11-11-2020, 14:08
Dans ce monde où la nuance est reine, vu que l'ultime choix face à n'importe quel propos ou situation est d'être "pro" ou "anti" désormais, c'est logique que les crises de confiance soient grandissantes.
A mon sens, le problème de la presse traditionnelle (encore faudrait-il définir précisément qui on englobe dans cet ensemble) n'est pas d'être désinformée mais d'être orientée.
Là encore, c'est complexe, car malgré la précision de la charte du journalisme, pour qu'une info. ne soit pas orientée, il faudrait qu'elle se limite à une dépêche "il s'est passé ça, là à telle heure", et charge au lecteur ensuite de faire sa propre analyse, de tirer ses conclusions et de chercher à construire son propre avis (ou pas d'ailleurs, mais ne pas avoir d'avis, ça devient de plus en plus dangereux, on se fait taper dessus par les pro. et les anti. réunis, c'est un peu comme être athée entre 3 croyants des religions monothéistes).
Dès qu'on se réfère à l'avis d'un spécialiste qui décrypte une information et qu'on prend ses dires comme "argent comptant", on devient la proie des mécanismes de domination et de la propagande (oui, ce sont des mots qui font peur) qui ont été éprouvées depuis des millénaires, tant par les empires militaires que publicitaires, et on perd une partie de son libre-arbitre.
Ce qui m'inquiète dans l'évolution du contre-pouvoir qu'on appelle "les média", c'est que les plumes sont passées de la main d'intellectuels à celles des nègres des financiers. Si on regarde par exemple l'histoire du journal Libération :
Un premier numéro de quatre pages paraît le lundi 5 février 1973, avec cette profession de foi, en encadré : « La politique pour Libération, c'est la démocratie directe. Aujourd'hui, élire un député, c'est vouloir que le peuple ne dise son mot, qu'une fois tous les cinq ans. Et encore, pendant ces quatre années, « l'élu du peuple » peut-il faire ce qu'il veut ? Il n'est pas placé sous le contrôle de ses électeurs ; il ne représente que lui-même. Mais si des gens du peuple veulent dire pourquoi ils voteront, ils pourront le faire dans Libération. Cette forme de débat est possible dans les colonnes du journal. Pour sa part, l'équipe de Libération refuse de cautionner un système qui coupe la parole au peuple.
Aujourd'hui, un journal se présentant ainsi, serait sans doute qualifié par les médias "traditionnels" de populiste. Sans doute même que le Libération d 'aujourd'hui se qualifierait lui même de populiste, va savoir. Sartre est mort depuis et Serge July, bein... Serge July quoi.
Là ou ça devient encore pire, c'est quand des média, tiens, les chaines d'info. en continu au hasard, en arrivent à booster des théories complotistes quand un besoin d'audience ou de remplir un créneau d'information vide se fait sentir. Au final, on se retrouve chez certains avec un libre arbitre réduit à néant, de la défiance envers toutes les instances sans aucun moyen d'analyse et une partie de la population devient capable de croire le premier complotiste ou fanatique venu, à rêver de 72 vierges par exemple, sans prendre le temps de réaliser qu'une vierge, c'est à usage unique, et que pour l'éternité, 72, ça fait un peu léger pour quelqu'un dont c'est le kif.
A mon sens, le problème de la presse traditionnelle (encore faudrait-il définir précisément qui on englobe dans cet ensemble) n'est pas d'être désinformée mais d'être orientée.
Là encore, c'est complexe, car malgré la précision de la charte du journalisme, pour qu'une info. ne soit pas orientée, il faudrait qu'elle se limite à une dépêche "il s'est passé ça, là à telle heure", et charge au lecteur ensuite de faire sa propre analyse, de tirer ses conclusions et de chercher à construire son propre avis (ou pas d'ailleurs, mais ne pas avoir d'avis, ça devient de plus en plus dangereux, on se fait taper dessus par les pro. et les anti. réunis, c'est un peu comme être athée entre 3 croyants des religions monothéistes).
Dès qu'on se réfère à l'avis d'un spécialiste qui décrypte une information et qu'on prend ses dires comme "argent comptant", on devient la proie des mécanismes de domination et de la propagande (oui, ce sont des mots qui font peur) qui ont été éprouvées depuis des millénaires, tant par les empires militaires que publicitaires, et on perd une partie de son libre-arbitre.
Ce qui m'inquiète dans l'évolution du contre-pouvoir qu'on appelle "les média", c'est que les plumes sont passées de la main d'intellectuels à celles des nègres des financiers. Si on regarde par exemple l'histoire du journal Libération :
Un premier numéro de quatre pages paraît le lundi 5 février 1973, avec cette profession de foi, en encadré : « La politique pour Libération, c'est la démocratie directe. Aujourd'hui, élire un député, c'est vouloir que le peuple ne dise son mot, qu'une fois tous les cinq ans. Et encore, pendant ces quatre années, « l'élu du peuple » peut-il faire ce qu'il veut ? Il n'est pas placé sous le contrôle de ses électeurs ; il ne représente que lui-même. Mais si des gens du peuple veulent dire pourquoi ils voteront, ils pourront le faire dans Libération. Cette forme de débat est possible dans les colonnes du journal. Pour sa part, l'équipe de Libération refuse de cautionner un système qui coupe la parole au peuple.
Aujourd'hui, un journal se présentant ainsi, serait sans doute qualifié par les médias "traditionnels" de populiste. Sans doute même que le Libération d 'aujourd'hui se qualifierait lui même de populiste, va savoir. Sartre est mort depuis et Serge July, bein... Serge July quoi.
Là ou ça devient encore pire, c'est quand des média, tiens, les chaines d'info. en continu au hasard, en arrivent à booster des théories complotistes quand un besoin d'audience ou de remplir un créneau d'information vide se fait sentir. Au final, on se retrouve chez certains avec un libre arbitre réduit à néant, de la défiance envers toutes les instances sans aucun moyen d'analyse et une partie de la population devient capable de croire le premier complotiste ou fanatique venu, à rêver de 72 vierges par exemple, sans prendre le temps de réaliser qu'une vierge, c'est à usage unique, et que pour l'éternité, 72, ça fait un peu léger pour quelqu'un dont c'est le kif.
L'art est un labyrinthe dont la prouesse est de trouver l'entrée.