30-03-2005, 12:18
Dav_ a écrit :
Bon moi je vais m'attaquer à l'Esquive, ames sensibles s'abstenir :pouce:
J’ai vu l’Esquive ce soir, intrigué de voir ce que pouvait être cet ovni visuel qui avait raflé 4 césars et bien je dois dire que je confirme ce que j’avais pu dire à l’époque. C'est-à-dire que les césars font plus dans le social que dans le méritant. Certes ce film n’est pas dénué de qualités, il y a un certain intérêt à filmer de manière réaliste la banlieue, à raconter une belle histoire dans ce milieu gangrené par la violence. Je pense que le critère découverte à beaucoup jouer dans les différentes récompenses qu’il a pu recevoir, on découvre un vocabulaire, une démarche auxquels on n’est pas habitué. Tout cela peut peut être fonctionné pour des provinciaux ou ceux distant de cet univers, mais moi qui habite à 15 minutes du lieu de tournage, ça m’a plus blasé qu’autre chose. Ce vocabulaire je l’entend à longueur de temps et il n’y a rien d’attirant dans ce mélange de verlan et d’insultes en langue arabe. Bien sur les acteurs ont le mérite de jouer avec le c½ur, la jeune Sara Forestier ne manque pas de talent et apporte un souffle de vitalité à ce petit conte social. Osman Elkharraz lui aussi, émeut par son caractere introverti. Oui mais, cela reste un film moyen dont la réalisation est accablante. Vous voyez des scènes filmées caméras sous le bras, avec un cadrage chancelant et une photographie tout aussi ratée. Ce film apporte quoi ? il montre des jeunes des banlieux qui peinent à s’exprimer, qui suffoquent dans cette société. Désolé mais ça fait un peu cliché, beaucoup réussissent à s’en sortir et n’ont pas besoin de parler comme des demeurés pour s’exprimer. Certes on peut dire que le réalisateur a voulu montrer toute la détresse sociale mais pourquoi ne pas enrichir cet appel à l’aide d’un vocabulaire un peu plus soutenu et qui serait tronqué d’insultes que l’on retrouve à chaque réplique. Donner des césars à un film comme ça, ne fait pas reculer la violence et la misère, ça n’est qu’un prétexte pour expliquer notre attentisme latent envers ce phénomène. Film intéressant malgré tout mais qui ne vaut pas toutes les critiques dithyrambiques qu’il a suscité.
Pourquoi faudrait-il que le cadrage soit léchouillé ? Pourquoi faudrait-il que les protagonistes s'expriment de manière châtiée, alors que tu reconnais justement qu'ils correspondent exactement à la réalité (une partie de la réalité, je ne connais aucun film qui englobe l'humanité à lui seul) ? Je crois au contraire que c'est la grande force de ce film : Marivaux, et le marivaudage, et le jeu de l'amour sont là AUTANT qu'ailleurs ! Ni plus, ni moins surtout. Les scories du langage, les réflexes de vocabulaire disparaissent derrière les sentiments. Cette caméra à hauteur d'Homme (et pas à hauteur de comédien(ne)s qui doivent représenter des hommes / des femmes) me touche énormément.
Quant aux Césars, c'est un faux débat : qu'y avait-il en face ? D'une année sur l'autre hein... (franchement, les Choristes...)
Quand-est ce que les Chinois viennent nous dérouiller?
Qu'on en finisse... @ Godfather
Qu'on en finisse... @ Godfather