans minimiser la qualité de cette équipe, c’est un promu et en tant que favoris du championnat, on se doit d’être déjà opérationnels pour ce match.

L’OM a récupéré plusieurs capitaines, ça vous met une pression ?
Non, si le brassard doit changer de bras, il le fera. Ce qui est important c‘est que l’OM a pris des joueurs qui apportent de l’expérience. S’ils étaient capitaines c’est qu’ils le méritaient, ils assumaient cette mission ô combien difficile... mais pour moi c’est un appui supplémentaire, on a besoin de relais.
Moi je ne suis pas le patron, je ne suis pas Beckenbauer. Il faut des relais. C’est important d’avoir des joueurs qui connaissent la mission d‘un capitaine parce qu’on a tous nos faiblesses et par moments, j’ai besoin de relais.

Ton objectif ?
Des tacles…
Non, je voudrais être le plus performant possible. Depuis quelques années j’essaye d’avoir de la régularité, je voudrais que ça dure. Il faut être en bonne santé pour être performant c’est ça qui est important. Donner le meilleur de soi-même pendant le match. On verra pour les objectifs personnels. Il faut avant tout des objectifs collectifs. Individuellement si on fait un bon championnat et qu’on atteint nos objectifs ça voudra dire que tout le monde aura fait sa saison.
Le fait d’avoir été capitaine dans un club aussi important que l’OM et d’avoir fait un championnat aussi intéressant que celui qu’on a fait la saison dernière, c’est enrichissant. On grandit, d’une certaine façon, dans le caractère, l’expérience, la façon de voir les choses. Mais les coaches jugent ça. Si on est performant, on joue.

Vous restez à l’OM ?
Il me reste un an, je veux faire la meilleure saison possible, après on pourra discuter mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Je suis content d’être là, le club est content que je sois ici. Il me reste un an de contrat, on va faire le meilleur championnat possible, après si discussion il doit y avoir, il y en aura. Rien n’est programmé pour l’instant.
Merci GeorgioPolis.
Et le tout en alexandrins pimentés de quelques quatrins.
Merci, il faudrai aussi le prolonger Habib ne serait que pour des raisons financières.