26-08-2009, 09:30
Jeroemba a écrit :Je crois que tu es passé un peu à côté du film.
Je ne sais pas si tu as capté mais ça commence par "il était une fois". C'est une fable dont il ne faut en aucun cas attendre d'elle qu'elle soit cohérente. Rien que le générique annonce la couleur: il n'y a pas d'harmonie dans les polices de caractère utilisées, ça va être le gros bordel. L'idée, et c'est valable depuis Reservoir Dogs, c'est de passer au-delà des convenances cinématographiques pour proposer quelque chose de nouveau, quitte à dilater les scènes et le temps.
Tu trouves que les scènes sont à rallonge? Mais c'est fait exprès! C'était déjà le cas dans la scène d'ouverture de Reservoir Dogs, dans Pulp Fiction ou Jackie Brown.
Tarantino s'est expliqué sur ce sujet dans sa "Master Class" à Cannes l'année dernière, diffusée sur Canal il y a 10 jours.
A propos, tu lui reproches quoi à la BO?
Je ne pense pas être passé à côté du film. Je suis un adorateur du cinéma décalé de Tarentino (et Reservoir Dogs en est mon préféré d'ailleurs).
Je vais essayer d'expliquer un peu mieux avec le recul. Ce film a beau être une fable (tous ses films en sont), il ne suffit pas de marquer "Il était une fois" pour créer les ressorts nécessaires à ce genre.
Le découpage en chapitre est totalement inégal, là où dans Kill Bill (plagiat cinématographique au demeurant), les séquences s'enchainent scénaristiquement, celles d'Inglorious Basterds sont décousues, n'apportent quasiment rien les unes aux autres et sont, pour les chapitres dédiés à Mélanie Laurent, des échecs totals sur le plan du jeu (et Tarentino était là pour la diriger tout de même ...), de la mise en scène (cette scène de déclaration d'amour en bas des marches du cinéma est un calvaire).
Ma première impression a été qu'il l'a joué facile. Des ralentis inutiles, quelques phrases télécommandées pour devenir cultes (c'est au ras des paquerettes de Pulp Fiction), des scènes de violence toutes aussi trash qu'inutiles (et pourtant, j'adore sa manière de mettre en scène la violence humaine, d'habitude).
Ce film est un canular, le scénario de la vengeance d'une juive sur les nazis doublé d'un attentat contre Hitler, c'est du réchauffé sans aucune originalité.
Comme je l'ai dit plus haut, Pitt décroche quelques sourires aux spectateurs (Il ne faudrait pas d'ailleurs qu'il reste dans ce registre à la Burn after reading, il a d'autres talents), Waltz est le seul élément du film que je trouve au niveau de ce dont je m'attendais.
punaise, je me faisais une joie de voir un de ses films. Mais la déception est énormissime. Je l'oublie et en reste aux autres.
Pour la BO, autant dans ses chefs d'oeuvre, la musique était au service de l'image (qu'il manie fort bien), ou dans certains cas (dont Kill Bill), il tournait en fonction de la musique. Avec un goût certain d'ailleurs. Mais du Morricone, du Ray Charles, du David Bowie en décalage complet avec ce qu'on voit à l'image, c'est facile et ça ne fonctionne pas.
Je ne parlerai pas de la fin, ridicule en soi pour ne pas spoiler plus que ça ...
Pour le coup, quitte à voir des films intéressants, autant aller voir "Partir" ou "Adieu Gary", il y a tout ce qui fait un vrai film dedans