18-03-2004, 18:54
In Le Monde
La FIFA met le holà aux naturalisations de complaisance
La FIFA a décidé de mettre un terme au phénomène des naturalisations abusives dans les sélections nationales. Le Qatar est particulièrement visé.
La fédération internationale de football (FIFA) a décidé de mettre un terme au phénomène des naturalisations abusives dans les sélections nationales. Après avoir réuni son "comité d'urgence", l'organisation présidée par le Suisse Joseph Blatter a défini, mercredi 17 mars, de nouveaux critères auxquels devront désormais se soumettre les footballeurs désireux de porter le maillot d'équipes nationales, en plus de posséder la nationalité correspondante.
"Pour être éligible, au moins un de ces critères doit être rempli : a) le joueur est né sur le territoire de l'association concernée ; b) la mère biologique ou le père biologique du joueur est né sur le territoire de l'association concernée ; c) la grand-mère ou le grand-père du joueur est né sur le territoire de l'association concernée ; d) le joueur a vécu au moins deux années consécutives sur le territoire de l'association concernée" précise la FIFA dans un communiqué rendu public mercredi après-midi. Cette réforme a pour but d'empêcher tout pays de naturaliser à tour de bras des joueurs étrangers. Elle vise en premier lieu le Qatar et son sélectionneur, le Français Philippe Troussier.
En débarquant dans ce petit Etat de la péninsule arabique, l'ancien entraîneur de l'Afrique du Sud et du Japon a monté un projet pour le moins singulier qui consiste à recruter en Europe des professionnels aguerris n'ayant jamais eu l'opportunité de jouer pour une sélection nationale.
Après avoir envisagé de demander à des footballeurs français de le rejoindre, Philippe Troussier a obtenu l'accord de trois Brésiliens évoluant dans le championnat allemand : Leandro et Dédé, qui jouent tous deux au Borussia Dortmund, et Ailton, qui n'est rien moins que le meilleur buteur de la Bundesliga (22 buts) avec son club, le Werder Brême. Ces trois footballeurs n'ayant jamais été retenus en équipe du Brésil, rien, d'après les règlements de la FIFA, ne les empêchait de jouer pour une autre sélection, une fois naturalisés.
La rapidité avec laquelle le Qatar leur a promis un passeport a alerté la FIFA. L'équipe de Philippe Troussier doit en effet disputer un match décisif le 31 mars en Jordanie, dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2006. Pour le technicien français, ces naturalisations n'ont rien de choquant dans un pays comme le Qatar, qui compte 450 000 habitants dont 300 000 sont des immigrés.
Alors que de nombreuses compétitions richement dotées sont organisées à Doha, la capitale, dans le cadre d'un vaste plan de communication à destination de la communauté internationale, les résultats des sportifs qataris font encore défaut. Afin d'y remédier, les autorités nationales ont déjà naturalisé plusieurs sportifs de haut niveau, comme des haltérophiles bulgares ou le coureur de 3 000 m steeple kenyan Stephen Cherono - devenu Saif Saïd Shaheen -, en échange d'avantages sonnants et trébuchants.
"La naturalisation permettant à des joueurs qui n'ont aucun lien avec leur nouveau pays de jouer avec leur équipe nationale ne reflète pas l'objet des statuts [de la FIFA]", a tranché Joseph Blatter mercredi. Le congrès ordinaire de la FIFA, qui se déroulera les 20 et 21 mai à Paris, devra approuver ce nouveau règlement.
Frédéric Potet
Bonne initiative, ça commençait à devenir portenawak :mf_turban
La FIFA met le holà aux naturalisations de complaisance
La FIFA a décidé de mettre un terme au phénomène des naturalisations abusives dans les sélections nationales. Le Qatar est particulièrement visé.
La fédération internationale de football (FIFA) a décidé de mettre un terme au phénomène des naturalisations abusives dans les sélections nationales. Après avoir réuni son "comité d'urgence", l'organisation présidée par le Suisse Joseph Blatter a défini, mercredi 17 mars, de nouveaux critères auxquels devront désormais se soumettre les footballeurs désireux de porter le maillot d'équipes nationales, en plus de posséder la nationalité correspondante.
"Pour être éligible, au moins un de ces critères doit être rempli : a) le joueur est né sur le territoire de l'association concernée ; b) la mère biologique ou le père biologique du joueur est né sur le territoire de l'association concernée ; c) la grand-mère ou le grand-père du joueur est né sur le territoire de l'association concernée ; d) le joueur a vécu au moins deux années consécutives sur le territoire de l'association concernée" précise la FIFA dans un communiqué rendu public mercredi après-midi. Cette réforme a pour but d'empêcher tout pays de naturaliser à tour de bras des joueurs étrangers. Elle vise en premier lieu le Qatar et son sélectionneur, le Français Philippe Troussier.
En débarquant dans ce petit Etat de la péninsule arabique, l'ancien entraîneur de l'Afrique du Sud et du Japon a monté un projet pour le moins singulier qui consiste à recruter en Europe des professionnels aguerris n'ayant jamais eu l'opportunité de jouer pour une sélection nationale.
Après avoir envisagé de demander à des footballeurs français de le rejoindre, Philippe Troussier a obtenu l'accord de trois Brésiliens évoluant dans le championnat allemand : Leandro et Dédé, qui jouent tous deux au Borussia Dortmund, et Ailton, qui n'est rien moins que le meilleur buteur de la Bundesliga (22 buts) avec son club, le Werder Brême. Ces trois footballeurs n'ayant jamais été retenus en équipe du Brésil, rien, d'après les règlements de la FIFA, ne les empêchait de jouer pour une autre sélection, une fois naturalisés.
La rapidité avec laquelle le Qatar leur a promis un passeport a alerté la FIFA. L'équipe de Philippe Troussier doit en effet disputer un match décisif le 31 mars en Jordanie, dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2006. Pour le technicien français, ces naturalisations n'ont rien de choquant dans un pays comme le Qatar, qui compte 450 000 habitants dont 300 000 sont des immigrés.
Alors que de nombreuses compétitions richement dotées sont organisées à Doha, la capitale, dans le cadre d'un vaste plan de communication à destination de la communauté internationale, les résultats des sportifs qataris font encore défaut. Afin d'y remédier, les autorités nationales ont déjà naturalisé plusieurs sportifs de haut niveau, comme des haltérophiles bulgares ou le coureur de 3 000 m steeple kenyan Stephen Cherono - devenu Saif Saïd Shaheen -, en échange d'avantages sonnants et trébuchants.
"La naturalisation permettant à des joueurs qui n'ont aucun lien avec leur nouveau pays de jouer avec leur équipe nationale ne reflète pas l'objet des statuts [de la FIFA]", a tranché Joseph Blatter mercredi. Le congrès ordinaire de la FIFA, qui se déroulera les 20 et 21 mai à Paris, devra approuver ce nouveau règlement.
Frédéric Potet
Bonne initiative, ça commençait à devenir portenawak :mf_turban
