11-09-2004, 16:37
Dav_ a écrit :
Ce soir j’ai regardé le sulfureux Salo. Considéré comme un chef d’½uvre, c’est le dernier film de Pier Paolo Pasolini. Il est mort assassiné peu de temps avant la sortie au cinéma de son ½uvre.
L’histoire est une reconstitution d’un des romans du Marquis de Sade transposé dans l’époque de l’Italie fasciste. Il y a donc 4 seigneurs fascistes qui choisissent 8 hommes et 8 femmes pour les enfermer dans une demeure ou ils devront se conformer à certaines règles.
Le film est composé en trois cycles, le cycle de la passion, de la bouse puis de la torture.
On voit tour à tour, des délires sodomites, puis scatologiques pour enfin passer à des actes de torture plus ignobles les uns, les autres.
Si au début du film, j’ai été pris comme par une sorte de fascination pour la brillante mise en scène du cinéaste italien, j’ai très vite été dégoûté puis écoeuré par les différentes scènes qui étaient présentés. C’est le film qui retransmet le mieux la démence humaine, on n’en ressort pas intacte. Ca se sodomise de partout, on fait manger des excréments aux jeunes, on coupe des langues, on scalpe des têtes et je vous épargne le reste….
Difficile de prononcer un jugement sur ce film, une chose est sure, je ne le reverrais jamais plu. Je ne pense pas que cela soit un chef d’½uvre comme on le crie partout. Certes l’auteur a voulu dénoncer le totalitarisme dans toute sa folie, on peut même pousser le bouchon un peu plus loin en disant qu’il a voulu dénoncer l’asservissement de ces jeunes face à ces maîtres complètement fous. A voir pour connaître toute l’étendue de la folie humaine.
Mais si j’avais un film à conseiller du réalisateur, ce serait plutôt "L'Evangile selon Saint Mathieu" qui lui est un vrai chef d'oeuvre.
Cà reste un film à part, on pourrait y enfiler les adjectifs et les superlatifs en nombre incalculable. Que ce soit la structure même du film, ou sa place dans l'oeuvre de Pasolini, c'est l'apothéose, l'horrible conclusion d'un long voyage. La fin de Salo est particulierement intense. Lorsque l'on atteint une horreur parfois insoutenable... comme un film muet porté par cette musique légère et détachée, puis vient le suicide discret de la pianiste... et le silence.
En parralléle avec les trois films qui composent "la Trilogie de la Vie" (Le Decameron, Les Contes de Canterbury, Les Milles et une Nuit), c'est surement la plus grande oeuvre jamais écrite au sujet de l'homme.
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