14-01-2012, 22:11
(Modification du message : 14-01-2012, 22:41 par Old Trafford.)
Je lis et j’entends ci et là, pour ne pas dire partout, que cette la décision de dégrader la note de la France est « sans conséquence » car les marchés financiers avaient déjà anticipé cette dégradation. Je suis surpris à plusieurs titres :
(1) Les marchés ont peut-être « anticipé » la dégradation, mais j’en doute car la France paye ses emprunts plus chers que l’Allemagne qui avait aussi le triple A depuis six mois au moins alors que les premières rumeurs et/ou alertes concernant la perte du triple A français remontent tout au plus à trois ou quatre mois. Difficile pour les marchés d’anticiper quelque chose qui n’était tout simplement pas envisagé en France il y a 6 mois. Je pense que les marchés ont leur logique propre qui est indépendante de celle des agences de notation – ce qui ne veut pas dire que les marchés et les agences de notation ne se fondent pas sur les mêmes grandeurs économiques (croissance, déficits, dette, etc.), mais simplement qu’ils n’ont pas la même perception. Ce qui est en passant vrai entre les différentes agences de notation elles-mêmes puisqu’une seule des 3 grandes a dégradé la note de la France. Il faut croire que les notes des agences entre certes en considérations dans la logique des marchés, mais ne pèse pas lourd.
(2) Que les marchés aient anticipé la décision de S&P ou pas, le fait est qu’en faisant payer à la France son crédit plus cher que l’Allemagne depuis 6 mois, la « conséquence » qu’on ne voit pas aujourd’hui ou que certains se réjouissent de ne pas voir est en fait là depuis 6 mois. En d’autres termes, la France ne payera pas plus cher son crédit lundi peut-être suite à la décision de S&P, mais elle le paye déjà plus cher depuis 6 mois. Finalement, les gens qui se réjouissent ou pensent que la décision de S&P soit « sans conséquence » se réjouissent en fait du fait que la France ait payé ses emprunts plus chers depuis 6 mois.
(3) J’ai dit que la France ne payera « peut-être » pas plus cher son crédit lundi. Mais, en fait, on n’en sait rien, ça peut varier dans un sens comme dans l’autre ou ne pas changer (ma propre spéculation, c'est qu'il y aura un léger renchérissement du coût de l'emprunt lundi matin) car, comme je l’ai dit plus haut, les marchés ont une logique indépendante de celle des agences de notation. Ce que dit Le Monde hier soir concernant les USA, à l’effet qu’ils ont payé moins chers leurs emprunts après la dégradation de leur note, peut seulement surprendre ou sembler paradoxal à ceux qui pensent que les marchés financiers suivent les décisions des agences de notation à la lettre.
Bref, au lieu de dire que la décision de S&P est sans conséquence, je dirais plutôt qu’elle est sans conséquence additionnelle (en supposant que le coût demeure le même à partir de lundi).
@ The Strokes : je ne trouve plus le post dans lequel tu me disais, ou répondais plutôt, que Sarkozy n’était pas responsable de la crise de la dette actuelle. Je maintiens que si, j’en parlais déjà il y a 5 ans (et même avant) dans le topic idoine de la question de la dette qui était le problème essentiel de la France pour moi déjà à l'époque et je visais Sarko justement dont le programme était le plus cher des 4 « grands » candidats (60 milliards d’euros). Alors, il me fait rire maintenant à se faire passer pour le chantre du budget équilibré ou du programme à coût zéro. Et je ne suis pas dupe non plus – et surtout l’INSEE ne l’est pas non plus - de la récente et miraculeuse baisse de la dette. Dans sa dernière note, l’INSEE – un des organismes encore indépendants – explique fort bien comment la baisse récente de la dette (0,2% du PIB) est un artifice et surtout comment on va atteindre 3% en plus à la fin 2012. Mais, les premiers chiffres des emprunts et de la dette ne tomberont qu’en juillet, soit après les élections.
(1) Les marchés ont peut-être « anticipé » la dégradation, mais j’en doute car la France paye ses emprunts plus chers que l’Allemagne qui avait aussi le triple A depuis six mois au moins alors que les premières rumeurs et/ou alertes concernant la perte du triple A français remontent tout au plus à trois ou quatre mois. Difficile pour les marchés d’anticiper quelque chose qui n’était tout simplement pas envisagé en France il y a 6 mois. Je pense que les marchés ont leur logique propre qui est indépendante de celle des agences de notation – ce qui ne veut pas dire que les marchés et les agences de notation ne se fondent pas sur les mêmes grandeurs économiques (croissance, déficits, dette, etc.), mais simplement qu’ils n’ont pas la même perception. Ce qui est en passant vrai entre les différentes agences de notation elles-mêmes puisqu’une seule des 3 grandes a dégradé la note de la France. Il faut croire que les notes des agences entre certes en considérations dans la logique des marchés, mais ne pèse pas lourd.
(2) Que les marchés aient anticipé la décision de S&P ou pas, le fait est qu’en faisant payer à la France son crédit plus cher que l’Allemagne depuis 6 mois, la « conséquence » qu’on ne voit pas aujourd’hui ou que certains se réjouissent de ne pas voir est en fait là depuis 6 mois. En d’autres termes, la France ne payera pas plus cher son crédit lundi peut-être suite à la décision de S&P, mais elle le paye déjà plus cher depuis 6 mois. Finalement, les gens qui se réjouissent ou pensent que la décision de S&P soit « sans conséquence » se réjouissent en fait du fait que la France ait payé ses emprunts plus chers depuis 6 mois.
(3) J’ai dit que la France ne payera « peut-être » pas plus cher son crédit lundi. Mais, en fait, on n’en sait rien, ça peut varier dans un sens comme dans l’autre ou ne pas changer (ma propre spéculation, c'est qu'il y aura un léger renchérissement du coût de l'emprunt lundi matin) car, comme je l’ai dit plus haut, les marchés ont une logique indépendante de celle des agences de notation. Ce que dit Le Monde hier soir concernant les USA, à l’effet qu’ils ont payé moins chers leurs emprunts après la dégradation de leur note, peut seulement surprendre ou sembler paradoxal à ceux qui pensent que les marchés financiers suivent les décisions des agences de notation à la lettre.
Bref, au lieu de dire que la décision de S&P est sans conséquence, je dirais plutôt qu’elle est sans conséquence additionnelle (en supposant que le coût demeure le même à partir de lundi).
@ The Strokes : je ne trouve plus le post dans lequel tu me disais, ou répondais plutôt, que Sarkozy n’était pas responsable de la crise de la dette actuelle. Je maintiens que si, j’en parlais déjà il y a 5 ans (et même avant) dans le topic idoine de la question de la dette qui était le problème essentiel de la France pour moi déjà à l'époque et je visais Sarko justement dont le programme était le plus cher des 4 « grands » candidats (60 milliards d’euros). Alors, il me fait rire maintenant à se faire passer pour le chantre du budget équilibré ou du programme à coût zéro. Et je ne suis pas dupe non plus – et surtout l’INSEE ne l’est pas non plus - de la récente et miraculeuse baisse de la dette. Dans sa dernière note, l’INSEE – un des organismes encore indépendants – explique fort bien comment la baisse récente de la dette (0,2% du PIB) est un artifice et surtout comment on va atteindre 3% en plus à la fin 2012. Mais, les premiers chiffres des emprunts et de la dette ne tomberont qu’en juillet, soit après les élections.