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La vraie histoire de la chèvre de M. Perrin

Ecoute un peu l'histoire de la chèvre de M. Perrin supporter olympien et tu verras ce que l'on gagne à vouloir recruter bon marché.

<< M. Perrin n'avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres auboises.
Il les perdait toutes de la même façon : un beau matin, elles flambaient lors d’un match de gala dans son stade fétiche et s'en allaient ensuite vers d’autres cieux plus attrayants. Ni les caresses de leur entraîneur, ni la peur d’une carrière ratée, rien ne les retenait. C'était, paraît-il, des chèvres mercenaires, voulant à tout prix la gloire et surtout l’aspect financier.

Le brave M. Perrin, qui ne comprenait rien au caractère de ses bêtes, était consterné. Il disait :

- C'est fini ; ces chèvres troyennes m'ennuient, je m'en vais coacher celles de Marseille.

Arrivant sur les terrains de la commanderie en 2001, le constat était pour le moins effrayant. Des ruminants par dizaine s’entassaient dans le clôt Bernard. Cependant, le jeune Alain ne se découragea point, et, après avoir délesté la frange la plus mauvaise du troupeau la première année, il parvient à égarer environ 15 autres chèvres de la même manière dont la plus tenace, Baka pieds carrés. Mais la nostalgie troyenne l’aidant, il craqua pour une chèvre alsacienne et se décida à l’acheter; seulement, cette fois, il eut soin de la prendre toute jeune, pour qu'elle s'habituat à la pression provençal.

Ah ! supporter olympien, qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Perrin ! qu'elle était jolie avec ses courses lourdes, sa foulée d’astigmate dépressif, ses 2 pieds-beau, ses tacles ratés et les longs débordements adverses qui lui soufflaient dans la nuque! C'était presque aussi charmant que les drops de l’ami Baka, tu te rappelles, supporter ? - et puis, docile, caressante, se laissant dribbler sans bouger, sans même mettre son pied dans la cheville de l’attaquant. Un amour de petite chèvre...

M. Perrin trouvait une faiblesse sur le côté droit de sa défense. C'est là qu'il mit le nouveau pensionnaire.

Il cantonna le petit Habib Beye dans ce rôle défensif, en ayant soin de lui laisser beaucoup de corde de façon à explorer l’autre moitié du pré pour y distiller quelques centres, et de temps en temps, il venait voir si sa chèvre était bien. Elle se trouvait très heureuse et broutait l'herbe marseillaise à chaque accélération de l’attaquant de si bon coeur que M. Perrin était ravi.

- Enfin, pensait l’entraîneur, en voilà une qui ne s'ennuiera pas à l’OM !
M. Perrin se trompait et la fin du contrat arrivant, sa chèvre s'ennuya.
Un jour, Beye se dit en regardant les grands clubs européens dans l’Equipe Du Dimanche :

- Comme on doit être bien là-bas ! Quel plaisir de gambader dans leur stade, sans cette maudite longe qui m’empêche de jouer mon jeu !... Les chèvres comme moi, il leur faut de l’espace pour s’exprimer ...

À partir de ce moment, l'herbe du Vélodrome lui parut fade.

M. Perrin s'apercevait bien que sa chèvre avait quelque chose, mais il ne savait pas ce que c'était... Un matin, comme il achevait de l’entraînement de son troupeau, Beye se retourna et lui dit :

- Écoutez, monsieur Perrin, je me languis chez vous, laissez-moi aller jouer au Real de Madrid.
- Ah ! mon Dieu !... Lui aussi ! cria M. Perrin stupéfait (Delfim en avait fait de même la semaine précédente), et du coup il laissa tomber son siffler ; puis, s'asseyant dans l'herbe à côté de sa chèvre :
- Comment, Beye, tu veux me quitter !
Et Habib répondit :
- Oui, monsieur Perrin.
- Est-ce que l'herbe te manque ici ?
- Oh ! non ! monsieur Perrin.
- Tu es peut-être dans un rôle trop strict sur le terrain, veux-tu que je t’offre plus de liberté ?
- Ce n'est pas la peine, monsieur Perrin.
- Alors, qu'est-ce qu'il te faut ? qu'est-ce que tu veux ?
- Je veux aller au Real de Madrid, monsieur Perrin.
- Mais, malheureux, tu ne connais pas le niveau de la Liga espagnole... Que feras-tu devant les kluivert, les Pandiani et consorts ?...
- Je leur donnerai des coups de crampons, monsieur Perrin.
- Les stars du championnat espagnol se moquent bien de tes crampons. Elles ont déjà mangé ceux Roberto Carlos, Naybet ou encore de Puyol qui sont autrement plus rugueux que les tiens... Tu sais bien, le pauvre Baka qui était ici l'an dernier ? une maîtresse chèvre, lourd et maladroit comme un tocard. Il s'est battu avec les défenseurs toute une saison... puis, lors d’un match, un bourrin l'a fauché et a mis un terme à sa carrière.
- Sapristi ! Pauvre Baka !... Ça ne fait rien, monsieur Perrin, laissez-moi quand même aller dans la Liga.

Et c’est ainsi que l’histoire d’amour entre le ruminant Beye et son entraîneur prit fin un soir de juillet 200 ? … euh … Enfin le plus tôt possible espérons-le. Et la suite de l’histoire me direz-vous, à vrai dire on s’en moque, de toute façon son parcours de footballeur à commencer en pointillé et finira en pointillé. >>

Cette comptine bien que n’étant pas encore d’actualité, fut vaguement inspirée par un texte original d’Alphonse Daudet déjà visionnaire à son époque.

Vodevil.
C'est joliement raconté...
Terrible Vodevil ! :foufou:
En effet le berger Perrin est bien allé vers l'est, en alsace chercher une chèvre avec une choucroute sur la tête.
A l'est rien de nouveau?? Si!! mais il faut remonter quelques mois avant son esgapade alsacienne... il avait même traversé l'oural en chercher une robuste, capable de résister aux hivers rugeux, et ayant brouté l'herbe pauvre de la Toundra...une chèvre pas comme les autres :
une Sytchèvre.
Je te laisse le soin de raconter l'histoire de Sytchèvre. ;)