16-11-2020, 14:30
(16-11-2020, 13:05)Old Trafford a écrit : Je voulais revenir sur ces mots de Tony : « La science que tu présente elle disait , le test juste pour celui que tu savais déjà malade (faut être débile pour dire ça !!!), et le masque ça sert à rien ( idem au niveau débilité !!). Je suis la science aussi , celle du bon sens, celui que ta science à perdu depuis longtemps. »Mais du coup, on joue ou pas Vendredi, j'ai pas compris ?
Ça peut faire sourire ou prêter flanc à la critique au nom de l’épistémologie ou de je ne sais quoi. Mais je me permets d’interpréter ce qu’il souhaitait peut-être dire en citant justement un des grands épistémologues du XXème siècle, Karl Popper, qui écrivait dans la préface de La Logique de la découverte scientifique : “Most problems connected with the growth of our knowledge must necessarily transcend any study which is confined to common-sense knowledge as opposed to scientific knowledge.” Ce qui importe, c’est la croissance des connaissances (“knowledge”) et cette croissance ne requiert pas une distinction, voire une opposition, entre la connaissance de sens commun et connaissance scientifique. Quand Tony dit “je suis la science aussi, celle du bon sens”, ce qu’il veut dire, je crois, c’est que, moi aussi, je dispose de connaissances, certes pas scientifiques, mais de sens commun. Et quand il parle de “science qui a perdu le bon sens depuis longtemps”, ce qu’il veut dire est, je pense, poppérien, à savoir, que pour que nos connaissances augmentent, on a besoin d’une science qui s’appuie aussi sur la connaissance de sens commun – ce qui implique le rejet de toute compartimentalisation stricte entre connaissance de sens commun et connaissance scientifique. Derrière une formulation maladroite (j’utilise le mot qu’il utilise lui-même pour qualifier certaines de ses interventions ici) se cache, me semble-t-il, une réflexion intéressante qui va au-delà des positions clivantes « moi, je ne fais confiance qu’a la science » versus « je ne crois pas à la science, au vaccin, je fais ce que je veux sur la base de mon bon sens ou du sens commun ».
Appliqué à la crise actuelle que traverse le monde, ça veut dire qu’on a autant besoin de connaissances scientifiques (à travers des macro-innovations comme un vaccin) que des micro-ajustements que les gens font en appliquant le seul bon sens ou sens commun (comme par exemple, les innovations récentes dans un supermarché en Corse) et qu'il est souhaitable que les scientifiques ou autres experts tiennent compte du sens commun. Nous sommes en face d'apprentissage face au Covid - par nous, j'entends les populations de divers pays, les scientifiques, les politiques, etc., acceptons-le.