Dans le cas du médical, le problème n'est pas vraiment l'acceptation et l'utilisation par les professionnels de santé des outils thérapeutiques scientifiquement validés, mais plutôt leurs limites.
Même dans le cas des "poids lourds" que sont les médicaments et les vaccins, on n'arrive jamais à une efficacité de 100%, il me semble qu'on est plutôt dans les 80-90% pour les médicaments (ce qui est déjà énorme).
Dans ma profession de kinésithérapeute, non seulement il y a très peu d'outils thérapeutiques validés scientifiquement (profession jeune, difficultés pour constituer des cohortes de patients, pour homogénéiser les traitements, pour quantifier les résultats...) mais en plus les outils scientifiquement validés ont des efficacités bien moins grandes que ce qu'on retrouve au niveau des médocs.
Les chiffres qui ressortent des différentes études atteignent rarement les 60-70% d'efficacité, certains flirtent avec les valeurs de placebo (20-30%) voire sont carrément en dessous (par exemple les aimants en traitement antalgique de certaines pathologies inflammatoires doivent péniblement arriver à 5%).
Plus encore que chez les médecins, les kinés sont parfois confrontés à un échec de la thérapeutique scientifiquement admise comme la plus efficace.
Personnellement, lorsque cela m'arrive, je ne me vois pas laisser mon patient en plan en lui expliquant que j'ai fait ce qu'il fallait (on n'est plus sur des chiffres là, on est face à une personne avec un problème de santé) et je propose alors des techniques de moins en moins éprouvées.
Finalement, chaque outil thérapeutique a une probabilité (proportionnelle à son niveau d'efficacité, il me semble) de m'aider à parvenir à mes fins.
C'est par analogie avec cette philosophie thérapeutique, que je considère que le traitement de Raoult est une idée intéressante dans les formes de COVID montrant des signes précoces de gravité (et pas parce que j'ai lu dans FranceSoir que c'était bieng, désolé)
Bien sûr, il faut d'emblée s'assurer de la non toxicité du traitement: le risque théorique d'effet secondaire cardiaque semble réel mais il semble aussi qu'une surveillance avec ECG à J0 et J3 et arrêt du traitement en cas de signe suspect, le risque soit circonscrit.
Une fois cette innocuité assurée, le traitement semble permettre une efficacité à minima équivalente à un placebo...
Avant de vous jeter sur vos claviers pour me traiter de complotiste, je vous ferai juste remarquer que aujourd'hui lorsqu'on renvoie chez lui un patient avec un traitement au doliprane et une consigne de se manifester si il commence à agoniser, je pense qu'on est très loin du moindre effet placebo.
Pour moi, il y a clairement un vide extrêmement anxiogène dans la prise en charge précoce de ces patients et, encore une fois sous couvert d'une surveillance cardiaque étroite, ce traitement peut apporter quelque chose même si il n'a qu'une efficacité digne d'un placebo, et ce pour un coût extrêmement modique.
D'autant plus si on cherche par tous les moyens à diminuer le nombre d'hospitalisés et d'admis en réanimation.
Même dans le cas des "poids lourds" que sont les médicaments et les vaccins, on n'arrive jamais à une efficacité de 100%, il me semble qu'on est plutôt dans les 80-90% pour les médicaments (ce qui est déjà énorme).
Dans ma profession de kinésithérapeute, non seulement il y a très peu d'outils thérapeutiques validés scientifiquement (profession jeune, difficultés pour constituer des cohortes de patients, pour homogénéiser les traitements, pour quantifier les résultats...) mais en plus les outils scientifiquement validés ont des efficacités bien moins grandes que ce qu'on retrouve au niveau des médocs.
Les chiffres qui ressortent des différentes études atteignent rarement les 60-70% d'efficacité, certains flirtent avec les valeurs de placebo (20-30%) voire sont carrément en dessous (par exemple les aimants en traitement antalgique de certaines pathologies inflammatoires doivent péniblement arriver à 5%).
Plus encore que chez les médecins, les kinés sont parfois confrontés à un échec de la thérapeutique scientifiquement admise comme la plus efficace.
Personnellement, lorsque cela m'arrive, je ne me vois pas laisser mon patient en plan en lui expliquant que j'ai fait ce qu'il fallait (on n'est plus sur des chiffres là, on est face à une personne avec un problème de santé) et je propose alors des techniques de moins en moins éprouvées.
Finalement, chaque outil thérapeutique a une probabilité (proportionnelle à son niveau d'efficacité, il me semble) de m'aider à parvenir à mes fins.
C'est par analogie avec cette philosophie thérapeutique, que je considère que le traitement de Raoult est une idée intéressante dans les formes de COVID montrant des signes précoces de gravité (et pas parce que j'ai lu dans FranceSoir que c'était bieng, désolé)
Bien sûr, il faut d'emblée s'assurer de la non toxicité du traitement: le risque théorique d'effet secondaire cardiaque semble réel mais il semble aussi qu'une surveillance avec ECG à J0 et J3 et arrêt du traitement en cas de signe suspect, le risque soit circonscrit.
Une fois cette innocuité assurée, le traitement semble permettre une efficacité à minima équivalente à un placebo...
Avant de vous jeter sur vos claviers pour me traiter de complotiste, je vous ferai juste remarquer que aujourd'hui lorsqu'on renvoie chez lui un patient avec un traitement au doliprane et une consigne de se manifester si il commence à agoniser, je pense qu'on est très loin du moindre effet placebo.
Pour moi, il y a clairement un vide extrêmement anxiogène dans la prise en charge précoce de ces patients et, encore une fois sous couvert d'une surveillance cardiaque étroite, ce traitement peut apporter quelque chose même si il n'a qu'une efficacité digne d'un placebo, et ce pour un coût extrêmement modique.
D'autant plus si on cherche par tous les moyens à diminuer le nombre d'hospitalisés et d'admis en réanimation.