(20-10-2019, 10:37)albert gilardi a écrit : Joker: un bon film, dont le défaut principal est sans doute d'être fait "à la manière de". L'action se passe en 1981 dans une Gotham qui fait beaucoup penser au New-York de Taxi Driver, et impossible aussi de ne pas penser à la Valse des Pantins.
Tous les persos qui gravitent autour du Joker sont également trop insignifiants.
A côté de ça il y a une histoire bien menée et un acteur au top, les 10 premières minutes je craignais de voir juste un one-man show, mais ça s'estompe peu à peu tandis qu'on assiste à la transformation du Joker.
Joaquin Phoenix est excellent, au final je pense que c'est mon Joker préféré car celui qui se rapproche le plus du Joker des comics que je connais. Nicholson physiquement se rapprochait beaucoup de la sérié télé, un guignolo dangereux surtout grâce à son gang mais un peu trop vieux et bedonnant, Heath Ledger composait un terroriste nihiliste brillamment et donc une version déjà différente. Pas osé me fader Suicide Squad mais rien que le visuel de Jared LEto c'était du grand nawak. Chez Phoenix je vois le fou délirant capable d'infliger physiquement le mal de manière inattendue quand on voit son allure longiligne et plutôt maigre, comme s'il était mû par une force surnaturelle. Et s'il subit les évènements durant sa genêse, à la toute fin du film je crois au personnage capable d'imaginer des plans farfelus qui se dénouent de manière imprévisible à cause de sa folie.
J'ai vu à travers Joker, bien autre chose qu'un simple "biopic" de l'ennemi de Batman. A vrai dire, j'ai complètement oublié le personnage DC, j'ai complètement oublié Gotham.
J'ai vu dans Joker, la dérive d'un homme fragile qui sombre dans une amérique au bord du précipice.
J'y ai vu notre monde d'aujourd'hui, cette haine palpable, cette tension qui ne fait que grandir, un monde qui vascille, dont la civilisation telle que nous la connaissons, vit probablement son dernier siècle avant de sombrer dans un chaos qu'on a du mal à dessiner.
2 jours après, je demeurre toujours aussi perturbé par ce film