Il y a 11 heures
Sur le trottoir d’en face du Vélodrome, le bar s’appelle L'olympe. Bois sombre, zinc cabossé, télé muette qui hurle des stats. Dans la fumée des panisses, ça discute comme au comptoir d’Audiard, avec le cœur rangé dans la poche droite du maillot.
— Dis-moi Marius, t’as vu leur Koffi ? qu’il lance Jo, œil plissé de sceptique professionnel. Le gars arrête des penaltys comme d’autres attrapent des olives. Ça sent la soirée à se ronger les nerfs.
— Koffi, c’est un bon, répond Marius. Mais ce soir il vient pas livrer des croissants. Il vient au Vélodrome. Et ici, les gardiens, on les reçoit poliment avant de leur compter les barreaux.
Au bout du comptoir, la Tatie du virage pince les lèvres :
— Moi j’dis, on a encore laissé deux os à Lisbonne et Lens. Ça fait maigre pour un fauve. Faut pas jouer à la princesse si on tremble sur les duels.
— Tatie, souffle Pépé Gaby, philosophe à casquette, le doute c’est comme la pluie : ça mouille tout le monde, mais c’est toujours Marseille qui sèche la première.
Les nouvelles tournent : Balerdi et Weah à l’infirmerie, Aguerd capitaine de quart, Pavard en révision générale, Auba qui promet de carburer. De Zerbi balance ses maximes : pressing, lucidité, finir les actions. C’est joli sur le papier, mais nous, ce qu’on veut, c’est le vacarme du filet.
— Angers va vers l’avant, prévient un étudiant qui lit les conférences de presse.
— Qu’ils viennent, rétorque Jo. Au port, ceux qui arrivent trop confiants repartent sans filets.
Et on revient à Koffi, l’affiche du soir. Le garçon a des ressorts dans les tibias et de la lecture dans les airs.
— Ce qui me gêne chez lui, observe Marius, c’est pas les parades. C’est l’envie de jouer au héros dans un stade qui fabrique des légendes maison. Ici, si tu gardes trop longtemps la balle, c’est pas une photo qu’on te prend, c’est un but dans le dos.
La Tatie approuve :
— Faut lui envoyer du monde dans la surface, du tir sec, du centre appuyé, l’odeur du but qui colle aux gants. Qu’il choisisse : la photo ou la boulette.
Sur l’écran, un plan du rectangle vert. Le bar se tait une seconde comme on range sa respiration avant un plongeon.
— Hé, n’empêche… glisse Jo, deux défaites, ça grince. Si on démarre à l’envers, le Vélodrome va parler fort.
— Le Vélodrome parle toujours fort, coupe Pépé Gaby. Mais quand ça chante au bon couplet, même les doutes marchent au pas.
Alors on se met à imaginer la pièce. Acte I : OM haut, Angers courageux. Acte II : Koffi fait l’ange, une ou deux ailes bien déployées. Acte III : corner court, crochet d’Auba, centre tendu, reprise au second — le genre de vérité qui coupe court aux discours. Acte IV : Angers pousse, Aguerd sort la tête qui sent l’odeur du devoir, Pavard tacle propre pour effacer les nuages. Acte V : contre assassin, Greenwood glisse, file, finit. Le rideau peut tomber, la caisse peut sonner.
— Tu t’enflammes, Marius.
— Non, je résume. On peut douter de tout, sauf du tarif minimum un soir comme ça. Le Vélodrome n’aime pas les fins tristes ; c’est un théâtre populaire, pas un cimetière d’idées.
La Tatie aligne les verres :
— À la nôtre, et à la propreté du tableau d’affichage.
Pronostic griffonné sur une serviette, façon billet doux de boulevard :
OM 2 – 0 Angers (Aubameyang 38’, Greenwood 87’).
Koffi fera ses arrêts, juré. Mais ce soir, la photo souvenir, c’est nous dessus. On prend les 3 points, on reste en haut du classement et on se concentre au prochain match. Allez l'OM !!!
Equipe probable :
OM : Rulli - Murillo, Pavard, Aguerd, Emerson - Hojbjerg, Vermeeren, Gomes - Greenwood, Aubameyang, Paixao
Angers : Koffi - Arcus, Camara, Lefort, Hanin -Belkebla, Abdelli, Mouton - Belkhdim, Chérif, Sbaï
— Dis-moi Marius, t’as vu leur Koffi ? qu’il lance Jo, œil plissé de sceptique professionnel. Le gars arrête des penaltys comme d’autres attrapent des olives. Ça sent la soirée à se ronger les nerfs.
— Koffi, c’est un bon, répond Marius. Mais ce soir il vient pas livrer des croissants. Il vient au Vélodrome. Et ici, les gardiens, on les reçoit poliment avant de leur compter les barreaux.
Au bout du comptoir, la Tatie du virage pince les lèvres :
— Moi j’dis, on a encore laissé deux os à Lisbonne et Lens. Ça fait maigre pour un fauve. Faut pas jouer à la princesse si on tremble sur les duels.
— Tatie, souffle Pépé Gaby, philosophe à casquette, le doute c’est comme la pluie : ça mouille tout le monde, mais c’est toujours Marseille qui sèche la première.
Les nouvelles tournent : Balerdi et Weah à l’infirmerie, Aguerd capitaine de quart, Pavard en révision générale, Auba qui promet de carburer. De Zerbi balance ses maximes : pressing, lucidité, finir les actions. C’est joli sur le papier, mais nous, ce qu’on veut, c’est le vacarme du filet.
— Angers va vers l’avant, prévient un étudiant qui lit les conférences de presse.
— Qu’ils viennent, rétorque Jo. Au port, ceux qui arrivent trop confiants repartent sans filets.
Et on revient à Koffi, l’affiche du soir. Le garçon a des ressorts dans les tibias et de la lecture dans les airs.
— Ce qui me gêne chez lui, observe Marius, c’est pas les parades. C’est l’envie de jouer au héros dans un stade qui fabrique des légendes maison. Ici, si tu gardes trop longtemps la balle, c’est pas une photo qu’on te prend, c’est un but dans le dos.
La Tatie approuve :
— Faut lui envoyer du monde dans la surface, du tir sec, du centre appuyé, l’odeur du but qui colle aux gants. Qu’il choisisse : la photo ou la boulette.
Sur l’écran, un plan du rectangle vert. Le bar se tait une seconde comme on range sa respiration avant un plongeon.
— Hé, n’empêche… glisse Jo, deux défaites, ça grince. Si on démarre à l’envers, le Vélodrome va parler fort.
— Le Vélodrome parle toujours fort, coupe Pépé Gaby. Mais quand ça chante au bon couplet, même les doutes marchent au pas.
Alors on se met à imaginer la pièce. Acte I : OM haut, Angers courageux. Acte II : Koffi fait l’ange, une ou deux ailes bien déployées. Acte III : corner court, crochet d’Auba, centre tendu, reprise au second — le genre de vérité qui coupe court aux discours. Acte IV : Angers pousse, Aguerd sort la tête qui sent l’odeur du devoir, Pavard tacle propre pour effacer les nuages. Acte V : contre assassin, Greenwood glisse, file, finit. Le rideau peut tomber, la caisse peut sonner.
— Tu t’enflammes, Marius.
— Non, je résume. On peut douter de tout, sauf du tarif minimum un soir comme ça. Le Vélodrome n’aime pas les fins tristes ; c’est un théâtre populaire, pas un cimetière d’idées.
La Tatie aligne les verres :
— À la nôtre, et à la propreté du tableau d’affichage.
Pronostic griffonné sur une serviette, façon billet doux de boulevard :
OM 2 – 0 Angers (Aubameyang 38’, Greenwood 87’).
Koffi fera ses arrêts, juré. Mais ce soir, la photo souvenir, c’est nous dessus. On prend les 3 points, on reste en haut du classement et on se concentre au prochain match. Allez l'OM !!!
Equipe probable :
OM : Rulli - Murillo, Pavard, Aguerd, Emerson - Hojbjerg, Vermeeren, Gomes - Greenwood, Aubameyang, Paixao
Angers : Koffi - Arcus, Camara, Lefort, Hanin -Belkebla, Abdelli, Mouton - Belkhdim, Chérif, Sbaï
