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On court toujours seul [Image: pts.gif]
vendredi 14 juillet 1967
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[Image: pts.gif][Image: pts.gif][Image: pts.gif][Image: pts.gif][Image: pts.gif]Par Antoine Blondin
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[Image: pts.gif]CARPENTRAS - Sur quelque deux cents kilomètres de route proposés quotidiennement aux coureurs du Tour de France, chacun en fin de compte mène sa vie comme il l'entend. Ces hommes sont des adultes, leurs arrière-pensées leur appartiennent ; ce sont des professionnels, leur ambition et leur malice épousent les règles d'un jeu qu'ils détiennent en propre. Aucune étape n'offre le même profil pour deux individus : ils s'y introduisent leurs caprices respectifs, la colorent de leurs états d'âme, la confrontent aux ressources qu'ils sont seuls à pourvoir estimer. Le plus grand coureur cycliste sur route que la Grande-Bretagne ait connu, est mort, hier soir, d'un coup de ce soleil où il s'était fait une place. Il est tombé vraisemblablement pour avoir voulu trop bien faire, ce qui me semble l'une des issues les plus naturelles d'un champion, étant entendu qu'il n'y a pas de belle mort au yeux des survivants, même celle du coureur de marathon.
Tom Simpson avait été champion du monde après avoir introduit la panique dans le cérémonial cycliste à force d'aller trop ardemment au devant des dieux. Ceux qui apprécient les marges offertes par ce sport l'aimaient pour ce qu'il apportait de désinvolture dans la probité, de gravité dans la passion. On se plaisait à penser qu'il avait noué la cravate d'Eton au guidon d'un engin où beaucoup voit encore le gagne-pain du facteur. Quand il s'avéra le premier Anglais à s'emparer du Maillot Jaune, ce qui était une conquête pour lui, devint une conquête pour nous. C'est dire qu'il était notre fierté.
Il n'était pas pour autant déformé par les lois d'une compétition très âpre. Et s'il s'était fait naturaliser cycliste, il n'en apportait pas moins un coloris irremplaçable à cette palette dont il aura illustré l'arc-en-ciel. Cette couleur était celle d'un faux flegme, d'une nature difficilement domptée. Les êtres que j'aime l'admiraient.
J'entends maintenant quelques chacals hurler au Tour de France qui tue. Nous avons perdu Tom Simpson dans une des montées les plus bénignes que le Ventoux ait suggérées à des coursiers. Avec ses vieux cailloux chauffés à blanc, comme les calculs d'un cyclope, vrai plateau d'une gravelle, avec son peloton pénitentiaire escaladant, le sourire aux lèvres, des lacets qu'on appréhendait comme ceux de Biribi ou de Tataouine, avec sa tête tatouée promise au sensationnel, l'épouvantail a joué son rôle, au-delà de toutes proportions. Les défaillances, fameuses dans l'histoire de ce col redoutable, ont choisi de trouver leur aboutissement aujourd'hui en la personne d'un des plus judicieux d'entre ceux qui aient tenté de l'escalader et son mystère lui appartient. Le surmenage cycliste est une notion vaine. Ce n'est pas avec des médailles ou avec des millions qu'on attire les hommes vers leur tombeau. Je puis attester ici que tout est mis en oeuvre pour le prémunir contre une image abusive de leur aspiration et de leur gloire mais que l'essentiel, qui est de savoir jusqu'où aller trop loin, ne cesse pas de leur appartenir.
L'abîme ouvert par Simpson dans la montée du Ventoux, le vide qu'il laisse au classement général, le vol de cet hélicoptère qui se posait comme une question, ne font que nous rendre plus sensibles la solitude et la pudeur qui sont la loi des familles, la difficulté de communiquer avec des êtres que nous revendiquons.
Le talent, c'est comme le bon vin, pas comme les hommes : ça résiste aux années.
37 ans après, avec Blondin, c'est 14 juillet à chaque paragraphe...
Même en racontant le drame du vrai-faux grand Tom...
je l'ai croisé dans un bistrot parisien, un soir, il y a une vingtaine d'année...c'était le troisième jeudi de novembre, l'arrivée du pif nouveau...on a échangé quelques ballons, il m'avait impressionné par sa gentillesse...

un bon vivant et un talent fou....je fus fan du père Blondin :laclasse:
Cobl a écrit :je l'ai croisé dans un bistrot parisien, un soir, il y a une vingtaine d'année...c'était le troisième jeudi de novembre, l'arrivée du pif nouveau...on a échangé quelques ballons, il m'avait impressionné par sa gentillesse...

un bon vivant et un talent fou....je fus fan du père Blondin :laclasse:

dans mes bras, calédonien !!! :bienjoué:
Je l'ai connu aussi...un peu.
J'ai même partagé sa table en une occasion. Je buvais ses paroles et lui, autre chose.
Un grand moment, dont j'ai tout retenu, dans les moindres détails. Il mettait de l'esprit et de l'humour dans ses phrases les plus anodines.
Par exemple, comme il bégayait un peu, il affirmait : "Mon coureur préféré, c'est Levavasseur..."
Mais sa formule favorite, qu'il nous avait resservie au dessert, concernait les "haggies", ces panses de brebis farcies dont se délectent les Ecossais.
"Quand on les sent, disait-il, on croit que c'est de la bouse. Et quand on les mange, on regrette que ça n'en soit pas...."
cabotdelaceze a écrit :Je l'ai connu aussi...un peu.
J'ai même partagé sa table en une occasion. Je buvais ses paroles et lui, autre chose.
Un grand moment, dont j'ai tout retenu, dans les moindres détails. Il mettait de l'esprit et de l'humour dans ses phrases les plus anodines.
Par exemple, comme il bégayait un peu, il affirmait : "Mon coureur préféré, c'est Levavasseur..."
Mais sa formule favorite, qu'il nous avait resservie au dessert, concernait les "haggies", ces panses de brebis farcies dont se délectent les Ecossais.
"Quand on les sent, disait-il, on croit que c'est de la bouse. Et quand on les mange, on regrette que ça n'en soit pas...."

:bienjoué:
tiens je remets ça, je sais pas si tu l'avais lu

Un véritable abandon

Si le Tour de France n'était qu'une course cycliste, ce qui ne se vérifie que par intermittence depuis quelques jours, nous prendrions sur nous de parler de la transhumance qui ramène nos cordées de ramoneurs savoyards à quelques centimètres au-dessus du niveau de la baigneuse. Quand une sorte de courant électrique (d'où le nom de coureurs) sillonne les jetées-promenades, on éprouve en général un profond soulagement à voir surgir de l'eau des visages de sirènes prolongés par des queues de peloton, à renouer avec la muraille ruisselante d'un public dont le nombril attentif s'écarquille au passage de rescapés noirauds descendus d'une autre planète, à prendre sa part dans la tornade qui introduit la panique aux terrasses des salons de thé et relègue en bas de plage les éphèbes sculptés dans du pain d'épices. Si le Tour n'était que cette compétition ravageuse, en forme de violation de domicile, qui plie la coutume à sa loi, nous remettrions à plus tard, à la nuit tombante, le moment de méditer sur cette évidence, déplacée en ces lieux bruissants de colloques d'oiseaux et de refrains d'adolescents, que Louis-Ferdinad Céline ne nous dira plus rien des choses de la vie.

Mais le Tour est aussi un voyage. Quand l'état de siège s'y relâche, l'état d'âme reprend ses droits. Les tristes nouvelles du siècle nous parviennent. Nos chagrins passent les frontières. Aux douaniers italiens, nous avons dû déclarer, aujourd'hui, qu'il nous manquait quelqu'un. La mort de Céline ne frappe pas ses lointains confrères, elle bouleverse ses lecteurs, son prochain. Par un retour étrange, c'est nous qui avons l'impression de partir avant la fin et qu'on dépouille notre sensibilité. Nous sommes rendus à un mal, qui n'est pas celui du siècle, mais le mal de tous les siècles, et notre écho s'est tu, notre bréviaire s'est fermé. Il va falloir descendre en nous-mêmes pour entendre le chant que nous ne savons pas chanter.

Céline s'est éteint à Meudon, sur la route des Gardes, au milieu de cette côte, qui est à la fois le calvaire et le paradis des cyclistes. Mais je crois qu'ils s'ignoraient mutuellement. Il avait possédé jadis, quand il était le médecin des pauvres, une monstrueuse motocyclette à laquelle il tenait beaucoup. Ses ennemis y avaient mis le feu, comme on brûle une effigie, en l'occurrence celle du dénuement et du dévouement. Car il pratiquait le sport dangereux qui consiste à aimer les hommes sans le leur dire.

Bien plus : il n'était membre d'aucun club. Ce routier du bout de la nuit pratiquait en cavalier seul, drapé dans sa houppelande, appuyé sur son bâton, berger généreux et farouche, provocateur et humilié. Il est très honorable, pour tous les gens qui prennent une plume, de penser que l'un des deux ou trois plus grands écrivains du siècle vivait sans ressources et sans avidité, loin des récompenses, sinon livré aux outrages.

Nous avons appris sa mort dans les faubourgs de Turin, chantiers rocailleux qui eussent arrêté son regard bien qu'un peu trop lumineux. Une clôture plus fragile que les parois d'un coeur -on en percevait le moindre battement - nous séparait d'un hospice semblable à celui où il exerçait autrefois à Courbevoie. Un vol de cornettes d'une blancheur très douce passait et repassait dans la poussière du matin : les petites soeurs invisibles conduisaient au grillage leurs pensionnaires claudiquants, hommes et femmes aux yeux pailletés de naïveté que notre manège comblait de joie gloutonne et qui s'abandonnaient, loin des nuages, à la faveur tranquille de vieillir sans génie.

Nous attendions de la course qu'elle dissipât notre malaise. Les premières heures furent d'un défilé, scandé par l'apparition régu1ière des charmantes pagodes de cantonniers aux murs couleurs de Cassate. À l'image de ces monuments, qui prolifèrent dans le Piémont, où l'on voit des bersaglieri moustachus figés dans la position : " Arrêtez-moi ou je fais un malheur ! ", les coureurs semblaient coulés dans le bronze d'une agressivité paisible ; les inscriptions, tracées sur l'asphalte, demeuraient lettre morte ; les " Forza ! " de la route ne rencontraient aucun écho et le peloton aucun clin d'oeil. L'ennuyeux, disait déjà Céline, à propos de la guerre, c'est que ça se passe le plus souvent à la campagne. Il en va parfois de même du Tour de France.

Mais, tout à l'heure, nous nous endormirons face à la mer.


Antoine BLONDIN, L'Équipe, 6 juillet 1961

Hephaistos

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boeuf mode a écrit ::bienjoué:
tiens je remets ça, je sais pas si tu l'avais lu

Un véritable abandon


Antoine BLONDIN, L'Équipe, 6 juillet 1961

fichtre! il écrivait déjà dans l'Equipe en 1961!

ses articles ont bercé mes étés corses depuis l'élégant Eddy jusqu'à Bernard le conquérant...à cette époque bennie (et sans doute encore aujourd'hui) les quotidiens n'arrivaient au village [email="qu'@5"]qu'"[/email]à partir" de 10-11 heures du matin...le Tour, les grands meeting d'Athlétisme, la coupe Davis, les mercatos olympiens...et les Billets du sieur Blondin.

Tout ça avant la sieste et après des heures dans l'eau à traquer rougets et langoustes! Supers souvenirs tout cela :bienjoué:
boeuf mode a écrit ::bienjoué:
tiens je remets ça, je sais pas si tu l'avais lu

Un véritable abandon

Si le Tour de France n'était qu'une course cycliste, ce qui ne se vérifie que par intermittence depuis quelques jours, nous prendrions sur nous de parler de la transhumance qui ramène nos cordées de ramoneurs savoyards à quelques centimètres au-dessus du niveau de la baigneuse. Quand une sorte de courant électrique (d'où le nom de coureurs) sillonne les jetées-promenades, on éprouve en général un profond soulagement à voir surgir de l'eau des visages de sirènes prolongés par des queues de peloton, à renouer avec la muraille ruisselante d'un public dont le nombril attentif s'écarquille au passage de rescapés noirauds descendus d'une autre planète, à prendre sa part dans la tornade qui introduit la panique aux terrasses des salons de thé et relègue en bas de plage les éphèbes sculptés dans du pain d'épices. Si le Tour n'était que cette compétition ravageuse, en forme de violation de domicile, qui plie la coutume à sa loi, nous remettrions à plus tard, à la nuit tombante, le moment de méditer sur cette évidence, déplacée en ces lieux bruissants de colloques d'oiseaux et de refrains d'adolescents, que Louis-Ferdinad Céline ne nous dira plus rien des choses de la vie.

Mais le Tour est aussi un voyage. Quand l'état de siège s'y relâche, l'état d'âme reprend ses droits. Les tristes nouvelles du siècle nous parviennent. Nos chagrins passent les frontières. Aux douaniers italiens, nous avons dû déclarer, aujourd'hui, qu'il nous manquait quelqu'un. La mort de Céline ne frappe pas ses lointains confrères, elle bouleverse ses lecteurs, son prochain. Par un retour étrange, c'est nous qui avons l'impression de partir avant la fin et qu'on dépouille notre sensibilité. Nous sommes rendus à un mal, qui n'est pas celui du siècle, mais le mal de tous les siècles, et notre écho s'est tu, notre bréviaire s'est fermé. Il va falloir descendre en nous-mêmes pour entendre le chant que nous ne savons pas chanter.

Céline s'est éteint à Meudon, sur la route des Gardes, au milieu de cette côte, qui est à la fois le calvaire et le paradis des cyclistes. Mais je crois qu'ils s'ignoraient mutuellement. Il avait possédé jadis, quand il était le médecin des pauvres, une monstrueuse motocyclette à laquelle il tenait beaucoup. Ses ennemis y avaient mis le feu, comme on brûle une effigie, en l'occurrence celle du dénuement et du dévouement. Car il pratiquait le sport dangereux qui consiste à aimer les hommes sans le leur dire.

Bien plus : il n'était membre d'aucun club. Ce routier du bout de la nuit pratiquait en cavalier seul, drapé dans sa houppelande, appuyé sur son bâton, berger généreux et farouche, provocateur et humilié. Il est très honorable, pour tous les gens qui prennent une plume, de penser que l'un des deux ou trois plus grands écrivains du siècle vivait sans ressources et sans avidité, loin des récompenses, sinon livré aux outrages.

Nous avons appris sa mort dans les faubourgs de Turin, chantiers rocailleux qui eussent arrêté son regard bien qu'un peu trop lumineux. Une clôture plus fragile que les parois d'un coeur -on en percevait le moindre battement - nous séparait d'un hospice semblable à celui où il exerçait autrefois à Courbevoie. Un vol de cornettes d'une blancheur très douce passait et repassait dans la poussière du matin : les petites soeurs invisibles conduisaient au grillage leurs pensionnaires claudiquants, hommes et femmes aux yeux pailletés de naïveté que notre manège comblait de joie gloutonne et qui s'abandonnaient, loin des nuages, à la faveur tranquille de vieillir sans génie.

Nous attendions de la course qu'elle dissipât notre malaise. Les premières heures furent d'un défilé, scandé par l'apparition régu1ière des charmantes pagodes de cantonniers aux murs couleurs de Cassate. À l'image de ces monuments, qui prolifèrent dans le Piémont, où l'on voit des bersaglieri moustachus figés dans la position : " Arrêtez-moi ou je fais un malheur ! ", les coureurs semblaient coulés dans le bronze d'une agressivité paisible ; les inscriptions, tracées sur l'asphalte, demeuraient lettre morte ; les " Forza ! " de la route ne rencontraient aucun écho et le peloton aucun clin d'oeil. L'ennuyeux, disait déjà Céline, à propos de la guerre, c'est que ça se passe le plus souvent à la campagne. Il en va parfois de même du Tour de France.

Mais, tout à l'heure, nous nous endormirons face à la mer.


Antoine BLONDIN, L'Équipe, 6 juillet 1961

Blondin parlant de Céline...
Ces deux-là aussi avaient, au fond des yeux, la petite félure de la désespérance, qu'ils ont tenté d'oublier différemment !
Et en commun, un immense talent...
Amis d'Opiom qui ne l'avez pas encore fait, lisez donc l'Ironie du sport qui rassemble les meilleures chroniques de l'Antoine !
Et puis bien sûr lisez ou relisez le gars Louis-Ferdinand : son incomparable Voyage au bout de la nuit, Mort à crédit ou D'un Chateau l'autre.
Une foix évacué son détestable antisémitisme (comment lui, le médecin des pauvres, qu'il soignait gratuitement, a-t-il pu épouser ces épouvantables idées, c'est un vrai mystère...) vous découvrirez un immense écrivain doublé d'un peintre incroyablement précis de l'âme humaine.
Et puis il écrit comme on parle et ce style très particulier ne peut que plaire aux jeunes ! Rien de pompeux chez Céline, tout est naturel.
cabotdelaceze a écrit :Blondin parlant de Céline...
Ces deux-là aussi avaient, au fond des yeux, la petite félure de la désespérance, qu'ils ont tenté d'oublier différemment !
Et en commun, un immense talent...
Amis d'Opiom qui ne l'avez pas encore fait, lisez donc l'Ironie du sport qui rassemble les meilleures chroniques de l'Antoine !
Et puis bien sûr lisez ou relisez le gars Louis-Ferdinand : son incomparable Voyage au bout de la nuit, Mort à crédit ou D'un Chateau l'autre.
Une foix évacué son détestable antisémitisme (comment lui, le médecin des pauvres, qu'il soignait gratuitement, a-t-il pu épouser ces épouvantables idées, c'est un vrai mystère...) vous découvrirez un immense écrivain doublé d'un peintre incroyablement précis de l'âme humaine.
Et puis il écrit comme on parle et ce style très particulier ne peut que plaire aux jeunes ! Rien de pompeux chez Céline, tout est naturel.

pareil que théo ! :bienjoué:
boeuf mode a écrit :pareil que théo ! :bienjoué:

:muetr: de confusion. ;)
petit up pour baleineau ;)
Merci, je suis dans la même situation que l'apnéiste et le poisson d'eau douce précités...J'ai relu naguère Les Enfants du bon dieu et on en sort tout étourdi...Secret
suite à un petit clin d'oeil sur céline, avec foxy, je me suis rappelé avoir lu ceci il y a un bon moment...... tout est dit sur céline, et sur blondin, dont j'avais perdu le souvenir immédiat, mais pas le pourquoi du comment !!

le talent .... ce terme ne suffira jamais à dépeindre à lui seul le niveau atteint par ces deux hommes, fins ciseleurs et grands artificiers, riches de mots et de sens....

mais il y a cette autre partie, incompréhensible de la part des deux, dont l'un a vu sa face cachée évoquée ici, alors que l'autre, en digne hussard, a affiché ses idées et son accointance à une action française qui ne pouvait que les rapprocher.....

il est facile aujourd'hui de juger ces hommes d'hier, sans le contexte, l'éducation et avec tous les évolutions successives digérées par nos pauvres esprits gavés de préceptes moraux et bien-pensants.... j'ignore comment j'aurai été au milieu du 20ème...... n'empèche, que cette clairvoyance, cette finesse d'analyse, qu'on sent parfois sur nos conscience comme une coulée de vitriol, puisse ignorer à ce point le caractère commun de tous les hommes, par delà les origines, les capacités ou les religions, voilà qui me dépasse encore et toujoursVava


reste le plaisir de les lire, averti pour en écarter les pièges , et savourer ce qu'ils ont de meilleur en eux, une multitude de facettes, un rythme et des images précises, un fond surétoffé , entre dit et suggéré..... bref, c'est éorme et vaut la peine d'étre lu et relu!!

merci boeuf pour ce déterrageSpoton

edit : d'ailleurs, ça m'a donné envie de chercher à en savoir un peu plus, et un lien sur wikipédia m'a envoyé ur l'huma, oû est cite pierre Chany :
"Vous savez, mon jeune ami, il en est des réacs géniaux comme des progressistes géniaux : quoi qu’on fasse, ils restent géniaux ! "
Et pour les vieux enfants:
[Image: bca7.jpg]
j'ai rien compris à ce topic..........